21/10/2022

Climat : la France se retire du Traité sur la charte de l’énergie TCE

lepoint.fr 
Après les Pays-Bas et la Pologne, Emmanuel Macron a annoncé, vendredi, le retrait de la France du Traité sur la charte de l’énergie TCE. Un enjeu à plusieurs milliards d’euros.

«Éclats du monde» N°3 : Xi tout puissant, un danger pour le monde

lefigaro.fr Par Patrick Saint-Paul correspondant du Figaro en Chine
 
LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Pourquoi le numéro un chinois sera la principale menace à l'ordre international du XXIe siècle après son nouveau sacre.

20/10/2022

Total : superprofits, climat, géopolitique... les dossiers noirs du géant français

nouvelobs.com par Caroline Michel-Aguirre, Matthieu Aron et (avec Agathe Ranc)
 
Coup de chaud à Matignon. Les premiers jours d’octobre s’égrènent, la grève dans les raffineries s’étend comme une tache d’huile, et le PDG de TotalEnergies est aux abonnés absents. Mais où est passé Patrick Pouyanné ?, s’interroge Elisabeth Borne. Aux Etats-Unis… il est en road show auprès de ses actionnaires, à qui il porte la bonne nouvelle : le versement d’un dividende exceptionnel de 2,6 milliards d’euros avant la fin de l’année.

19/10/2022

Nice : Il y a eu « le mieux comme le pire » dans l'urbanisation de la Côte d'Azur, analyse un chercheur

20minutes.fr 
Il y a deux ans, 20 Minutes interrogeait ses lecteurs niçois sur les bâtiments de la ville qu’ils jugeaient « les plus laids ». Et les réponses avaient été nombreuses. Certaines architectures développées ces dernières années ne laissent pas indifférent. Y a-t-il eu des excès ? De mauvais choix ? « L’urbanisation de la Côte d’Azur est riche d’enseignement, dans le mieux comme dans le pire », commente Giovanni Fusco, directeur du laboratoire Espace du CNRS et de l’université Côte d’Azur.

Brigitte Macron qui est-elle vraiment? Prof “BAM”

De sa naissance à Amiens à son arrivée à l'Elysée, qui est vraiment l'épouse d'Emmanuel Macron ?

 De sa naissance à Amiens à son arrivée à l'Elysée, qui est vraiment l'épouse d'Emmanuel Macron ?

L'ancienne prof de lettres s’est glissée sans mal dans ses nouveaux habits de première Dame de France. Aussi à l’aise en voyage diplomatique que lors de ses discrètes visites d’entreprises, qui se cache vraiment derrière Brigitte Macron ? Découvrez en images ses petits (et grands) secrets.

Avec la menace de Poutine, le monde entre dans le troisième âge nucléaire

lefigaro.fr

La guerre en Ukraine avance à l’ombre du nucléaire. En menaçant d’utiliser une arme atomique pour protéger sa conquête impériale de l’Ukraine, le pouvoir russe a fait entrer le monde dans «le troisième âge nucléaire» explique Louis Gautier, haut fonctionnaire à la Cour des comptes, à l’occasion d’un colloque sur la dissuasion, organisé le 13 octobre par la Fondation pour la recherche stratégique en l’honneur de la philosophe Thérèse Delpech, disparue il y a dix ans.

18/10/2022

Mr Hollande encore un effort!

Affligé et humilié par l’état de la gauche, François Hollande a réaffirmé le 10 octobre dans une interview à Nice Matin son hostilité à la NUPES et en particulier à LFI dont il a fustigé les positions et il a appelé à la reconstitution d’une force socialiste. À travers ses critiques, c’est Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, qu’il visait d’abord dans la perspective du prochain congrès. « Quand on a depuis cinq ans la responsabilité d’un parti et qu’on n’est même pas capable de se défendre, de présenter une candidature aux élections européennes, même pas capable d’avoir un programme crédible pour la présidentielle, on se tait et on laisse sa place », t-il déclaré, officialisant ainsi la lutte sans merci qui l’oppose au chef du parti.  
   Suite sur Telos par Gérard Grunberg 

15/10/2022

Ça Vous Regarde - Le débat : Afrique : qu’a-t-elle fait de sa liberté ? - Vidéo Dailymotion 2010

Je reçois ce clip vidéo  Kofi Yamgnane  dit qu'au Togo (*) des gens disent "c'était mieux du temps des blancs", c'est à dire du temps de la colonisation. Ils doivent être très vieux et peu nombreux ceux qui ont connu cette époque. On trouve ce clip sur Youtube produit par le site d'extrême droite fdesouche.com. C'est à mon avis une infox "pro-blancs" de ce site identitaire. Voir ce que pense Henri Guaino de l'expression "français de souche" (BFMTV avec Apolline de Malherbe).

Ce clip est extrait d'un long débat de 40 minutes sur la chaine LCP en mai 2010 (**), quand la France s'apprêtait à célébrer le 14 juillet, le cinquantième anniversaire de l'indépendance de ses colonies d'Afrique - 1960-2010. L'Afrique, immense continent de 30 millions de km2, 54 nations souveraines, 1.43 milliards d'habitants en 2022 avec le taux de croissance le plus élevé du monde.  L'Afrique  mérite mieux que cela. 
(*) Le Togo est un minuscule pays de ce vaste Continent. 8.3 millions d'habitants; 54390km2.

