Une fois de plus la magie du suffrage universel, alimentée par le vote
utile et la quête des sièges, aura fait son œuvre au Parti socialiste :
le vil plomb du populisme, du souverainisme et du soutien aux
dictateurs aura été transformé en or de la fidélité aux idéaux de la
gauche, en socialisation d’une nouvelle génération politique et en
espoir de l’union enfin rebâtie. Lire la suite sur Telos. Gérard Grunberg et Elie Cohen
Sur les sujets de société et de civilisation en France et dans le monde; et tout ce qui me passe dans la tête...
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09/05/2022
Législatives: À quoi sert un PS soumis?
21/05/2021
1981-2021 40 ans: Mitterrand ou les débuts de l'état prédateur.
Entre 1950 et 1980, le niveau de vie des Français a triplé. En 30 ans,
la France a donc connu pratiquement la même progression économique
qu’entre la mort de Louis XIV et la Seconde Guerre mondiale. Une
réussite impressionnante due en particulier aux réformes capitalistes
modernes mises en place en Occident à partir des années 1950. Mais le 10
mai 1981 intervient la « rupture avec le capitalisme » voulue par les
socialistes français, dirigée par François Mitterrand. Alors qu’en
Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, Thatcher et Reagan lancent des
réformes libérales, Mitterrand applique à la France, avec les
communistes, le Programme commun concocté par le « sherpa » Jacques
Attali, qui étatise l’économie entière avec des conséquences dramatiques
pour le pays et pour les Français. Suite via IREF
20/09/2020
Présidentielle 2022: Laurent Joffrin et engageonsnous.org
Anti-Macron : Laurent Joffrin dresse dans son nouveau livre les grandes lignes de son projet pour la gauche. Dans son nouveau livre, que Le Figaro a pu consulter, l'ancien patron de Libération republie certaines de ses chroniques contre Emmanuel Macron et dresse un certain nombre de réformes qu'il juge nécessaires. Source Figaro avec Yves Threard
02/09/2020
L'OBS Lionel Jospin sort du silence en publiant "Un temps troublé".
31/10/2018
20/12/2017
Macron: une mascarade pour les sans dents et les sans tête.
Comment Macron perpétue l'ancien monde
Source: Ivan Rioufol le 20 décembre 2017 12h30 | 10 Commentaires
15/12/2017
Parti socialiste: post-mortem d’une débâcle historique
Source: Philippe Marlière par blogs.mediapart.fr
Les deux défaites que vient de subir le Parti socialiste (PS) sont d’une ampleur et d’une nature inédites. Les dirigeant.e.s et militant.e.s pourront se rassurer en pensant aux revers électoraux dramatiques qui ont jalonné l’histoire du parti : l’échec cinglant de la candidature de Gaston Defferre à l’élection présidentielle de 1969 ou la déroute aux élections législatives de 1993. Mais cette fois-ci, la situation apparait plus compromise. Cette double défaite dans les urnes s’est déroulée dans un contexte de crise institutionnelle et politique dont le PS est la principale victime.
11/03/2017
2017, l'Europe face au séisme d'une nouvelle Révolution française ? - Atlantico

25/10/2016
Hollande à 4% d'opinions favorables! Popularité : à 4% de bonnes opinions, Hollande touche le fond
Selon une enquête Ipsos pour le Cevipof et Le Monde, le chef de l'État traverse actuellement la pire période du quinquennat. Jamais un président de la Ve République n'avait connu une telle dégringolade.
Redeviendra-t-il bientôt «Monsieur 3%»? Alors que la parution de l'explosif livre-confessions Un président ne devrait pas dire ça... a complètement rebattu les cartes à gauche et carrément remis sa candidature en question,
29/09/2016
Déficits et baisses d'impôts, les français n'y croient plus; au contraire ça augmentera encore!
