tag:blogger.com,1999:blog-227815402024-03-18T02:05:16.578+01:00le Blog de Pierre RatcliffeSur les sujets de société et de civilisation en France et dans le monde; et tout ce qui me passe dans la tête... pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.comBlogger9318125tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-23792135087362988702024-03-12T16:24:00.000+01:002024-03-12T16:25:01.949+01:00Pacifisme encore ! Manuel Bompard détient la solution pour régler la question ukrainienne<div dir="auto"><a href="https://www.telos-eu.com/fr/politique-francaise-et-internationale/manuel-bompard-detient-la-solution-pour-regler-la-.html">https://www.telos-eu.com/fr/politique-francaise-et-internationale/manuel-bompard-detient-la-solution-pour-regler-la-.html</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-11187416758385858552024-03-11T08:56:00.001+01:002024-03-11T08:56:21.430+01:00Renault : l'heure de la retraite sonne pour la ZOE, vieille dame de la voiture électrique | Les Echos<div dir="auto"><a href="https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/renault-lheure-de-la-retraite-sonne-pour-la-zoe-vieille-dame-de-la-voiture-electrique-2081700#utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=re_8h&utm_content=20240311&xtor=EPR-5000-[20240311]">https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/renault-lheure-de-la-retraite-sonne-pour-la-zoe-vieille-dame-de-la-voiture-electrique-2081700#utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=re_8h&utm_content=20240311&xtor=EPR-5000-[20240311]</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-21400355186167813012024-03-11T07:49:00.001+01:002024-03-11T07:49:55.695+01:00Le Monde – Elections européennes 2024 : avec treize points d’avance, le RN continue de creuser l’écart avec le camp présidentiel<div dir="auto"><a href="https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/03/11/elections-europeennes-2024-avec-13-points-d-avance-le-rn-continue-de-creuser-l-ecart-avec-le-camp-presidentiel_6221325_823448.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default">https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/03/11/elections-europeennes-2024-avec-13-points-d-avance-le-rn-continue-de-creuser-l-ecart-avec-le-camp-presidentiel_6221325_823448.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-27439617115679458352024-03-09T12:28:00.000+01:002024-03-09T12:29:10.490+01:00Pourquoi les capitaux se sont détournés de la zone euro dès 2017<div dir="auto">Pourquoi les capitaux se sont détournés de la zone euro dès 2017 <a href="https://www.lepoint.fr/tiny/1-2554585">https://www.lepoint.fr/tiny/1-2554585</a> #Économie via @LePoint </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-47336013384429881102024-03-08T11:58:00.001+01:002024-03-08T11:58:35.317+01:00Les mondes agricoles: phase ultime du «grand chambardement»?<div dir="auto"><a href="https://www.telos-eu.com/fr/economie/les-mondes-agricoles-phase-ultime-du-grand-chambar.html">https://www.telos-eu.com/fr/economie/les-mondes-agricoles-phase-ultime-du-grand-chambar.html</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-45419145470270769012024-03-07T16:08:00.000+01:002024-03-07T16:08:11.293+01:00Agriculture : comment réformer la PAC ?<p>
</p><div class="top-anchor"></div>
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</div><div class="content"><div class="moz-reader-content reader-show-element"><div class="page" id="readability-page-1"><div data-off-canvas-main-canvas="" id="block-imv4-content"><main><article><br /><div><picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><source media="(max-width: 768px)"></source><source media="(min-width: 769px)"></source></picture></div><div><div><p><i>Le
Salon de l’agriculture s’est clos ce dimanche, sans dégager de voie de
sortie claire pour la crise des agriculteurs. Leur colère, qui se
manifeste dans toute l’Europe depuis plusieurs mois, porte notamment sur
une politique agricole commune (PAC) quinquagénaire, jugée inefficace,
inégalitaire et inapte à sécuriser leurs revenus. La réforme de la PAC,
qui représente, avec ses 58,3 milliards d’euros annuels, l’un des plus
gros budgets européens (40 % environ), semble nécessaire. Mais peut-on
réussir à abaisser des contraintes trop lourdes tout en rehaussant les
ambitions environnementales ? Peut-on soutenir l’Ukraine en guerre, tout
en préservant les États-membres de la concurrence déloyale ? Peut-on
concilier libre-échange et souveraineté ? Soutenir les revenus des
agriculteurs, inférieurs d’environ 40 % aux revenus non agricoles, tout
en maintenant le pouvoir d’achat des consommateurs ? Pour ce nouvel
épisode de notre série À Contrevoix, nous avons privilégié la
complémentarité des approches, en interrogeant au Salon de l’Agriculture
Jérémy Jallat, administrateur des Jeunes agriculteurs, éleveur laitier
dans l’Isère, et Aurélie Catallo, directrice du programme Agriculture
France de l’IDDRI.<span></span></i></p><a name='more'></a><p></p></div><div><h2>Quelles sont les principales
revendications des agriculteurs depuis le début de la crise ? Quelles
solutions ont été proposées par le gouvernement et sont-elles en mesure
de répondre à leurs demandes ?</h2><p><b>Jérémy Jallat </b>: Notre première demande concerne la simplification des démarches administratives : l’un de nos <i>leitmotivs</i> est de donner accès à un guichet unique pour les faciliter, notamment sur l’installation.</p><p>Ensuite,
et surtout, il faut donner aux agriculteurs davantage de moyens pour
répondre aux défis agricoles et techniques, et davantage de liberté pour
entreprendre, tout en organisant mieux l’affectation des fonds. <b>Le
budget de la PAC voté en 2018 pour la période 2021-2027 est
insuffisant, surtout compte tenu de l’inflation qui a fait perdre 45
milliards d’euros environ sur la programmation 2018-2023. On ne peut
exiger des agriculteurs qu’ils investissent pour la transition si on ne
leur assure pas de meilleurs revenus</b><b>et surtout, si on ne s’y met pas collectivement</b>.
Toute la société doit consentir à un effort : le défi agro-écologique
est d’ampleur, puisqu’il faut produire en respectant l’environnement
sans perdre en productivité. Avec un PIB agricole qui ne représente
qu’entre 1,8 et 2 % du PIB français, il sera impossible d'avancer seuls.</p></div><div><p><b>Jérémy Jallat</b> : On ne peut exiger des agriculteurs qu’ils investissent pour la transition si on ne leur assure pas de meilleurs revenus.</p><div><p>Le
financement de la recherche à l’INRAE doit également gagner en ampleur :
réduire les intrants, développer la domotique, inventer des indicateurs
de prévention des risques (pour anticiper et savoir quand des vaches
seront malades par exemple) et de précision demande de la créativité
scientifique, donc des moyens.</p></div></div><div><p>Enfin, les agriculteurs seraient favorables à la mise en œuvre d’un plan de filière et à un travail sur les prix agricoles. <b>On
a beaucoup parlé de "prix plancher", terme peut-être peu approprié : on
ne peut pas proposer une réponse unique pour toute une filière</b>.
En revanche, un indicateur de production, s’il est bien pensé, serait
souhaitable. Par indicateurs de production, on entend les prix de
revient, calculés en retranchant aux coûts de production les aides de la
PAC et en y ajoutant les coproduits viandes (vaches de réforme,
veaux) : un prix aggloméré en quelques sortes. C’est à cela qu’il faut
tendre pour tous les produits agricoles, en procédant aux adaptations
requises par les contraintes de zones ou territoriales. On constate
actuellement le problème que pose une trop grande rigidité ou
homogénéité dans le fonctionnement des coopératives agricoles, chargées
de fixer les prix : <b>les comités d’administration sont élus de
façon démocratique, certes, mais leur fonctionnement est ensuite trop
descendant et ne permet pas de prendre en compte les difficultés et
spécificités de certains agriculteurs</b>. On voit même certains
distributeurs s’adresser directement aux coopératives sans passer par
les producteurs pour fixer les prix : c'est ce qu’il faut changer, en
obligeant que les négociations initiales, concernant les matières
premières, se fassent avec les agriculteurs (coopératives ou
organisations de producteurs) avant de négocier avec la distribution.</p><p><b>La
colère des agriculteurs se comprend aussi parce qu’ils se sentent
abandonnés, pas seulement sur le plan économique mais même sur le plan
social, ils sont relégués aux marges, alors qu’ils sont au cœur de la
société et que leur vocation est de nourrir la France</b>. Une
autre question, cruciale mais qui concerne moins directement les
agriculteurs, est celle de la consommation, de l’accès démocratique à
des aliments de bonne qualité. La transition ne se fera pas seulement de
notre côté. <b>Il faut que l’État et les collectivités
accompagnent les usages, en favorisant les filières de qualité dans la
restauration collective et les cantines. Les produits agricoles français
sont excellents et devraient être davantage valorisés</b>.</p><p><b>Aurélie Catallo</b> :
On attend encore un grand débat sur la construction d’une vision
agricole. Les échanges entre les agriculteurs et le gouvernement sont
peut-être trop tendus pour l’envisager tout de suite, le souvenir des
manifestations et la colère des agriculteurs sont encore assez vifs,
mais <b>il faudra à terme mener un débat constructif sur le système
alimentaire que nous voulons en matière de qualité, de diversité, de
provenance</b> : c’est la <b>définition originelle de la souveraineté alimentaire</b>. On a l'impression que <b>la politique actuelle se cantonne à distribuer des chèques au coup par coup ou avec des plans d’urgence</b>.
Apporter des réponses aux problèmes actuels, qui sont structurels,
exige de renoncer à la tentation de solutions faciles ou immédiates.</p><h2>Poursuivons
par une question provocatrice à dessein : on dit que la France est la
première bénéficiaire de la PAC, avec 9,5 milliards d’euros reçus, mais
elle figure aussi parmi les premières contributrices et donne plus
qu’elle ne reçoit (10,5 milliards). En quoi la France a-t-elle besoin de
la PAC ?</h2><p><b>Aurélie Catallo</b> : C’est une manière simplificatrice et tendancieuse de poser le problème. <b>Toute la question est de savoir s’il y a un marché commun européen ou non</b>.
Dans le premier cas, on ne peut pas mettre en concurrence les
agriculteurs européens sans développer un même cadre normatif et les
aider à converger vers des mêmes objectifs de transition. C’est
seulement à la condition que les Polonais ou les Danois doivent aussi
faire des efforts pour la biodiversité, par exemple, qu’on pourra le
demander aux agriculteurs français sans générer de distorsion de
concurrence.</p></div><div><div><p>Mais acceptons l’exercice de
politique-fiction qui consiste à imaginer sortir du marché commun pour
organiser à l’échelle nationale notre système agricole, selon le modèle
souverainiste hyper protectionniste d’un État-Nation.</p></div><p><b>Aurélie Catallo</b> : Toute la question est de savoir s’il y a un marché commun européen ou non.</p></div><div><p>La
France peut se réjouir d’avoir une agriculture et des territoires
diversifiés qui lui permettraient d’assurer son autonomie alimentaire.
Cela engagerait néanmoins de profonds bouleversements. Tout d’abord, nos
filières exportatrices (lait, qu’on exporte à 36 %, vin et spiritueux,
blé et céréales) auraient de plus grandes difficultés à être
compétitives à l’export et, à l’inverse, les filières aujourd’hui
déficitaires devraient être développées, prenant sur les terres et
ressources aujourd'hui utilisées pour les produits exportés. Malgré
cela, la France n’a pas la possibilité de remplacer par de la production
domestique la totalité du soja qu’elle importe aujourd’hui pour nourrir
ses animaux d’élevage : il faudrait donc réduire nos cheptels.</p><p>Ainsi, certes, <b>la France aurait de toute manière la capacité à répondre aux <i>besoins nutritionnels</i>
des Français mais au prix d’un bouleversement de l’organisation de ses
filières agricoles et d’un changement de pratiques de consommation très
profond</b>. Il est important d’avoir toutes ces implications en
tête pour pouvoir répondre de manière circonstanciée aux récits
simplificateurs qui circulent parfois, à rebours de la complexité
économique et sociale du réel.</p><h2>Quels sont les principaux
reproches adressés à la PAC aujourd’hui ? On parle notamment du
caractère inégalitaire de l’attribution des aides, comment l’expliquer
et quelles pistes pourraient être envisagées pour y répondre ?</h2><p><b>Jérémy Jallat </b>:
Il faudrait revoir les mécanismes des aides de base au revenu : les
aides du premier pilier sont calculées selon le nombre d'hectares dans
un cadre financier pluriannuel et conduisent à une sorte de course à
l’hectare et à une quête de l’économie d’échelle à tout prix, qui sont
nuisibles aux agriculteurs et incompatibles avec la transition
écologique et une agriculture diversifiée.</p><p><b>L’aide à l'hectare est actuellement l’outil de base du revenu</b> : en trouver un autre, qui valorise plutôt les fermes à taille humaine, est très complexe. Selon quelle clef de répartition ? <b>Parmi
les hypothèses, il y aurait le critère du nombre d'actifs agricoles ou
celui de la surface agricole totale, ce qui desservirait beaucoup la
France</b>, qui totalise seulement 389 800 exploitations et 700 735
actifs agricoles, soit environ 1,5 % de sa population active (de 2010 à
202, c’est 20 % d’agriculteurs en moins), et seulement 26 millions
hectares de surfaces agricoles (à comparer avec l’Ukraine, 48 millions
d’hectares). <b>Il faudrait une solution de compromis, qui croise
son cahier des charges entre l’envergure du système et le dynamisme de
la transition</b>.</p></div><div><p><b>Jérémy Jallat</b> :
Il faudrait une solution de compromis, qui croise son cahier des
charges entre l’envergure du système et le dynamisme de la transition.</p><div><p>Le
budget pluriannuel post-2027 sera sans doute voté à l’automne, avec une
période de transition pour une entrée en vigueur du nouveau règlement
en 2030. <b>Une autre priorité, budgétaire, concerne les fonds
d’aide à l’installation et à la transmission, qui sont la dent creuse de
la PAC</b>.</p></div></div><div><p>Ils représentent aujourd'hui
environ 3,25 % de son budget, un chiffre en progrès mais qui demeure
insuffisant (d’ici dix ans, 50 % des agriculteurs prendront leur
retraite) : il faudrait les porter à 10 % des neuf milliards annuels.</p><p><b>Aurélie Catallo</b> : <b>Deux
autres points de crispation concernent, d’une part, le niveau de
subsidiarité laissé aux États membres et, d’autre part, le mécanisme des
aides de base au revenu allouées à l’hectare</b>. En ce qui
concerne le premier point, la PAC 2023-2027 va assez loin dans les
marges de manœuvre laissées à chaque pays pour décliner les règles de la
PAC selon ses propres besoins. Si on peut comprendre l’intention, cela
génère un nivellement par le bas : <b>les États membres répugnent à
imposer à leurs agriculteurs des contraintes qui ne sont pas imposées à
leurs concurrents européens</b>. Cette subsidiarité va donc à
l’encontre de la nécessaire harmonisation par le haut pour emmener toute
l’agriculture européenne dans la transition agroécologique. <b>Il
ne s’agit pas de supprimer toute forme de flexibilité pour les États,
mais il semble incontournable d’affirmer le besoin d’objectifs et de
conditions communes à échelle européenne</b>. Concernant l’aide de
base au revenu, aujourd’hui encore le principal instrument de la PAC, ce
sont des aides envoyant un signal favorable à l’agrandissement et à la
productivité, mais peu compatibles avec un objectif d’installations
nombreuses et de complexification et diversification des bassins de
production agricoles. <b>Remettre en question ces aides augurait de
négociations extrêmement complexes au niveau européen, mais la
perspective d’une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne</b> (qui a une surface agricole bien plus grande que tous les actuels États membres) <b>pourrait être l’élément déclencheur d’une telle réforme</b>.</p><h2>Quelles sont les principales mesures contenues dans le Pacte d’orientation de la loi agricole, présenté le 15 décembre 2023 ?</h2><p><b>Jérémy Jallat</b> : La <a href="https://agriculture.gouv.fr/marc-fesneau-presente-le-pacte-dorientation-pour-le-renouvellement-des-generations-en-agriculture">loi</a>
a pris du retard, et certains dispositifs qui permettraient aux
agriculteurs d’avoir des interlocuteurs clairs ne sont toujours pas en
place. <b>On attend un guichet unique. Les enjeux de renouvellement des générations devront aussi être mis en priorité</b>.</p><h2>La
Commission européenne souhaite reconduire la suspension des droits de
douane sur les exportations ukrainiennes vers l’Union européenne, tout
en maintenant les clauses de sauvegarde sur les volailles, les œufs et
le sucre ukrainiens, clauses qui pourraient être étendues aux céréales.
Les agriculteurs sont-ils inquiets d’une concurrence ukrainienne ?</h2><p><b>Jérémy Jallat</b> :
L’entrée de l’Ukraine dans l’UE serait une bonne nouvelle pour notre
souveraineté alimentaire et un témoignage positif en faveur des valeurs
démocratiques mais cela pourrait aussi conduire, si c’était mal géré, à
de profonds déséquilibres. <b>La mise en place de mesures
intelligentes pour accompagner la transition agricole de Kiev vers nos
standards agricoles est impérative</b>. Son agriculture est très en
retard par rapport à l’excellence de l'agriculture européenne. Qui
paiera cette transition ? Avec le système actuel, l’Ukraine recevrait 13
milliards d’euros.</p><h2>La France et l’UE divergent quant au projet
d’accord de libre-échange avec le Mercosur, dont les négociations ont
été entamées en 2000. Que craignent les agriculteurs ?</h2></div><div><div><p><b>Les
importations hors UE, bien souvent, détruisent nos propres filières,
avec des coûts mieux disants, au prix de normes insuffisantes et de
produits interdits depuis vingt ans en Europe, </b>comme certaines hormones laitières, des farines animales ou des antibiotiques de croissance<b>. Les traités de libre-échange ne doivent pas conduire à ce qu’on se saborde ! </b>La
stratégie proposée par la France consiste à systématiser les clauses
de sauvegarde ou les mesures miroir. Il faut que Paris réussisse à
l’imposer aux autres États européens comme le prérequis à toute
signature de nouveaux accords de libre-échange. Le Brexit a été un bon
laboratoire. France AgriMer [établissement public chargé de la
régulation des marchés de l’agriculture et de la pêche] a embauché plus
de 200 salariés pour contrôler que le Royaume-Uni ne fasse pas entrer,
sous couvert de traité bilatéral avec la France, des produits issus du
Commonwealth.</p></div><p><b>Jérémy Jallat</b> : Les
importations hors UE, bien souvent, détruisent nos propres filières,
avec des coûts mieux disants, au prix de normes insuffisantes et de
produits interdits depuis vingt ans en Europe, comme certaines hormones
laitières, des farines animales ou des antibiotiques de croissance.</p></div><div><h2>Pourquoi les agriculteurs ont-ils demandé la pause du plan Ecophyto ?</h2><p><b>Jérémy Jallat</b> : Le <a href="https://agriculture.gouv.fr/le-plan-ecophyto-quest-ce-que-cest">plan écophyto</a>
[plan destiné à diminuer l’usage des produits phytopharmaceutiques de
50 % d'ici 2030 mais dont le Gouvernement a annoncé la suspension le 1er
février 2024 ndlr] est un dispositif franco-français. Les agriculteurs
ne sont pas contre ce plan, la France est l’un des États les plus
ambitieux de l’Union européenne en matière environnementale, elle tire
les autres États vers le haut, mais cela conduit parfois à une
distorsion de concurrence. <b>Il faut mettre en place un maximum
d’alignements au niveau européen et réaliser un changement profond de
logiciel, pour redonner de la vision à notre agriculture et répondre aux
enjeux de souveraineté filière par filière</b>.</p><h2>Que peut-on attendre de la prochaine Commission ? Quelles sont les positions françaises et quels seraient les alliés de Paris ?</h2><p><b>Aurélie Catallo</b> :
On ne peut pas penser la réforme de la PAC sans se poser une question
structurelle. La Commission devra proposer un cap, une vision, afin que
les négociations ne se résument pas à des échanges de concessions pour
maintenir des équilibres budgétaires proches du <i>statu quo</i> . <b>Il s’agit de construire un débat à l'échelle européenne sur ce à quoi doit ressembler un <i>projet agricole</i></b>. Le grand enjeu de la nouvelle Commission sera <b>d’allier
les deux dimensions, qui sont celle des changements de pratique
nécessaires pour atteindre les objectifs environnementaux et celle des
revenus agricoles</b>. Autrement dit, avant de se lancer dans une réforme des instruments de la PAC, nous devrions ouvrir un <b>débat sur les conditions requises pour assurer une viabilité économique aux pratiques agroécologiques</b>. La question n’est ni ne doit être celle d’un choix entre ces deux objectifs !</p><p>Or
ces deux objectifs sont aujourd’hui conçus de manière séparée. Le
premier pilier de la PAC est le pilier des aides au revenu des
agriculteurs. Quand bien même on essaie, réforme après réforme, de
verdir ces aides via la conditionnalité des aides environnementales ou
l'éco-régime [<i>l’éco-régime constituait l’une des principales
nouveautés de la réforme de PAC 2023/2027 et vise à favoriser les
pratiques agroécologiques par des aides qui représentent 25 % de celles
du 1er pilier, ndlr</i>], <b>on estime qu’il ne faudrait pas que
l’ambition environnementale soit telle qu’elle disqualifie certains
agriculteurs et leur interdise l’accès aux aides aux revenus</b>.</p><p>D’un
autre côté, le deuxième pilier, consacré au soutien ciblé à des
objectifs spécifiques, offre des aides à la transition pour les
agriculteurs volontaires qui modifient leurs pratiques. Ainsi, via les
MAEC (Mesures agro-environnementales et climatiques), on soutient
l’augmentation de la part de prairies pour les fermes qui ont des
ruminants, on augmente l’autonomie alimentaire pour les monogastriques [<i>porc, volaille, animaux ayant une seule poche gastrique, par opposition aux ruminants, ndlr</i>]
ou on baisse les pesticides. L’Indemnité compensatoire de handicap
naturel (ICHN), sans être une mesure à vocation environnementale en
premier lieu, a elle pour effet indirect de maintenir l’élevage de
ruminants dans des territoires où ce n’est pas compétitif par rapport à
l’élevage en plaine. Cependant, ces MAEC couvrent un peu moins de 6 %
de la surface agricole française : la PAC n’est donc pas capable
d’offrir à plus de 6 % de la surface française une mesure intelligente
d’accompagnement à la transition. <b>C'est une bonne illustration
du fait que mener séparément les politiques de revenu et les politiques
environnementales envoie des signaux contradictoires et conduit l’une à
prendre le pas sur l’autre</b>.</p></div><div><p><b>Aurélie Catallo</b> :
C'est une bonne illustration du fait que mener séparément les
politiques de revenu et les politiques environnementales envoie des
signaux contradictoires et conduit l’une à prendre le pas sur l’autre.</p><div><p>Enfin,
n’oublions pas que la PAC comprend aussi un volet relatif à
l’organisation des marchés, qui peut être utile pour favoriser la
stabilité des revenus agricoles sans passer par des aides directes au
revenu, ou encore des outils permettant d’agir sur la gestion des
risques et des crises (par exemple, les aléas sanitaires ou
climatiques), qui sont <b>des enjeux qui vont probablement gagner en importance dans les années à venir</b>.
