Nicolas Sarkozy clôt le bal. Après François Fillon, Bruno Le Maire et Alain Juppé, l'Observatoire BFM Business a mis au banc d'essai le programme de l'ex-président de la République. Nous avons ainsi étudié les répercussions sur cinq ans de ses principales propositions sur le chômage et la croissance grâce à notre modèle économétrique baptisé Mac SIM II.
Quelques heures avant le premier débat entre les candidats à la primaire de la droite et du centre, nous sommes ainsi en mesure de comparer les impacts des programmes des quatre favoris.
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Au niveau des ménages, l'ex-président compte mettre en œuvre une baisse générale de 10% de l'impôt sur le revenu ce qui mécaniquement favoriserait les plus aisés. Il entend aussi supprimer l'ISF, augmenter la franchise sur les droits de succession en ligne directe à 400.000 euros contre 100.000 euros aujourd'hui et taxer les revenus du capital via un prélèvement forfaitaire libératoire de 26%.
Sur le volet économies, Nicolas Sarkozy compte réduire la dépense publique de 100 milliards d'euros sur cinq ans et diminuer le nombre de fonctionnaires de 300.000 sur l'ensemble du quinquennat. Il compte, par ailleurs, laisser les entreprises négocier le temps de travail, abrogeant de facto la durée légale du travail, et mettre en place la dégressivité des allocations chômage.
Voilà donc les résultats de ce cocktail de mesures.
Globalement, l'impact sur l'ensemble du quinquennat du programme de Nicolas Sarkozy est négatif sur le PIB (-0,8 point). Les deux premières années, les mesures d'économies et la mise en place des réformes amputent lourdement la croissance. Mais, dès la troisième année, les efforts entrepris commencent à payer, et la croissance repart ainsi sur de bonnes bases. La trajectoire est similaire sur le chômage: les deux premières années, l'impact sur le taux de chômage est négatif. Mais dès que les réformes produisent leurs fruits, les choses s'améliorent. Au final, le programme de l'ex-président diminuerait le taux de chômage de 1,3 point sur l'ensemble du quinquennat.
Sur le PIB (1er courbe), l'ex-président ampute moins fortement la croissance en cours de mandat que Bruno Le Maire et, surtout, que François Fillon. Cela s'explique de notamment par le fait que Nicolas Sarkozy réduit de 300.000 le nombre de fonctionnaires, contre 500.000 pour les deux autres candidats précités. Alain Juppé est celui dont l'impact est le moins violent, puisqu'il ne prévoit "que" 200 à 250.000 suppressions de postes.
Cependant, si François Fillon fait grandement souffrir la croissance sur les trois premières années, à la fin du quinquennat, il redresse nettement la barre dans la mesure où ses propositions sont celles qui améliorent le plus la compétitivité des entreprises avec d'importantes baisses de charges.
Alain Juppé arrive à un résultat encore meilleur (presque à l'équilibre) avec, dans le même temps, une trajectoire moins violente. Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire, sont eux, les deux candidats dont les programmes ont, en cumulé, les impacts les plus négatifs sur le PIB. Ce sont les deux candidats qui prévoient les baisses d'impôts les plus importantes pour les ménages (via l'impôt sur le revenu pour Sarkozy, la CSG pour Le Maire). Des mesures qui, certes, soutiennent la consommation, mais qui n'ont que peu d'impact pour la compétitivité des entreprises.
Sur le chômage, les programmes des quatre candidats ont une trajectoire assez similaire (graphe 2). Néanmoins sur cinq ans, Fillon est nettement devant, son programme réduisant le chômage de 1,7 point. Sarkozy (-1,3), Juppé (-1,2) et Le Maire (-1) suivent dans l'ordre. Des résultats qui là encore s'expliquent par leurs priorités respectives pour redresser la compétitivité de la France.
Enfin, concernant le déficit public, François Fillon arrive de nouveau en tête. Son programme réduirait le déficit de 6,3 points de PIB sur cinq ans, contre 5,2 points pour Sarkozy, 4,7 pour Juppé, 4,5 pour Le Maire. De fait, l'ensemble des quatre candidats arriveraient assez bien à redresser les comptes sur l'ensemble du quinquennat.
Rappelons néanmoins que nos simulations supposent que les candidats mettent en oeuvre l'intégralité de leurs programmes, ce qui constitue la principale limite de l'analyse. En effet, certaines réformes et certaines mesures sont plus difficiles à faire passer que d'autres.
Quelques heures avant le premier débat entre les candidats à la primaire de la droite et du centre, nous sommes ainsi en mesure de comparer les impacts des programmes des quatre favoris.