Le plaidoyer de Bercy sur les baisses d’impôts ne convainc pas les Français
Michel Sapin en a fait l'un de ses principaux arguments lors de la présentation mercredi du projet de budget 2017
: les récentes baisses d'impôts sur le revenu décidées par le
gouvernement auraient compensées les hausses d'un début de quinquennat.
Las, le plaidoyer du ministre de l'Economie et des Finances
ne convainc pas l'opinion. Selon un sondage Odoxa pour « Les Echos » et
de Radio Classique, huit Français sur dix ne croient pas en cette
affirmation et pensent donc toujours que leur facture a augmenté depuis
2012 . Le ras le bol fiscal est toujours vivace. Plus embêtant pour le
gouvernement, même parmi les sympathisants de gauche on reste sceptique
(à 63 %) face à cet argument, si bien que l'effet électoral de la mesure
risque d'être ténu. D'un point de vue économique, l'affirmation
de Michel Sapin était contestable, se centrant sur le seul impôt sur le
revenu. Un institut comme l'OFCE estimait au contraire
que les ménages avaient subi 35 milliards de hausses de prélèvements
obligatoires depuis le début du quinquennat, quand COE-Rexecode
arrivait, lui, à un total de 58 milliards à fin 2015.
27/09/2016
Impôts à la source, ou comment tromper les Français
Pourquoi
le gouvernement socialiste s’acharne-t-il à vouloir imposer la retenue à
la source, alors que le prélèvement mensuel a déjà été choisi par plus
de la moitié des contribuables ?
Trois raisons essentielles motivent la volonté du gouvernement à imposer coûte que coûte cette retenue à la source :.... Lire la suite...
07/03/2016
Marc Lazar : " La faille qui traverse le PS est structurelle "
Le directeur du Centre d'histoire de Sciences Po
croit davantage à un affaiblissement durable qu'à une scission du
PS
|
Directeur du Centre
d'histoire de Sciences Po, Marc Lazar est spécialiste
de la gauche socialiste et sociale-démocrate en Europe
occidentale, en particulier en France et en Italie.
Comment analysez-vous la situation du PS, à l'aune de la charge de Martine Aubry contre le gouvernement - Le Monde du 25 février - et des débats autour de la déchéance de nationalité et du projet de loi travail ? Il y a des éléments conjoncturels, personnels et tactiques dans la descente en flamme du gouvernement par Martine Aubry et ses camarades : une vieille rancœur à l'égard de Manuel Valls, une façon de prendre date pour l'avenir et de préparer une éventuelle prise de contrôle du parti en 2017. Mais n'y voir que cela serait une erreur. A mes yeux, jamais la fracture n'a été aussi profonde depuis 2005, lors du débat sur le traité constitutionnel européen, qui avait mis le parti au bord de la scission. N'est-ce pas une énième répétition d'une crise qui a toujours frappé le socialisme français confronté à l'épreuve du pouvoir, entre ceux qui gouvernent et ceux qui leur reprochent de trahir les idées qu'ils avaient défendues dans l'opposition ? L'historien est frappé par ces récurrences. Cette faille à l'intérieur du PS renvoie à quelque chose de profond et de structurel. Cela a commencé dès 1899, quand la famille socialiste, pas encore unifiée au sein d'un même parti, s'est déchirée sur le " cas " d'Alexandre Millerand, qui avait décidé de participer au gouvernement de défense républicaine de Waldeck-Rousseau. Sous le Front populaire, il s'est passé la même chose, avec une forte opposition interne conduite par Marceau Pivert contre la politique jugée trop modérée de Léon Blum. Lionel Jospin, entre 1997 et 2002, a dû faire face à la " fronde " de l'aile gauche du PS, autour d'Henri Emmanuelli et de Jean-Luc Mélenchon. Enfin, ironie de l'histoire, sous François Mitterrand, en 1991, une vigoureuse critique contre la politique jugée trop libérale du ministre des finances, Pierre Bérégovoy, avait été portée par François Hollande et Pierre Moscovici. C'est un peu le même scénario qui se répète. Avec