La priorité de la nouvelle PAC pour la prochaine Commission sera donc
de rendre la pratique écologique viable et d’avancer simultanément sur
le revenu agricole et la transition. Un tel objectif amènerait sans
doute à modifier assez profondément l’organisation des aides de la PAC
telle qu’elle existe aujourd’hui.</p></div></div><div><p><b>Jérémy Jallat : </b>La Commission doit surtout réfléchir de façon structurelle à la manière dont elle répond aux crises : <b>les réserves de crise de l’UE sont peu utilisées mais elles sont dérisoires face aux enjeux</b>.
Or, les crises économiques, les chocs géopolitique ou les catastrophes
naturelles ne sont pas des accidents exceptionnels mais sont récurrents
et seront de plus en plus fréquents.</p><p><i>Propos recueillis par Hortense Miginiac</i></p><p><i>Copyright image : Christophe PETIT TESSON / POOL / AFP</i></p></div></div></article></main></div></div></div>
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<div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-26810999672100468302024-03-07T11:22:00.001+01:002024-03-07T11:22:48.363+01:00Pourquoi certaines voitures sont parfois plus larges que les places de parking ? Ces comparaisons chiffrées donnent le vertige<div dir="auto"><a href="https://www.frandroid.com/survoltes/voitures-electriques/1922037_pourquoi-certaines-voitures-sont-parfois-plus-larges-que-les-places-de-parking-ces-comparaisons-chiffrees-donnent-le-vertige">https://www.frandroid.com/survoltes/voitures-electriques/1922037_pourquoi-certaines-voitures-sont-parfois-plus-larges-que-les-places-de-parking-ces-comparaisons-chiffrees-donnent-le-vertige</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-5476072425657968322024-03-07T11:04:00.000+01:002024-03-07T16:11:49.694+01:00Y aura-t-il encore des paysans en France dans vingt ans ? Alternatives économiques<div dir="auto"><a href="https://www.alternatives-economiques.fr/lagriculture-francaise-panne-de-transmission/00109865?utm_campaign=sharing&utm_content=appShare">
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<div class="domain-border"></div>Un
agriculteur sur deux partira à la retraite d’ici dix ans. Remaniée
après les mobilisations, la future loi d’orientation agricole est censée
favoriser les nouvelles installations, mais elle néglige les projets
plus écologiques.</div><div class="content"><div class="moz-reader-content reader-show-element"><div class="page" id="readability-page-1"><div data-ae-poool=""><p><em>« On veut nourrir, pas mourir », « Notre fin sera votre faim », « Vivre et pas survivre »</em>.
Les slogans accrochés aux tracteurs lors des blocages paysans depuis
janvier ont de quoi glacer tout candidat à la reprise d’une ferme. Or
l’agriculture française a besoin de bras.<span></span></p><a name='more'></a><p></p>
<p>Le nombre d’exploitants agricoles est passé de 2,5 millions en 1955
à 496 000 en 2020, selon le dernier recensement. Loin d’être un hasard,
cette situation a été encouragée par les politiques agricoles de
l’après-guerre, notamment par <a href="https://www.persee.fr/doc/ecoru_0013-0559_2000_num_255_1_5153" rel="noopener noreferrer" target="_blank">Edgard Pisani,</a> ministre de l’Agriculture dans les années 1960.</p>
<p>La modernisation était alors synonyme d’agrandissement des fermes et
donc de réduction du nombre d’actifs. Mais cette trajectoire fondée sur
l’accroissement de la productivité par unité de travail est devenue
obsolète avec le vieillissement de la population. La moitié des
exploitations sont aujourd’hui gérées par un homme ou une femme de
55 ans ou plus, qui prendront progressivement leur retraite.</p>
<p>Qui les remplacera ? Aujourd’hui, près de la moitié des chefs
d’exploitation âgés de plus de 50 ans ne connaissent pas leur
successeur. La transmission familiale des fermes n’a plus rien
d’automatique. Plus éduqués, aspirant à d’autres vocations, les enfants
d’agriculteurs se détournent d’un métier qui n’a pas toujours comblé
leurs proches.</p>
<blockquote>
<p><em>« Actuellement, 81 % des chefs d’exploitation sont des fils
d’agriculteurs. Mais ce secteur est celui où les descendants s’écartent
le plus fréquemment du domaine d’activité et du mode de vie de leurs
parents […] pour trouver leur propre voie professionnelle et
personnelle »</em>, confirme le sociologue François Purseigle, coauteur de l’ouvrage <em>Une agriculture sans agriculteurs</em><a id="footnoteref1_xwf928p" title="Une agriculture sans agriculteurs, Bertrand Hervieu et François Purseigle, Presses de Sciences Po, 2022.">1</a>.</p>
</blockquote>
<h2>Un prix des terres dissuasif</h2>
<p>Les aspirations individuelles ne sont pas seules en cause. Comme le rappelle également François Purseigle,<em>
« les agriculteurs ont du mal à transmettre leur exploitation à leurs
enfants, car ils financent leur retraite en cédant leur entreprise et ce
à des prix désormais élevés »</em>.</p>
<p>En effet, les fermes devenues de plus en plus vastes au fil du temps,
équipées de matériel agricole de plus en plus coûteux, représentent des
actifs toujours plus difficiles à acquérir par les candidats à
l’installation. Sans oublier que, poursuit le chercheur, <em>« les
frères et sœurs réclament leur part, et au final, la charge financière
pour reprendre une exploitation devient trop lourde »</em>.</p>
<p><em>« Il y a une certaine responsabilité des cédants, sur laquelle nous tentons de travailler »</em>,
confirme Luc Smessaert, en charge du dossier au sein de la FNSEA. La
situation est d’autant plus bloquée que les prix du foncier sont élevés
et continuent de progresser.</p>
<p>Selon la <a href="https://www.safer.fr/actualites/actualite/les-marches-fonciers-ruraux-en-2022/" rel="noopener noreferrer" target="_blank">FnSafer</a> (Fédération
nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural),
le prix moyen des terres agricoles et des prés libres non bâtis a connu
une hausse de 3,2 % en 2022 pour atteindre 6 130 euros par hectare.</p>
<p>En raison de la pression immobilière, la région PACA détient le
record avec un prix à l’hectare de 12 020 euros, en croissance de
26,1 %. Les terres pour l’instant les plus abordables, situées en
Bourgogne-Franche-Comté (2 950 euros à l’hectare, sans inclure les
vignobles), affichent une hausse de 4,2 %.</p>
<p>Pour surmonter cet obstacle financier, Benoît, ex-restaurateur revenu
à la terre, a par exemple obtenu de ses parents de prendre en fermage
les 172 hectares de terres cultivées en céréales, tournesol, lin et pois
dans le Loiret. Son père, dont la retraite ne dépasse pas 1 000 euros,
aurait pu céder le foncier à un voisin, et vivre différemment.</p>
<div>
<blockquote>
<p>Les deux tiers des surfaces libérées servent à agrandir des fermes existantes</p>
</blockquote>
</div>
<p>Ce cas fait plutôt figure d’exception. Selon le mouvement citoyen
Terre de liens, il faut mobiliser en moyenne 200 000 euros pour
s’installer, ce qui contribue à expliquer pourquoi les deux tiers des
surfaces libérées servent à agrandir des fermes existantes.</p>
<p>La mutualité sociale agricole (MSA) et le centre d’études et de
prospective du ministère de l’Agriculture estimaient qu’entre 2015
et 2019, il y avait deux installations en agriculture pour trois
départs. La situation est particulièrement critique en élevage porcin,
volailles et vaches laitières.</p>
<h2>Des soutiens publics fléchés vers les profils « classiques »</h2>
<p>Les politiques publiques n’ont pourtant pas oublié ce sujet. Le
parcours des candidats est encadré au niveau national par le programme
d’aide à l’installation et à la transmission agricole (Paita). Un point
accueil installation (PAI) est tenu dans chaque département par les
chambres d’agriculture, porte d’entrée de ceux qui espèrent toucher des
aides publiques ou obtenir des avantages fiscaux.</p>
<p>Pour bénéficier de la dotation jeunes agriculteurs (DJA), les candidats doivent remplir <a href="http://chambres-agriculture.fr/exploitation-agricole/sinstaller-en-agriculture/avec-quels-financements/" rel="noopener noreferrer" target="_blank">plusieurs conditions</a> : avoir moins de 40 ans, détenir un diplôme de capacité agricole (minimum bac pro ou brevet professionnel) et suivre un <a href="https://www.produire-bio.fr/je-minstalle-en-bio/etapes-parcours-installation/" rel="noopener noreferrer" target="_blank">stage collectif de 21</a><a href="http://www.produire-bio.fr/je-minstalle-en-bio/etapes-parcours-installation/" rel="noopener noreferrer" target="_blank"> heures</a> consacré aux aspects administratifs, géré par les chambres.</p>
<p>A l’issue de ces quelques jours de formation collective, les
candidats remplissant les critères reçoivent alors 30 000 euros en
moyenne, répartis sur deux ans, issus de cofinancements de l’Europe, de
l’Etat et des régions. Ils bénéficient également, durant leurs cinq
premières années d’activité, d’un abattement sur les bénéfices
imposables, d’un dégrèvement de taxe foncière et d’exonérations de
cotisations sociales.</p>
<p><a href="http://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-politique-dinstallation-des-nouveaux-agriculteurs-et-de-transmission-des" rel="noopener noreferrer" target="_blank">Un rapport récent de la Cour des comptes</a>
a bien mis en lumière le principal travers de ce dispositif : 91 % des
dépenses publiques pour l’installation (hors investissements)
bénéficient uniquement aux agriculteurs de moins de 40 ans. Il laisse
donc de côté les autres, plus âgés, qui représentent pourtant environ un
tiers des nouveaux installés.</p>
<div>
<blockquote>
<p>Près de 7 600 nouveaux producteurs n’ont pas bénéficié de la dotation jeune agriculteur en 2020</p>
</blockquote>
</div>
<p>Entre ces nouveaux profils et des candidats aux projets alternatifs
qui n’entrent pas dans le parcours des chambres d’Agriculture, près de
7 600 nouveaux producteurs, au total, n’ont pas bénéficié de la dotation
jeune agriculteur en 2020, soit 60 % des 12 500 exploitants installés.
La Cour des comptes demande donc explicitement un <em>« assouplissement »</em>, en faveur des plus de 40 ans.</p>
<p>Certaines régions n’ont pas attendu une évolution du cadre national
pour réorienter leurs aides à l’installation afin de favoriser un
rééquilibrage. La région Nouvelle Aquitaine ainsi a changé le nom de sa
politique de soutien, désormais appelée « dotation nouveaux et jeunes
agriculteurs ».</p>
<p>Sur le volet investissements, les candidats âgés de 40 à 55 ans
peuvent désormais obtenir jusqu’à 22 000 euros d’aides, avec des
bonifications réservées aux projets les plus écologiques. En Occitanie
ou en Normandie, les plus de 40 ans bénéficient aussi d’enveloppes
atteignant 10 000 euros.</p>
<h2>L’agriculture paysanne négligée</h2>
<p>En plus de leurs difficultés à récolter des financements, <em>« les porteurs de projet qui sortent de l’ordinaire se trouvent confrontés à un manque de compétences »</em>
dans les points d’accueil-installation, note l’inspection du ministère
de l’Agriculture dans son rapport. En clair : les chambres ne sont pas
toujours à même de répondre aux aspirations de candidats misant sur les
circuits-courts ou l’autonomie en intrants sur de petites surfaces, par
exemple.</p>
<p>Yseult, ex-sage-femme désormais installée comme maraîchère bio en
Ile-de-France, confie avoir abordé dès le départ l’agriculture <em>« par le versant politique, voulant avoir le moins d’effets possible sur la biodiversité et le climat »</em>.
Elle a donc sollicité non pas les chambres, où elle craignait de ne pas
être écoutée, mais Abiosol, une association francilienne dédiée à
l’installation et à la transmission de fermes bio.</p>
<p>Les autres porteurs de projet rencontrés dans le cadre du parcours
proposé par l’association, constate-t-elle, partageaient son envie d’une
agriculture plus verte, et plus proche des consommateurs, tout en ayant
comme elle assez peu de connaissances concrètes du secteur.</p>
<blockquote>
<p>«<em> Accepter qu’il me faudrait un tracteur a été un cap, mais le plus dur a été de s’imaginer comme cheffe d’entreprise »</em>, se souvient Yseult.</p>
</blockquote>
<p>Accompagner des nouveaux entrants sur le long terme pour la
définition de leur projet et l’acquisition d’une certaine culture
agricole est précisément au centre du dispositif « De l’idée au
projet », proposé partout en France par les Adear (Associations pour le
développement de l’emploi agricole et rural). Proches de la
Confédération paysanne, ces structures accueillent environ
7 000 candidats suivis en continu avec des séances de formation
collective, des stages, voire du parrainage.</p>
<blockquote>
<p><em>« Nous avons beaucoup travaillé sur la phase d’émergence des
projets d’installation, qui n’est pas prise en charge par les chambres »</em>, souligne Paul Reder, coprésident de la <a href="https://www.agriculturepaysanne.org/" rel="noopener noreferrer" target="_blank">Fadear</a>, la fédération des Adear.</p>
</blockquote>
<p>Or cet accompagnement ne bénéficie d’aucune enveloppe européenne ou
nationale. Charge alors aux régions et aux collectivités de soutenir les
Adear en fonction de leur bon vouloir. <em>« La couverture n’est pas la
même selon les régions, et les candidats ne trouvent pas partout le
même accompagnement qu’en Occitanie ou en Bretagne »</em>, regrette Paul Reder.</p>
<h2>Un projet de loi agricole en faveur du statu quo</h2>
<p>Pour répondre à tous ces enjeux, Emmanuel Macron avait promis, à la
veille de l’élection présidentielle de 2022, une grande loi
d’orientation agricole centrée sur l’installation. Le projet a mis du
temps à se concrétiser au cours d’un début de quinquennat occupé par la
réforme des retraites.</p>
<p>En décembre 2023, le gouvernement a fini par <a href="http://agriculture.gouv.fr/marc-fesneau-presente-le-pacte-dorientation-pour-le-renouvellement-des-generations-en-agriculture" rel="noopener noreferrer" target="_blank">publier un pacte</a>
comprenant 35 mesures, dont la création d’un guichet unique dédié aux
porteurs de projets intitulé France service agriculture, et le
déploiement de 2 milliards d’euros de prêts garantis pour soutenir
l’installation. Autant de propositions supposées servir de base à la
future loi d’orientation.</p>
<p>Cependant, les mobilisations des agriculteurs à partir de mi-janvier
ont forcé le gouvernement à revoir sa copie. Gabriel Attal l’a confirmé
lors de plusieurs conférences de presse en février : le projet de loi
qui sera examiné fin mars par le Parlement a été complété par des
propositions de la FNSEA, ainsi que par des mesures de la loi sur la
compétitivité de la Ferme France portée par le sénateur Les Républicains
Laurent Duplomb.</p>
<p>Sur le plan symbolique, les agriculteurs ont réussi à faire inscrire
un objectif de souveraineté alimentaire et un volet de simplification
des normes.</p>
<div>
<blockquote>
<p>Les mesures obtenues après les mobilisations profiteront avant tout aux exploitants sur le départ</p>
</blockquote>
</div>
<p>Sur l’aspect financier, les principales victoires concernent des
mesures qui seront intégrées dans le prochain projet de loi de finance,
dont le rehaussement des seuils d’exonération fiscale sur la plus-value
de transmission d’entreprise individuelle, les droits de succession et
de donation, ou encore sur le régime de plus-value en cas de retraite.
Autant de dispositions qui profiteront avant tout aux exploitants sur le
départ.</p>
<h2>Quid des modèles agricoles alternatifs</h2>
<p>Concernant le guichet unique, le texte conserve France service
agriculture, qui sera placé sous l’égide des chambres, et fera en
théorie une place à tous les syndicats et à toutes les sensibilités.
Cependant, les associations et syndicats militant pour une « agriculture
paysanne » doutent que cette simplification soit réellement mise au
service de la diversité des projets des jeunes.</p>
<blockquote>
<p><em>« Pour installer l’agriculture de demain, on donne les clés à l’agriculture d’hier »</em>, résume Florent Sebban, maraîcher et porte-parole du réseau des Amap.</p>
</blockquote>
<p>Mêmes critiques au sujet des 2 milliards d’euros de prêts garantis.