(**) Le débat était animé par Arnaud Ardoin, avec comme invités:  Jean-François Probst, consultant international, ancien conseiller de Jacques Chirac, (décédé depuis);   Kofi Yamgnane, ancien secrétaire d’Etat en charge de l’Intégration, et  Antoine Glaser, journaliste, rédacteur en chef de La lettre du Continent. Il y avait aussi la participation de Florence   professeure d'université au Cameroun.

 L’Afrique est un Continent dans l'histoire du monde, de multiples manières, qui n’ont pas attendu la première ni la dernière mondialisation pour se manifester. Un ouvrage collectif dirigé par François-Xavier Fauvelle et Anne Lafont sous le titre L’Afrique et le monde, histoire renouée, vient de paraître aux éditions La Découverte. Une conversation sur ce livre est ici sur France Culture le 15/10/2022

L'Afrique est un Continent important dans l'histoire humaine: dans la pré-histoire d'abord, comme origine des hominidés, dont notre espèce Homo.Sapiens.sapiens, puis au Moyen-âge, puis avec l'esclavage - par la traite triangulaire atlantique - puis par la colonisation massive au 19è siècle et au début du 20è siècle, le partage de l'Afrique au traité de Berlin en 1885, la décolonisation  depuis 1960. Voir le dossier Afrique sur Wikipedia.

Depuis 2010, les temps ont changé.  Notre modèle  d'hyper consommation - production occidental est remis en question par le changement climatique qui résulte de la civilisation industrielle que nous - l'occident -  avons imposée au monde lors de la colonisation et après la 2e guerre mondiale. .

Cela dit, l'Afrique sera le Continent le plus peuplé demain. Les peuples d'Afrique et leurs élites peuvent encore éviter le piège occidental de l'hyper consommation et du pouvoir d'achat. L'explosion démographique qui va s'y produire d'ici 2050 va imposer aux pays africains  des adaptations, différentes de nous désormais, avec priorités à l'éducation,  à la santé, à l'agriculture nourricière,  aux infrastructures et au développement durable... Voir Nations Unies sur l'Afrique. Et en évitant le néo-colonialisme chinois  pour s'accaprer les ressources agricoles et minières, ou russe pour reprendre place sur le Continent à la faveur de l'Islamisme radical.
 
 
Liens:
 
  1. La démographie africaine, une révolution mondiale qui va façonner le XXIe siècle
  2. Evolution de la démographie mondiale.   
  3. Le piège du pouvoir d'achat par Gilles Rotillon
  4. Le réchauffement climatique est aujourd’hui un constat largement partagé
  5. L'Afrique  un continent qui couvre 20 % de la surface des terres émergées.
  6. Afrique 54 pays souverains 
  7. Partage de l'Afrique traité de Berlin 
  8. Afrique Esclavage commerce triangulaire 
  9. Afrique origine d'Homo.sapiens 
  10. La Chine néo colonialisme en Afrique 
  11. Afrique Russie Wagner  
  12. Mali et Burkina  la perte d'influence de la France en Afrique
  13. Afrique rssources minières et agricioles 
  14. Les ressources minérales de l’Afrique, atout ou malédiction 
  15. Afrique 30 millions de km2
  16. Afrique  vue satellite
  17. Afrique population estimée 2022
  18. Afrique 54 nations: population 1.4 milliards d'habitants 
  19. Nations Unies sur l'Afrique
  20. Principale ressource minière du Togo: le phosphate. 
  21. Abolition de l'esclavage

La démographie africaine, une révolution mondiale qui va façonner le XXIe siècle

Le XXIe siècle sera africain ou ne sera pas. C'est la prédiction de cet historien et chroniqueur dans "Foreign Policy". Mais attention, avertit-il, ce dynamisme démographique suppose de relever de nombreux défis, économiques et sociétaux. Et il devra s'accompagner d'une participation effective de l'Afrique dans les institutions de gouvernance mondiale. [Cet article est extrait du hors-série n°91 de Courrier international consacré à "la bombe démographique mondiale"]. Autre article à lire Gilles Pison sur l'évolution de la population mondiale.

14/10/2022

Présages - Jean-Marc Jancovici : énergie et effondrement

Réputé pour son franc-parler, Jean-Marc Jancovici répète sans lassitude le lien entre énergie, climat, PIB, absence de croissance, inégalités, montée des populismes … et bat en brèche les “solutions” prônées par la classe politique et les dirigeants. La croissance verte est un leurre, et les énergies renouvelables à elles-seules ne suffiront pas à nous sauver.  

 Dans ce monde aux limites et aux ressources finies, nous devons faire le deuil d’une croissance infinie, et nous libérer de la toxico dépendance aux énergies fossiles destructrices.  Suite...

Gilles Rotillon: Le réchauffement climatique est aujourd’hui un constat largement partagé.

source xerficanal.com

Gilles Rotillon, Université Paris Nanterre - Lutte contre le dérèglement climatique : la stratégie est-elle la bonne ? - Libre propos

Le réchauffement climatique est aujourd’hui un constat largement partagé.

Les entreprises, les ménages, les gouvernements, tous assurent de leur engagement sans faiblesse dans la lutte pour le réduire et en atténuer les conséquences néfastes dont le dernier été nous a donné un aperçu. Pourtant, les émissions globales de gaz à effet de serre continuent à croître.

Gilles Rotillon sur Mediapart: le piège du pouvoir d'achat

Mediapart 17 juillet 2022 | Par Gilles Rotillon
Le « pouvoir d'achat », entendu comme la capacité à disposer d'un revenu permettant le maintien d'un certain niveau de vie, semble une évidence qui doit pourtant être remise en question.