toutefois une intensité plus forte sous la Ve République, car les expériences du pouvoir sont plus longues. En quoi la crise d'aujourd'hui est-elle singulière ? Elle l'est d'abord parce que le chef du gouvernement, Manuel Valls, n'a jamais été majoritaire au PS. Mitterrand ou Jospin, eux, l'étaient : ils avaient une légitimité dont ne dispose pas M. Valls, qui n'a réalisé que 5 % aux primaires de 2011. L'autre différence est que la politique menée aujourd'hui semble déséquilibrée. Quand Mitterrand se convertit à la " rigueur ", c'est après avoir fait les 39 heures et la cinquième semaine de congés payés. Quand Jospin privatise, il y a en même temps les 35 heures. Aujourd'hui, selon les opposants au président de la République, la politique de l'offre dans laquelle il s'est engagé depuis janvier 2014 et l'annonce du pacte de responsabilité ne s'accompagnent que de peu de contreparties sociales. Comment qualifiez-vous cette politique ? Il se passe en France le même phénomène que dans le reste de l'Europe : un écartèlement de la famille social-démocrate en trois sous-ensembles de plus en plus inconciliables. Le premier regroupe ceux qui plaident encore pour une alternative au capitalisme : Jean-Luc Mélenchon en France, Jeremy Corbyn (Parti travailliste) en Grande-Bretagne, Die Linke en Allemagne ou Gauche, écologie et liberté en Italie. Le deuxième se réfère à la tradition sociale-démocrate et essaie, sur une ligne de crête, de concilier adaptation au réel et réformes sociales : une tendance incarnée par Martine Aubry, Pier Luigi Bersani en Italie et, même si c'est un peu moins vrai aujourd'hui, Sigmar Gabriel en Allemagne. Enfin, il y a les héritiers de la " troisième voie ", théorisée dans les années 1990 par Tony Blair et Gerhard Schröder, et dont les principaux représentants sont Matteo Renzi en Italie et, dans des perspectives différentes, Manuel Valls et Emmanuel Macron en France. Une de leurs priorités est la réforme du marché de l'emploi, en rupture s'il le faut avec la tradition sociale-démocrate afin de résoudre le cancer du chômage et avec l'idée de reconfigurer les alliances électorales en faisant route avec les centristes. Quel avenir voyez-vous au PS ? Je le vois s'affaiblir durablement. Ce parti, en plus de la profonde crise politique et idéologique qu'il traverse, doit faire face à une situation sociologique inédite, avec l'éradication d'une bonne partie de son vivier local au gré des défaites électorales et sa perte d'influence dans la fonction publique. En revanche, son éclatement, que certains envisagent, me semble une hypothèse risquée. Le mode de scrutin n'y incite pas et, en outre, les scissions de gauche dans le passé ont toutes échoué, qu'il s'agisse du Parti socialiste ouvrier et paysan de Pivert, à la fin des années 1930, des dissidences PSA et PSU, à l'époque de Guy Mollet, du Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement, en 1993, ou du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, en 2009. Je pense plutôt que ce qui se prépare est moins une fracture du PS qu'une lutte sans merci pour son leadership en 2017. Propos recueillis par, Thomas Wieder Le Monde |
02/10/2015
Où est notre Jeremy Corbyn? (Chris Hedges) – Le Partage
Article original publié en anglais sur le site de truthdig.com, le 13 septembre 2015.
Christopher Lynn Hedges (né le 18 septembre 1956 à Saint-Johnsbury, au Vermont) est un journaliste et auteur américain. Récipiendaire d’un prix Pulitzer, Chris Hedges fut correspondant de guerre pour le New York Times pendant 15 ans. Reconnu pour ses articles d’analyse sociale et politique de la situation américaine, ses écrits paraissent maintenant dans la presse indépendante, dont Harper’s, The New York Review of Books, Mother Jones et The Nation. Il a également enseigné aux universités Columbia et Princeton. Il est éditorialiste du lundi pour le site Truthdig.com.