Pour le collectif Nourrir, qui rassemble associations et organisations
paysannes, rien n’assure que les modèles agricoles alternatifs seront
soutenus par ce dispositif.</p>
<p>Enfin, le gouvernement continue de refuser de mener la grande réforme
foncière qui seule pourrait juguler la hausse des prix des terres et
faciliter l’accès aux porteurs de projet.</p>
<blockquote>
<p><em>« En l’état, le projet de loi agricole ne prévoit pas de mesures
de régulation du foncier pour éviter la concentration et la
financiarisation »</em>, regrette Clotilde Bato, co-présidente du collectif Nourrir.</p>
</blockquote>
<p>Le texte pourrait favoriser l’installation d’agriculteurs prêts à
réaliser la transition vers un modèle plus durable, mais pour l’instant,
il rate le coche. Reste à savoir si le débat parlementaire prévu ce
printemps permettra de rééquilibrer la future loi qui, pour l’instant,
privilégie le statu quo.</p>
</div></div></div>
</div>
<div>
</div>
<div aria-owns="toolbar"></div>
</div>
</div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-59939797955142358052024-03-07T09:28:00.000+01:002024-03-07T09:29:06.609+01:00Ce n’est pas facile de devenir agriculteur. On apprend au fur et à mesure » : ces ingénieurs agronomes qui ont changé de vie<div dir="auto"><a href="https://www.nouvelobs.com/societe/20240307.OBS85369/ce-n-est-pas-facile-de-devenir-agriculteur-on-apprend-au-fur-et-a-mesure-ces-ingenieurs-agronomes-qui-ont-change-de-vie.html?at_medium=email&at_emailtype=retention&at_campaign=ObsActu8h&at_send_date=20240307&M_BT=58808091582740">https://www.nouvelobs.com/societe/20240307.OBS85369/ce-n-est-pas-facile-de-devenir-agriculteur-on-apprend-au-fur-et-a-mesure-ces-ingenieurs-agronomes-qui-ont-change-de-vie.html?at_medium=email&at_emailtype=retention&at_campaign=ObsActu8h&at_send_date=20240307&M_BT=58808091582740</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-59721738105710680462024-03-07T09:27:00.001+01:002024-03-07T09:27:19.004+01:00Islam radical, insultes misogynes, parents d'élèves qui viennent «régler des comptes» : l'accablant rapport sénatorial sur l'école française<div dir="auto"><a href="https://etudiant.lefigaro.fr/article/lycee/menaces-a-l-ecole-un-rapport-senatorial-pointe-la-terrible-solitude-des-enseignants-20240306/">https://etudiant.lefigaro.fr/article/lycee/menaces-a-l-ecole-un-rapport-senatorial-pointe-la-terrible-solitude-des-enseignants-20240306/</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-27260990337846003802024-03-06T19:40:00.001+01:002024-03-06T19:40:59.984+01:00EDF à la peine dans le Renouveau Nucléaire de l'UE<div dir="auto"><a href="https://ionos-787a80120.sendserver.email/i/UTUVAoo3FeLj8rgTeww-fSZiqEBLaTTqgZnkYc0KQL4">https://ionos-787a80120.sendserver.email/i/UTUVAoo3FeLj8rgTeww-fSZiqEBLaTTqgZnkYc0KQL4</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-46365295623892985612024-03-06T13:25:00.001+01:002024-03-06T13:28:03.843+01:00Crise agricole. Rien n'est réglé: un dossier de Alternatives Économiques :<div dir="auto"> </div><div dir="auto"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://bit.ly/3wzfaoP" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="244" data-original-width="452" height="173" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidvqu63sBaSX_UvAk4svrudlNE_I65K4iUSplhLC7x0H6pHZJ3xAM4nNVBLerT8ssdkZJ72vcSMCUbxIAqi__dZl0ojtrYo9cIMsdRgGgZnFML35JhVcQfL1pWP0fTj_ClFEDK0DnkrvEtME65UoHOrN0Xlqe_VtTHLvmMcwq36zponAWod2azow/s320/agriculteurs1.JPG" width="320" /></a></div><header class="o-head o-page__content__head">
<span class="o-head__surtitle">
<a href="https://bit.ly/3wzfaoP" target="_blank">Dossier alternatives économiques février 2024</a></span>
<h4 class="o-head__title" style="text-align: left;">
Salon de l’agriculture : la tension monte, l’impasse demeure </h4>
</header>
<div class="o-page__content__body">
<div class="chapo">
<p>A la veille du Salon de l’agriculture, les manifestations
reprennent et les réponses du gouvernement ne règlent toujours pas les
causes structurelles de la crise, dont <i>Alternatives Economiques</i> vous propose ses analyses.
<span></span></p><a name='more'></a><p></p></div></div><div data-ae-poool-free="" data-ae-poool="">
<div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even"><p>Les
tracteurs sont de sortie et la crise agricole est loin d’être réglée. A
l’appel de la FNSEA et de la Coordination rurale (CR), deux cortèges
ont manifesté à Paris vendredi 23 février, à la veille de l’ouverture
d’un Salon de l’agriculture qui s’annonce tendu. Blocages routiers et
actions ciblant la grande distribution ou l’industrie agroalimentaire se
sont à nouveau multipliés en France durant la semaine.<span></span></p><!--more--><p></p>
<p>La FNSEA a annoncé ce vendredi son refus de participer à un débat
avec Emmanuel Macron. L’Elysée avait convié le mouvement écologiste <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/soulevements-de-terre-ont-renouvele-lecologie-politique/00107450" target="_blank">Les Soulèvements de la Terre</a>, avant de rétropédaler devant la protestation du syndicat agricole.</p>
<p>Mercredi 21 février, le gouvernement avait pourtant dévoilé et
précisé plusieurs mesures en vue d’éviter les blocages. Il a notamment
confirmé l’abandon du NODU, l’indicateur phare du plan Ecophyto censé
réduire l’utilisation de pesticides, remplacé par <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/pesticides-annonces-gouvernement-preparent-dimportants-recul/00109617" target="_blank">l’indicateur européen HRI-1</a>,
plus apprécié par les syndicats agricoles opposés aux normes
écologiques. Ses biais et les faiblesses sont pourtant dénoncés par de <a href="https://theconversation.com/plan-ecophyto-tout-comprendre-aux-annonces-du-gouvernement-223571" rel="noopener noreferrer" target="_blank">nombreux scientifiques</a> et <a href="https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2024/02/declaration-commune-des-organisations-cos-ecophyto.pdf" rel="noopener noreferrer" target="_blank">associations environnementales</a>,
qui reprochent au HRI-1 son système de classement des pesticides en
fonction de leur dangerosité, dénué de fondement scientifique et qui
amoindrit artificiellement l’impact de produits dangereux.</p>
<p>Ce recul écologique s’accompagne d’autres annonces. Le projet de loi
d’orientation agricole, maintes fois reporté, a été transformé en
« projet de loi pour une agriculture souveraine » et doit être présenté
d’ici fin février. Il est doté de nouveaux volets : « souveraineté
alimentaire » (visant à placer cette notion <i>« parmi les intérêts fondamentaux de notre nation »</i>)
et « simplification » (sur le stockage de l’eau, la gestion des haies
ou les installations classées) laissant craindre d’autres renoncements
sur le plan environnemental.</p>
<p>Une quatrième loi Egalim devrait par ailleurs voir le jour, les précédentes ayant <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/une-reponse-nest-a-hauteur/00109793" target="_blank">échoué à protéger certains agriculteurs</a>
dans leurs négociations commerciales. Alors que la question du revenu
agricole est centrale, Gabriel Attal a ouvert la voie à plusieurs
exonérations : sur les cotisations patronales des saisonniers agricoles
ou sur les taxes de transmission des exploitations.</p>
<p>Sur le plan financier, le gouvernement avait, dès fin-janvier, annulé
la suppression de l’avantage fiscal des agriculteurs sur le gazole
non-routier (GNR), qui avait mis le feu au mouvement, et annoncé
400 millions d’euros d’aides d’urgence pour plusieurs filières en
difficulté.</p>
<p>Réclamés par une partie du syndicalisme agricole, ces renoncements
écologiques, accompagnés de chèques et de simplifications, ne règlent
pourtant en rien les causes structurelles de la crise. <i>Alternatives Economiques</i>
vous propose ci-dessous une sélection d’articles qui analysent les
ressorts de celle-ci et décryptent les réponses du gouvernement.</p>
</div></div></div> </div><div id="poool-widget"></div>
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<article class="o-teaser c-article with-resume">
<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/prix-planchers-une-bonne-reponse-a-crise-agricole/00109879">
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<div class="o-teaser__content">
<header class="o-head">
<span class="o-head__surtitle">La question</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>Les prix planchers sont-ils une bonne réponse à la crise agricole ?</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
Lors de sa visite au salon de l’agriculture, Emmanuel Macron
a proposé des prix planchers basés sur les coûts de production, ce qui
permettrait de concilier transition écologique et soutien au reve…
</p>
</div>
</div>
<footer class="o-teaser__content__footer">
<div class="o-infos">
<span class="o-infos__author">
Ivan Logvenoff </span>
<time class="o-infos__date">
28/02/2024 </time>
</div>
</footer>
</a>
</article>
<article class="o-teaser c-article with-resume">
<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/crise-agricole-rien-nest-regle/00109798">
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<div class="o-teaser__content">
<header class="o-head">
<span class="o-head__surtitle">Social</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>Crise agricole : pourquoi rien n'est réglé</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
Les mesures et annonces décidées dans l’urgence par le
gouvernement ont apaisé la colère des agriculteurs. Mais les causes
structurelles de cette crise demeurent… </p>
</div>
</div>
<footer class="o-teaser__content__footer">
<div class="o-infos">
<span class="o-infos__author">
Antoine de Ravignan </span>
<time class="o-infos__date">
12/02/2024 </time>
</div>
</footer>
</a>
</article>
<article class="o-teaser c-article with-resume">
<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/crise-agricole-une-reponse-gouvernementale-nest-a-hauteur/00109793">
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<div class="o-teaser__content">
<header class="o-head">
<span class="o-head__surtitle">Social</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>Crise agricole : une réponse gouvernementale qui n’est pas à la hauteur</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
Les annonces de l’exécutif ne résolvent pas le problème des
bas revenus en agriculture. Et régressent sur l’environnement. </p>
</div>
</div>
<footer class="o-teaser__content__footer">
<div class="o-infos">
<span class="o-infos__author">
Antoine de Ravignan </span>
<time class="o-infos__date">
15/02/2024 </time>
</div>
</footer>
</a>
</article>
<article class="o-teaser c-article with-resume">
<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/revenu-agriculteurs-france-taper-poing-table-de-lu/00109580">
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<div class="o-teaser__content">
<header class="o-head">
<span class="o-head__surtitle">Entretien</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>Aurélie Trouvé : « Votons la garantie d’un revenu décent pour les agriculteurs »</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
Spécialiste de l’agriculture, la députée LFI Aurélie Trouvé
en appelle à une loi garantissant des prix rémunérateurs pour les
producteurs… </p>
</div>
</div>
<footer class="o-teaser__content__footer">
<div class="o-infos">
<span class="o-infos__author">
Recueilli par Antoine de Ravignan </span>
<time class="o-infos__date">
02/02/2024 </time>
</div>
</footer>
</a>
</article>
<article class="o-teaser c-article with-resume">
<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/agriculteurs-croient-de-plus-plus-politique-na-aucune-prise/00109674">
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<div class="o-teaser__content">
<header class="o-head">
<span class="o-head__surtitle">Entretien</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>« Les agriculteurs croient de plus en plus que le politique n’a aucune prise sur leurs revenus »</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
Les pouvoirs publics ont laissé le marché déterminer les
conditions d’activité des agriculteurs, freinant la progression de
l’agroécologie et nourrissant le ressentiment de la profession, estime
la… </p>
</div>
</div>
<footer class="o-teaser__content__footer">
<div class="o-infos">
<span class="o-infos__author">
Recueilli par Matthieu Jublin </span>
<time class="o-infos__date">
15/02/2024 </time>
</div>
</footer>
</a>
</article>
<article class="o-teaser c-article with-resume">
<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/pesticides-annonces-gouvernement-preparent-dimportants-recul/00109617">
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<div class="o-teaser__content">
<header class="o-head">
<span class="o-head__surtitle">La question</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>Pesticides : les annonces du gouvernement préparent-elles d’importants reculs ?</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
Plan Ecophyto à l’arrêt, décrédibilisation de l’Anses,
recours juridiques sur les zones de non-traitement… Les mesures de
l’exécutif peuvent compromettre un peu plus les objectifs de réduction
des… </p>
</div>
</div>
<footer class="o-teaser__content__footer">
<div class="o-infos">
<span class="o-infos__author">
Matthieu Jublin </span>
<time class="o-infos__date">
07/02/2024 </time>
</div>
</footer>
</a>
</article>
<article class="o-teaser c-article with-resume">
<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/commission-europeenne-parasitee-lobbys-de-lagriculture-i/00109615">
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<div class="o-teaser__content">
<header class="o-head">
<span class="o-head__surtitle">Entretien</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>« La Commission européenne est parasitée par les lobbys de l’agriculture industrielle »</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
Benoît Biteau, agriculteur et député européen écolo,
critique la réponse du gouvernement français à la colère des
agriculteurs et pointe l’influence puissante des lobbies agricoles sur
la Commissio… </p>
</div>
</div>
<footer class="o-teaser__content__footer">
<div class="o-infos">
<span class="o-infos__author">
Recueilli par Hervé Nathan </span>
<time class="o-infos__date">
07/02/2024 </time>
</div>
</footer>
</a>
</article>
<article class="o-teaser c-article with-resume">
<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/annonces-gouvernement-peuvent-eteindre-colere-agriculteurs/00109548">
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<div class="o-teaser__content">
<header class="o-head">
<span class="o-head__surtitle">La question</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>Les annonces du gouvernement peuvent-elles éteindre la colère des agriculteurs ?</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
Les annonces de l’exécutif ne répondent pas au problème
structurel des bas revenus en agriculture, et régressent sur
l’environnement… </p>
</div>
</div>
<footer class="o-teaser__content__footer">
<div class="o-infos">
<span class="o-infos__author">
Antoine de Ravignan </span>
<time class="o-infos__date">
31/01/2024 </time>
</div>
</footer>
</a>
</article>
<article class="o-teaser c-article with-resume">
<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/ca-va-mal-fermes-cest-a-cause-manque-de-revenus-de/00109527">
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<div class="o-teaser__content">
<header class="o-head">
<span class="o-head__surtitle">Entretien</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>« Si ça va mal dans les fermes, c’est à cause du manque de revenus, pas des normes »</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
Plus que du côté des normes environnementales, les
véritables causes des difficultés du monde paysan sont à chercher dans
la concurrence entre les exploitants et la concentration des fermes,
juge V… </p>
</div>
</div>
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<span class="o-infos__author">
Recueilli par Hervé Nathan </span>
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29/01/2024 </time>
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<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/revendications-agriculteurs-defendable-ne/00109518">
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<span class="o-head__surtitle">Crise</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>Revendications des agriculteurs : ce qui est défendable... et ce qui ne l’est pas</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
La liste des revendications présentée par la FNSEA et les
Jeunes Agriculteurs, à la tête de la fronde agricole, mêle demandes
fondées et exigences écologiquement insoutenables… </p>
</div>
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<span class="o-infos__author">
Antoine de Ravignan </span>
<time class="o-infos__date">
26/01/2024 </time>
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<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/lecologie-secours-de-lagriculture/00109465">
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<span class="o-head__surtitle">Côté recherche</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>L'écologie au secours de l'agriculture</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
Dans le rapport publié le 25 janvier, le Haut Conseil pour
le climat esquisse une stratégie de décarbonation de l’agro-industrie
française. Une autre façon de soutenir les agriculteurs… </p>
</div>
</div>
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<div class="o-infos">
<span class="o-infos__author">
Valéry Laramée de Tannenberg </span>
<time class="o-infos__date">
26/01/2024 </time>
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<a class="o-teaser__link u-thema" href="https://www.alternatives-economiques.fr/dix-graphiques-comprendre-racines-de-colere-agricole/00109464">
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<div class="o-teaser__content">
<header class="o-head">
<span class="o-head__surtitle">Blocages</span>
<h3 class="o-head__title">
<span>Dix graphiques pour comprendre les racines de la colère agricole</span></h3>
</header>
<div class="o-teaser__content__body">
<p class="o-teaser__excerpt">
Le mouvement des agriculteurs en colère traduit moins un
changement de conjoncture qu’un immobilisme politique face à des
problèmes structurels… </p>
</div>
</div>
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<div class="o-infos">
<span class="o-infos__author">
Antoine de Ravignan </span>
<time class="o-infos__date">
25/01/2024 </time>
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</div> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-16274655685815248502024-03-06T09:43:00.000+01:002024-03-06T13:39:59.245+01:00La chute surprise des recettes fiscales bouscule le gouvernement<div dir="auto"><figure style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://bit.ly/3IonF8T" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="423" data-original-width="624" height="217" src="https://workandyou.fr/static/files/pagers/Les_11_lois_de_la_productivite__cabinet_de_recrutement__chasseur_de_tete.jpeg" width="320" /></a></div>Alors que les impôts rentrent moins bien que prévu,
le gouvernement a dû élaborer en urgence son plan d’économies de
10 milliards.</figure>
<p><em>«Prise de conscience», «sursaut», «électrochoc»</em>… Au sommet de l’État, un chiffre a complètement changé la donne en ce début d’année. <em>«Nous avons reçu des signaux négatifs sur nos recettes</em>, reconnaît Thomas Cazenave, le ministre du Budget.<em> <span></span></em></p><a name='more'></a><em>Nous avons constaté début 2024 des recettes fiscales 2023 inférieures aux prévisions du gouvernement.»</em>
En janvier dernier, Bruno Le Maire avait déjà secoué ses collègues du
gouvernement au cours d’un Conseil des ministres. Le ministre de
l’Économie leur avait annoncé un <a data-fig-domain="LEFIGARO" data-fig-type="NewsFlash" data-gtm-custom-action="crossclick" data-gtm-custom-categorie="navigation" data-gtm-custom-label="Contextuel" data-gtm-event="customEventSPE" data-mrf-link="https://www.lefigaro.fr/conjoncture/france-le-deficit-de-l-etat-calcule-a-173-3-milliards-pour-2023-20240124" href="https://www.lefigaro.fr/conjoncture/france-le-deficit-de-l-etat-calcule-a-173-3-milliards-pour-2023-20240124#:~:text=Le%20d%C3%A9ficit%20budg%C3%A9taire%20de%20l,%C3%89conomie%2C%20en%20conseil%20des%20ministres.">déficit budgétaire de l’État de 173 milliards d’euros en 2023</a>.
Soit 2 milliards de plus que les prévisions émises par Bercy en
novembre à l’occasion du projet de loi de fin de gestion (PLFG). Or, ce
texte lui-même affichait déjà une dégradation du déficit de près de
6,4 milliards par rapport à la loi de finances 2023 votée fin 2022.
