Peut-on encore faire confiance aux médias ? Ce n'est pas une question théorique. Observez comme la plupart d'entre eux s'échinent, sans grand succès il est vrai, à travestir la réalité parce qu'ils croient que le bon peuple, toujours nigaud, prendra des vessies pour des lanternes.
Sur les sujets de société et de civilisation en France et dans le monde; et tout ce qui me passe dans la tête...
31/12/2022
Comment l'énorme masse d'eau des grands lacs d'Amérique du Nord affecte le climat
Pope Emeritus Benedict XVI, who resigned the papacy in 2013, dies at 95
30/12/2022
[PODCAST] « Polluants éternels » dans l'eau : comment la France va-t-elle s'y attaquer ?
[PODCAST] « Polluants éternels » dans l'eau : comment la France va-t-elle s'y attaquer ?
En Union européenne, le suivi dans l'eau des PFAS, polluants chimiques omniprésents, sera obligatoire en 2026. Dorothée Laperche, journaliste chargée du dossier, revient sur les difficultés à les surveiller et à s'en débarrasser.Si certains les qualifient de « polluants éternels », ce n'est pas pour rien. Ultra-résistantes, les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont utilisées dans les emballages plastiques, dans certains vêtements et équipements et jusque dans nos téléphones portables. Et, par conséquent, elles se retrouvent presque partout dans l'eau et dans le sol. À tel point que, selon des chercheurs suédois et suisses, la limite planétaire qu'elles constituent serait déjà dépassée.
D'autant que les PFAS seraient potentiellement dangereuses pour la santé humaine. Pourtant, en France, leur surveillance débute à peine, souligne Dorothée Laperche, journaliste spécialisée d'Actu-Environnement. Les autorités et les laboratoires français commencent doucement à se confronter aux quelque 12 000 PFAS existants – et aux difficultés pour les détecter et les éliminer.
Pour explorer le sujet en profondeur
S'agissant de ces polluants, la limite de qualité de l'eau potable est fixée par une directive européenne : moins de 100 nanogrammes par litre pour un cocktail de 20 PFAS. Obligatoire dès 2026, sa transposition dans le droit français doit être réalisée en 2023.
Ce planning réglementaire doit par ailleurs assurer une optimisation des techniques de suivi. Omniprésentes, les PFAS se retrouvent parfois jusque dans les instruments de mesure, introduisant des biais contrevenant à leur analyse. Des chercheurs, notamment de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris), planchent donc sur des techniques d'évitement.
Aux dernières nouvelles
Le 22 décembre 2022, le Gouvernement a annonçé la présentation d'un plan d'action pour janvier 2023 afin d'encadrer l'usage des PFAS. « Le ministère travaille avec les acteurs du milieu industriel pour réduire l'usage de ces produits en 2023 et trouver des solutions durables de substitution », explique le ministère de la Transition écologique. Une étude d'impact sur l'utilisation industrielle des PFAS et leurs conséquences sur l'environnement est également en cours d'actualisation et devrait permettre au ministère de cadrer les objectifs du plan, ses actions et son calendrier.
Article publié le 30 décembre 2022
[The Washington Post] Putin, unaccustomed to losing, is increasingly isolated as war falters
https://www.washingtonpost.com/world/2022/12/30/putin-isolated-russia-ukraine-war/
28/12/2022
Le livre qui appelle à regarder la Chine en face
Fin des moteurs thermiques : la grande ineptie de 2022
26/12/2022
21/12/2022
20/12/2022
19/12/2022
Biodiversité : la COP15 s’achève sur un accord surprise
18/12/2022
15/12/2022
Ukraine : les erreurs de calcul de Poutine
Philippe Martinez (CGT) : "Macron et Borne sont sourds et pas seulement sur les retraites!
La transition qui se déroule après 70 ans de cycle néolibéral va se faire en faveur des salariés au détriment du capital. Voir aussi François Lenglet sur le sujet.
Regardez "François LENGLET : "La transition du monde (ultra) libéral vers le monde d'après"
[The Washington Post] Why the E.U.’s carbon border tax is a very bad idea
The agreement, which still needs final approvals, would impose a tariff on imports of steel, cement, fertilizer and other products that have a heavy carbon footprint. The tax would raise the cost of those products to account for the high price of carbon emissions in Europe, where manufacturers pay around $94 for every metric ton of carbon they release into the atmosphere.