La question du pouvoir d’achat est d’actualité avec la montée de l’inflation et la loi que le gouvernement souhaite promouvoir rapidement pour y répondre. À première vue, il ne semble pas y avoir de problème devant cette demande croissante motivée par des revenus plus ou moins bloqués (pour la grande majorité, car Bernard Arnault va très bien) et la montée des prix.

Carburants la situation s'aggrave avec les réquisitions

ÉCONOMIE ET SOCIAL

Grève dans les raffineries : le gouvernement met de l'huile sur le feu

13 octobre 2022 | Par Khedidja Zerouali

Face à la pénurie de carburant, le gouvernement a pris le risque d'accentuer la colère sociale en réquisitionnant une partie des grévistes des raffineries. Plusieurs syndicats appellent à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles mardi.

Des grèves chez les sous-traitants aéronautiques, dans des centrales nucléaires, dans l'un des plus gros ateliers de la SNCF, des débrayages qui se préparent du côté des chauffeurs de bus, des cheminots, des routiers, des assemblées générales de travailleurs et de travailleuses qui s'organisent, des communiqués de presse syndicaux appelant sur tous les tons à soutenir les raffineurs en grève, des syndicats qui consultent leurs bases…  La mobilisation, lancée il y a trois semaines par les grévistes des raffineries, pourrait bien s'étendre.

Jeudi, les syndicats CGT, FO, Solidaires, la FSU et plusieurs organisations de jeunesse (dont la Fidl et l'Unef) ont appelé à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles mardi 18 octobre. Les salarié·es sont appelé·es à manifester pour « les salaires et la défense du droit de grève », après la décision du gouvernement de réquisitionner des salariés de l'industrie pétrolière pour permettre la distribution de carburant.

© Montage Sebastien Calvet

Alors qu'il pensait sortir ainsi de la crise, la fermeté du gouvernement a en réalité fait office d'appel d'air. À la CGT EDF, en lutte depuis des mois pour des augmentations de salaire au moins au niveau de l'inflation (+ 5,6 % sur un an en septembre), un responsable confie que « la réquisition des grévistes des raffineries est un chiffon rouge pour toutes les organisations syndicales et dans tous les secteurs ». Sud Rail affirme à Mediapart que, du côté des cheminots, la seule question qui vaille désormais est celle de savoir s'ils partiront sur une simple journée de grève mardi, ou bien sur une grève reconductible sur plusieurs jours. 

Le gouvernement pourrait se retrouver, en plein débat houleux sur le budget et à une semaine du départ des vacances scolaires, à devoir administrer un pays sans carburant et sans train, avec des grèves dans de nombreux secteurs et peu de marge de manœuvre… Sans compter la « Marche contre la vie chère » organisée ce dimanche par la Nupes (Nouvelle Union populaire, écologique et sociale) à Paris. Cette situation explosive était, pourtant, prévisible : depuis plus d'un an, l'inflation prend à la gorge les Français·es.

Les réquisitions ont commencé

L'annonce des réquisitions faite par la première ministre Élisabeth Borne mardi à l'Assemblée s'est concrétisée dès le lendemain pour quatre salariés d'Esso-ExxonMobil à Gravenchon-Port-Jérôme (Seine-Maritime). Une nouvelle salve de réquisitions a été envoyée jeudi 13 octobre pour cette raffinerie. Saisi, le tribunal administratif de Rouen se prononcera vendredi matin. Jeudi, trois employés du dépôt Total de Mardyk, près de Dunkerque (Nord), ont également été réquisitionnés. Des mesures qui font, elles aussi, l'objet d'un recours. 

Jeudi 13 octobre au soir, sur les sept raffineries françaises, six étaient encore affectées par la grève. Chez TotalEnergies, les quatre raffineries de Normandie, de Donges (Loire-Atlantique), de la Mède (Bouches-du-Rhône) et de Feyzin, (Rhône) sont concernées. Pour Esso-Exxonmobil, celle de Gravenchon-Port-Jérôme est toujours mobilisée, mais celle de Fos-sur-Mer a recommencé à tourner.

Ces raffineries ne sont pas bloquées, mais chaque fois qu'une équipe compte un gréviste parmi ses membres, elle ne peut pas fonctionner, étant paralysée de fait. Plusieurs dépôts de carburant sont aussi touchés (lire notre reportage en Normandie auprès des grévistes).

L'impact sur les stations-essence se fait toujours plus sentir. Depuis plus d'une semaine, elles ferment les unes après les autres, faute de carburant. Les queues s'étendent, s'y déroulent des scènes de violence régulières, les préfets sont sommés d'édicter des interdiction de remplir des jerricanes, quand des policiers se font gardiens de l'or noir, jusqu'à contrôler les jauges d'essence des candidat·es au plein. Les prix du gazole et de l'essence, eux, grimpent : parfois au-delà de deux euros le litre.

Les automobilistes font la queue pour faire le plein dans une station-service à Paris, le 13 octobre 2022. © Alain JOCARD / AFP

Pendant ce temps, les discussions avec les directions d'Esso-Exxonmobil et de TotalEnergies patinent. Le gouvernement s'est félicité d'un accord signé entre la direction d'Esso-Exxonmobil et les organisations majoritaires, la CFDT et la CFE-CGC, dont le détail n'a pas été communiqué. Mais sans parvenir à rassurer une partie des grévistes, qui ont reconduit leur mouvement. 