Cette spirale de mauvais augure pour les objectifs budgétaires
s’explique par l’inexorable baisse des recettes fiscales constatée avec
anxiété, mois après mois, par les administrations du ministère des
Finances.<p></p>
<p>Dans la foulée de ce Conseil, l’Élysée a confirmé un écart de
7,7 milliards d’euros entre les prévisions du PLFG et les recettes
effectivement enregistrées en 2023. Concrètement, tous les signaux ont
viré au rouge sur les rentrées fiscales. Selon l’Élysée, <em>«l’impôt sur les sociétés net est inférieur de 4,4 milliards d’euros à la prévision», </em>notamment à cause de la morosité des prévisions des grandes entreprises pour 2024<em>. </em>Même douche froide sur les recettes de TVA, en recul de 1,4 milliard d’euros. Quant à l’impôt sur le revenu<em>,
«il présente une moins-value de 1,4 milliard d’euros du fait de taux de
prélèvement à la source issus des déclarations de l’été 2023 moindres
qu’attendu</em>», détaille le Château. Face à ces <em>«signaux»,</em> le gouvernement se lance alors dans une course folle pour rééquilibrer les comptes publics. «<em>Nous avons bâti en quelques semaines le plan d’économies de 10 milliards afin d’ajuster le budget 2024</em>»,
confie Thomas Cazenave. Mais, au vu des dernières nouvelles sur le
front des recettes, ce plan de sauvetage inédit - il taille quand même
plus de 1 % des dépenses initialement prévues - pourrait n’être qu’un <em>«point de départ»,</em> selon un membre influent de la majorité.</p>
<p><span>À lire aussi</span><a data-fig-domain="LEFIGARO" data-fig-type="Article" data-gtm-custom-action="crossclick" data-gtm-custom-categorie="navigation" data-gtm-custom-label="Contextuel" data-gtm-event="customEventSPE" data-mrf-link="https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-difficile-redressement-des-finances-publiques-n-aura-pas-lieu-sans-un-rebond-de-la-productivite-20240305" href="https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-difficile-redressement-des-finances-publiques-n-aura-pas-lieu-sans-un-rebond-de-la-productivite-20240305"><span>Le difficile redressement des finances publiques n’aura pas lieu sans un rebond de la productivité</span></a></p><p><span><i><b>La production (le PIB) est insuffisante depuis des années et cette insuffisance est due au manque de productivité de notre système productif (capital et main d'oeuvre) ndlr<br /></b></i></span></p>
<p>Ce lundi, Bercy publiait en effet la situation mensuelle budgétaire
au 31 janvier 2024. Et la tendance ne s’améliore pas. Les recettes
fiscales nettes s’élèvent à 20 milliards d’euros contre 22,3 milliards à
la fin janvier 2023. Soit une chute de 2,3 milliards. Cette baisse
s’explique<em> «par la diminution de la TVA nette revenant à l’État en
raison de la hausse des remboursements et dégrèvements, ainsi que des
transferts plus importants à destination des collectivités territoriales
et des organismes de Sécurité sociale»,</em> indique le cabinet de
Thomas Cazenave. En clair, l’État a remboursé plus de TVA (sur les
importations, ou sur les investissements…) en janvier 2024 qu’en janvier
2023. De même, des recettes de TVA plus importantes ont été versées à
la Sécurité sociale, mais aussi aux collectivités territoriales au
titre, par exemple, de la compensation de la taxe d’habitation,
supprimée en 2023.</p>
<p><em>«Prise seule, une situation budgétaire mensuelle ne veut pas dire grand-chose</em>, décrypte François Ecalle, directeur de Fipeco. <em>Mais
on s’inscrit dans une tendance de baisse des recettes problématique
pour les finances publiques. Déjà, le “trou” de 2023 ne sera pas comblé,
donc le gouvernement part de plus loin pour atteindre ces objectifs
budgétaires. Et, à cause de la croissance plus faible qu’attendue cette
année, les recettes vont continuer de fléchir»,</em> poursuit-il.</p>
<h2>Changement de pied</h2>
<p>En haut lieu, on affirme que cette tendance inquiète jusqu’au président de la République. Emmanuel Macron <em>«a
longtemps cru qu’on réussirait à régler le problème des finances
publiques en créant de la croissance, et donc, en dégageant plus de
recettes»,</em> confie un initié. Jusqu’à présent, le pari présidentiel
semblait être le bon. En 2021 et 2022, les recettes fiscales avaient
effectivement été une bonne surprise. Mais les rentrées désormais en
berne auraient convaincu le chef de l’État d’aborder la maîtrise des
déficits par la réduction des dépenses plutôt que par la croissance. <em>«Je n’ai plus l’impression de prêcher dans le désert»,</em> résume un député de la majorité partisan de l’orthodoxie budgétaire.</p>
<p>Ce changement de pied, mis en avant par Bercy depuis le début de la
séquence des 10 milliards d’économies, reste toutefois à nuancer. Le
président <em>«ne se lève pas tous les jours en pensant au problème du déficit»,</em> indique un de ses proches. <em>«Vu
la situation, il peut envisager des concessions. Mais il ne laissera
pas la problématique des finances publiques prendre le pas sur ses
priorités et sa vision politique, qui est résolument tournée vers une
logique d’investissement»</em>.</p><a href="https://bit.ly/3wHRhLV" target="_blank">Source Figaro 6 mars 2024</a><br /></div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-17417021954074414082024-03-06T08:59:00.001+01:002024-03-06T13:48:45.266+01:00Le Monde – Bruno Le Maire : « Je crois à un Etat fort, mais pas à un Etat qui se disperse et devient une pompe à fric »<div dir="auto"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://bit.ly/3V2B0LB" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="600" height="213" src="https://france-inflation.com/img/dette-pib-solde-pourcent.gif" width="320" /></a></div>Déficits publics et dette. L'équation impossible sans augmenter le PIB et la productivité de notre système productif. <div dir="auto"><div dir="auto"><br /></div><div dir="auto">
<div class="top-anchor"></div>
<div class="toolbar-container scrolled" id="toolbar">
</div><div class="container" dir="ltr" lang="fr" style="--line-height: 1.6em;">
<div class="header reader-header reader-show-element">
Source <a class="domain reader-domain" href=" https://tinyurl.com/yk8l5s3k" target="_blank">lemonde.fr | Elsa Conesa, Claire Gatinois</a>
<div class="domain-border"></div>
Dans un entretien au « Monde », le ministre de l’économie et des
finances annonce qu’en plus des 10 milliards d’euros d’économies
annoncés d’autres étapes interviendront. Il évoque également un budget
rectificatif à l’été et la suppression de tous les Cerfa d’ici à 2030.<span><a name='more'></a></span></div><div class="content"><div class="moz-reader-content reader-show-element"><div class="page" id="readability-page-1"><section id="habillagepub"><section> <article> <figure> <picture> <source alt="Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, dans son bureau, à Paris, le 5 mars 2024." height="443" width="664"></source> </picture> </figure> <p>Le
ministre de l’économie défend, mercredi 6 mars, son plan d’économies de
10 milliards d’euros pour 2024 devant les commissions des finances de
l’Assemblée nationale et du Sénat. Dans un entretien au <em>Monde</em>, il affirme qu’il s’agit d’une première étape. Et se donne l’objectif d’un budget à l’équilibre en 2032.</p> <h3>Vous
réclamez 10 milliards d’euros d’économies engagées par le gouvernement
cette année. Quitte à faire peser cet effort sur des secteurs d’avenir
comme l’éducation ou l’écologie ?</h3> <p>Nous faisons un
seul choix : le rétablissement des finances publiques. Il doit nous
amener sous les 3 % de déficit public en 2027 et à un budget à
l’équilibre en 2032. Réduire les seules dépenses de l’Etat à hauteur de
10 milliards d’euros est une première étape. Nous le faisons sans
remettre en cause les grandes politiques publiques défendues par le
président de la République : l’environnement, l’éducation, la santé, le
travail voient leurs budgets augmenter depuis 2017. A un moment donné,
il faut simplement refroidir la machine, parce que la croissance subit
les conséquences du nouvel environnement géopolitique et que les
recettes fiscales diminuent. Quand on gagne moins, on dépense moins.</p> <h3>« Refroidir
la machine » alors que la croissance économique ralentit, n’est-ce pas
risquer de casser la croissance, comme ce fut le cas au moment de la
crise des dettes souveraines ?</h3> <p>Je vous rassure, on est très loin de l’austérité quand on est à 58 % de dépenses publiques dans le PIB ! Il y a<strong> </strong>496 milliards
d’euros de dépenses de l’Etat par an, nous faisons une économie de
10 milliards : on va s’en remettre. Nous augmentons le budget de
MaPrimeRénov’<em>[aide publique aux travaux d’économie d’énergie]</em>,
ne laissons donc pas entendre que cela pourrait impacter la vie du
bâtiment, c’est faux. Nous réduisons les aides à l’emploi à un moment où
le taux de chômage est faible et où les pénuries d’emplois restent
importantes, ne disons pas que cela pourrait impacter la croissance.
Changeons de logiciel : la dépense publique n’est pas l’alpha et l’oméga
de la croissance.</p> <h3>Le déficit en 2023 sera-t-il beaucoup plus élevé que prévu ?</h3> <p>En
raison de la perte de recettes fiscales en 2023, nous serons
significativement au-delà des 4,9 %. Ces 10 milliards ne sont pas un
coup de rabot mais un frein d’urgence.</p> <h3>Et une première étape ?</h3> <p>Il
est légitime que l’Etat donne l’exemple. Mais si vous ne touchez pas
aux dépenses sociales, vous ne pouvez pas parvenir à l’équilibre des
finances publiques. Il faut donc d’autres étapes et un calendrier.</p> <p>Après
ces 10 milliards d’euros d’économies, la deuxième étape pourrait être
un projet de loi de finances rectificative à l’été, si nécessaire. La
troisième, ce sera le projet de loi de finances de 2025, dans lequel
nous devrons trouver au moins 12 milliards d’euros d’économies. Nous ne
prenons personne en traître.</p> <p>Par
ailleurs, il est indispensable de poursuivre les réformes de structure.
Une réforme de l’assurance-chômage est nécessaire pour atteindre le
plein-emploi, le premier ministre <em>[Gabriel Attal]</em> a raison de
le rappeler. Nous gardons une durée d’indemnisation la plus longue parmi
les pays développés : dix-huit mois. La responsabilité des partenaires
sociaux, ce sont les salariés. La responsabilité de l’Etat, ce sont tous
ceux qui sont au chômage. Pour ma part, je considère que l’Etat devrait
reprendre la main sur l’assurance-chômage de manière définitive.</p> <h3>La simplification va-t-elle rapporter aux caisses de l’Etat ?</h3> <p>La
complexité a un coût vertigineux en emplois comme en heures
travaillées. Il faut alléger la charge mentale qui pèse sur les
entrepreneurs. Nous allons supprimer tous les Cerfa <em>[formulaires administratifs]</em>
d’ici à 2030. Il y en a aujourd’hui 1 800, dont 1 200 pour les seules
entreprises. D’ici à 2026, 80 % des Cerfa seront préremplis par
l’administration, comme pour votre déclaration d’impôts. Ensuite, nous
les supprimerons définitivement.</p> <p>Reprenons
aussi ce qui a été fait il y a deux siècles, au moment du Consulat et
de la codification du droit français. Simplifions le code du commerce.
Personne ne peut connaître l’intégralité des 7 000 articles du code du
commerce, donc tout le monde ignore la loi !</p> <p>Je propose qu’avec <em>[le garde des sceaux]</em>
Eric Dupond-Moretti nous réunissions des parlementaires, des
spécialistes du droit et du commerce pour diviser par deux la taille de
ce code d’ici à 2027. Mon administration aura recours à l’IA <em>[intelligence artificielle]</em> pour adapter l’information aux spécificités des entreprises.</p> <h3>Ces réductions de dépenses sont-elles compatibles avec l’« économie de guerre » souhaitée par le chef de l’Etat ?</h3> <p>Gouverner,
c’est savoir renoncer à certaines dépenses secondaires pour financer
des dépenses prioritaires : l’hôpital, l’école, la police, la justice,
les armées. Je crois à un Etat fort, mais pas à un Etat qui se disperse,
qui finance tout et devient une pompe à fric. Est-il possible de
continuer à dépenser 5,7 milliards d’euros par an pour le transport
médical des patients ? Comment éviter la dérive sur les dépenses liées
aux affections de longue durée, tout en continuant à protéger les
patients ?</p> <figure> <picture> <source alt="Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, dans son bureau, à Paris, le 5 mars 2024." height="443" width="664"></source> </picture> </figure> <h3>Vous parlez de 2032, alors que vous ne serez sans doute plus à Bercy…</h3> <p>Les
grandes ambitions demandent du temps. L’année 2027 sera une étape
importante, avec un retour au déficit sous les 3 %. Mais regardons
au-delà et visons cet équilibre des finances publiques que nous n’avons
pas connu depuis 1974.</p> <h3>Est-ce un programme de candidat ?</h3> <p>Non. C’est ma détermination de ministre des finances.</p> <h3>Si cette détermination était contrariée, resteriez-vous au gouvernement ?</h3> <p>Pourquoi
tenez-vous absolument à me faire partir du gouvernement ? J’ai la
France dans les tripes. C’est une immense fierté d’être ministre des
finances de mon pays. Je vis mon engagement politique avec passion. Cela
fait vingt ans que ça dure et cela durera encore longtemps.</p> <h3>Mais
deux discours coexistent, le vôtre et celui du chef de l’Etat et du
premier ministre, qui annoncent de nouvelles dépenses à chaque crise.</h3> <p>Absolument pas ! Il y a un seul discours et une seule action. Avec la majorité,<strong> </strong>nous
avons rétabli les finances publiques entre 2017 et 2019. Vous aviez le
même président de la République et le même ministre des finances.</p> <h3>Est-il possible de rétablir les comptes sans augmenter les impôts ?</h3> <p>Bien
sûr ! Je suis opposé depuis sept ans à toute augmentation des impôts.
Dans un pays qui a un des niveaux de pression fiscale les plus élevés au
monde, c’est une impasse.</p> <h3>Tiendrez-vous la promesse d’une nouvelle baisse d’impôts pour les classes moyennes ?</h3> <p>Cela
a été promis, cela sera tenu. Il est légitime également de continuer à
alléger la charge fiscale qui pèse sur les entreprises en poursuivant la
baisse des impôts de production qui pénalisent notre industrie, en
soutenant le travail et l’investissement dans l’innovation. C’est cette
politique qui explique que notre croissance résiste. En 2023, près de
six millions de salariés ont bénéficié de la prime Macron, pour un
montant moyen de près de 900 euros et un total de 5,3 milliards d’euros.</p> <h3>Sur le plan international, vous plaidez pour une réflexion sur la fiscalité des plus fortunés. N’est-ce pas contradictoire ?</h3> <p>Non.
Cela fait sept ans que nous nous mobilisons pour plus de justice
fiscale au niveau international. Nous avons taxé les géants du numérique
et mis en place la taxation minimale à l’impôt sur les sociétés. Nous
avons toute légitimité pour porter le projet d’une imposition minimale
sur les individus pour éviter toute optimisation fiscale.</p> <h3>Marine Le Pen semble aussi se soucier de la rectitude des comptes publics…</h3> <p>La
réalité, c’est que le lepénisme est un nouveau marxisme. Toujours plus
de dépenses, toujours moins de recettes. Qui peut être dupe ? La somme
des dépenses sociales engagées par M<sup>me</sup> Le Pen, de la
nationalisation des autoroutes en passant par la retraite à 60 ans, sans
oublier l’exonération d’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans,
s’élève à 120 milliards d’euros. Les recettes, ce sont toujours les
mêmes : taper sur les immigrés.</p> <h3>Dix points séparent
le camp présidentiel de la liste du Rassemblement national aux élections
européennes de juin. N’est-ce pas l’échec de votre vision de l’Europe ?</h3> <p>Battons-nous
collectivement pour la victoire ! Rappelons que nous avons fait bouger
l’Europe depuis sept ans. Dénonçons les contradictions du Rassemblement
national et son attitude capitulatrice face à Vladimir Poutine. Il n’y
avait pas un mot dans le discours de Jordan Bardella <em>[le 3 mars]</em> pour Alexeï Navalny <em>[principal opposant à Poutine, mort en prison le 16 février]</em>. Trouvez-vous cela digne ?</p> <figure> <picture> <source alt="Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, dans son bureau, à Paris, le 5 mars 2024." height="443" width="664"></source> </picture> </figure> <h3>Le camp présidentiel est sur la défensive face au Rassemblement national…</h3> <p>Non,
nous sommes à l’offensive ! Je propose une nouvelle stratégie de
croissance européenne. Il est temps de défendre un contenu européen dans
les appels d’offres et les grands projets industriels. Je veux aussi
mettre en place un produit d’épargne européen pour bâtir un marché
européen de capitaux qui nous permettra de financer les grands projets
sur la transition climatique, l’IA ou la défense. J’ai lancé, lors de la
réunion de l’Alliance européenne du nucléaire, un projet d’intérêt
collectif européen sur le nucléaire, comme ce que nous avons fait pour
les batteries ou l’hydrogène.</p> <h3>La réponse européenne à l’Inflation Reduction Act américain (IRA) est-elle suffisante ?</h3> <p>Oui
en France, avec la loi « industrie verte », pas encore en Europe. Les
prix de l’énergie ont explosé à la suite de la crise en Ukraine, de
256 % en Europe, contre 56 % aux Etats-Unis et 5 % en Chine. Que chacun
prenne la mesure de ce que cela veut dire pour des groupes comme
Michelin, Safran, Airbus et tous leurs sous-traitants. Avec l’IRA, le
prix des produits industriels américains a baissé de 25 %. Quant à la
Chine, elle est devenue le premier producteur du secteur automobile,
avec trente millions de véhicules par an, et elle produit massivement
des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes à prix cassé.</p> <h3>Faut-il un protectionnisme européen ?</h3> <p>Il
faut nous battre à armes égales pour que l’Europe reste dans la course
du XXIᵉ siècle. L’Europe est prise en tenaille entre la Chine, de plus
en plus interventionniste, et les Etats-Unis, de plus en plus
protectionnistes. Elle doit être capable d’investir davantage, de
rééquilibrer les échanges commerciaux en tenant compte du fait que nos
choix de production décarbonée et nos modèles sociaux sont plus coûteux.</p><p>Nous
avons su nous mobiliser massivement pour nous protéger face au
Covid-19. Pourquoi ne pas nous mobiliser tout aussi massivement pour
défendre notre rang au XXIᵉ siècle ? Ne soyons pas forts sur le défensif
et faibles sur l’offensif.</p> <h3>Confirmez-vous que le coût des six futurs réacteurs nucléaires EPR continue d’augmenter ?</h3> <p>EDF
doit apprendre à tenir ses coûts et son calendrier. Le président de la
République a annoncé la réalisation de six nouveaux EPR, EDF doit
relever ce défi dans les délais et dans les coûts impartis. Il s’agit de
construire une série de réacteurs dont le premier exemplaire sera l’EPR
de Penly <em>[Seine-Maritime]</em>. Cela veut dire des économies
d’échelle. Je participerai au prochain comité exécutif d’EDF, fin mars,
avec un message simple : EDF doit tenir ses délais et ses coûts.</p> <h3>Marine
Le Pen accuse Emmanuel Macron d’être un va-t-en-guerre. Y a-t-il eu
maladresse lorsqu’il a évoqué la possibilité de troupes au sol en
Ukraine ?</h3> <p>La seule vraie cohérence que je reconnaisse
à Marine Le Pen, c’est d’avoir toujours défendu Vladimir Poutine. Pour
ce qui me concerne, j’ai toujours été partisan d’une ligne de très
grande fermeté vis-à-vis de la Russie. Les Européens doivent être
lucides sur les intentions impérialistes de Vladimir Poutine. Le
président de la République a eu raison de rappeler que nos démocraties
doivent apprendre la force. La première force, c’est la lucidité.</p></article> </section> </section></div></div>
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</div><div dir="auto"><br /></div></div></div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-13031762614347677532024-03-05T09:29:00.000+01:002024-03-05T09:30:10.411+01:00L’enquête Terra Nova-APEC qui dynamite les idées reçues sur les jeunes et le travail - Telos<div dir="auto"><a href="https://www.telos-eu.com/fr/societe/lenquete-terra-nova-apec-qui-dynamite-les-idees-re.html">https://www.telos-eu.com/fr/societe/lenquete-terra-nova-apec-qui-dynamite-les-idees-re.html</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-43648747058680249502024-03-04T19:44:00.000+01:002024-03-04T19:45:12.524+01:00Réunis en Congrès, députés et sénateurs votent à une majorité écrasante l’inscription de l’IVG dans la Constitution<div dir="auto">Réunis en Congrès, députés et sénateurs votent à une majorité écrasante l'inscription de l'IVG dans la Constitution<br><a href="https://www.lefigaro.fr/politique/reunis-en-congres-deputes-et-senateurs-votent-a-une-majorite-ecrasante-l-inscription-de-l-ivg-dans-la-constitution-20240304?utm_source=CRM&utm_medium=email&utm_campaign=20240304_NL_ALERTESINFOS&een=6a79d1d8e3b530dcafa206e160b5b25e&seen=2&m_i=XWcbwuNvdPjWmjiZKgxyuiNEmpGWf4n%2ByeLcmgZjcSpyr1b%2Bu6u5FigsOII7QOdbkjIdUeHHzBdS020kh5cIjh1EdnDuKcXtXj?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3">https://www.lefigaro.fr/politique/reunis-en-congres-deputes-et-senateurs-votent-a-une-majorite-ecrasante-l-inscription-de-l-ivg-dans-la-constitution-20240304?utm_source=CRM&utm_medium=email&utm_campaign=20240304_NL_ALERTESINFOS&een=6a79d1d8e3b530dcafa206e160b5b25e&seen=2&m_i=XWcbwuNvdPjWmjiZKgxyuiNEmpGWf4n%2ByeLcmgZjcSpyr1b%2Bu6u5FigsOII7QOdbkjIdUeHHzBdS020kh5cIjh1EdnDuKcXtXj?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-34118682453123650372024-03-04T13:18:00.001+01:002024-03-04T13:18:55.372+01:00Entretien avec Elie Cohen : Changer de modèle | Fondation IFRAP<div dir="auto"><a href="https://www.ifrap.org/budget-et-fiscalite/entretien-avec-elie-cohen-changer-de-modele">https://www.ifrap.org/budget-et-fiscalite/entretien-avec-elie-cohen-changer-de-modele</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-35198762474429846152024-03-04T09:43:00.001+01:002024-03-04T09:43:27.141+01:00Les travailleurs pauvres: où en est-on et que faire?<div dir="auto"><a href="https://www.telos-eu.com/fr/economie/les-travailleurs-pauvres-ou-en-est-on-et-que-faire.html">https://www.telos-eu.com/fr/economie/les-travailleurs-pauvres-ou-en-est-on-et-que-faire.html</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-44197410231051143102024-03-03T09:56:00.001+01:002024-03-03T09:56:29.531+01:00Le projet européen du Rassemblement national, un détricotage de l’UE aux contours flous<div dir="auto"><a href="https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/03/03/le-projet-europeen-du-rassemblement-national-un-detricotage-de-l-ue-aux-contours-flous_6219740_823448.html">https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/03/03/le-projet-europeen-du-rassemblement-national-un-detricotage-de-l-ue-aux-contours-flous_6219740_823448.html</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-58365240741734436062024-03-02T10:51:00.001+01:002024-03-06T13:59:33.723+01:00Le Monde – De René Dumont à Jean Jouzel en passant par José Bové, une contre-histoire du productivisme agricole<div dir="auto"> <a class="domain reader-domain" href="https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/03/02/de-rene-dumont-a-jean-jouzel-en-passant-par-jose-bove-une-contre-histoire-du-productivisme-agricole_6219656_3234.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default"></a><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a class="domain reader-domain" href="https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/03/02/de-rene-dumont-a-jean-jouzel-en-passant-par-jose-bove-une-contre-histoire-du-productivisme-agricole_6219656_3234.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default"></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMZMvQgZJtowQvr3EdPskhTpWz7DlD_Cwy_mO8XIOL2hwPCC4oRSiBooZr7lwRbtrjz51QjqMaOzn4_ZGgfP_1GqkfQLZ3oj21jk_AneKZvtJMJT2VTPZNGashyN85Gl3PT053rFm6YnIsEjz99vqfxiIiO5aAhUTAgq-HI9MWvTikYmWj3wKqpw/s749/agriculteurs.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="429" data-original-width="749" height="183" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMZMvQgZJtowQvr3EdPskhTpWz7DlD_Cwy_mO8XIOL2hwPCC4oRSiBooZr7lwRbtrjz51QjqMaOzn4_ZGgfP_1GqkfQLZ3oj21jk_AneKZvtJMJT2VTPZNGashyN85Gl3PT053rFm6YnIsEjz99vqfxiIiO5aAhUTAgq-HI9MWvTikYmWj3wKqpw/s320/agriculteurs.JPG" width="320" /></a></div>lemonde.fr | Benjamin Keltz
<br /><div> <p>
Depuis les années 1970, des scientifiques, des agriculteurs et des
militants associatifs alertent sur les dérives de l’agriculture
intensive. Marginalisés, ces lanceurs d’alerte ont pourtant annoncé
nombre des risques environnementaux, sociaux et économiques qui
alimentent la crise actuelle. <span></span></p><a name='more'></a><p></p> </div> </div><div dir="auto"><div class="container" dir="ltr" lang="fr" style="--line-height: 1.6em;"><div class="content"><div class="moz-reader-content reader-show-element"><div class="page" id="readability-page-1"><section id="habillagepub"><header> </header> <section> <article> <p>Engoncé
dans une doudoune bleu marine, il se tient droit face à la barre du
tribunal correctionnel de Brest (Finistère). Cet agriculteur de 57 ans
s’agace de sa convocation, ce vendredi 2 février, pour maltraitance
animale. Deuxième plus important éleveur porcin du Finistère, Dominique
Kerdoncuff jure <em>« aimer »</em> les 20 000 bêtes qu’il engraisse,
chaque année. Oui, mais voilà, la présidente du tribunal tique. Comment
expliquer les animaux blessés, les installations défectueuses… ainsi que
les 8 934 infractions relevées par la direction départementale de la
protection des populations (DDPP) lors de son contrôle en
novembre 2019 ?</p><p>Dominique Kerdoncuff dénonce <em>« l’acharnement » </em>de la justice (qui l’a condamné vendredi 1<sup>er</sup> mars
à 120 000 euros d’amende) mais aussi de l’association de protection
animale L214. C’est elle qui a lancé l’alerte, fin 2019, en postant sur
Internet des vidéos et des photos captées à l’intérieur de fermes du
prévenu.</p> <p><em>« Sans ces signalements, ces exploitations n’auraient pas été contrôlées »,</em>
avertit Caroline Lanty, l’avocate de L214. Pour les membres de
l’association, l’affaire illustre les dérives du système agricole
intensif. Ils sont nombreux à avoir dénoncé ses défaillances
environnementales, économiques et sociales.</p> <div><p><span>Lire aussi :</span><span> <span><span class="sr-only">Article réservé à nos abonnés</span></span> <a data-premium="1" href="https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2017/01/06/l214-les-croises-de-la-cause-animale_5058741_4500055.html">L214, les croisés de la cause animale</a> </span> </p></div> <p><em>Le Monde</em>
a reconstitué une partie de la mosaïque de ces lanceurs d’alerte pour
retracer la contre-histoire du productivisme agricole, ce modèle devenu
dominant après la seconde guerre mondiale. A l’époque, la France a faim.
