Dans
Capital et idéologie,
je tente d’écrire une histoire comparative des régimes inégalitaires.
Je définis un régime inégalitaire comme un ensemble de discours et de
dispositifs institutionnels visant à justifier et à structurer les
inégalités économiques, sociales et politiques d’une société donnée.
Chaque société humaine a besoin de justifier ses inégalités et de donner
du sens à ses structures sociales. J’essaie de montrer que ces
justifications contiennent toujours leur part de vérité et
d’exagération, d’imagination et de bassesse, d’idéalisme et d’égoïsme.
Chaque régime inégalitaire a ses faiblesses et ne peut survivre qu’en se
redéfinissant en permanence, souvent de façon conflictuelle et
violente, mais également en s’appuyant sur des expériences et
connaissances partagées.