TotalEnergies a de son côté fait un pas, en proposant une augmentation des salaires de 6 % pour 2023… Trop peu pour la CGT et Force ouvrière, qui restent sur leur demande initiale : une augmentation de 10 % des salaires, rétroactive pour 2022. 

Pour tenter de débloquer la situation, l'exécutif a décidé de presser les grévistes de retourner au travail, quitte à contourner plus ou moins habilement le droit de grève. La première ministre a assuré que puisque « le dialogue social » avait été de mise à Esso-Exxonmobil, il fallait dès lors respecter l'accord signé par les deux syndicats majoritaires, CFDT et CFE-CGC, en faisant cesser la grève. 

Un gouvernement approximatif sur le cadre légal

En conférence de presse mercredi, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, est allé plus loin, considérant que puisque « un accord majoritaire a été trouvé entre le syndicat et le patronat »« il n'y a plus aucune raison qu'il y ait des blocages sur l'une des centrales de raffinerie ou les centres de dépôt ». Or une signature d'accord par un syndicat n'empêche en rien une autre organisation de se mobiliser. Et si raffineries et dépôts connaissent des grèves, les militants syndicaux n'y bloquent pas physiquement les sites.

Ce qu'ils veulent, c'est utiliser la réquisition pour tenter d'empêcher la poursuite de la grève.

Judith Krivine, avocate spécialisée dans le droit du travail

Devant les sénateurs et sénatrices le même jour, encore plus approximatif, le porte-parole du gouvernement considérait que la situation était « non conforme au droit du travail, non conforme au droit social » : « Du point de vue du gouvernement, cela justifie le recours à des réquisitions, qui n'ont rien d'abusif, qui sont des réquisitions qui seront justes, nécessaires, de manière à ce que l'outil productif puisse retrouver ses pleines fonctions. »

Une déclaration qui fait bondir Judith Krivine, avocate spécialisée dans le droit du travail, membre du Syndicat des avocats de France, classé à gauche : « Ce qu'ils veulent, c'est utiliser la réquisition pour tenter d'empêcher la poursuite de la grève, ce qui n'est pas l'objet des réquisitions. » 

En effet, la réquisition est strictement encadrée par le Code de la défense et le Code général des collectivités territoriales, et ne peut être mise en place que lorsqu'une grève menace de façon urgente l'ordre public, « lorsque l'atteinte constatée ou prévisible au bon ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la sécurité publiques l'exige ».

« Pour l'heure, ces réquisitions ne semblent pas justifiées, reprend Judith Krivine. Ce qui pourrait les justifier, c'est qu'il y ait une atteinte grave à l'ordre public. Il faudrait qu'un service essentiel soit bloqué. Or la production de carburant n'est pas considérée, en soi, comme un service essentiel. »

« Ou alors il faudrait justifier du fait qu'interrompre ce service non essentiel aurait des conséquences telles sur l'ordre public, sur la santé et la sécurité des personnes qu'il faudrait mettre en place un service minimum, continue l'avocate. Or à ce stade, rien ne démontre  que ce soit le cas non plus et rien, surtout, ne permet de dire qu'il n'y a aucun autre moyen pour empêcher des services essentiels de fonctionner. »

Les employés de TotalEnergies en grève à la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher, près du Havre, le 13 octobre 2022. © Lou BENOIST / AFP

Ce sont aussi ces arguments qu'a développés Emmanuel Gayat, avocat pour la CGT d'Esso-Exxonmobil et de Total, jeudi après-midi devant le tribunal administratif de Rouen. Il y plaidait au nom des quatre salariés grévistes d'Esso-Exxonmobil ayant reçu une réquisition la veille, mercredi 12 octobre. Dans sa requête au tribunal, il la considère comme « manifestement illégale en ce qu'elle porte atteinte au droit de grève hors des cas prévus par la loi et qu'elle ne respecte pas les conditions fixées par la loi pour une telle réquisition ». 

Ils ont vraiment fait ces réquisitions n'importe comment.

Emmanuel Gayat, avocat pour la CGT d'Esso-Exxonmobil et de Total

Lors de l'audience, l'avocat a appris qu'une deuxième salve de réquisitions avait été envoyée dans l'après-midi pour les salariés d'Esso-Exxomobil de Gravenchon-Port-Jérôme. « Elles ont été envoyées à l'employeur avant d'être envoyées aux salariés, s'insurge l'avocat. L'employeur les a reçues à 13 heures, les salariés concernés à 15 heures, alors même qu'elles valaient pour des réquisitions commençant à 14 heures, une heure plus tôt. Ça n'a pas de sens, c'est complètement illicite et le préfet l'a reconnu à la barre… Ils ont vraiment fait ces réquisitions n'importe comment. »

Et ce n'est pas tout. « Ce n'était pas une erreur de timing, précise l'avocat. Le préfet a envoyé les réquisitions d'abord à l'employeur, de manière à ce qu'il puisse s'en saisir à sa convenance et obliger les salariés à travailler quand il en aurait besoin. C'est comme si l'État se défaisait de son pouvoir de police administrative au profit d'un patron d'une entreprise privée. C'est inédit, je n'ai jamais vu ça ! »

Le revirement de Matignon

Dans le détail, il reproche aussi le fait que ni les premières réquisitions ni les secondes n'aient été discutées avec les syndicats. Et ce, alors que l'Organisation internationale du travail, en 2011, avait déjà retoqué le gouvernement français à ce sujet, lui demandant de « privilégier à l'avenir, devant une situation de paralysie d'un service non essentiel mais qui justifierait l'imposition d'un service minimum de fonctionnement, la participation des organisations de travailleurs et d'employeurs concernées à cet exercice et de ne pas recourir à l'imposition de la mesure par voie unilatérale ». 