Alors, il faut produire coûte que coûte à moindre prix.</p> <p>En
quelques années, les exploitations s’agrandissent, mais leur nombre
s’effondre. Les paysans deviennent des chefs d’entreprise encouragés à
se spécialiser, à optimiser leurs rendements, à s’équiper pour mobiliser
moins de main-d’œuvre… Pour être compétitive, l’agriculture française
s’engage dans des ballets d’exportations et d’importations. L’avènement
de l’industrie agroalimentaire, de la grande distribution et de la
politique agricole commune (PAC) métamorphose et complexifie encore
davantage le modèle intensif.</p> <p>Face à ce rouleau
compresseur, des esprits critiques refusent la voie tracée. Souvent
esseulés, beaucoup se sont essoufflés et ont abandonné leur combat.<em>
« Les lanceurs d’alerte ont toujours dérangé les lobbys des semenciers,
des industriels ou de tous ces produits terminant en “cide” (herbicides,
fongicides, insecticides). Ceux-là n’ont eu de cesse de les stigmatiser
et les marginaliser »,</em> analyse Marc Dufumier, professeur honoraire à ParisAgroTech.</p> <p>Ce
scientifique figure parmi les poils à gratter du productivisme à force
de plaider en faveur d’une transition agroécologique. Une<em> « utopie » </em>pour beaucoup. Une <em>« réalité » </em>pour
certains, à l’image de Paul Pisani-Ferry, 35 ans. Ce viticulteur a
achevé la conversion en agriculture biologique du domaine familial, le
Château de Targé.</p> <p>Il
poursuit l’œuvre de son père, Edouard, fils de… Edgard Pisani, ministre
de l’agriculture (1961 à 1966), connu pour être l’un des pères du
productivisme. <em>« Si demain </em>(…)<em> le lait doit être rouge
pour être vendu et les pommes carrées, il faudra que l’Institut national
de la recherche agronomique se consacre à cette tâche »,</em> osait-il en 1961.<em> </em>Si
l’histoire résume souvent Edgard Pisani à cette phrase, elle oublie que
douze ans avant son décès en 2016, il a rédigé un livre testament <em>Un vieil homme et la terre </em>(Seuil)<em>. </em>Dedans, il <em>« alerte » </em>sur <em>« l’aveuglement » </em>de ce productivisme qui, à <em>« trop forcer » </em>la terre, <em>« à mondialiser imprudemment »</em> et <em>« à industrialiser systématiquement »,</em> lui inspirait <em>« plus d’inquiétudes que d’espoirs »</em>.</p> <p>Son petit-fils se souvient : <em>« Mon
grand-père s’en voulait d’avoir trop écouté les ingénieurs qui
l’avaient encouragé à détruire les haies bocagères et à promouvoir les
produits phytosanitaires tant ils ont usé les sols. » </em>Une évidence
pour nombre de lanceurs d’alerte et particulièrement ceux mobilisés pour
faire reconnaître les risques des produits chimiques. Souvent, ils en
ont eux-mêmes été victimes, à l’image de Paul François, céréalier
charentais.</p> <p>Le
27 avril 2004, il s’intoxique en inhalant les vapeurs d’un herbicide.
S’ensuivent des années de procédures contre Bayer, ex-Monsanto, et
d’hospitalisations. Rien ou presque ne lui sera épargné. <a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/02/10/agression-de-paul-francois-l-agriculteur-qui-a-fait-condamner-monsanto-le-parquet-ouvre-une-enquete-pour-violences-en-reunion_6161325_3244.html">Le 30 janvier 2023,
quelques semaines après la condamnation du fabricant de pesticides à
l’indemniser de 11 135 euros, M. François est agressé à son domicile</a>.
Une enquête est toujours en cours. Selon son avocat, François
Lafforgue, trois individus cagoulés ont ligoté et molesté l’agriculteur
avant de déclarer :<em> « On en a marre de t’entendre et de voir ta gueule à la télé. »</em></p> <figure> <picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"> <source alt="René Dumont, le 17 mars 1977." height="443" width="664"></source> <img alt="René Dumont, le 17 mars 1977." class="moz-reader-block-img" height="404" src="https://img.lemde.fr/2024/03/01/0/0/4138/2796/664/0/75/0/afe0568_1709306108770-bridgeman-4946136.JPG" width="606" /> </picture> </figure> <ul><li><strong>René Dumont, le premier repenti</strong></li></ul> <p>Cela
fait pourtant un demi-siècle que des lanceurs d’alerte usent des
caméras pour défendre leur cause. Le premier d’entre eux se nomme René
Dumont. En 1974, les Français découvrent cet agronome qui se présente à
l’élection présidentielle et s’assume <em>« écologiste ».</em> Une première. Le septuagénaire se défend d’être<em> « un doux rêveur » </em>ou<em> « un prophète de malheur ». </em>Pull-over
rouge et lunettes qui lui barrent la moitié du visage, René Dumont
conclut son premier passage télévisuel en brandissant un verre : <em>« Nous
allons bientôt manquer d’eau, et c’est pourquoi je bois devant vous un
verre d’eau précieuse puisque avant la fin du siècle, si nous continuons
un tel débordement, elle manquera. »</em> Le pays ricane. Les premiers militants verts applaudissent.</p> <p>Au
sein de l’Institut national de recherche agronomique (INRA), on écoute
avec circonspection cet enseignant qui œuvre dans l’établissement depuis
quarante ans. Il vient de signer un très remarqué pamphlet titré <em>L’Utopie ou La Mort </em>(Seuil).
Ses mises en garde interpellent d’autant plus qu’elles émanent d’un
repenti du productivisme. Jusqu’alors, René Dumont était l’un des plus
fervents défenseurs de la mécanisation, des produits phytosanitaires, du
remembrement… au nom de la lutte contre la faim.</p> <p>Le
chercheur assume une brutale marche arrière à la suite de la lecture du
rapport Meadows en 1972. Ce document, qui prédit l’épuisement des
ressources et des écosystèmes, l’a <em>« saisi à la gorge ».</em> Ainsi,
René Dumont ouvre la porte à la critique de l’agriculture intensive
sans pour autant susciter l’adhésion. L’écologiste collecte 1,32 % des
suffrages, et boucle le premier tour de l’élection présidentielle entre
Arlette Laguiller (2,33 %) et Jean-Marie Le Pen (0,75 %).</p> <figure> <picture> <source alt="Gilles Huet à l’issue de la présentation du plan anti-algues vertes, à Rennes, le 5 février 2010. " height="443" width="664"></source> <img alt="Gilles Huet à l’issue de la présentation du plan anti-algues vertes, à Rennes, le 5 février 2010. " class="moz-reader-block-img" height="392" src="https://img.lemde.fr/2024/03/01/0/0/3504/2336/664/0/75/0/128293a_1709310307005-000-par3039174.jpg" width="588" /> </picture> </figure> <ul><li><strong>Gilles Huet, un naturaliste au secours de l’eau</strong></li></ul> <p>Tandis
que René Dumont déguste son verre d’eau devant les caméras, des
pêcheurs bretons s’inquiètent. Où sont passés les saumons qui
remontaient les cours d’eau ? Quelques naturalistes fondent alors une
association, rebaptisée depuis Eau et rivières de Bretagne. Il s’agit
d’une structure pionnière en matière de lutte pour la défense de
l’environnement.</p> <p>Peu
à peu, les bénévoles relient la destruction de la faune et de la flore
locales aux pollutions générées par les activités agricoles qui rythment
la vie économique de la région.<em> « A cette époque, nous étions
considérés comme des emmerdeurs. Certains industriels se permettaient de
déclarer : “La pollution, c’est la vie !” »</em>, se souvient Gilles Huet, secrétaire général de l’association de 1979 à 2019.</p> <p>Eau
et rivières de Bretagne multiplie les chantiers de restauration puis
joue des coudes pour imposer ses bénévoles dans les instances où sont
débattus les projets susceptibles d’avoir des conséquences sur la
qualité des eaux. Ça ne suffit pas. L’association multiplie les actions
en justice (plus de 700 à ce jour), tantôt contre des exploitants
agricoles, tantôt contre des collectivités locales. En 2007, elle fait
condamner Monsanto pour publicité mensongère sur le Roundup et l’Etat
pour son inaction dans le dossier des algues vertes, ces ulves qui
pullulent notamment à cause de tout l’azote épandu dans les champs.</p> <p>Le
lobbying de l’association contribue à une prise de conscience du monde
agricole qui, depuis, a amélioré ses pratiques. La concentration de
nitrate dans les eaux de la péninsule a baissé, mais stagne. <em>« On se
focalise sur les nitrates alors que nos eaux comptent jusqu’à quarante
molécules de pesticides différents. Personne ne connaît l’impact d’un
tel cocktail »</em>,<em> </em>s’inquiète M. Huet. Le retraité poursuit : <em>« Les
agriculteurs supportent la charge du débat environnemental. Ils ne
représentent pourtant qu’une partie de la chaîne de responsabilité.
Quand demanderons-nous des comptes à ceux qui ont permis le
productivisme et continuent de l’entretenir : banques, coopératives,
industriels, collectivités… ? »</em></p> <table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><img alt="Jacques Poly sur le stand de l'INRA, au salon de l’agriculture, avec Edith Cresson, le 7 mars 1983." class="moz-reader-block-img" height="427" src="https://img.lemde.fr/2024/03/01/0/0/3000/2254/664/0/75/0/709367d_1709315112552-5000-0215.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;" width="640" /></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"></td></tr></tbody></table><figure> <picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"> <source alt="Jacques Poly sur le stand de l'INRA, au salon de l’agriculture, avec Edith Cresson, le 7 mars 1983." height="443" width="664"></source> </picture> </figure> <ul><li><strong>Jacques Poly, un agronome au rapport choc</strong></li></ul> <p>A
quelques jours de la trêve estivale 1978, personne ne s’attend à un tel
brûlot. Surtout pas de la part de Jacques Poly. Lui, l’agronome en lice
pour la présidence de l’INRA et habitué du ministère de l’agriculture
pour y avoir conseillé Edgar Faure, Jacques Duhamel et Pierre
Méhaignerie. Pourtant, l’ingénieur produit un rapport intitulé « Pour
une agriculture plus autonome et plus économe »<em>.</em> En ouverture, le scientifique écrit <em>:
« Notre agriculture se révèle quelque peu essoufflée à la suite d’une
longue course à la productivité entamée dès la fin de la deuxième guerre
mondiale. »</em></p> <p>Plus loin, Jacques Poly s’inquiète de <em>« la vulnérabilité »</em>
des paysans qui se sont endettés pour s’équiper, du coût des matières
premières importées, notamment les protéines destinées à l’élevage et
les produits phytosanitaires, des techniques<em> « trop agressives »</em>
qui provoquent des pollutions, de l’usure des sols et des réserves
hydriques… Nombre de ses alertes se révèlent toujours d’actualité.</p> <p><em>« Il s’agit d’un texte révolutionnaire, mais pas fondateur », </em>nuance
Egizio Valceschini, président de l’Institut national de recherche pour
l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae, ex-INRA)
Ile-de-France. A défaut d’avoir réussi à infléchir le cap de
l’agriculture dominante, Poly interroge les manœuvriers du
productivisme. <em>« Le rapport pose une nouvelle question : et si nous nous étions trompés ? »,</em> déclare Henri Nallet, ministre socialiste de l’agriculture (1985-1986 et 1988-1990) dans <em>Recherche agronomique et politique agricole : Jacques Poly, un stratège</em>
(Editions Quae, 2019). Le sociologue Bertrand Hervieu, conseiller de
plusieurs ministres socialistes de l’agriculture et président de l’INRA
(1999-2003), poursuit :<em> « Les pages de ce rapport</em> (…) <em>signifiaient
qu’il était parfaitement légitime de questionner le modèle dominant de
l’agriculture, dans ses limites et ses défaillances. »</em></p> <figure> <picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"> <source alt="José Bové devant le tribunal de Millau, en 1999, après le démontage du McDonald’s de la ville." height="443" width="664"></source> <img alt="José Bové devant le tribunal de Millau, en 1999, après le démontage du McDonald’s de la ville." class="moz-reader-block-img" height="407" src="https://img.lemde.fr/2024/03/01/0/0/2048/1584/664/0/75/0/453f1f8_1709308913788-000-sapa990819849970.jpg" width="610" /> </picture> </figure> <ul><li><strong>José Bové, pourfendeur de la mondialisation </strong></li></ul> <p>L’itinéraire
du militant écologiste José Bové permet de camper, à lui seul, la
longévité et la diversité des oppositions au productivisme. Eleveur de
brebis, il commence à militer sur le plateau du Larzac pour empêcher
l’expropriation de petits paysans dans les années 1970.</p> <p>Au
cours de la décennie suivante, il cofonde la Confédération paysanne, ce
syndicat classé à gauche et opposé à l’omnipotente FNSEA. La fin des
années 1990 rime avec désobéissance civile. José Bové est d’ailleurs
condamné pour le démontage du McDonald’s de Millau (Aveyron) en 1999 et
pour des opérations de fauchage de plantes génétiquement modifiées.</p> <p>Candidat
(divers gauche) malheureux à l’élection présidentielle 2007 (1,32 % des
suffrages), il tente d’influer à Bruxelles comme parlementaire européen
écologiste (2009-2019). <em>« Le paysan est devenu un producteur de
minerais de base en concurrence avec les acteurs du monde entier. La
mondialisation est heureuse pour quelques-uns, mais malheureuse pour le
plus grand nombre », </em>résume-t-il.</p> <figure> <picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"> <source alt="Daniel et Denise Vuillon, maraîchers et créateurs de la première AMAP en France, à Ollioules (Var), le 29 novembre 2011. " height="443" width="664"></source> <img alt="Daniel et Denise Vuillon, maraîchers et créateurs de la première AMAP en France, à Ollioules (Var), le 29 novembre 2011. " class="moz-reader-block-img" height="376" src="https://img.lemde.fr/2024/03/01/0/0/4256/2832/664/0/75/0/1ed1e42_1709308855159-000-par6692893.jpg" width="563" /> </picture> </figure> <ul><li><strong>Denise et Daniel Vuillon, pionniers de l’AMAP en France</strong></li></ul> <p><em>« On nous a pris pour des marginaux alors qu’on voulait seulement travailler en marge du système »,</em>
se remémore Denise Vuillon. Assis à ses côtés, dans leur ferme des
Olivades, bordée par une zone commerciale à Toulon (Var), son mari,
Daniel, reprend :<em> « Il fallait absolument sortir des griffes de la grande distribution, sinon, nous allions mettre la clé sous la porte ! »</em></p> <p>C’est
ainsi qu’en 2001, le couple expérimente un modèle économique en circuit
court qu’il baptise Association pour le maintien d’une agriculture
paysanne (AMAP). Découvert aux Etats-Unis, ce système, aussi répandu au
Japon, propose à des consommateurs de contracter un abonnement annuel
auprès d’une exploitation agricole. Chaque semaine, les souscripteurs
retirent ainsi un panier rempli de provisions de saison. Aux Olivades,
une quarantaine de contrats suffisent à financer un poste d’agriculteur.
Ils sont désormais cinq à œuvrer<em> « sereinement »</em> dans les champs et sous les serres de cette ferme bio de huit hectares.</p> <p>L’idée
a essaimé. En France, en 2020, l’Agreste, le service de statistiques du
ministère de l’agriculture, recensait plus de 6 600 exploitations
engagées en AMAP, contre 1 600 en 2012. <em>« Nous étions convaincus
qu’il ne s’agissait pas d’un effet de mode. Après l’épidémie de la vache
folle, les consommateurs avaient besoin de retrouver de la confiance en
leurs producteurs »,</em> explique Denise Vuillon. Son conjoint opine et savoure sa <em>« liberté retrouvée »</em>.