La politique de Jeremy Corbyn, qui a remporté samedi une victoire écrasante à la tête du Parti travailliste qui avait essuyé une défaite électorale en mai dernier, fait partie de la révolte globale contre la tyrannie corporatiste. Sa longue carrière avait été marquée par une mise à l’écart au sein même de la classe politique de son pays. Mais n’ayant jamais renoncé aux idéaux socialistes qui définissaient le vieux Parti travailliste, il est sorti intact du tas de fumier que représente le néolibéralisme. Son intégrité, ainsi que son audace, offrent une leçon à ceux qui, aux États-Unis, se définissent comme appartenant à la gauche, font de beaux discours, cherchent à composer avec les élites au pouvoir — plus particulièrement avec le Parti démocrate — et sont totalement dépourvus de courage.
Je n’apporterai mon soutien ni à un homme politique qui liquide les palestiniens et se plie aux exigences du lobby israélien ni à un homme politique qui refuse de s’opposer au complexe militaro-industriel ou à la suprématie blanche et à l’injustice raciale. La question palestinienne n’est pas une question accessoire. Elle fait partie intégrante des efforts des états-uniens visant à démanteler notre machine de guerre, la politique néolibérale qui utilise principalement le langage de l’austérité et de la violence pour s’adresser au reste du monde, et l’influence corrosive de l’argent dans le système politique du pays. Si vous tenez tête aux maîtres de la guerre et au lobby israélien, il vous faudra probablement tenir tête à tous les autres pouvoirs néolibéraux et corporatistes qui cannibalisent les États-Unis. C’est en cela que consiste l’aptitude à diriger. Cela consiste à avoir une vision. Et cela consiste à se battre pour cette vision.
Corbyn, qui soutient les négociations avec le Hamas et avec Hezbollah et qui a une fois invité des membres de ces deux organisations à visiter le Parlement, a appelé à traduire en justice les dirigeants d’Israël pour crimes de guerre contre les palestiniens. Il a exprimé son soutien au mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) à l’encontre d’Israël et à l’appel pour un embargo sur les armes contre ce même pays. Il souhaite abolir le Prevention of Terrorism Act (acte de prévention du terrorisme), équivalent britannique du Patriot Act aux États-Unis et qui a été utilisé pour stigmatiser et harceler les musulmans. Il veut que le Royaume-Uni se retire de l’OTAN. Il a déclaré qu’il ne concevait aucune situation nécessitant l’envoi de troupes britanniques à l’étranger. Il s’est opposé farouchement à l’invasion et à l’occupation de l’Irak et a été l’un des instigateurs de l’organisation « Stop the War Coalition ». Il a dénoncé les États-Unis pour ce qu’il a appelé l’assassinat de Oussama ben Laden, alléguant que le leader d’Al-Qaïda aurait dû être capturé et jugé, et il s’en est pris au gouvernement britannique pour avoir utilisé des drones militaires pour tuer deux djihadistes britanniques en Syrie, au mois d’août. Il prône le désarmement nucléaire unilatéral et a exhorté à la suppression de « Trident », le programme de dissuasion nucléaire de son pays. Il s’oppose à toute intervention militaire en Syrie et veut exercer une pression sur « nos prétendus alliés de la région » — comprenez l’Arabie Saoudite — qui soutiennent l’État islamique. Il a appelé à des pourparlers avec les dirigeants de factions guerrières en Irak et en Afghanistan en vue de mettre un terme aux conflits.
« Aucune solution aux meurtres et aux violations des droits humains {au Moyen-Orient] ne réside dans un recours à une intervention militaire supplémentaire de la part de l’occident », a écrit Corbyn. Il faudra finir par trouver une solution politique dans la région mais ce ne sont pas les bombardements par les forces de l’OTAN qui pourront y parvenir. Le drame des meurtres et de la progression d’ISIS au cours de ces dernières semaines est encore un autre résultat de la guerre contre le terrorisme déclenchée par le duo Bush-Blair et qui se poursuit depuis 2001. Les victimes de ces guerres sont les réfugiés et ceux qui sont chassés de leurs maisons ainsi que les milliers de civils anonymes qui ont péri et continueront de périr dans la région. Les « vainqueurs » sont inévitablement les fabricants d’armes et ceux qui profitent des ressources naturelles de la région.