Le grand déballage explosif de l’ancien patron d’EDF face aux députés
14/12/2022
Twitter et Cie: la fragile économie des réseaux sociaux - Telos
12/12/2022
[The Washington Post] One of climate change’s great mysteries is finally being solved
https://www.washingtonpost.com/climate-environment/2022/12/12/climate-change-clouds-equilibrium-sensitivity/
[The Washington Post] For better or worse, billionaires now guide climate policy
https://www.washingtonpost.com/climate-environment/2022/12/12/billionaires-climate/
Nucléaire : les États-Unis vont annoncer « une avancée scientifique majeure »
10/12/2022
Kissinger livre ses dernières leçons
09/12/2022
Ensemble des énergies - Bilan énergétique de la France
Jean-Marc Jancovici : «Le réchauffement climatique est inarrêtable»
Les forêts, un actif financier comme un autre ?
Super profits: Les laboratoires d’analyses médicales, ces autres profiteurs de la crise | Alternatives Economiques
Les biologistes se rebiffent. Après la grève massive du 14 novembre, les laboratoires d’analyses médicales ont à nouveau fermé leurs portes jeudi 1er décembre. Ils protestent contre le coup de rabot de 250 millions d’euros exigé par le gouvernement dans le cadre du budget 2023 de la Sécurité sociale. Un effort que l’exécutif estime justifié, vu à quel point l’activité des labos a été dopée par la pandémie de Covid-19.
08/12/2022
Alimentation : à qui profite l’inflation ?
Selon un rapport de l’Inspection générale des finances, la première cause de l’inflation alimentaire est l’augmentation du coût des intrants, principalement des engrais. Le revenu des agriculteurs semble avoir également augmenté, quand la profitabilité de l’industrie agro-alimentaire a, elle, diminué.
Tout le monde s’en est aperçu en faisant ses courses : la facture de gaz et d’électricité n’est pas seule à mordre sur le budget. Certes, les 6 % d’inflation enregistrés cette année s’expliquent en premier lieu par la hausse des prix de l’énergie, mais aussi par les produits alimentaires. Ces derniers ont en effet enregistré une hausse de 10 % entre septembre 2021 et 2022, si bien que l’alimentation pèse à elle seule un tiers de l’inflation totale.
Le plein-emploi est-il à l’horizon ?
Dans son discours de politique générale prononcé l’été dernier, Elisabeth Borne l’assurait : « Le plein-emploi est à portée de main. » Si l’on en croit le dernier projet de loi de finances 2023, présenté le 26 septembre dernier en Conseil des ministres, l’objectif est d’« accompagner la France vers le plein-emploi », et cela passera par l’amélioration du taux d’insertion professionnelle à la sortie des études, l’aide à la réinsertion de ceux éloignés de l’emploi et l’augmentation de l’attractivité des métiers. On retrouve pour l’instant une enveloppe de 20,7 milliards d’euros inscrite pour la mission « travail et emploi », c’est 6,7 milliards de plus qu’en 2022.
Transition écologique : le modèle industriel doit changer
Diffusé le 18 novembre, le communiqué final de la COP 27, obtenu à l’arraché, a suscité beaucoup de déceptions. Comme l’a souligné en clôture de la conférence climatique Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), « nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant, et c’est une question à laquelle cette COP n’a pas répondu ». Et de préciser, en allant plus loin dans ce semi-constat d’échec : « Nous pensons qu’une action urgente supplémentaire est nécessaire pour assurer le respect des obligations des pays développés. »
Agence internationale de l'énergie Europe: Europe Total energy supply, 2020
Bilan énergétique de la France | Chiffres clés de l'énergie - Édition 2021
Quand les bac+5 veulent «tout changer, même l’école» - Telos Monique Dagnaud
Énergie: la tempête parfaite - Telos par Elie Cohen
Le changement qui vient...Sobriété : pas besoin de devenir amish
[Sobriété, ça va faire mal ?] Réduire de moitié nos émissions de gaz à effet de serre en 2030 implique d'importants efforts de sobriété. Mais cela ne signifie pas une vie austère, ni même une décroissance du PIB.
« Je suis pour une société écologique, mais je ne suis pas pour une société amish », avait lancé Emmanuel Macron en novembre 2016. Bis repetita en septembre 2020, à propos des critiques de la 5G : « Je ne crois pas que le modèle amish permette de régler les défis de l'écologie contemporaine. » Le modèle amish ne faisant pas vraiment partie des options sérieusement discutées, la phrase relevait plutôt du procédé rhétorique consistant à caricaturer pour discréditer. Elle pouvait se traduire par le mot de George Bush en 1992 lors du Sommet de la Terre : « Notre mode de vie n'est pas négociable. » Corollaire : les réponses techniques permettront de régler les défis de l'écologie.