Fini les patrons de supermarchés qui réclamaient des salades toujours
plus grosses pour le même prix et des tomates calibrées comme celles des
exploitations hors-sol. <em>« Les valeurs nutritives et gustatives de
mes produits ne les intéressaient pas. Avec la grande distribution, nous
ne décidions de rien. Ni des semences, ni des volumes, ni des prix. Les
maraîchers doivent s’extraire de ces modèles qui les étranglent »</em>, clame Daniel Vuillon.</p> <figure> <picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"> <source alt="Jean Jouzel, à l’Elysée, à Paris, le 27 novembre 2014." height="443" width="664"></source> <img alt="Jean Jouzel, à l’Elysée, à Paris, le 27 novembre 2014." class="moz-reader-block-img" height="380" src="https://img.lemde.fr/2024/03/01/0/0/4556/2810/664/0/75/0/4133f6f_1709308779905-000-par8040120.jpg" width="570" /> </picture> </figure> <ul><li><strong>Jean Jouzel, infatigable climatologue</strong></li></ul> <p>A la veille de l’ouverture du Salon de l’agriculture, Jean Jouzel s’apprête à quitter Paris pour retourner<em> « au pays ». </em>Le
climatologue doit finaliser la cession de la ferme familiale de Janzé
(Ille-et-Vilaine). C’est son frère, François, qui l’avait reprise et
exploitée jusqu’alors, mais il est décédé il y a quelques mois.</p> <p>Les
deux hommes avaient l’habitude de s’écharper sur le dérèglement
climatique, les risques grandissants pour les agriculteurs ainsi que
leur responsabilité. François assumait son climatoscepticisme face à son
scientifique de frère, pourtant lauréat du prestigieux prix Vetlesen
en 2012. En 2007, Jean Jouzel avait aussi reçu le prix Nobel de la Paix
avec d’autres chercheurs du GIEC pour leurs travaux.</p> <p>Malgré
la justesse de leurs prévisions sur le réchauffement climatique, Jean
Jouzel n’a pas réussi à convaincre son frère de l’urgence. Pas plus,
d’ailleurs, que les cadres du monde agricole avec lesquels il continue
d’échanger.<em> « L’adaptation n’est pas inscrite dans l’ADN de cette
profession. Le dérèglement climatique est pourtant en marche. Il serait
temps de prendre le taureau par les cornes »</em>, tonne Jean Jouzel.</p> <p>Pour <em>« embarquer pleinement »</em> les paysans sur les questions environnementales, le septuagénaire croit à la nécessité de répondre<em> « en priorité »</em> à leurs inquiétudes sur les revenus. Le climatologue vante<em> « les opportunités » </em>du
dérèglement climatique : émergence de nouvelles cultures, développement
de la production d’énergies renouvelables, valorisation du stockage de
carbone dans le sol…</p> <p>Quid de l’écoute des politiques ?<em>
« Les élus ont démontré une prise de conscience dans leurs textes mais
pas dans leurs actes. Emmanuel Macron a dit : “Ce mandat sera écologique
ou ne sera pas.” A présent, nous savons qu’il ne le sera pas. Quant à
Gabriel Attal ? Il prétend placer l’agriculture au-dessus de tout. Cette
formule marque l’absence de considération pour la communauté
scientifique »,</em> grince M. Jouzel, d’habitude si placide. Il ne
croit plus en un réchauffement climatique contenu en dessous du 1,5 °C
d’ici à 2030, mais refuse d’abandonner sa croisade :<em> « Chaque dixième de degré compte. »</em></p> <figure> <picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"> <source alt="Marie-Andrée Besson, présidente de Solidarité paysans, dans son village d’Esserval-Combe (Jura), le 28 février 2024." height="443" width="664"></source> <img alt="Marie-Andrée Besson, présidente de Solidarité paysans, dans son village d’Esserval-Combe (Jura), le 28 février 2024." class="moz-reader-block-img" height="411" src="https://img.lemde.fr/2024/03/01/0/0/5184/3888/664/0/75/0/e4ed14b_1709313220473-a-raphaei-l-helle-009-sur-013.jpg" width="616" /> </picture> </figure> <ul><li><strong>Marie-Andrée Besson, au chevet de la précarité paysanne</strong></li></ul> <p>La
crise qui agite le monde rural n’a pas surpris Marie-Andrée Besson,
éleveuse laitière à la retraite dans le Jura. Le mal-être paysan ? Elle
le connaît trop bien. Depuis 1992, l’association qu’elle préside,
Solidarité paysans, alerte. Chaque année, la structure, qui compte une
centaine de salariés, soutient 3 500 paysans en détresse. Chaque dossier
est différent selon la région d’origine, les exploitations, la nature
des problèmes, mais tous révèlent la face précaire du productivisme.</p> <p>Nombre
de paysans se disent esseulés, usés par la course à la production,
endettés pour un outil de travail qui ne leur génère pas un revenu
décent… <em>« Si nous accompagnons autant de professionnels en
difficulté depuis si longtemps, c’est bien la preuve que le fond du
problème est systémique et pas individuel. Nous le répétons depuis des
années sans être entendus », </em>peste M<sup>me</sup> Besson.</p> <p>L’urgence
sociale au sein du monde agricole se résume, pourtant, à une donnée :
le taux de suicide. Le risque d’un passage à l’acte est 43 % plus
important pour les agriculteurs que pour les autres actifs et double
pour les paysans de plus de 65 ans, d’après la Mutualité sociale
agricole (MSA). C’est pour éviter des drames que Marie-Andrée Besson
s’engage.</p> <p>Ancienne
adhérente à la Fédération départementale des syndicats d’exploitants
agricoles (FDSEA), elle a rompu avec le syndicalisme faute de réussir à
changer le modèle <em>« de l’intérieur »</em>. Sa mobilisation associative lui semble<em> « plus efficace »</em>.
En février, la présidente de Solidarité paysans a adressé sa
contribution au gouvernement : un plan de cinquante propositions pour
faciliter le redressement des fermes fragilisées. La bénévole dit
toujours attendre une réponse.</p> <figure> <picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"> <source alt="Morgan Large, journaliste à Radio Kreiz Breizh (RKB), à Rostrenen (Côtes-d’Armor), le 26 avril 2021. " height="443" width="664"></source> <img alt="Morgan Large, journaliste à Radio Kreiz Breizh (RKB), à Rostrenen (Côtes-d’Armor), le 26 avril 2021. " class="moz-reader-block-img" height="416" src="https://img.lemde.fr/2024/03/01/0/0/5017/3345/664/0/75/0/9abdff8_1709306108740-000-98w4fz.jpg" width="624" /> </picture> </figure> <ul><li><strong>Morgan Large, « libérer la parole » sur l’agro-industrie</strong></li></ul> <p>Ce
19 février, Morgan Large traverse le bourg de Rostrenen
(Côtes-d’Armor). Après un arrêt à Radio Kreiz Breizh (RKB), où elle
travaille, la journaliste file au centre social. Elle doit y récupérer
son courrier personnel. Depuis son déménagement, Morgan Large refuse de
communiquer son adresse à quiconque. Question de précaution.</p> <p>Ses
sujets pour RKB et ses interventions dans des médias nationaux sur les
dérives du productivisme agricole breton ont dérangé et provoqué une
vague d’intimidations : appels anonymes, chienne empoisonnée, roues de
voiture déboulonnées à deux reprises… Les enquêtes de gendarmerie n’ont
rien donné.<em> « A croire que ça n’intéresse personne »,</em> souffle-t-elle.</p> <p>Morgan Large continue néanmoins d’arpenter la campagne bretonne pour <em>« contribuer à libérer la parole » </em>et <em>« provoquer un débat collectif » </em>sur l’agriculture régionale<em>. </em>La journaliste collabore aussi au <a href="https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/17/splann-le-journalisme-d-investigation-prend-des-accents-bretons_6070310_3234.html">média d’investigation <em>Splann !</em></a><em>,</em> uniquement financé par des souscripteurs, et toujours prompt à questionner les rouages de l’agro-industrie.</p> <p>Inès Léraud, autrice de la bande dessinée à succès <em>Les Algues vertes, l’histoire interdite</em>, et Nicolas Legendre, collaborateur du <em>Monde</em> et lauréat du prix Albert-Londres pour son livre enquête <em>Silence dans les champs </em>(Editions Arthaud)<em>, </em>contribuent à ce collectif<em>. </em>Eux
aussi ont essuyé des attaques de représentants de l’agriculture
conventionnelle, et d’élus locaux qualifiant leur travail de <em>« presse à scandale »</em>. Morgan Large hausse les épaules :<em>
« Moi, je cherche simplement les bons arguments pour que l’on préserve
nos magnifiques mais fragiles paysages, à l’image de nos cours d’eau et
de nos zones humides. »</em></p> <figure> <picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"> <source alt="Denis Berranger, dans son exploitation laitière, à Noyal-sous-Bazouge (Ille-et-Vilaine), le 28 février 2024." height="443" width="664"></source> <img alt="Denis Berranger, dans son exploitation laitière, à Noyal-sous-Bazouge (Ille-et-Vilaine), le 28 février 2024." class="moz-reader-block-img" height="412" src="https://img.lemde.fr/2024/03/01/0/0/2994/2000/664/0/75/0/d54fc16_1709306108842-denis-berranger006.jpg" width="617" /> </picture> </figure> <ul><li><strong>Denis Berranger, au cœur de la lutte des prix</strong></li></ul> <p>Dans
la salle des fêtes de Saint-James (Manche), les traits sont tirés, ce
20 février. Plusieurs centaines d’éleveurs laitiers écoutent les
dernières nouvelles du bras de fer qui les oppose à Savencia, deuxième
groupe laitier du pays (Caprice des dieux, Elle & Vire…), avec
6,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023.</p> <p>En
septembre 2021, l’association Sunlait, qui fédère un millier de
producteurs à travers le pays, a assigné l’industriel en justice pour
faire appliquer le contrat signé et les prix négociés. Actuellement,
Savencia décide des montants versés : 409 euros pour mille litres de
lait en janvier, 420 euros en février… Les producteurs en réclament au
moins 450 pour<em> « vivre dignement »</em>. En première instance, les agriculteurs avaient eu gain de cause, avant que le jugement soit rejeté en appel, en décembre 2023.</p> <p><em>« Ici,
personne n’a l’habitude de ce genre de combat juridique. Ça fait peur.
Nous subissons une énorme pression, mais nous n’avons pas d’autre choix
pour nous faire respecter »,</em> grimace Denis Berranger, éleveur et vice-président de Sunlait. A la tribune ce mercredi, il annonce le pourvoi en cassation.</p> <p>Bruissement
inquiet dans la salle. Les paysans évoquent les coups de fil, les
courriers et les messages de responsables de Savencia les encourageant à
se désolidariser du mouvement. Un paysan se lève :<em> « L’industriel veut diviser pour mieux régner. Restons soudés. Pas question de baisser notre pantalon maintenant ! » </em>Applaudissements<em>. </em>Denis
Berranger savoure le message d’unité envoyé à Savencia et aux autres
groupes laitiers, aux syndicats, jusqu’alors discrets tout comme les
politiques, mais aussi aux autres éleveurs qui scrutent l’évolution de
cette bataille du prix. <em>« Nous ne sommes pas des révolutionnaires. Nous réclamons un juste partage de la richesse »</em>, plaide Denis Berranger.</p> <section> <p> <span><a href="https://www.lemonde.fr/signataires/benjamin-keltz/"> <span>Benjamin Keltz</span><span>(Rennes, correspondant)</span></a></span> </p> </section> </article> </section> </section></div></div>
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<div aria-owns="toolbar"></div>
</div> <br /></div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-53822079228523870922024-03-01T22:03:00.001+01:002024-03-01T22:03:35.109+01:00Le Monde – A Moscou, Alexeï Navalny traité en ennemi jusque dans la tombe<div dir="auto"><a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/01/a-moscou-alexei-navalny-traite-en-ennemi-jusque-dans-la-tombe_6219566_3210.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default">https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/01/a-moscou-alexei-navalny-traite-en-ennemi-jusque-dans-la-tombe_6219566_3210.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default</a> </div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-757386886353950462024-03-01T07:34:00.001+01:002024-03-01T10:33:53.307+01:00Le Monde – L’obésité touche plus d’un milliard de personnes dans le monde<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://is.gd/Xz1RIJ" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="800" height="240" src="https://img.chemie.de/Portal/News/63db7c130d423_ciMNvncLK.png?tr=w-1021,h-766,cm-extract,x-2,y-38:n-xzoom" width="320" /></a></div>L’épidémie mondiale d’obésité poursuit sa hausse vertigineuse. En à peine plus de trente ans, le taux d’obésité à travers le monde a plus que doublé pour les adultes, et quadruplé parmi les enfants et les adolescents. Plus d’un milliard de personnes sont aujourd’hui obèses, soit une sur huit. Tel est le principal résultat d’une vaste étude <a href="https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(23)02750-2/fulltext" rel="noopener" target="_blank" title="Nouvelle fenêtre">publiée par <em>The Lancet</em></a><em>,</em> vendredi 1<sup>er </sup>mars, trois jours avant la Journée mondiale de l’obésité, une pathologie associée à de nombreuses complications (diabète de type 2, maladies cardiaques, hypertension artérielle, cancers…) et qui, avec le surpoids, est la cinquième cause de décès dans le monde. D’après le journal scientifique britannique, 879 millions d’adultes et 159 millions d’enfants et adolescents étaient obèses en 2022 ; en 1990, ils étaient respectivement 195 millions et 31 millions.<div dir="auto"><span><a name='more'></a></span><section class="article__wrapper article__wrapper--premium "><article class="article__content old__article-content-single"> <p class="article__paragraph ">Les femmes représentent la majeure partie des adultes touchés (504 millions, soit 57 %), mais c’est chez les hommes que la tendance a progressé le plus vite en trente ans : pour eux, la prévalence a quasiment triplé, tandis qu’elle a doublé chez les femmes. Chez les enfants, l’obésité touche surtout les garçons (94 millions, soit 59 %) et la hausse de la prévalence est comparable entre les sexes – facteur 4 pour les filles et 4,4 pour les garçons.</p> <div class="multimedia-embed snippet">
<figure class="img-infog-responsive img-infog-responsive-1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;">
<img alt="" class="img-infog-responsive-350 initial loaded" data-was-processed="true" height="640" src="https://img.lemde.fr/2024/02/29/6b14170_1709232327508-pla-0924-obesite-graphs-adultes-350px-3x.png" width="323" />
</figure>
</div> <div class="multimedia-embed snippet">
<figure class="img-infog-responsive img-infog-responsive-1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;">
<img alt="" class="img-infog-responsive-350 lzld--loading" data-was-processed="true" height="640" src="https://img.lemde.fr/2024/02/29/04bddd4_1709232327508-pla-0924-obesite-graphs-enfants-350px-3x.png" width="315" />
</figure>
</div> <p class="article__paragraph ">Les auteurs, issus du NCD Risk Factor Collaboration – un réseau international d’étude sur les maladies non transmissibles –, ont estimé l’évolution des tendances pour l’obésité et pour l’insuffisance pondérale en se fondant sur plus de 3 600 études couvrant 197 pays. En ligne avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ils définissent l’obésité chez l’adulte par un indice de masse corporelle (IMC, soit le poids divisé par la taille au carré) supérieur à 30. Ils reconnaissent que l’IMC n’est pas un indicateur idéal, dans la mesure où il ne tient pas compte de la proportion et de la répartition des graisses dans le corps, mais soulignent qu’il est largement employé, ce qui permet des comparaisons entre pays.</p> <div aria-hidden="true" class="dfp-slot dfp__slot dfp__inread" data-format="inread_top" data-google-query-id="CMPUv9Df0oQDFaBK9ggdZ3IM0Q" id="inread_top" style="display: none; overflow: hidden;"><div id="google_ads_iframe_/128139881/LM_lemonde_abo/planete/planete/article/inread_top_0__container__" style="border: 0pt; height: 0px; width: 300px;"></div></div> <p class="article__paragraph ">L’insuffisance pondérale se caractérise, elle, par un IMC inférieur à 18,5. Si elle est une des manifestations de la sous-alimentation, ce n’est pas l’indicateur le plus utilisé pour mesurer l’insécurité alimentaire, mais il permet, à partir des mêmes bases de données, d’illustrer le double fardeau de la malnutrition.</p> <h2 class="article__sub-title">« Un problème dans le monde entier »</h2> <p class="article__paragraph "><em>« Nous nous attendions à atteindre le chiffre d’un milliard </em>[de personnes obèses]<em> en 2030, mais il est arrivé beaucoup plus vite »,</em> a déclaré Francesco Branca, le directeur du département de la nutrition et de la sécurité alimentaire de l’OMS, jeudi 29 février, lors d’une conférence de presse présentant ces données. <em>« Différentes formes de malnutrition coexistent au sein des pays, des communautés ou des familles, et un enfant frappé d’abord par l’insuffisance pondérale peut être touché ensuite par l’obésité », </em>a-t-il précisé, soulignant en général un <em>« manque d’accès à des régimes alimentaires sains ».</em></p> <p class="article__paragraph ">Majid Ezzati, professeur de santé environnementale à l’Imperial College de Londres et auteur principal de l’étude, relève une <em>« nouveauté »</em>, à savoir que l’obésité<em> « atteint un plateau dans les pays les plus riches du monde industrialisé traditionnel » </em>et augmente surtout dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Aux yeux de M. Branca, cela peut s’expliquer par <em>« la transformation rapide des systèmes alimentaires, et pas pour le meilleur »</em> dans ces pays : <em>« On a eu l’habitude de penser l’obésité comme un problème de pays riches, mais c’est un problème dans le monde entier y compris pour les pays pauvres. »</em></p> <section class="catcher catcher--favoris"> <div class="catcher__content"><span class="catcher__title catcher__title--hide">Lire aussi |</span><span class="catcher__desc"> <span class="icon__premium"><span class="sr-only">Article réservé à nos abonnés</span></span> <a class="js-article-read-also catcher--favoris__link" data-premium="1" href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/07/25/les-pays-a-faible-et-moyen-revenu-rattrapes-par-l-obesite_6183320_3244.html">Les taux d’obésité augmentent désormais plus rapidement dans les pays à faible et moyen revenu</a> </span> </div> <div class="catcher__favorite"> </div></section></article></section><p class="article__paragraph ">De fait, selon l’étude, les pays ayant subi la plus forte augmentation de l’obésité se trouvent surtout en Polynésie et en Micronésie – plus de 60 % de la population en souffre dans les îles Tonga, Samoa américaines et Nauru –, dans les Caraïbes, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, notamment l’Egypte. Sont aussi concernés, pour les hommes en tout cas, certains pays d’Europe centrale, en particulier la Roumanie.</p> <div class="multimedia-embed snippet">
<figure class="img-infog-responsive img-infog-responsive-1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;">
<img alt="" class="img-infog-responsive-350 lzld--loading" data-was-processed="true" height="640" src="https://img.lemde.fr/2024/02/29/a007360_1709232327516-pla-0924-obesite-carte-2022-350px-3x.png" width="299" />
</figure>
</div> <div class="multimedia-embed snippet">
<figure class="img-infog-responsive img-infog-responsive-1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;">
<img alt="" class="img-infog-responsive-350 lzld--loading" data-was-processed="true" height="640" src="https://img.lemde.fr/2024/02/29/9d906d1_1709232327578-pla-0924-obesite-carte-evolution-350px-3x.png" width="299" />
</figure>
</div> <p class="article__paragraph ">Cela ne signifie pas que la situation ne s’est pas aggravée dans certains des pays les plus riches. Aux Etats-Unis, le taux d’obésité des femmes est passé de 21 % en 1990 à 44 % en 2022, et celui des hommes de 17 % à 42 %. Avec la Chine et l’Inde, ce pays fait partie du trio de nations comptant le plus grand nombre de personnes obèses en valeur absolue. Au Royaume-Uni, 28 % des femmes et 27 % des hommes étaient concernés en 2022, contre 14 % et 11 % respectivement en 1990.</p> <h2 class="article__sub-title">Développement de la nourriture transformée</h2> <p class="article__paragraph ">Parmi les causes pouvant expliquer les tendances observées, les auteurs citent en premier lieu l’évolution de l’alimentation, avec une <em>« bascule depuis la nourriture de subsistance et locale vers des denrées commerciales transportées »</em> conduisant à des apports caloriques supérieurs et une consommation plus importante de produits d’origine animale, de sucre et d’huiles dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Ils évoquent aussi le développement de la nourriture transformée, au détriment de produits frais.</p> <section class="catcher catcher--favoris"> <div class="catcher__content"><span class="catcher__title catcher__title--hide">Lire aussi |</span><span class="catcher__desc"> <span class="icon__premium"><span class="sr-only">Article réservé à nos abonnés</span></span> <a class="js-article-read-also catcher--favoris__link" data-premium="1" href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/16/malnutrition-un-tiers-des-pays-pauvres-touches-a-la-fois-par-la-sous-alimentation-et-le-surpoids_6022987_3244.html">Malnutrition : un tiers des pays pauvres touchés à la fois par la sous-alimentation et le surpoids</a> </span> </div> <div class="catcher__favorite"> </div></section><p class="article__paragraph ">L’étude souligne aussi que la mécanisation du travail et des transports favorise la prise de poids. Concernant les enfants et les adolescents, <em>« l’hypothèse a été émise que du temps de loisir occupé par des jeux et du sport ait été remplacé par des activités sédentaires, mais il existe peu de données sur ces tendances »</em>, estiment les chercheurs. Quant à l’effet de la pandémie de Covid-19 sur l’obésité, <em>« les données disponibles, provenant surtout de pays riches, indiquent une petite hausse de prévalence »</em>, mais <em>« que ces effets soient temporaires ou permanents n’est pas clair ».</em></p> <section class="inread inread--NL js-services-inread"> <div class="inread__headline"> Newsletter </div> <a class="inread__link js-services-inread-link" href="https://www.lemonde.fr/newsletters/chaleur-humaine/?origin=inread" target="_blank"> <div class="inread__title">« Chaleur humaine »</div> <div class="inread__desc">Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet</div> <div class="inread__cta">S’inscrire</div> </a> </section> <p class="article__paragraph "><em>« L’obésité est une maladie de l’occidentalisation des modes de vie »</em>, commente Olivier Ziegler, professeur au centre hospitalier régional universitaire de Nancy-Brabois (Meurthe-et-Moselle), qui n’a pas participé à cette étude, et juge ses résultats très importants. Cette pathologie <em>« suit aussi une forte trajectoire sociale, qui n’est pas décrite dans cette étude, qui ne montre pas les inégalités au sein de chaque pays »</em>, poursuit le spécialiste de l’obésité, qui attend la publication des fiches détaillées par Etat.</p> <p class="article__paragraph ">A en croire <em>The Lancet</em>, l’Hexagone fait plutôt figure de bon élève : les auteurs évoquent une légère baisse de deux points de pourcentage pour l’obésité chez les Françaises – l’Espagne fait mieux, avec une baisse de 4,6 points –, et une stabilisation chez les hommes. <em>« Sous réserve que ces résultats se confirment, c’est une bombe</em>, estime M. Ziegler,<em> et le signe que le programme nutritionnel français a des effets – alors que les projections internationales tablaient sur une hausse. »</em> Pour M. Branca, l’étiquetage nutritionnel, le souci accordé à l’alimentation scolaire et la promotion de l’activité physique peuvent expliquer cette tendance dans l’Hexagone.</p> <h2 class="article__sub-title">Réguler les publicités, taxer les produits</h2> <p class="article__paragraph ">Mais des données manquent encore pour comprendre l’évolution en France. La dernière grande étude anthropométrique nationale publiée en 2016 – la cohorte Constances, sur plus de 50 000 participants, qui avait alors établi l’obésité à 15 % de la population adulte. <a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/30/pres-d-un-francais-sur-deux-en-surpoids-l-obesite-en-progression_6086350_3244.html">Une autre enquête conduite par la Ligue contre l’obésité</a> en 2021 avait conclu à une obésité affectant 17 % des adultes, mais celle-ci était uniquement déclarative. Pour Muriel Coupaye, ancienne présidente de l’Association française d’étude et de recherche sur l’obésité, <em>« on a besoin d’améliorer les données françaises qui sont très parcellaires ».</em></p> <section class="catcher catcher--favoris"> <div class="catcher__content"><span class="catcher__title catcher__title--hide">Lire aussi |</span><span class="catcher__desc"> <span class="icon__premium"><span class="sr-only">Article réservé à nos abonnés</span></span> <a class="js-article-read-also catcher--favoris__link" data-premium="1" href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/30/pres-d-un-francais-sur-deux-en-surpoids-l-obesite-en-progression_6086350_3244.html">En France, où l’obésité augmente, près d’une personne sur deux est en surpoids</a> </span> </div> <div class="catcher__favorite"> </div></section><section class="article__wrapper article__wrapper--premium "><article class="article__content old__article-content-single"><p class="article__paragraph ">En matière de lutte contre l’obésité, les pratiques du secteur privé sont un<em> « point très important »</em>, selon Francesco Branca. Or, <em>« les politiques publiques ne sont pas assez incisives et très peu de pays restreignent le marketing alimentaire dirigé vers les enfants ».</em> Parmi les initiatives vertueuses, il cite plusieurs pays d’Amérique latine ayant agi pour réguler les publicités, taxer les produits les plus néfastes et afficher les données nutritionnelles sur les emballages, avec des effets visibles sur la consommation.</p> <p class="article__paragraph ">L’OMS insiste : l’obésité et l’insuffisance pondérale sont bien les deux visages d’un même fardeau, celui de la malnutrition, et des mesures comme la promotion de l’allaitement maternel chez les nourrissons, l’accès à des repas équilibrés par le biais de l’école et la régulation des environnements alimentaires participent à la lutte contre ces deux extrêmes.</p></article></section><br /></div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-74060251261554562292024-02-28T17:19:00.000+01:002024-02-29T10:36:34.579+01:00Le Monde – Bertrand Hervieu, sociologue : « Tous les agriculteurs ne sont pas fragiles, mais la recomposition en cours fait plus de perdants que de gagnants »<div dir="auto">