Et il ne s’agit là que de sa politique extérieure.
Corbyn dit qu’il encouragera des hausses d’impôts importantes pour les riches ainsi que la suppression des allègements fiscaux accordés aux entreprises. Il envisage d’imposer des mesures de sauvegarde pour protéger les bénéficiaires de prestations sociales et d’instituer un « salaire maximum » pour les dirigeants d’entreprises afin de lutter contre « des niveaux d’inégalité grotesques ». Il souhaite la mise en place d’un encadrement généralisé des loyers afin de mettre un terme au « nettoyage social », selon ses propres termes, produit par la gentrification. Il a demandé instamment à la Banque d’Angleterre de procéder à un assouplissement monétaire pour le peuple qu’il nomme « People’s Quantitative Easing », exigeant qu’elle investisse des milliards dans des projets destinés aux logements, à l’énergie et à d’autres infrastructures. Il soutient la création d’un sanctuaire dans l’ Antarctique pour empêcher l’extraction minière et le forage pétrolier. Il s’oppose au fracking. Il prévoit des investissements publics pour la construction des systèmes d’énergies renouvelables solaires et éoliennes, et une « réglementation mondiale » pour entraver l’exportation de carbone. Enfin, il envisage de mettre fin aux mesures de privatisation de certains services du système de santé universel de son pays, connu sous le nom de « National Health Service ».
Tandis que les travaillistes prenaient un virage à droite et subissaient la domination de l’argent corporatiste et du néolibéralisme sous les gouvernements Tony Blair et Gordon Brown – un processus qui a également concerné le Parti démocrate sous les mandats de Bill Clinton et de Barack Obama – Corbyn devenait un rebelle au sein de son propre parti. Entre 1997 et 2000, en tant que membre du Parlement, où il siège depuis 1983, il a voté contre des projets de loi ou a contesté des positions défendues par le gouvernement du « nouveau » Parti travailliste plus de 500 fois. Blair, qui déteste Corbyn, a prévenu que si le parti soutient Corbyn lors des prochaines élections générales (qui sont prévues pour 2020 mais peuvent se tenir à tout moment si un vote de non-confiance au Parlement a lieu), il risquera d’être anéanti lors du scrutin. Corbyn a réagi en suggérant que Blair devrait être poursuivi en tant que criminel de guerre pour son rôle dans l’invasion de l’Irak en 2003.
Corbyn, au cours de la quarantaine d’années qu’il a passée en marge de l’establishment politique britannique, a appelé à l’abolition de la monarchie britannique et a décrit Karl Marx comme « une figure fascinante qui a beaucoup observé et dont on peut apprendre beaucoup de choses ». Il veut nationaliser les compagnies de production d’énergie et renationaliser la poste et les chemins de fer. « Sans exception, la majorité des infrastructures britanniques d’électricité, de gaz, d’eau et de chemin de fer ont été construites par le biais d’investissements publics à la fin de la deuxième guerre mondiale et ont toutes été privatisées à des prix défiant toute concurrence par les gouvernements conservateurs de Thatcher et de [John] Major au profit d’investisseurs avides ». a-t-il écrit dans une colonne du journal « The Morning Star ».
Il a soulevé la possibilité d’un retrait du Royaume-Uni de l’Union Européenne, citant l’attaque draconienne orchestrée par l’UE contre le peuple grec au nom de l’austérité. « Observons les choses sous un autre angle », a déclaré Corbyn. « Si on permet à des forces qui n’ont pas à répondre de leurs actes de détruire une économie comme celle de la Grèce, quand tout l’argent de ce plan de sauvetage ne va pas au peuple grec mais à plusieurs banques à travers l’Europe, alors je pense que nous devons réfléchir très sérieusement au rôle joué par l’UE et au rôle que nous jouons dans tout cela ».