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L'accent sur les plus aisés
Pour revenir à Nicolas Sarkozy, son programme met à la fois le cap sur les entreprises et les plus aisés. L'ancien locataire de l'Élysée propose ainsi une exonération totale des charges patronales au niveau du SMIC, qui diminuerait pour s'annuler progressivement à 1,6 SMIC. Il propose aussi de transformer le CICE en baisse de charges et de doubler son enveloppe à 34 milliards d'euros.Au niveau des ménages, l'ex-président compte mettre en œuvre une baisse générale de 10% de l'impôt sur le revenu ce qui mécaniquement favoriserait les plus aisés. Il entend aussi supprimer l'ISF, augmenter la franchise sur les droits de succession en ligne directe à 400.000 euros contre 100.000 euros aujourd'hui et taxer les revenus du capital via un prélèvement forfaitaire libératoire de 26%.
Sur le volet économies, Nicolas Sarkozy compte réduire la dépense publique de 100 milliards d'euros sur cinq ans et diminuer le nombre de fonctionnaires de 300.000 sur l'ensemble du quinquennat. Il compte, par ailleurs, laisser les entreprises négocier le temps de travail, abrogeant de facto la durée légale du travail, et mettre en place la dégressivité des allocations chômage.
Voilà donc les résultats de ce cocktail de mesures.
> Étude d'impact
Nous supposons que Nicolas Sarkozy tienne la totalité de ses promesses et réussisse à mettre en place l'ensemble de ses réformes (marché du travail, assurance-chômage, etc..).Globalement, l'impact sur l'ensemble du quinquennat du programme de Nicolas Sarkozy est négatif sur le PIB (-0,8 point). Les deux premières années, les mesures d'économies et la mise en place des réformes amputent lourdement la croissance. Mais, dès la troisième année, les efforts entrepris commencent à payer, et la croissance repart ainsi sur de bonnes bases. La trajectoire est similaire sur le chômage: les deux premières années, l'impact sur le taux de chômage est négatif. Mais dès que les réformes produisent leurs fruits, les choses s'améliorent. Au final, le programme de l'ex-président diminuerait le taux de chômage de 1,3 point sur l'ensemble du quinquennat.
> Comparaison avec les autres candidats
Si l'on compare maintenant les quatre candidats, on s'aperçoit que le programme de Nicolas Sarkozy se situe entre celui de Bruno Le Maire et celui d'Alain Juppé.Sur le PIB (1er courbe), l'ex-président ampute moins fortement la croissance en cours de mandat que Bruno Le Maire et, surtout, que François Fillon. Cela s'explique de notamment par le fait que Nicolas Sarkozy réduit de 300.000 le nombre de fonctionnaires, contre 500.000 pour les deux autres candidats précités. Alain Juppé est celui dont l'impact est le moins violent, puisqu'il ne prévoit "que" 200 à 250.000 suppressions de postes.
Cependant, si François Fillon fait grandement souffrir la croissance sur les trois premières années, à la fin du quinquennat, il redresse nettement la barre dans la mesure où ses propositions sont celles qui améliorent le plus la compétitivité des entreprises avec d'importantes baisses de charges.
Alain Juppé arrive à un résultat encore meilleur (presque à l'équilibre) avec, dans le même temps, une trajectoire moins violente. Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire, sont eux, les deux candidats dont les programmes ont, en cumulé, les impacts les plus négatifs sur le PIB. Ce sont les deux candidats qui prévoient les baisses d'impôts les plus importantes pour les ménages (via l'impôt sur le revenu pour Sarkozy, la CSG pour Le Maire). Des mesures qui, certes, soutiennent la consommation, mais qui n'ont que peu d'impact pour la compétitivité des entreprises.
Sur le chômage, les programmes des quatre candidats ont une trajectoire assez similaire (graphe 2). Néanmoins sur cinq ans, Fillon est nettement devant, son programme réduisant le chômage de 1,7 point. Sarkozy (-1,3), Juppé (-1,2) et Le Maire (-1) suivent dans l'ordre. Des résultats qui là encore s'expliquent par leurs priorités respectives pour redresser la compétitivité de la France.
Enfin, concernant le déficit public, François Fillon arrive de nouveau en tête. Son programme réduirait le déficit de 6,3 points de PIB sur cinq ans, contre 5,2 points pour Sarkozy, 4,7 pour Juppé, 4,5 pour Le Maire. De fait, l'ensemble des quatre candidats arriveraient assez bien à redresser les comptes sur l'ensemble du quinquennat.
Rappelons néanmoins que nos simulations supposent que les candidats mettent en oeuvre l'intégralité de leurs programmes, ce qui constitue la principale limite de l'analyse. En effet, certaines réformes et certaines mesures sont plus difficiles à faire passer que d'autres.
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