<div class="top-anchor"></div>
<div class="toolbar-container" id="toolbar">
</div><div class="container" dir="ltr" lang="fr" style="--line-height: 1.6em;">
<div class="header reader-header reader-show-element">
<a class="domain reader-domain" href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/28/tous-les-agriculteurs-ne-sont-pas-fragiles-loin-de-la-mais-la-recomposition-en-cours-fait-beaucoup-plus-de-perdants-que-de-gagnants_6218974_3232.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default"></a><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a class="domain reader-domain" href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/28/tous-les-agriculteurs-ne-sont-pas-fragiles-loin-de-la-mais-la-recomposition-en-cours-fait-beaucoup-plus-de-perdants-que-de-gagnants_6218974_3232.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default"></a><a href="https://bit.ly/49PELIw" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="237" data-original-width="218" height="179" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOd5J6Lw7cRO9GFNMbCOFtu4sK2hTOx1eEaW7FdpymtRyEFj9Xp_WTYhzsuApT_XWk5sAREJCW0PfztKlWIKN1-ppkRici-jB20tb9vt0-PBlfbVc0vNSl1T5t77JJQWxPTMRv8ihHd3nD38ni8CDP965L9LCODf4QAF8cfOwoMbjHqcTaUMhnDg/w165-h179/Capture.JPG" width="165" /></a></div>
<div class="domain-border"></div>Spécialiste des questions rurales et agricoles, <a href="https://bit.ly/48z8rZt" target="_blank">Bertrand Hervieu</a> (*) est auteur d’<i>Une agriculture sans agriculteurs</i>
(avec François Purseigle, Presses de Sciences Po, 2022). Selon le
sociologue, les mesures annoncées par le président de la République,
Emmanuel Macron, ne résoudront pas la crise profonde qui touche le
secteur.</div><div class="header reader-header reader-show-element">(*) <i><b>son directeur de thèse fut Henri Mendras dont l'ouvrage <a href="https://bit.ly/42UJkz9" target="_blank">"la fin des paysans" </a>fut publié en 1967 et fit l'effet d'une bombe!</b></i><br /></div><div class="content"><div class="moz-reader-content reader-show-element"><div class="page" id="readability-page-1"><section> <h3>Les réponses apportées par le gouvernement peuvent-elles calmer la colère des agriculteurs ?<span><a name='more'></a></span></h3> <p>Les
mesures annoncées étaient attendues par plusieurs secteurs, qu’il
s’agisse de la simplification des normes, du changement de l’indicateur
de dosage des pesticides ou de la perspective d’une nouvelle version de
la loi EGalim. La mise en place de prix planchers et les mesures en
faveur des trésoreries en difficulté vont directement bénéficier aux
producteurs de lait et de viande, même si leur transcription dans une
économie ouverte soulève des difficultés d’application.</p> <p>Mais
le malaise et la quête de reconnaissance exprimés dans cette crise
dépassent très largement ces mesures, qui restent essentiellement
techniques. Les réponses apportées ne vont pas résoudre la crise
profonde qui touche le secteur.</p> <p>De la même façon
que personne n’avait anticipé la soudaineté et l’ampleur de la colère,
nul ne peut dire que la crise est terminée. D’abord parce que les
problèmes de revenus et de trésorerie chez les éleveurs bovins et les
producteurs de lait prendront nécessairement du temps pour être réglés.
Et surtout pour des raisons structurelles qui tiennent à la
recomposition du monde agricole et à sa place dans la société française,
ultime étape de ce que l’historien Fernand Braudel a appelé <i>« le grand chambardement de la France paysanne »</i>.</p> <h3>Comment se caractérise cette recomposition ?</h3> <p>En
quarante ans, le nombre des exploitations a diminué de 75 %, et de 20 %
au cours des dix dernières années. Le monde agricole est le seul
secteur professionnel qui est passé, en un siècle, d’une majorité
absolue à une toute petite minorité aujourd’hui.</p> <p><a href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2008/08/01/la-fin-des-paysans-par-laetitia-clavreul_1079462_3232.html">Comme l’a montré le sociologue Henri Mendras</a> (1927-2003), la <i>« civilisation paysanne »</i>
a disparu au tournant des années 1960. Les lois Debré-Pisani ont
consacré le passage à une agriculture moderne, ouverte sur l’Europe et
sur les marchés, avec la première politique commune et la naissance de
l’industrie agroalimentaire. Elles ont fait de la France une grande
puissance agricole au moment même où elle cessait d’être une société
agraire.</p> <p>Cette
modernisation signe le triomphe de la productivité du travail, mais elle
s’est effectuée au prix d’une casse sociale et environnementale dont on
commence seulement à prendre la mesure. Plus de la moitié des terres
qui se libèrent aujourd’hui vont à l’agrandissement d’exploitations
existantes, souvent sous des formes sociétaires. Au regard des
mouvements en cours, il y aura moins de 300 000 exploitations dans dix
ans.</p> <section> <a href="https://ateliers.lemonde.fr/?origin=inread&lmd_medium=display&lmd_campaign=inread" target="_blank"> <p>Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences</p> <p>Découvrir</p> </a> </section> <p>Une
partie des agriculteurs partagent un sentiment de vulnérabilité lié à
leur déclin démographique. Ils voient leur métier se transformer et
craignent de disparaître, notamment au profit d’entreprises aux allures
de firmes.</p> <h3>Derrière l’unité affichée, la profession est traversée de profondes inégalités de revenus. Quelles sont-elles ?</h3> <p>Ces manifestations ont été un moment d’affirmation identitaire très forte, exprimé par le <a href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/07/le-paysan-cette-fierte-francaise-dont-l-histoire-raconte-les-divisions-du-monde-agricole_6215172_3232.html">recours généralisé au mot « paysan »</a>,
qui renvoie, dans l’imaginaire collectif, à une relation privilégiée de
proximité avec la terre et le vivant. Cet idéal de la petite ferme
familiale polyvalente n’a plus grand-chose à voir avec les pratiques
d’une majorité des agriculteurs d’aujourd’hui, mais il reste très
présent dans la société, qui projette sur la profession ses attentes
environnementales, alimentaires et paysagères.</p> <p>S’ils
partagent une même inquiétude pour l’avenir, les agriculteurs
d’aujourd’hui se sont spécialisés et ont des intérêts divergents, voire
concurrents. Tous ne sont pas fragiles, loin de là. Mais la
recomposition en cours fait beaucoup plus de perdants que de gagnants.</p> <p>L’éventail
de leurs revenus est très large : le revenu moyen annuel est de
30 000 euros, mais 10 % des plus faibles sont négatifs – c’est alors le
salaire du conjoint qui fait vivre la famille –, tandis que 10 % des
revenus les plus élevés s’étagent entre 95 000 et 125 000 euros.</p> <h3>Vous distinguez trois catégories qui sont issues de cette recomposition. Qui sont les gagnants ?</h3> <p>Sur
l’ensemble des 380 000 exploitations que compte la France, 10 %
occupent un quart de la surface agricole utilisée et fournissent presque
30 % de la production totale. Ces grandes exploitations, qui sont
entrées dans un processus de regroupement et de financiarisation,
forment le seul groupe qui augmente en nombre aujourd’hui.</p> <p>Cette
concentration spectaculaire traduit l’émergence, à bas bruit, d’une
agriculture d’entreprise puissante, qui négocie sur les marchés mondiaux
et fournit l’industrie agroalimentaire et la grande distribution. Les
producteurs de céréales, de porcs,<b> </b>de betteraves et une
partie des viticulteurs bénéficient de revenus très confortables. Pour
ceux-là, l’engagement dans les manifestations est surtout motivé par le
désir que rien ne change, et surtout pas le modèle d’une agriculture
productiviste, associée à l’usage intensif d’engrais, d’antibiotiques et
de pesticides.</p> <h3>Comment les autres catégories sont-elles affectées par la crise ?</h3> <p>Le
deuxième pôle, le plus nombreux, qui regroupe les exploitations
familiales nées de la modernisation des années 1960, a d’abord bénéficié
du modèle productiviste en matière de revenus. Mais il se retrouve
aujourd’hui au cœur de la crise : seules 19 % d’entre elles continuent
de reposer sur le travail d’un couple, comme c’était généralement le cas
il y a cinquante ans. Ce modèle reste très présent dans le secteur de
la production laitière, mais il s’efface progressivement. Les
producteurs de bovins nourris « à l’herbe », pourtant essentiels pour
l’entretien des pâturages, ont de grandes difficultés de revenus.</p> <p>Enfin,
le troisième pôle regroupe ceux que l’on appelle les « néopaysans » :
ils favorisent la polyculture, innovent dans des cultures de niche, du
maraîchage et des petits élevages. Ils optent pour la vente directe,
recherchent des liens de proximité avec leurs voisins et les
collectivités territoriales dont ils fournissent les cantines,
valorisent le sens de leur travail. S’ils représentent une faible part
de la production agricole, ils ont en revanche un rôle culturel
important. Mais, aujourd’hui, ceux-là souffrent aussi. Les agriculteurs
qui ont fait l’effort de passer au bio sont directement impactés par
l’inflation, qui oblige les consommateurs à revenir à des produits moins
chers.</p> <h3>Les annonces du gouvernement peuvent-elles permettre d’inverser ces tendances ?</h3> <p>Pour
le moment, les réponses apportées vont plus dans le sens du maintien
des dynamiques à l’œuvre que dans celui de leur correction. Les secteurs
gagnants manifestent leur solidarité avec les catégories en crise, et
c’est bien normal, mais si les mesures de soutien s’adressent
uniformément à tous, les disparités se creuseront encore davantage.</p> <p>L’abandon de l’indicateur NODU <i>[nombre de doses unités]</i>
pour mesurer l’usage des pesticides est un mauvais signal et un tour de
passe-passe pour continuer à utiliser les mêmes quantités de pesticides
qu’auparavant. Si ce changement peut paraître légitime du point de vue
syndical pour défendre les intérêts à court terme des producteurs
français face à la concurrence européenne et mondiale, il va retarder
l’échéance d’une transition agroécologique pourtant indispensable et
aggraver la crise à plus long terme.</p> <h3>Comment analysez-vous le rôle des syndicats dans cette séquence ?</h3> <p>On
assiste à une surenchère entre les forces syndicales dans la
perspective des élections aux chambres d’agriculture, prévues pour
janvier 2025. La FNSEA <i>[Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles]</i>
et la Coordination rurale cherchent à pousser aussi loin que possible
leurs revendications afin de gagner des voix. Dans ce contexte, la
Confédération paysanne et le Modef <i>[Mouvement de défense des exploitants familiaux]</i> peinent à trouver leur place.</p> <p>Plus
largement, cette crise pose de façon aiguë la question de la
représentation au sein des organisations professionnelles. L’enjeu est
d’importance, car le secteur dispose d’une armature institutionnelle
dense et puissante à travers les chambres d’agriculture, les
coopératives, les instituts techniques et de développement, le Crédit
agricole, l’assureur Groupama, les Safer <i>[sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural]</i>.</p> <p>Ce
maillage est présent sur tout le territoire. Il représente des relais
de pouvoir et d’influence considérables que la FNSEA, syndicat
majoritaire, n’entend pas partager, alors même qu’elle rassemble tout
juste 55 % des voix aux élections professionnelles, pour un corps
électoral qui ne vote plus qu’à 60 %. Elle veut rester le seul
interlocuteur légitime des pouvoirs publics. La notion de pluralisme
syndical et, à plus forte raison, celle d’intersyndicale ne parviennent
pas à s’incarner dans le secteur agricole.</p> <h3>Alors que
les crises écologiques imposent des changements, une transition
agroécologique est-elle encore possible dans un tel contexte ?</h3> <p>Elle
est plus que jamais nécessaire, mais elle impose de changer de modèle,
ce qui veut dire affronter plusieurs paradoxes : on ne pourra pas fermer
nos frontières à l’importation tout en ayant l’ambition, avant tout,
d’être une grande puissance exportatrice. On ne peut pas vouloir des
agriculteurs nombreux tout en ne prenant pas les mesures nécessaires
pour freiner l’agrandissement illimité des exploitations.</p> <p>Elle
impose aussi une nouvelle approche du métier d’agriculteur, qui n’a pas
seulement pour mission de nous nourrir. Il est aussi le gestionnaire
d’un espace – la moitié de la surface nationale – qui est un bien
commun, ce qui implique d’articuler la production marchande avec la
production d’un environnement riche en biodiversité et en qualité des
sols et de l’eau, et de faire en sorte qu’il soit rétribué pour cela.</p> <p>Les
pouvoirs publics disposent de leviers importants pour orienter les
pratiques, à travers les budgets et les réductions de charges dont
bénéficie l’agriculture. L’ensemble de ces soutiens européens et
nationaux représente un montant de plus de 13 milliards d’euros,
orientés vers 380 000 exploitations.</p> <p>L’Union européenne, à travers le Pacte vert et la vision « de la ferme à la fourchette » (<i>« farm to fork »</i>),
a clairement dessiné un cap dont cette crise française et européenne
montre tout aussi clairement qu’il n’est pas suffisamment partagé. La
question est donc à nouveau posée de savoir comment construire la
transition vers un nouveau modèle en ralliant à cette ambition une part
significative des premiers intéressés, les agriculteurs eux-mêmes.</p> <p>La
réponse ne sera pas seulement technique et scientifique, mais aussi
politique. Il convient donc de soutenir ceux qui se sont engagés dans un
itinéraire réussi de transition agroécologique et de reprendre les
négociations à l’échelle européenne.</p><p><a class="domain reader-domain" href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/28/tous-les-agriculteurs-ne-sont-pas-fragiles-loin-de-la-mais-la-recomposition-en-cours-fait-beaucoup-plus-de-perdants-que-de-gagnants_6218974_3232.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default">lemonde.fr | Claire Legros</a> <br /></p> </section></div></div>
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</div> <br /></div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-44553092980012923932024-02-24T11:22:00.001+01:002024-02-29T10:26:38.487+01:00Macron improvise son grand débat avant l'ouverture du salon de l'agriculture<div dir="auto"><div> <p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://bit.ly/3SXdi0H" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img alt="Macron au salon de l'ariculture 2024" border="0" data-original-height="123" data-original-width="134" height="104" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEienbDlghWi-BAwEHAHPX6mUyfUFUfig-CrplN_htubS3HI768O1yct4ZioltEAY4TL8u3BEcjRIF0v5ZBQ4iI4us9eYCnPahC9xRkllWjUYBQuADVIDTOq6tAHnTLNn54LCxb-xaEizB0m7jM_bH9eVgzy6cYDDnMOhj7lgxHwxWH7Xm-1IAzHgw/w113-h104/macron.JPG" title="Macron au salon de l'ariculture 2024" width="113" /></a></div>Le président de la République s’est tenu à
distance, samedi, des agriculteurs manifestant leur colère dans les
allées tout en multipliant les prises de paroles et les temps d’échange
avec les syndicalistes pour défendre les réponses apportées par
l’exécutif aux revendications d’une partie du monde agricole. <span><a name='more'></a></span><p></p> </div> <section> <a href="https://www.lemonde.fr/en/economy/article/2024/02/25/between-heckles-and-clashes-macron-spends-13-hours-trying-to-maintain-peace-at-france-s-big-agriculture-fair_6556699_19.html" hreflang="en"> <span><br /></span> </a> </section> <figure> <picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"> <source alt="Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture, à Paris, le 24 février 2024." height="443" width="664"></source> <img alt="Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture, à Paris, le 24 février 2024." class="moz-reader-block-img" data-was-processed="true" height="267" src="https://img.lemde.fr/2024/02/24/162/244/6786/4524/664/0/75/0/a31abd1_1708772956271-129025.jpg" width="400" /> </picture> </figure> <p>Emmanuel
Macron a terminé, samedi 24 février dans la soirée, une visite de
treize heures d’un Salon de l’agriculture marqué par les huées et des
heurts d’une rare intensité, alors que l’exécutif cherchait depuis un
mois à apaiser le mouvement de colère des agriculteurs avant leur grand
rendez-vous annuel.</p> <p><i>« Qui aurait dit ce matin que douze heures plus tard, on se retrouverait ici à continuer de travailler, d’avancer ? »,</i>
lance Emmanuel Macron peut avant 20 heures, satisfait d’avoir parcouru
l’événement en dépit d’un démarrage chaotique, et taclant : <i>« C’est ridicule de la part d’agriculteurs d’avoir fait de la violence sur un salon qui est le leur. »</i></p> <p>Avant
l’ouverture officielle, des centaines de personnes menées par des
agriculteurs de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants
agricoles (FNSEA), des Jeunes Agriculteurs (JA) et de la Coordination
rurale ont forcé l’entrée du parc des expositions parisien de la porte
de Versailles. Ils ont fait irruption dans le hall principal,
déclenchant des heurts avec les forces de l’ordre. Au même moment, vers
8 heures, Emmanuel Macron s’entretenait au premier étage avec certains
responsables syndicaux agricoles. Après un point presse pendant lequel
il a appelé les manifestants au calme, le chef de l’Etat a improvisé un
débat de près de deux heures avec des représentants du secteur – dans
leur majorité des cadres des organisations représentatives.</p> <p>Durant
ces échanges, parfois tendus, Emmanuel Macron a notamment été
interpellé pêle-mêle sur les conséquences de la guerre en Ukraine, sur
la simplification administrative, sur l’écologie vécue comme <i>« punitive »</i> par certains agriculteurs ou encore sur la rémunération des agriculteurs. <i>« La ferme France, elle reste forte, elle produit </i>(…), <i>c’est faux de dire qu’elle est en train de se casser la gueule »</i>, a asséné le chef de l’Etat, exhortant à ne <i>« pas dresser un portrait catastrophiste de notre agriculture »</i>.</p> <h2>Un sommet à l’Elysée en mars</h2> <p>Le
président de la République a notamment annoncé que le projet de loi
d’orientation agricole, repoussé à plusieurs reprises, serait présenté
en conseil des ministres le 20 mars. Il a également affiché son
intention de mettre en place un prix plancher <i>« filière par filière »</i>. <i>« Il
y aura un prix minimum, un prix plancher, en dessous duquel le
transformateur ne peut pas acheter et le distributeur ne peut pas
vendre »</i>, a-t-il promis. M. Macron a aussi évoqué la constitution d’un <i>« plan de trésorerie d’urgence » </i>dès cette semaine pour soulager les agriculteurs et un rendez-vous sur le sujet à l’Elysée dans trois semaines.</p> <p>L’image
restera de policiers d’une compagnie républicaine de sécurité et de
gendarmes mobiles casqués et boucliers en main tentant de contenir des
agriculteurs en colère et qui invectivaient le chef de l’Etat.</p> <section> <a href="https://jeux.lemonde.fr/?origin=inread&lmd_medium=display&lmd_campaign=inread" target="_blank"> <p>Chaque jour de nouvelles grilles de mots croisés, Sudoku et mots trouvés.</p> <p>Jouer</p> </a> </section> <p>Quand
Emmanuel Macron descend finalement, avec plus de quatre heures de
retard, pour inaugurer le Salon et commencer sa visite, les noms
d’oiseaux fusent (<i>« fumier »</i>, <i>« menteur »</i>), ainsi que les cris (<i>« Barre-toi ! »</i>) et les appels à la démission. Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, a évalué entre <i>« 300 et 400 »</i>
le nombre des manifestants les plus vindicatifs le matin. Il a fait
état de six interpellations ainsi que de huit blessés parmi les forces
de l’ordre.</p> <figure> <picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"> <source alt="Des agriculteurs manifestant dans les allées du Salon de l’agriculture sont tenus à l’écart de l’espace occupé par le présidence de la République, Emmanuel Macron, samedi 24 février 2024." height="443" width="664"></source> <img alt="Des agriculteurs manifestant dans les allées du Salon de l’agriculture sont tenus à l’écart de l’espace occupé par le présidence de la République, Emmanuel Macron, samedi 24 février 2024." class="moz-reader-block-img" height="267" src="https://img.lemde.fr/2024/02/24/0/0/8640/5760/664/0/75/0/12a9dcf_2024-02-24t134312z-1788248097-rc2096aiumrb-rtrmadp-3-europe-farmers-france-macron.JPG" width="400" /> </picture> </figure> <p><a href="https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/03/28/fnsea-arnaud-rousseau-un-agro-industriel-a-la-tete-du-syndicat-agricole_6167203_3234.html">Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau</a>, a estimé dans la soirée, sur LCI, avoir entendu pendant la journée un <i>« certain nombre d’avancées dont nous nous réjouissons »</i>, en particulier la perspective d’un <i>« plan de trésorerie »</i>
élaboré à partir de lundi pour les agriculteurs en difficulté ou encore
la volonté de reconnaître dans la loi que l’agriculture est <i>« d’intérêt général majeur »</i>. <i>« Il fallait probablement qu’on passe par ce moment de colère »</i>, a estimé le responsable syndical.</p> <p>Le
calme a fini par revenir dans l’après-midi avec la mise sous cloche du
hall où Emmanuel Macron poursuivait sa visite, le contraste étant
saisissant entre les allées clairsemées autour de lui et celles bondées
dans les autres pavillons.</p> <p>La pagaille a en tout cas
retardé l’ouverture aux visiteurs, et fortement compliqué l’accès
au hall le plus couru, celui des animaux, théâtre des empoignades avec
les forces de l’ordre et des huées. La première journée de ce
soixantième Salon de l’agriculture a tout de même été marquée par une
grande affluence, de nombreuses personnes se pressant dans les allées
non fermées au public.</p> <h2>Critiques du Rassemblement national</h2> <p><i>« Poser le mot sur le concept de prix plancher est déjà une petite révolution »</i>,
a salué Laurence Marandola, la porte-parole de la Confédération
paysanne, syndicat opposé à l’agriculture intensive et qui porte cette
revendication. Ce prix minimum pour le lait ou la viande de bœuf irait
plus loin en la matière que les lois EGalim actuelles censées garantir
aux agriculteurs une rémunération donnée dans les contrats avec les
industriels et les grandes surfaces. Le gouvernement veut une nouvelle
loi EGalim d’ici à l’été.</p> <p>La FNSEA reste sceptique : <i>« D’une région à l’autre on n’a pas les mêmes charges </i>(…)<i>
le prix minimum on n’en veut pas parce que sinon ça nous bloquerait le
prix vers le bas et finalement nous ramènerait vers un smic agricole »</i>,
a déclaré à TF1 un des vice-présidents du syndicat, Luc Smessaert.