À lire aussiSur les piquets de grève des raffineries de Normandie : « La colère prend de l'ampleur »Pénuries de carburant : pas de sortie de crise pour le gouvernement

À l'époque, la CGT se félicitait d'une décision portant « un coup d'arrêt à toute utilisation discrétionnaire des réquisitions dans les secteurs non essentiels ». Un optimisme douché dix ans plus tard...

Auprès de Mediapart et pour justifier ces réquisitions, Matignon assurait, mercredi 12 octobre, vouloir régler la situation en privilégiant le « respect du dialogue social » : « Chez Total, la direction avait jusqu'à présent refusé de démarrer les négociations, et donc d'entrer dans le jeu du dialogue social. Nous n'allons pas lancer des réquisitions envers des salariés qui demandent, justement, que le dialogue social ait lieu. Au contraire, chez Esso-Exxon, la négociation a eu lieu, et elle a donné lieu à la signature d'un accord majoritaire avec certains syndicats, qui prévoit des augmentations de salaire pour tous les salariés. Dans ce cas, nous estimons que le travail doit reprendre. » 

Il n'aura pas fallu 24 heures au gouvernement pour se dédire.  Ce jeudi matin, dès l'aube, des policiers étaient présents en nombre devant la raffinerie TotalEnergies de Mardyck, près de Dunkerque. Quelques heures plus tard, ils annonçaient aux grévistes présents que des réquisitions allaient tomber. Au moins trois salariés grévistes ont reçu, en main propre et signées du préfet, des réquisitions les sommant de retourner au travail, sous peine d'une peine de prison de six mois et de 10 000 euros d'amende. 

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11/10/2022

Prix du carburant, superprofits, pétrocratie… Les excès de pouvoir des rois du pétrole: Les raisons d’une pénurie qui s’étend en France

Certaines raffineries sont en grève, une pénurie de carburant commence à se ressentir dans plusieurs territoires français interrogeant les stocks stratégiques de pétrole, les pays producteurs réduisent leur offre. Examen de la démesure pétrolière.
Que faire face aux rois du pétrole ? Guillaume Erner - les matins de France Culture - reçoit Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières (CGEMP) et professeur d'économie à l'Université de Paris Dauphine-PSL, et Francis Perrin, directeur de recherche à l’IRIS et chercheur associé au Policy center for the new south, à Rabat (Maroc).  Ecouter...

 

Face-à-Face : Général Vincent Desportes - 11/10/2022 Appoline de Malherbe

 
Excellent face à face...
 

Guillaume Tabard: «La France qui bloque contre la France qui bosse»

lefigaro.fr 
CONTRE-POINT - Le pari de la gauche est simple: qu’un conflit long et paralysant provoque une exaspération des usagers et que celle-ci alimente un mécontentement général.

Clémentine Autain l’avait dit sans détour à la veille des législatives: faute de majorité à l’Assemblée, la Nupes chercherait à obtenir dans la rue les victoires qu’elle n’aurait pas obtenues dans les urnes. Jean-Luc Mélenchon a beau vibrer au souvenir du peuple parisien ramenant de force Louis XVI, sa femme et son fils à Paris - plantant au passage sur des piques la tête de deux gardes du roi -, il n’est pas sûr que sa «marche contre la vie chère et l’inaction climatique», fasse vaciller le pouvoir macronien.

09/10/2022

Le risque d'extinction de l'humanité serait sous-estimé d'après une étude sur le réchauffement climatique - Geo.fr

Le risque d'extinction de l’humanité a été "dangereusement sous-exploré". C’est l’alarmante conclusion d’une étude réalisée par des climatologues et publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) le 1er août 2022.

L’équipe d’experts dirigée par l'Université de Cambridge (Angleterre) soutient que le monde doit commencer à se préparer à ce qu’ils appellent la "fin du jeu climatique", un scénario où le réchauffement climatique serait à l'origine d’une catastrophe apocalyptique. S’ils indiquent toutefois que les probabilités restent faibles, être "aveugle aux pires scénarios est une gestion des risques au mieux naïve, au pire mortellement insensée", écrivent-ils.

Gérard Araud – Les dernières cartes de Poutine

lepoint.fr par Gérard Araud 
CHRONIQUE. Mobilisation générale, recours à l’arme nucléaire… Que peut faire le président russe pour éviter une défaite en Ukraine ?

Jean-Marc Jancovici : « Le temps du monde fini commence »

lepoint.fr par éraldine Woessner  18/03/2020
L'acte II du quinquennat, que l'hôte de l'Élysée promet axé sur l'écologie, pourra-t-il dépasser les effets d'annonce ? Probablement pas, redoute le polytechnicien Jean-Marc Jancovici, qui dénonce l'absence de vision, et donc de stratégie, du gouvernement en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Après la mort de Bruno Latour... faire un inventaire de nos conditions de vie

lepoint.fr par François-Guillaume Lorrain 
Venu de la sociologie des sciences, Bruno Latour a élaboré une vision du monde orchestrée autour de l'acteur-réseau. Le social est constitué par l'association, ainsi que par la formation de collectifs et les multiples relations entre eux. Ne cessant d'articuler les tensions entre local et global, il a poussé assez loin l'écologie politique jusqu'à imaginer un « Parlement des choses », où les objets, les non-humains, seraient représentés par des scientifiques au même titre que les citoyens.