Corbyn a proposé la création d’un Service National de l’éducation qui fournirait, grâce à l’augmentation des taxes sur les entreprises, une éducation universelle gratuite de la garderie jusqu’à l’université, en passant par les écoles professionnelles et la formation pour adultes. Il souhaite supprimer l’équivalent britannique des écoles privées sous contrat et mettre fin à l’octroi d’exonération d’impôt consenti aux écoles privées destinées aux élites. Il voudrait rétablir les subventions d’état dans le domaine des arts. Il a publié une déclaration en août ayant pour titre « Les arts sont pour tous et non pour quelques uns ; il y a de la créativité dans chacun d’entre nous. » Elle vaut la peine d’être lue.
La communauté artistique aux États-Unis, comme celle de Grande-Bretagne, est en grande détresse. Les acteurs, les danseurs, les musiciens, les sculpteurs, les chanteurs, les peintres, les écrivains, les poètes et même les journalistes ne parviennent pas à gagner leur vie. Ils disposent de peu d’espaces pour se produire ou pour publier une nouvelle œuvre. Les théâtres déjà implantés offrent des spectacles de mauvais goût ou des pièces qui sont des divertissements vides de sens plutôt que de l’art. La guerre contre les arts a contribué dans une large mesure au nivellement par le bas de la population des États-Unis. Elle nous coupe de notre patrimoine artistique et intellectuel, contribuant ainsi à notre amnésie historique et culturelle. En parallèle, la suppression des matières artistiques des programmes scolaires, maintenant dominés par des compétences professionnelles et des tests standardisés, a consolidé un système dans lequel on a enseigné ce qu’il faut penser et non comment il fat penser. L’expression libre et la créativité, disciplines qui rendent possibles la connaissance de soi, la transcendance et l’aptitude au respect, sont des anathèmes aux yeux de l’état capitaliste. Le dogme imposé du néolibéralisme ne doit pas être remis en question.
« Sous l’apparence d’un programme d’austérité à caractère politique, ce gouvernement a détruit le financement des arts avec des projets qui devaient justifier de plus en plus souvent leurs contributions artistiques et sociales dans l’approche réductrice et implacablement instrumentaliste de l’administration Thatcher », a écrit Corbyn dans sa déclaration du mois d’août. Au cours des années 80, Thatcher qui était alors premier ministre, a cherché à affaiblir la communauté artistique, en tentant de réduire au silence les provocateurs et en favorisant le populisme. Les méthodes actuelles de mesure des valeurs du Trésor (inspirées de pratiques utilisées dans le marché immobilier et ailleurs) pour tenter de trouver des mécanismes appropriés au calcul de la valeur des visites des galeries d’art ou de l’opéra, constituent une voie dangereuse vers la commercialisation impitoyable de chaque sphère de notre existence. Il en a résulté des coupes dans le budget du « Arts Council » (organisme public chargé de la promotion des arts et de la culture) qui ont atteint 82 millions de livres en l’espace de 5 ans et la fermeture de la grande majorité des organisations artistiques subventionnées, en particulier en dehors de Londres. »
Il continue:
Au-delà des bénéfices sociaux et économiques évidents des arts, on retrouve leur contribution importante à nos communautés, à l’éducation et au processus démocratique. Des études ont démontré l’impact bénéfique de l’étude du théâtre dans les écoles sur la capacité des adolescents à communiquer, apprendre, et se tolérer les uns les autres, ainsi que sur la probabilité qu’ils votent. La hausse de l’implication des jeunes dans le processus politique est une chose qu’il faut encourager et célébrer. De plus, la contribution et la critique de notre société et de la démocratie que le théâtre a la capacité d’offrir doit être protégée. Pour citer David Lan, « la dissidence est nécessaire à la démocratie, et les gouvernements démocratiques ont intérêt à préserver les sites où la dissidence peut s’exprimer ».
