Cet article du 13/11/2019 est intéressant: La crise sanitaire du Covid 19 a fait baisser la consommation d'électricité; du coup les énergies renouvelables dont la production est "fatale" ont augmenté en % dans le mix énergétique. Rrtour sur cet article du Figaro de nov 2019.
Dans
un contexte de prise de conscience accrue des enjeux environnementaux,
les conclusions du dernier rapport mondial annuel de l’Agence
internationale de l’Énergie (AIE) devraient susciter encore plus
d’attention que d’habitude. L’édition 2019 du World Energy Outlook
insiste sur le rôle crucial des décisions prises par les gouvernements
pour l’avenir des systèmes énergétiques et donc de la planète. Et ce, à
une époque où les mesures adoptées se montrent incapables de freiner la
progression des émissions de gaz à effet, responsables du réchauffement
climatique. Basée à Paris, cette organisation internationale fondée en
1974 et rattachée à l’OCDE, a de nouveau planché sur trois scénarios
possibles.
Si les politiques
actuellement en place demeurent inchangées, la demande d’énergie
augmentera de 1,3% par an d’ici à 2040, prévoit-elle. Ce qui entraînera
des tensions de tous types sur les marchés et la poursuite de la forte
hausse des émissions de CO2. Le deuxième scénario, qui ajoute aux
mesures actuelles les politiques souhaitées et visées, s’avère lui aussi
incapable d’assurer un futur énergétique sûr et durable, avec une
progression de la consommation énergétique de 1% par an d’ici à 2040.
Cet
accroissement serait tiré pour plus de moitié par des sources bas
carbone (dominées par le solaire), et pour un tiers par le gaz naturel,
tandis que la demande de pétrole se stabiliserait dans les années 2030.
Mais l’essor des énergies«vertes» ne suffirait pas, selon ces
hypothèses, à contrebalancer les effets de la croissance économique
mondiale et de l’augmentation de population.
Ce
scénario façonne en 2040 un monde où des centaines de millions de
personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité, où le nombre de
morts prématurées liées à la pollution avoisine les niveaux actuels et
où le changement climatique engendré par les émissions de CO2 aurait de «graves conséquences».
Changement rapide pour atteindre les objectifs de Paris
Dans
ce scénario intermédiaire, les États-Unis, grâce au développement du
pétrole et du gaz de schiste, représenteraient 85% de la hausse de
production de pétrole d’ici à 2030 et 30% de celle du gaz. D’ici à 2025,
anticipe le rapport, la production américaine totale de pétrole et de
gaz de schiste dépasserait celle de la Russie pour ces deux
hydrocarbures. La part des pays de l’Opep et de la Russie dans la
production totale de pétrole tomberait à 47% en 2030, contre 55% au
milieu des années 2000. Mais quels que soient les choix énergétiques
effectués, le monde devrait encore «largement dépendre de l’approvisionnement en pétrole venu du Moyen-Orient dans les années qui viennent», souligne l’étude.
Le
scénario du développement durable, qui permettrait d’atteindre les
objectifs de l’accord de Paris de 2015 (maintenir le réchauffement
climatique bien en dessous de 2°C par rapport au niveau préindustriel),
requiert, quant à lui, «des changements rapides et généralisés dans tout le système énergétique»,
selon le rapport. Il rend possible une diminution drastique des
émissions de CO2 ; ainsi que des services énergétiques efficaces et à
coût maîtrisé pour tous. «Il n’y a pas de solution unique ou simple pour atteindre nos objectifs climatiques», résume Fatih Birol, directeur général de l’IEA, pour qui «de nombreuses technologies et sources d’énergie ayant un rôle à jouer à travers tous les secteurs de l’économie». Il insiste sur la «nécessité d’une volonté politique», les gouvernements disposant des principaux moyens d’action pour changer le futur, via notamment des mesures incitatives.
L’électricité devant le pétrole d’ici 2040
Une
nette amélioration de l’efficacité énergétique (chauffage, éclairage,
mobilité...) serait le facteur qui conduirait le plus sûrement le monde
vers ce troisième scénario, le seul à être vertueux, précise le rapport.
L’efficacité énergétique n’a en effet progressé que de 1,2% en 2018, un
taux environ deux fois moins élevé que la moyenne depuis 2010, et «loin en dessous du taux de 3% qui serait nécessaire».
Dans ce scénario durable, l’électricité serait l’une des rares sources
d’énergie à voir sa consommation augmenter au cours des deux prochaines
décennies. La part de l’électricité dans la consommation totale
d’énergie dépasserait alors celle du pétrole - l’actuel numéro un -
d’ici à 2040. L’éolien et le solaire fourniraient presque toutes les
capacités de production additionnelles.
Mais le «verdissement»
de la production électrique ne passe pas uniquement par l’essor du
renouvelable, ajoute l’audit. Le monde doit également s’attaquer aux
émissions liées aux systèmes existants. «Ces 20 dernières années,
l’Asie a représenté 90% des capacités de centrales à charbon construites
sur la planète, et ces usines ont potentiellement de longues durées de
vie opérationnelles devant elles», selon l’AIE. Parmi les solutions
proposées: doter ces usines de systèmes de captation et de
séquestration de dioxyde de carbone ou d’équipement leur permettant
d’utiliser aussi de la biomasse ; ou bien les fermer plus tôt que prévu.
L’impératif de réduire les émissions de gaz à effet de serre impose la création
«d’une grande coalition réunissant les gouvernements, les
investisseurs, les entreprises, et toute personne désireuse de lutter
contre le changement climatique», conclut Fatih Birol. Une affirmation qui paraît de bon sens.
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