08/10/2022

Explosion du pont de Kertch : quelles conséquences pour la Russie ?

lefigaro.fr 
ENTRETIEN - L'édifice était présenté comme le «cordon ombilical» reliant la Russie à la Crimée occupée. Son explosion fait éclater au grand jour la vulnérabilité de l'ensemble du dispositif de Poutine, estime le géopolitologue Pascal Le Pautremat.

Pascal Le Pautremat est géopoliticien, docteur en Histoire contemporaine et Relations internationale

Retraites : l'Agirc-Arrco s'inquiète d'une «captation» de ses recettes par la Sécu

lefigaro.fr 
L'Agirc-Arrco  craint un grand «détournement», selon les mots du président Didier Weckner.

Les dirigeants du régime de retraite complémentaire des cadres et des salariés du privé Agirc-Arrco ont dénoncé jeudi un risque de «captation» de leurs recettes par la Sécu à partir du 1er janvier et réclamé «a minima le report» de ce projet. La grande caisse craint un grand «détournement». Le président de l'Agirc-Arrco, Didier Weckner, a employé le mot à plusieurs reprises lors d'une conférence de presse, pour dire tout le bien qu'il pense du transfert du recouvrement de ses quelque 87 milliards d'euros de cotisations à l'Urssaf - qui assure la trésorerie de la Sécu.

Agirc-Arrco : revalorisation des pensions des retraites complémentaires +5.12% le 1 novembre 2022

Dès le 1er novembre, les personnes recevant une pension de retraite complémentaire de l’Agirc-Arrco, vont bénéficier d’une revalorisation de 5,2 %.

Voilà une bonne nouvelle qui va permettre aux retraités de mettre un peu de beurre dans les épinards. Le conseil d'administration de l'Agirc-Arrco, caisse de retraite complémentaire, réunissant les représentants patronaux et syndicaux s'est réuni ce jeudi 6 octobre et a décidé de revaloriser les retraites complémentaires de 5,12 % au 1er novembre. Au total, 13 millions de retraités pourront donc compter sur l'augmentation de leur pension complémentaire.

Patrick Artus – L'affreux dilemme de la BCE


CHRONIQUE lepoint.fr . Lutter contre l'inflation ou soutenir la croissance, l'institution monétaire européenne se retrouve face à un inextricable casse-tête.

« La croissance rapide de la population mondiale appartient au passé » par Gilles Pison


alternatives-economiques.fr

Gilles Pison Démographe, directeur de recherche à l'Ined

  
toutes ses publications

La population mondiale devrait atteindre 10 milliards de personnes en 2050, selon les projections de l’ONU. Ce qui suppose deux grands défis pour la planète, rappelle le démographe Gilles Pison.

06/10/2022

Marlène Schiappa : « En une semaine, Sandrine Rousseau a menti sur Laurence Rossignol, craché sur Élisabeth Badinter et m’a dénigrée »

Marlène Schiappa : « En une semaine, Sandrine Rousseau a menti sur Laurence Rossignol, craché sur Élisabeth Badinter et m'a dénigrée » https://www.lepoint.fr/tiny/1-2492741 #Politique via @LePoint 

Le retournement de la conjoncture est certain et sera violent.

xerficanal.com
La hausse des prix provoque une chasse aux coûts

Le premier, le plus immédiat, passe par la courroie de la hausse des prix. La persistance de l’inflation à un niveau élevé a déjà porté un rude coup au pouvoir d’achat des salariés, dont les rémunérations ne suivent pas. Une fois ôtée l’augmentation des prix à la consommation, le salaire mensuel de base était en baisse de 3% fin juin, ce recul s’accentuant sans espoir d’inversion de tendance à court terme.

Êtes-vous Kominform ou plan Marshall ?

Êtes-vous Kominform ou plan Marshall ? https://www.lepoint.fr/tiny/1-2492700 #EtienneGernelle via @LePoint 

02/10/2022

Retour sur l'économie des dépenses publiques

Guerre en Ukraine : pourquoi la victoire ukrainienne à Lyman est stratégique

Nord Stream 1 et 2

Gérard Araud – Pour en finir avec le mythe de l’alliance franco-russe

Gérard Araud – Pour en finir avec le mythe de l'alliance franco-russe https://www.lepoint.fr/tiny/1-2492099 #International via @LePoint 

Ukraine : le pape « supplie » Poutine d'arrêter « la spirale de violence »

Ukraine : le pape « supplie » Poutine d'arrêter « la spirale de violence » https://www.lepoint.fr/tiny/1-2492127 #International via @LePoint 

Retraites: ce que les médias mainstream ne nous disent pas...

 Le système de retraites doit être réformé... c'est l'actualité du moment;  la réussite du 2è mandat de Macron dépend de l'aboutissement ou non d'une réforme, quelle qu'elle soit. Ce qu'on ne nous dit pas c'est qu'il s'agit principalement de la réforme des retraites de la fonction publique; et à plus long terme, de la soutenabilité de la dépense publique pour cela, en fonction de l'évolution de l'économie. La participation au mouvement de grève du 29 septembre était celle de salariés du secteur public. Dépenser moins pour les retraites permettrait de financer d'autres fonctions de l'Etat notamment l'éducation et les transitions. Tel est l'argument de Macron. 