Corbyn dit qu’il annulerait les coupes budgétaires gouvernementales qui ont éventré la BBC. Il comprend que la destruction de la radiodiffusion publique, qui est conçue pour fournir une tribune aux voix et aux artistes que l’argent corporatiste ne contrôle pas, signifie l’avènement d’un système de propagande dominé par les corporations, comme celui qui contrôle la majorité des ondes états-uniennes.
« Je crois fermement au principe de la radiodiffusion publique et je ne voudrais pas qu’on suive la voie tracée par les États-Unis, où PBS a été évidée, incapable de fournir un contenu assez large pour pouvoir affronter les radiodiffuseurs privés, et où Fox News a, par conséquent, acquis une position dominante et donne le la dans le domaine de l’actualité », a-t-il écrit. « Je veux voir le parti travailliste au cœur des campagnes de protection de la BBC et de ses droits de licence. Lorsque nous [les travaillistes] retourneront au pouvoir, nous devons entièrement financer la radiodiffusion publique sous toutes ses formes, et reconnaitre le rôle crucial qu’a joué la BBC dans la mise en place et le soutien d’arts nationaux de classe mondiale, du théâtre, et du divertissement ».
Corbyn est devenu végétarien à l’âge de 20 ans après avoir travaillé dans une exploitation porcine et avoir été témoin de l’abus, de la torture et du massacre de ces animaux. Il soutient les droits des animaux. Il ne possède pas de voiture, se déplace presque partout en vélo et est notoirement frugal, est habituellement le moins dépensier de tous les membres du parlement. Son romancier préféré est l’écrivain nigérian Chinua Achebe, qui a écrit « Things Fall Apart » (« le monde s’effondre »), une exploration de la force destructrice du colonialisme. Corbyn parle couramment l’espagnol et vient d’une famille de gauche. (Ses parents se sont rencontrés lors d’un rassemblement en soutien aux républicains qui combattaient les fascistes de Franco durant la guerre civile espagnole).
Il est très conscient du problème de la violence masculine contre les femmes. Il bloquerait la fermeture des centres pour femmes victimes de violences domestiques, combattrait la discrimination contre les femmes sur leur lieu de travail et soutiendrait les lois contre le harcèlement sexuel et l’agression sexuelle. Il explique que son cabinet serait composé à 50% de femmes.
L’ascension de Corbyn à la tête du parti travailliste a d’ores et déjà déclenché un lynchage contre lui de la part des forces de l’ordre politique néolibéral. Ces forces sont déterminées à l’empêcher de devenir premier ministre. Les élites enracinées dans son propre parti — dont un certain nombre ont déjà démissionné de postes de directions, en signe de protestation contre l’élection de Corbyn — chercheront à lui faire ce que les démocrates firent en 1972 à George McGivern après qu’il ait obtenu la nomination à la tête du parti. La rhétorique de la peur a déjà commencé. Le premier ministre David Cameron a tweeté dimanche: « le parti travailliste est maintenant une menace pour notre sécurité nationale, notre sécurité économique et la sécurité de votre famille ». Cette bataille sera rude.
Corbyn, à l’instar de Syriza en Grèce et Podemos en Espagne, fait partie de la nouvelle résistance populaire qui émerge des ruines du néolibéralisme et de la globalisation pour combattre le système bancaire international et l’impérialisme américain. Il nous reste à organiser cette bataille efficacement aux États-Unis. Mais parce que nous vivons au cœur de l’empire, une responsabilité particulière nous incombe pour défier la machine, maintenue en place par l’establishment du Parti démocrate, défier l’industrie de la guerre, Wall Street et le lobby israélien. Nous devons nous aussi œuvrer à construire une nation socialiste. Notre victoire n’est pas assurée, mais ce combat est le seul espoir qui nous reste pour nous sauver des forces prédatrices déterminées à détruire la démocratie et l’écosystème dont nos vies dépendent. Si les forces auxquelles nous sommes confrontés triomphent, notre avenir sera compromis.