27/11/2022
L'humanité disparaîtra "bon débarras" par Yves Paccalet
Dans son livre "l'humanité disparaitra; bon débarras" Yves Paccalet nous livre une vision pessimiste d'Homo.sapiens; vision que je partage. Voir l'entretien avec Yves Paccalet. Mais aussi cette critique du livre qui me désole car elle émane de Vincent Cheynet et du site http://www.decroissance.org et ce site milite exactement pour la même chose. Il n'a pas du lire le même livre. Lire...
L'esclavage - moderne au Qatar - l'esclavge est toujours pour le service des riches.
26/11/2022
L'impuissance des puissants - L'Humanologue, le blog
En 2001, le gouvernement américain a mené une guerre punitive contre l’Afghanistan, accusé de protéger Oussama ben Laden – commanditaire des attentats du 11 septembre 2001. Rapidement les talibans furent délogés du pouvoir. Vingt ans plus tard, l’armée américaine a dû opérer un retrait humiliant et les talibans ont aussitôt repris les commandes du pays.
25/11/2022
Dans la Nièvre, des paysans refusent de vivre à l'ombre de l'agrivoltaïsme
23/11/2022
EDF
22/11/2022
20/11/2022
Immigration : pourquoi mentir ?
Marine Le Pen et Ségolène Royal, « Nobelles » de la paix - Le Point par Michel Richard
L'une et l'autre sont contre la guerre. On est bien d'accord. Elles sont pour la paix, en appellent à la paix. On est bien d'accord. Qui ne déteste pas la guerre, ses malheurs et ses ravages ? Leur statut de femmes n'est pas étranger à leurs suppliques. Marine Le Pen dit combien la perspective d'une guerre mondiale lui fait « extrêmement peur », d'abord en tant que mère de famille. Ségolène Royal détecte dans la continuation de la guerre en Ukraine la manifestation d'un « virilisme ambiant » (on dirait du Sandrine Rousseau) qui expliquerait bien des choses. Au pouvoir, en tout cas, ce n'est pas elles qui se laisseraient entraîner dans de funestes engrenages dont n'émanent que ruines et cadavres.
La forêt amazonienne au point de bascule
In April, the Amazon's Acre River was full, but just five months later, it was low enough that residents needed water trucked in. The Amazon, undone: As the Amazon rain forest goes dry, a desperate wait for water.
Climat : la COP 27 adopte un texte final dans la douleur, l'UE et l'ONU «déçues»
https://www.lefigaro.fr/sciences/climat-la-cop-27-adopte-un-texte-final-dans-la-douleur-l-ue-et-l-onu-decues-20221120?utm_source=CRM&utm_medium=email&utm_campaign=20221120_NL_ALERTESINFOS&een=6a79d1d8e3b530dcafa206e160b5b25e&seen=2&m_i=mIEz3CwMDai1AICtWSiu5e5n3UQgSv2OmOCLuP3bEQ_7BHW4J6_DtzdugLOKrBaGhkZ2v4mWwx01qnk0VKWaZPVKYnhy5hnams?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3
Giuliano da Empoli et Jean-François Colosimo: «Jusqu’où ira Vladimir Poutine?»
19/11/2022
"Risques" de coupures d'électricité ciblées en janvier, avertit Emmanuelle Wargon présidente de la Commission de régulation de l’énergie
"On pensait que les risques commenceraient dès novembre ou décembre, et maintenant on est plus tranquille, on est vraiment rassuré sur novembre et décembre, en revanche comme il y a eu des décalages (de remise en production de certaines centrales nucléaires, NDR) chez EDF, on a une forme d'inquiétude ou de vigilance pour janvier" a déclaré Mme Wargon sur France Info.
Excellent billet de Philippe Mabille Directeur de la rédaction de La Tribune.
Par Philippe Mabille Directeur de la rédaction de La Tribune.