Le système de retraites du privé comporte deux parties: le régime général qui dépend de la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse CNAV et le régime complémentaire Agirc-Arrco..

CNAV: Le système est régulé par les modalités de calcul du montant de la retraite à taux plein qui est basé sur le salaire moyen des 25 dernières années. Plus le nombre de trimestres acquis et l'âge de départ légal à taux plein sans décote.. 

Agirc-Arrco: un système à points. Ce système, auparavant séparé pour les cadres et les non cadres, a été unifié en 2015.  Il est géré par les partenanires sociaux. Les décisions majeures pour l'équilibre du système sont prises tous les 4 ans. Le système doit par principe être équilibré, notamment par l'ajustement de la valeur du point retraite qui fixe le montant des retraites versées et le coût d'aquisition du point retraite par les actifs cotisants. La valeur d'une retraite est le produit du nombre de points acquis, au moment de l'âge de départ, par la valeur du point. Après quelques années de déficit au début des années 2000, les ajustements mis en oeuvre depuis 2015 par les partenanires sociaux ont permis de rétablir l'équilibre financier en 2021. Voir ici un lien sur le régime privé de retraites (source Fipeco).

La relation entre le régime général CNAV et le régime complémentaire Agirc-Arrco  du privé, avec les perspectives d'avenir des régimes de retraites,  dépend du ratio  retraités/actifs (le taux de dépendance), le taux de remplacement des revenus d'activité, l'age de départ, le nombre d'années de cotistations pour avoir une retraite à  taux plein, l'indexation et la revalorisation des retraites ... Car le régime complémentaire doit respecter le cadre légal fixé par l'état.

Le régime de retraites de la fonction publique est totalement différent. Il relève des dépenses publiques pour le service de toute la population (*). Le montant de la retraite est calculé sur la moyenne des 6 derniers mois de salaires, ce qui permet en théorie d'accroitre le montant de la retraite en augmentant le salaire des derniers mois.

Les dépenses publiques, qu'elles soient  de fonctionnement ou d'investissement,  sont des dépenses qui servent l'économie du pays.  Toute dépense publique se retrouve au crédit des comptes bancaires des agents économiques: un fonctionnaire, un individu, un ménage ou une entreprise. Mais ces dépenses sont financées par les impôts prélevés sur les mêmes acteurs économiques. C'est donc un système fermé. et l'État assure l'équilibre financier du système  quoi qu'il en coûte (**).

(*) La fonction publique est composée de trois versants (État, la fonction territoriale et la fonction hospitalière), qui ensemble, emploient 5,61 millions d'agents   fin 2019 (hors contrats aidés), soit un salarié sur cinq.
La fonction publique de l'État compte 2,49 millions d'agents (44 %), la fonction publique territoriale 1,94 million (34 %) et la fonction publique hospitalière 1,18 million (21 %). Ces agents sont employés, sous des statuts divers, par les services civils et militaires de l’État, les conseils régionaux, les conseils départementaux, les communes et communautés de communes, les établissements publics nationaux et locaux à caractère administratif, l'éducation nationale, les hôpitaux publics, les établissements d'hébergement pour personnes âgées et les autres établissements médico-sociaux. À côté de la fonction publique, des missions de service public sont assurées par certains organismes publics qui ne font pas partie de la fonction publique, ou par des organismes privés financés par les collectivités publiques, ainsi que par des entreprises publiques (La Poste, la SNCF, la RATP, EDF, GDF, Aéroports de Paris, etc.). En 2015 les effectifs étaient de 800000 agents source INSEE. Voir ce lien pour approfondir. "portail de la fonction publique".

 (**)  Dans les dépenses publiques on distigue: les dépenses publiques de production et celles des transferts, parmi lesquelles les dépenses de protection sociale dont les retraites. Ces deux catégories de dépenses publiques correspondent à des fonctions différentes de l'État.
      Les dépenses de production recouvrent la fourniture des biens et des services publics par l'État-producteur: santé, éducation, sécurité, défense... Ce sont les moyens de la production non marchande financés par les impôts.
    Les dépenses de transferts regroupent des subventions, la charge des intérêts de la dette publique et, principalement, les dépenses d'assurances sociales pour lesquelles l'État en France est gestionnaire d'assurances.
      Cette distinction des dépenses publiques est essentielle car elle a de fortes implications. Dans une proportion, estimée selon les pays entre 60 et 80 % d'entre elles (#60% en France), les dépenses publiques sociales correspondent à un lissage dans le temps de la répartition des revenus individuels permis par l'économie (cf. les dépenses de retraite et de santé).
     Ainsi, la responsabilité de l'État se limite pour l'essentiel, à organiser des assurances individuelles qui trouvent alors satisfaction dans un cadre qui, pour être collectif, n'est pas le seul envisageable et n'est pas essentiellement étatique.
     Dans les pays où l'État n'assure pas la gestion des risques sociaux,
l'État mobilise des ressources comparables autrement cad. par la conjonction de dépenses publiques et privées pour assurer les mêmes fonction.

Les agents des services publics sont soit actifs ou retraités et perçoivent des salaires ou des pensions de retraite. Pour entretenir la notion de cotisations comme pour les salariés et agents du secteur  privé,  ce qui permet d'assurer une comptabilité et un suivi du système, on parle de cotisations déduites du salaire. En réalité salaires et pensions sont payées par le budget de l'état c'est à dire par les impôts.  Voir ici le régime de retraites de la fonction publique.