Chris Hedges
Traduction: Héléna Delaunay pour les Crises.
Source: partage-le.com
16/08/2015
Croissance socialiste entre 1% et zéro.
ils sont contents nos larrons! |
Plus: Rapport annuel de la Cour des comptes (2014)
Hollande et Valls : zéro pointé
21/07/2015
François Hollande: contradictions et démagogie | RussEurope

11/06/2015
BCE: sur la politique monétaire suivie par la BCE pour faciliter la croissance, l'activité et l'emploi en zone euro et en Europe.
Oui, la reprise est là. La croissance repart dans la zone euro y compris et surtout dans les pays qui ont le plus souffert de la crise, à l’exception de la Grèce. Mais c’est une reprise qui doit être consolidée car elle est récente et reste fragile. D’abord elle est tirée par des facteurs temporaires : l’énergie à bon marché et le bas niveau des taux d’intérêt et du taux de change de l’euro, qui résultent de notre politique monétaire. On ne peut pas compter sur eux de manière permanente. Lire la suite...
Je retiens de ce long entretien avec la journaliste de la Croix deux extraits: ... Un deuxième élément de fragilité (de la reprise), et même de préoccupation, c’est la faiblesse de l’investissement. Tant qu’il n’aura pas clairement redémarré, on ne pourra pas dire que la reprise est solide. ... Je suis Français, j’ai confiance dans la capacité de mon pays à créer de la croissance, car nous avons de nombreux atouts: une démographie plus dynamique que la moyenne européenne, des capacités d’innovation, une force de frappe à l’export…
J'ai interprété les mesures annoncées par Manuel Valls pour doper la croissance par les TPE comme ceci: en baissant les charges, ces mesures doivent bénéficier aux entreprises exportatrices en améliorant leur compétitivité; si la demande de clients étrangers pour leurs produits augmente elles devront investir pour produire plus et embaucher plus de personnels - mais en général il s'agit de personnel qualifié. Ce faisant l'emploi augmentera, le chômage diminuera, et en distribuant plus de revenus correspondant à leurs ventes accrues, cela bénéficiera aussi, mais de manière différée, aux entreprises non exportatrices. Les mesures vont donc dans le bon sens comme l'ont dit les représentants des syndicats de TPE. Mais on a entendu aussitôt des membres du parti socialiste (Valérie Rabault) dire, "si les contreparties en termes d'emplois ne sont pas là, on reviendra sur ces mesures".
Je retiens de ce long entretien avec la journaliste de la Croix deux extraits: ... Un deuxième élément de fragilité (de la reprise), et même de préoccupation, c’est la faiblesse de l’investissement. Tant qu’il n’aura pas clairement redémarré, on ne pourra pas dire que la reprise est solide. ... Je suis Français, j’ai confiance dans la capacité de mon pays à créer de la croissance, car nous avons de nombreux atouts: une démographie plus dynamique que la moyenne européenne, des capacités d’innovation, une force de frappe à l’export…
J'ai interprété les mesures annoncées par Manuel Valls pour doper la croissance par les TPE comme ceci: en baissant les charges, ces mesures doivent bénéficier aux entreprises exportatrices en améliorant leur compétitivité; si la demande de clients étrangers pour leurs produits augmente elles devront investir pour produire plus et embaucher plus de personnels - mais en général il s'agit de personnel qualifié. Ce faisant l'emploi augmentera, le chômage diminuera, et en distribuant plus de revenus correspondant à leurs ventes accrues, cela bénéficiera aussi, mais de manière différée, aux entreprises non exportatrices. Les mesures vont donc dans le bon sens comme l'ont dit les représentants des syndicats de TPE. Mais on a entendu aussitôt des membres du parti socialiste (Valérie Rabault) dire, "si les contreparties en termes d'emplois ne sont pas là, on reviendra sur ces mesures".
09/06/2015
Montebourg sort (à moitié) du bois | RussEurope
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