Quant à l’intérêt général majeur de l’agriculture, une source au sein de
l’exécutif indique cela <i>« emporte des conséquences juridiques »</i>.
C’était une revendication de la FNSEA et pourrait par exemple faciliter
la construction de projets dévolus à l’irrigation agricole malgré la
présence d’espèces protégées.</p> <p>Le
président de la République a aussi posé les jalons d’un débat à
distance avec le Rassemblement national (RN), avant les élections
européennes de juin où le parti est annoncé favori dans les sondages. A
la veille de la visite au Salon du président du RN, Jordan Bardella,
Emmanuel Macron a dénoncé un <i>« projet de décroissance et de bêtise »</i> qui consisterait à <i>« sortir de l’Europe »</i>.</p> <figure> <picture style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"> <source alt="Emmanuel Macron à la fin de sa visite au Salon de l’agriculture, samedi 24 février 2024." height="443" width="664"></source> <img alt="Emmanuel Macron à la fin de sa visite au Salon de l’agriculture, samedi 24 février 2024." class="moz-reader-block-img" height="267" src="https://img.lemde.fr/2024/02/24/0/0/6224/4672/664/0/75/0/36a0f16_5733448-01-06.jpg" width="400" /> </picture> </figure> <p>Le chef de l’Etat a ensuite poursuivi ses critiques envers le RN, en déclarant notamment : <i>« Je
veux bien un projet qui explique aux gens qu’on va fermer les
frontières et que les autres vont continuer à les ouvrir pour nous, mais
ça n’existe pas. </i>(…)<i> On ne peut pas raconter des craques aux agriculteurs, il faut arrêter. »</i></p> <p>M. Macron
a finalement détaillé de nouveau les mesures qu’il veut mettre en place
pour répondre à la colère des agriculteurs – notamment la poursuite de
l’application de la loi EGalim en installant des indicateurs de prix
dans toutes les filières, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, ainsi que
la création d’une réglementation européenne sur les centrales d’achat
pour lutter contre le contournement des négociations commerciales en
France.</p> <p>L’échange avec la presse s’est terminé sur une invitation à aller boire un verre. <i>« Bon bah, on va boire un coup chez les brasseurs, venez ! »</i>, a lancé Emmanuel Macron. Le cortège présidentiel a quitté la porte de Versailles une heure plus tard.</p><a href="https://www.lemonde.fr/economie/live/2024/02/24/en-direct-salon-de-l-agriculture-suivez-la-journee-d-ouverture-et-la-visite-d-emmanuel-macron_6218325_3234.html"></a></div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22781540.post-71063338046888551332024-02-23T14:40:00.001+01:002024-02-29T10:14:00.245+01:00Le Monde – Deux ans de guerre en Ukraine : en Russie, la militarisation à marche forcée de l’éducation<div class="separator"><div dir="auto" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://bit.ly/3V54ybo" imageanchor="1" rel="nofollow" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img alt="endoctrinement en Russie" border="0" data-original-height="474" data-original-width="664" height="143" src="https://img.lemde.fr/2024/02/21/0/0/4424/3160/664/0/75/0/e3d9daa_1708533417799-rea10208309.jpg" title="endoctrinement en Russie" width="200" /></a></div>Imitations de défilés militaires, uniformes
et armes factices pour les plus jeunes, cours de « préparation
militaire » obligatoires pour les plus âgés : les programmes scolaires
conditionnent les enfants et servent à tester la loyauté des parents.<figure> <picture> <source alt="Visite d’écoliers au musée de la Victoire, à Moscou, le 16 février 2023." height="443" width="664"></source> </picture> </figure> <p><em>« Schizophrénie. »</em>
Le diagnostic vaut ce qu’il vaut, mais c’est la principale intéressée
qui le pose. Kristina, qui ne veut pas donner son nom complet, a deux
enfants scolarisés à Saint-Pétersbourg, et c’est ainsi qu’elle définit
son rapport à l’école. <em>« Quand mes enfants rentrent de cours,</em> raconte-t-elle,<em>
après certaines leçons, je les mets en garde sur le fait qu’il ne faut
pas prendre au sérieux ce qu’on leur a raconté, que ce sont des bêtises…
Puis mes propres mots tournent dans ma tête pendant une heure. Je les
rappelle et je leur dis de ne surtout pas répéter à l’école ce que je
viens de leur dire, ou tout ce qu’ils entendent à la maison… »<span></span></em></p><a name='more'></a><p></p> <p>Les
exemples viennent quasi quotidiennement valider cette stratégie, et pas
seulement à l’école (qui va, en Russie, de la première à la onzième
classe, soit de 6-7 ans jusqu’à 17-18 ans). Le dernier en date concerne…
un jardin d’enfants. Le 11 février, dans la région d’Irkoutsk (Sibérie
centrale), une mère de famille a été condamnée à payer une amende de
35 000 roubles (355 euros) pour <em>« discréditation de l’armée »</em>, après être venue dans l’établissement de son fils se plaindre de l’abondance de jouets évoquant des thématiques militaires.</p> <p>Selon elle, une éducatrice lui aurait répondu que les jardins d’enfants se devaient de <em>« proposer une éducation patriotique et d’expliquer aux enfants qu’ils ne doivent pas craindre de mourir pour leur patrie »</em>.
Le tribunal a préféré retenir la version de l’éducatrice, selon qui la
mère aurait critiqué « l’opération militaire spéciale » en Ukraine <em>« en regardant le portrait du président Poutine »</em>.</p> <p>Deux
ans de guerre n’ont pas suffi à chambouler les fondements de la société
russe. Le choc de la mobilisation a été absorbé ; l’économie a tenu ;
les mécontents se taisent ; le poison de la violence est à effet lent…
Mais, s’il est un domaine dans lequel le 24 février 2022 constitue un
tournant, c’est bien celui de l’éducation.</p> <p>Dès le
début du conflit, le ton avait été donné, avec la multiplication des
mises en scène utilisant les enfants, notamment autour de la <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/11/guerre-en-ukraine-z-embleme-d-un-patriotisme-russe-exacerbe_6117012_3210.html">lettre latine « Z », propulsée emblème de l’invasion</a>.
Enfants des écoles ou des jardins d’enfants multiplient les flashmobs
ou les imitations de défilés militaires. Cette militarisation de
l’école, avec l’apparition d’uniformes et d’armes factices, dépasse les
pratiques admises à l’époque soviétique ; il s’agit surtout, pour les
adultes, de prouver leur loyauté.</p> <h2>« Discussions sur l’essentiel »</h2> <p>Le
vrai travail à destination des enfants va ainsi s’effectuer de manière
plus insidieuse et sur la durée, même si les bases avaient été posées
dès 2014, notamment s’agissant de la diabolisation de l’Ukraine. Des
supports éducatifs adaptés à l’« opération spéciale » sont rapidement
introduits. Dès le 8 mars, une vidéo de quarante minutes baptisée <em>« Pourquoi la mission de libération de l’Ukraine est une nécessité »</em> est proposée simultanément à 20 millions d’écoliers.</p> <p>Ses messages principaux – la Russie n’attaque jamais, elle a été poussée au conflit par l’Occident et cherche à stopper un <em>« génocide »</em>
– sont déclinés sur de multiples supports (quiz, dessins animés…), pour
tous les âges. Les discours présidentiels sont considérés comme des
sources essentielles de ce corpus.</p> <section> <p> Le Monde Application </p> <a href="https://lamatinale.onelink.me/gKMy/oleq3grm" target="_blank"> <p>La Matinale du Monde</p> <p>Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer</p> <p>Télécharger l’application</p> </a> </section> <p>Cet
enseignement est peu à peu systématisé avec l’introduction, en
juin 2022, d’une nouvelle leçon, les « discussions sur l’essentiel »,
sorte de cours d’éducation civique sous stéroïdes. Une cérémonie de
lever du drapeau fait son apparition, les groupes de jeunesse
patriotiques (le Mouvement des premiers, créé il y a un an comme le
successeur des Pionniers soviétiques ; Iounarmia, l’armée des jeunes…)
voient aussi les portes des écoles s’ouvrir en grand.</p> <p>Visites
d’anciens combattants (parfois d’ex-détenus issus des rangs de la
milice Wagner) et initiations aux armes se multiplient, tout comme les
séances d’écriture de lettres en soutien aux militaires. Les cours de <em>« préparation militaire »</em> pour les écoliers les plus âgés deviennent obligatoires.</p> <p>Pendant
plusieurs mois, des parents comme des enseignants louvoient,
multiplient les excuses pour garder leurs enfants à la maison,
particulièrement dans les grandes villes, où le contrôle social est
moins rigoureux. Même parmi ceux qui adhèrent aux thèses du pouvoir, il
existe une certaine gêne à impliquer les enfants dans les enseignements <em>« patriotiques »</em>.</p> <h2>Dénonciations et harcèlement</h2> <p>Ce flou ne dure pas : dès septembre 2022, les<em> </em>« discussions
sur l’essentiel », jusque-là optionnelles, sont rendues obligatoires.
Quelques affaires judiciaires emblématiques achèvent de convaincre les
récalcitrants : celle d’<a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/01/en-russie-l-heure-est-a-la-denonciation-des-opposants-a-l-operation-speciale_6120205_3210.html">Irina Guen, professeure d’anglais dénoncée par ses élèves</a>
après une conversation sur la guerre ; celle de Varia Galkina, 10 ans,
arrêtée en plein cours après des réflexions pro-ukrainiennes dans le
tchat de la classe ; celle encore d’Alexeï Moskalev, aujourd’hui en
prison, dont les ennuis ont commencé après un dessin pacifiste de sa
fille.</p> <p>Tatiana
Tchervenko, 50 ans, professeure de mathématiques à Mytichtchi, dans la
banlieue de Moscou, a essayé un temps de concilier ces obligations et
son rejet de la propagande militariste. En tant que professeure
principale, c’est elle qui doit mener les « discussions sur
l’essentiel ». <em>« J’abordais des sujets non liés à la guerre,</em> raconte-t-elle,<em>
je cherchais à montrer aux élèves que le patriotisme ce n’est pas
seulement la guerre, pas seulement la soumission aux dirigeants
politiques, et que nombre de nos grands hommes sont des humanistes. »</em></p> <p>L’enseignante
s’attire les premières critiques de sa direction, qui s’aggravent
lorsque celle-ci découvre qu’à titre privé elle intervient, sur les
sujets liés à l’éducation, dans des médias qualifiés « d’agents de
l’étranger ». Victime de dénonciations et d’un harcèlement permanent,
qui va jusqu’à des écoutes de ses cours, elle perd son emploi en
décembre 2022. Depuis, elle se contente de donner des leçons
particulières et ne cherche pas de nouveau poste, <em>« pour ne pas participer à la propagande »</em>.</p> <p>La
sphère de l’interdit s’étend même au-delà de la guerre en Ukraine : le
2 février, la mère d’un écolier de Belgorod a reçu un avertissement pour
le comportement <em>« non patriotique »</em> de son fils. Celui-ci
avait choisi de représenter le thème de l’élection présidentielle à
venir, les 15 au 17 mars, par le dessin d’un roi perdant sa couronne…
Dans les écoles de la région d’Oudmourtie, <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/09/interviewe-par-tucker-carlson-vladimir-poutine-deroule-sa-vision-d-une-russie-provoquee-par-kiev_6215617_3210.html">la récente interview accordée par Vladimir Poutine à l’animateur américain Tucker Carlson</a>
a par ailleurs fait son entrée au programme, les autorités éducatives
recommandant son utilisation en cours d’histoire, de langues étrangères
et de russe.</p> <p>Dernier élément pour cimenter l’édifice : l’introduction de nouveaux manuels scolaires, en particulier en histoire. <em>« Le
processus d’uniformisation, commencé en 2012, s’est achevé en 2023,
avec la parution du manuel d’histoire unifié, cosigné par </em><a href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/09/vladimir-medinski-ministre-russe-de-l-inculture-et-de-la-propagande_5312227_3232.html"><em>Vladimir Medinski </em>[ministre de la culture ultranationaliste de 2012 à 2020]</a><em>, qui va de l’après-seconde guerre mondiale à nos jours,</em> rappelle la journaliste Elena Volochine, autrice d’un ouvrage à paraître sur les ressorts de la propagande russe. <em>Il
s’agit de verrouiller définitivement le récit historiographique que
Vladimir Poutine entend léguer aux générations futures. L’Ukraine y
devient une marche de l’empire ; les répressions soviétiques sont un
dommage collatéral d’une politique d’industrialisation efficace… »</em></p> <p>L’« opération
militaire spéciale » en Ukraine est déjà abordée, avec une fois de plus
une Russie dépeinte comme attaquée. Mais, au-delà, <em>« ces manuels promeuvent la guerre sacrificielle »</em>, note Elena Volochine. Celui de Vladimir Medinski indique ainsi : <em>« Ce
que la Russie possède, et a toujours possédé : le courage, la dignité,
l’honneur et la loyauté au serment de nos soldats et volontaires </em>(…)<em> Ils étaient et sont les héros de notre temps. » </em>Dans
cet esprit, les épisodes les moins glorieux sont effacés ou réécrits,
comme le pacte Molotov-Ribbentrop de 1939 entre l’URSS et l’Allemagne
nazie.</p> <h2>Places réservées aux anciens combattants</h2> <p>L’histoire
fait aussi son grand retour à l’université, matière désormais
obligatoire dans toutes les filières. Cette décision, effective à la
rentrée 2023, vise à rappeler aux étudiants, selon les consignes du
ministère de l’éducation, que, <em>« tout au long de l’histoire, la sauvegarde de la Russie est passée par l’existence d’un Etat centralisé et fort »</em>.
A vrai dire, les étudiants ont pu s’en rendre compte par eux-mêmes,
tant la reprise en main a été féroce dans les universités, dès l’hiver
2022. Après une courte période de flottement marquée par la
multiplication des pétitions antiguerre, les récalcitrants ont dû
rentrer dans le rang, après quelques incarcérations et limogeages
exemplaires.</p> <p>Le nombre de professeurs d’université qui
ont quitté la Russie est estimé à environ 6 000. La direction de la
Haute Ecole d’économie, l’une des principales universités de Moscou,
réputée pour son libéralisme, a intégralement été mise sous la coupe des
services de sécurité, dont les agents ont récupéré tous les postes de
direction.</p> <p>D’autres
changements sont à attendre. Des voix réclament que le système
d’enseignement russe s’éloigne davantage encore des standards
occidentaux pour être plus conforme aux <em>« valeurs traditionnelles »</em>. Fin décembre 2023, la Douma, la chambre basse du Parlement russe, a adopté une loi sur les <em>« valeurs spirituelles et morales à l’école »</em>, qui précise que les enseignants sont tenus de cultiver chez les élèves <em>« le
sens du patriotisme, le respect de la mémoire des défenseurs de la
patrie et des exploits des héros de la patrie, la loi et l’ordre, le
travail, et les générations plus âgées »</em>.</p> <p>Le
retour des anciens combattants d’Ukraine devrait aussi avoir une
influence sur le système. Dès 2022, des places leur ont été réservées
dans les universités. Désormais, certaines régions leur offrent un
cursus simplifié pour devenir enseignants à l’école.</p> <p>Tatiana
Tchervenko, l’enseignante licenciée, veut croire que ces changements
sont superficiels, et que la majorité des parents comme des enseignants
reste rétive à l’endoctrinement des enfants. <em>« Mais les meilleurs pédagogues partent,</em> note-t-elle, <em>et
l’on attend des nouveaux seulement qu’ils soient loyaux, qu’ils ne
posent pas de questions quant au contenu des cours ou quand il faut
faire de l’agitation électorale pour le pouvoir. On introduit ainsi plus
de violence et plus d’hypocrisie dans ce système. »</em></p> <section> <p> <span><a href="https://www.lemonde.fr/signataires/benoit-vitkine/"> <span>Benoît Vitkine</span><span>(Moscou, correspondant)</span></a></span> </p> </section><a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/23/deux-ans-de-guerre-en-ukraine-en-russie-la-militarisation-a-marche-forcee-de-l-education_6218077_3210.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default"></a></div></div> <div class="blogger-post-footer">Un billet du blog de Pierre Ratcliffe</div>pratclifhttp://www.blogger.com/profile/01855445960855974402noreply@blogger.com0