Décaler l'âge de départ en retraite des fonctionnaires à 65 ans ne changera rien à la dépense publique; ce sera seulement un changement du ratio actifs/retraités dans la fonction publique. C'est donc le niveau de la dépense publique qui est le problème. Mais c'est un autre débat. Efficience/Efficacité...  Voir  "Retour sur l'économie des dépenses publiques (source le Sénat)".

 Tour ce qui précède ne signifie pas qu'il ne faut pas réformer le système de retraites. Prolonger l'âge de départ est la mesure la plus facile, mais elle  se heurte à des inégalités dans l'exercice  des métiers - pénibles, dangereux, et très dangereux   - et l'âge d'entrée dans le monde du travail. 

 Voir ici sur le site Fipeco  "La situation et les perspectives des régimes de retraite"

 L'équilibre général du système de retraites tous régimes confondus  s'exprime par les relations suivantes:

PxPm= CxCmxRm
où P est le nombre de pensionnés retraités
Pm la  pension  moyenne
 C le nombre de cotisants
Cm la cotisation moyenne des cotisants
Rm le revenu moyen des cotisants

En introduisant les deux notions  de taux de remplacement moyen retraite/revenu et le taux de dépendance retraités/actifs....

Cette équation peut s'écrire  PxPm=Cx(Pm/Rm)x(P/C)xRm
où Pm/Rm est le taux de remplacement moyen pension/revenu
et P/C est le taux de dépendance retraités/cotisants ou retraités/actifs

Cette équation donne tous les éléments pour comprendre les enjeux.

1: Sur le taux de dépendance retraités/actifs 

Le taux de dépendance est passé de 0.47 en 2002 à 0.60 en 2020 soit 2 actifs pour 1 retraité à 1.7 actif par retraité. Le COR estime que le taux de dépendance serait de 0.80 en 2070 (1.25 retraité par actif). Voir graphique

Si le taux de dépendance retraités/cotisants augmente
(ratio retraités/actifs), le taux de remplacement pension/revenu doit diminuer, en supposant le nombre de cotisants C et leur revenu moyen Rm inchangés . Tout le problème de la réforme des retraites est d'éviter cela en espérant l'accroissement du nombre de cotisants et de leur revenu moyen. D'où les hypothèses du COR sur la croissance économique, par la croissance de la population et/ou de son niveau de vie et de prospérité.. 

Croissance de la population - naturelle et/ou par l'immigration - signfie plus de besoins de logements, de nourriture, de vêtements, de mobilité et des multiples besoins matériels... donc de la croissance économique. Le financement du volet transferts des dépenses publiques est ainsi accru par la croissance et les prélèvements fiscaux sur la production marchande et des services publiques qui l'accompagnent.

Le vieillissemnt de la population est un facteur qui accroît le taux de dépendance retraités/actifs; par l'augmentation de l'âge, des cohortes de personnes âgées de la pyramide des âges, et la durée de vie en bonne santé. C'est une évolution qui a été  permise par la croissance économique passée, et par les transferts sociaux qui y sont associés.

2: Sur  le taux de remplacement moyen

C'est une notion beaucoup plus floue et impossible à modéliser car elle dépend des situations individuelles. Le COR calcule un taux de remplacement moyen sur la base d'un échantillon de cas individuels choisis.  En voici sa projection 2015-2070.

En 2019, le taux de remplacement moyen est estimé à 50 %. Mais paradoxe, le niveau de vie moyen des retraités est égal voire supérieur à celui des actifs. Compte-tenu des différences de taux des cotisations sociales sur les pensions et sur les revenus d’activité, des autres prestations sociales ainsi que des revenus du patrimoine (*), le COR considère que le niveau de vie moyen des retraités est égal à 101% de celui de l’ensemble de la population. Ce ratio est aussi le plus élevé des pays de l’OCDE et plus élevé que nos voisins européens. Le taux de pauvreté des retraités (9,5 % en 2019) est auss inférieur à celui de l’ensemble de la population (14,6 %). Enfin, les séniors détiennent une part du patrimoine des ménages bien plus importante que leur poids dans la population (*).

(*) mais aussi, les retraités paient l'impôt à la source sur leurs pensions. Le 101% est aussi une estimation dont on a aucune preuve rationnelle. C'est la part des patrimoines qui est le principal facteur et c'est dû à l'âge et aux revenus d'activité surtout pour les plus aisés: l'épargne en cours d'activite et les héritages. 

Le taux de remplacement moyen doit aussi être distingué du taux de remplacement instantané au moment de la liquidation de la pension, qui rapporte celle-ci aux derniers salaires avant la retraite et qui est en moyenne d’environ 75 %, net de cotisations, pour une personne non-cadre de la génération 1955 avec une carrière complète dans le secteur privé.

Le taux de remplacement moyen diminue progressivement (à l’exception de 2020-2021 où sa hausse résulte de la baisse des revenus d’activité). Cette baisse résulte de l’écart entre le taux de croissance des revenus d’activité et le taux d’inflation, celui-ci servant à corriger les salaires des années passées pour calculer la moyenne des 25 meilleures années ainsi que pour revaloriser les pensions. Elle est d’autant plus forte que cet écart est important, donc que le pouvoir d’achat des actifs augmente. Celui-ci est à long terme égal aux gains de productivité. 

 Voir Le taux de remplacement : des revenus qui diminuent à la retraite

et appliquer ce simulateur

Sources: