La pandémie de Covid-19 bouleverse l’activité économique de l’Europe et met à l’épreuve la solidarité de ses membres. Faute d’un plan de relance massif, c’est l’avenir de la zone euro qui serait menacé, prévient Bruxelles.
“La bonne nouvelle pour l’Europe, c’est que le pire de la pandémie commence à passer”, lance le New York Times. La mauvaise, c’est que “le soulagement pourrait être de courte durée”.
Le quotidien américain réagit aux terribles prévisions économiques de printemps publiées mercredi 6 mai par la Commission européenne et qui tiennent compte des conséquences de la crise du Covid-19. En 2020, le PIB de l’Union européenne pourrait plonger de 7,4 %, avant de rebondir de 6,1 % en 2021 ; dans la zone euro, la chute serait de 7,7 %, suivie d’une croissance de 6,3 %.
C’est la Grèce qui subirait le plus gros choc (-9,7 %), suivie de l’Italie (-9,5 %), de l’Espagne (-9,4 %) et de la France (-8,2 %). L’Allemagne s’en tirerait mieux (-6,5 %), mais moins bien que la Pologne (-4,3 %).
L’économie mondiale est ébranlée
“Pour replacer ces chiffres dans leur contexte, il faut se rappeler qu’en 2009, lors de la crise financière mondiale, l’économie du bloc de 27 pays s’était contractée de 4,5 %”, ajoute le journal.Tout cela n’est pas bon pour le reste du monde, prévient le New York Times. Car “l’Union européenne, où vivent 440 millions de personnes, est le premier partenaire commercial des États-Unis et le deuxième de la Chine. C’est aussi le principal investisseur étranger en Afrique subsaharienne et dans d’autres régions du monde en développement.”
Pour ne rien arranger, “le marasme dans lequel la pandémie a plongé l’économie a amplifié les tensions au sein de la zone euro, les pays du Sud dénonçant le manque de solidarité des pays du Nord, qui disposent d’une puissance de feu budgétaire plus importante pour soutenir les travailleurs et les entreprises”, souligne de son côté le Financial Times.
Et le jugement prononcé le 6 mai par la Cour constitutionnelle allemande a jeté encore un peu d’huile sur le feu, en remettant en cause le programme de rachat de dette d’État lancé par la Banque centrale européenne en 2015.
Une fracture entre le Nord et le Sud
Selon le New York Times, le plus grand danger qui menace aujourd’hui l’économie mondiale est que les divisions politiques entre le nord et le sud de l’Europe de la zone euro débouchent sur une véritable fracture, qui mettrait en péril la monnaie unique.La Commission ne minimise pas le risque. “La crise du Covid-19 pourrait aggraver encore les divergences économiques au sein de l’UE. La pandémie a beau être un choc symétrique, ses répercussions diffèrent d’un pays membre à l’autre”, constate-t-elle dans son rapport. Avant de prôner, dans un message très politique, la mise en œuvre d’une stratégie ambitieuse, coordonnée et harmonisée :
Un plan de relance européen énergique doit venir compléter l’action nationale afin de redonner rapidement du travail à ceux qui ont perdu leur emploi, refermer les plaies causées par l’assèchement prolongé des investissements et, surtout, compenser les différences de marge de manœuvre budgétaire entre États membres.”Sans quoi cette crise “pourrait conduire à de graves distorsions au sein du marché unique et à des divergences financières et sociales insurmontables entre certains membres de la zone euro, divergences qui, à terme, pourraient menacer la stabilité de l’Union économique et monétaire”.
Source: Courrier International
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ce blog est ouvert à la contradiction par la voie de commentaires. Je tiens ce blog depuis fin 2005; je n'ai aucune ambition ni politique ni de notoriété. C'est mon travail de retraité pour la collectivité. Tout lecteur peut commenter sous email google valide. Tout peut être écrit mais dans le respect de la liberté de penser de chacun et la courtoisie.
- Je modère tous les commentaires pour éviter le spam et d'autres entrées malheureuses possibles.
- Cela peut prendre un certain temps avant que votre commentaire n'apparaisse, surtout si je suis en déplacement.
- Je n'autorise pas les attaques personnelles. Je considère cependant que ces attaques sont différentes des attaques contre des idées soutenues par des personnes. Si vous souhaitez attaquer des idées, c'est bien, mais vous devez alors fournir des arguments et vous engager dans la discussion.
- Je n'autorise pas les commentaires susceptibles d'être diffamatoires (au mieux que je puisse juger car je ne suis pas juriste) ou qui utilisent un langage excessif qui n'est pas nécessaire pour l'argumentation présentée.
- Veuillez ne pas publier de liens vers des publicités - le commentaire sera simplement supprimé.
- Je suis pour la liberté d'expression, mais il faut être pertinent. La pertinence est mesurée par la façon dont le commentaire s'apparente au sujet du billet auquel le commentaire s'adresse. Si vous voulez juste parler de quelque chose, créez votre propre blog. Mais puisqu'il s'agit de mon blog, je vous invite à partager mon point de vue ou à rebondir sur les points de vue enregistrés par d'autres commentaires. Pour ou contre c'est bien.
- Je considère aussi que la liberté d'expression porte la responsabilité d'être le propriétaire de cette parole.
J'ai noté que ceux qui tombent dans les attaques personnelles (que je supprime) le font de manière anonyme... Ensuite, ils ont l'audace de suggérer que j'exerce la censure.