Commune, agglomération, métropole ou région, comment fait-on aujourd'hui pour communiquer et créer une identité face aux nouveaux découpages de notre territoire...
«
Territoires » ! Ils n’ont plus que ce mot à la bouche ou au bout du
clavier dans la rédaction des appels d’offres publics. Depuis de
nombreuses années, on parlait des collectivités locales et
territoriales, mais tout le monde se satisfaisait de ne pas avoir à
préciser ce qui distingue les deux adjectifs.
Seulement voilà, la réforme territoriale - la bien nommée et plus digeste à comprendre que son patronyme parlementaire (la Loi NOTRe)
- a entériné une complication supplémentaire du mille-feuille
administratif. Le labyrinthe s’épaissit, et pour s’y retrouver, au
milieu des communes, communautés de communes, communautés
d’agglomérations, métropoles, missions de configuration des métropoles,
départements, régions… même le plus doué des rédacteurs de la fameuse
note de synthèse de l’ENA, aurait des difficultés à demeurer
intelligible.
Alors, faute de clarification, on nous met partout des
territoires.
Ça fait joli, ça sonne bien, mais qu’est-ce que cela recouvre ? Qu’y a-t-il de commun, par exemple, entre ce que les communes appellent leur territoire, et ce que les ARS nomment la Gestion Hospitalière Territoriale (GHT) ? Par grand-chose à vrai dire.
Ça fait joli, ça sonne bien, mais qu’est-ce que cela recouvre ? Qu’y a-t-il de commun, par exemple, entre ce que les communes appellent leur territoire, et ce que les ARS nomment la Gestion Hospitalière Territoriale (GHT) ? Par grand-chose à vrai dire.
À chaque fois que l’on complexifie une organisation
administrative, on le patine d’un qualificatif le plus simple et le plus
puissant possible en matière d’identification. Ainsi, la tarte à la
crème territoriale est née, et elle devient souvent indigeste.
Indigeste parce que fourre tout, elle est vide de sens en
matière de communication, qu’il s’agisse d’incarnation démocratique ou
d’identité culturelle. Sans définition réelle du périmètre géographique
que le territoire recouvre, quels sont les élus qui doivent rendre des
comptes à celles et ceux qui l’habitent ? Quels sont les outils de
communication et de déploiement du dialogue de proximité dont ces élus
disposent ?
Dans les régions à forte densité urbaine, le territoire, si
on le calque sur les communautés de communes, a-t-il un sens pour des
citoyens qui se reconnaissent dans leur ville, leur département ou leur
région, mais qui n’ont pas grande chose de commun sur les valeurs,
l’histoire, leurs spécificités culturelles avec la commune limitrophe ?
En France, c’est ainsi, avant même d’être nationale, la
fierté d’appartenance est communale. On se revendique Niçois,
Stéphanois, Lillois, Nantais, Strasbourgeois. On n’est pas métropolitain
de Strasbourg ou de Saint-Étienne. La communication territoriale n’a
donc rien à créer de solide sous ces vocables.
Est-elle alors condamnée ?
Peut-être pas. Car l’épure du concept est intéressante.
Portant en germes le retour à la terre, aux terroirs, qui sont à la
racine des territoires. Ces terroirs portent en eux un terreau fertile
pour communiquer. Parce qu’ils s’incarnent dans une histoire séculaire,
parce qu’ils valorisent ce qu’il y a de meilleur dans chaque morceau de
France.
Sur ces marqueurs d’une identité heureuse, la communication
territoriale, déployée pour ce qu’elle signifie au fond, peut être un
instrument puissant de création de fierté, de développement,
d’identification et donc de valeur.
Dans un monde si instable, si imprévisible et pour beaucoup
si inquiétant, comment redonner espoir ? Comment dresser des
perspectives qui font sens ? Comment dépasser les peurs et le repli sur
soi ? Le terroir est un repère solide, identitaire, synonyme de fierté.
Sous cet angle, la communication territoriale ne serait plus un « gadget
» ou un « pansement », mais un véritable ballon d’oxygène, un fondement
structurel auquel se raccrocher. À condition de définir qui l’incarne
et comment la traduire. C’est tout l’enjeu.
Si elle n’est pas instrumentalisée pour cacher la
complexité administrative sous le tapis, la communication territoriale
pourrait éclairer, guider, donner les raisons d’y croire pour s’y
associer. La France est riche de ces territoires, et la communication
territoriale pourrait s’avérer un outil décisif au service de l’identité
heureuse.
Source: influencia.net
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