Fin d'année paradoxale pour un monde en furie. On a frôlé la troisième guerre mondiale mardi après la vraie-fausse attaque russe dans un village polonais proche de la frontière ukrainienne qui aurait été la victime collatérale d'un missile anti-missile (de fabrication russe ?) de Kiev... Version contestée par Zelensky. A qui la faute ? Si la Russie ne bombardait pas massivement l'Ukraine, cela ne serait pas produit. Et l'histoire abonde d'exemples de guerres qui se sont déclenchées pour moins que cela. Pourtant, on a su très vite, via les Américains, qu'il ne s'agissait pas d'une attaque délibérée de Poutine dans la poursuite de son plan délirant pour repousser loin à l'Ouest les frontières de son pays qu'il prend toujours pour l'URSS.
« Une femme à crises » : 48 heures avec Christine Lagarde
REPORTAGE. La présidente de la BCE doit combattre l'inflation sans plonger la zone euro dans une grave récession. Nous l'avons suivie en Lettonie et en Estonie. https://www.lepoint.fr/economie/une-femme-a-crises-48-heures-avec-christine-lagarde-18-11-2022-2498311_28.php
17/11/2022
Boris Johnson a été payé 315 000 euros pour un discours aux États-Unis
Maria Zakharova : « Ici, Macron nous a tous fatigués »
Xerfi Canal : Les activités culturelles grandes victimes de la Covid-19...et du numérique
15/11/2022
[The Washington Post] Rich nations, don’t be blind. Climate disaster is coming for you.
https://www.washingtonpost.com/opinions/2022/11/14/climate-change-loss-damage-rich-countries/
14/11/2022
Fin de vie : la lettre de Macron à Guy, parti mourir en Belgique
13/11/2022
Ocean Viking » : un accostage et un naufrage
Ocean Viking », les silences du Maghreb
Gérard Collomb : « En accueillant l’Ocean Viking, on ouvre une brèche »
Faut-il redouter «une inflation à deux chiffres», comme le pressent Michel-Édouard Leclerc ?
Vedette des plateaux de télévision où il est reçu comme un véritable ministre de la Consommation, Michel-Édouard Leclerc aime jouer les lanceurs d'alerte. «L'inflation n'est pas que passagère. L'inflation qui se prépare est une inflation à deux chiffres», a lancé, le 8 novembre, le président du «comité stratégique des centres E. Leclerc» sur la chaîne d'information BFMTV, qui l'a reçu en grande pompe. Les prix à la consommation pourraient-ils vraiment grimper de 10% ou plus en 2023 ?
Migrants : le marché juteux des passeurs en Méditerranée
, explique à TV5MONDE Pascal Reyntjens, chef de mission à l'Organisation Internationale des Migrations (OIM) et directeur du bureau pour la Belgique et le Luxembourg.
« Les migrants payent entre 4000 et 6000 dollars par personne », précise-t-il d'après les témoignages recueillis auprès de rescapés.
Qui sont les passeurs ? | ACAT France ONG CHRÉTIENNE CONTRE LA TORTURE ET LA PEINE DE MORT
12/11/2022
Insultes d'Hanouna... LFI piégé dans da stratégie médiatique
https://www.mediapart.fr/journal/france/121122/insultes-d-hanouna-la-france-insoumise-prise-au-piege-de-sa-strategie-mediatique?utm_source=global&utm_medium=social&utm_campaign=SharingApp&xtor=CS3-5
Ocean Viking: «C'est le triomphe des passeurs et de tous ceux qui souhaitent rallier l'Europe sans y être invités»
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/ocean-viking-c-est-le-triomphe-des-passeurs-et-de-tous-ceux-qui-souhaitent-rallier-l-europe-sans-y-etre-invites-20221111?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3
Media Crash » : le « modèle populiste pur » de Cyril Hanouna
https://www.mediapart.fr/journal/france/111122/media-crash-le-modele-populiste-pur-de-cyril-hanouna?utm_source=global&utm_medium=social&utm_campaign=SharingApp&xtor=CS3-5
11/11/2022
Migrants de l'Ocean Viking
À peine débarqués, les rescapés de l’« Ocean Viking » sont privés de liberté
C’est sous escorte militaire que le navire de SOS Méditerranée a pu s’amarrer à Toulon. Les migrants, dont des enfants, ont été transférés dans une « zone d’attente », soit un lien de privation de liberté. Un député LFI, qui a pu y entrer, a vu « des humains au bord du gouffre ».
Toulon (Var).– Deux places, deux ambiances pour l’arrivée du bateau de SOS Méditerranée, vendredi, à Toulon. Sur le quai Cronstadt, en fin de matinée, une centaine de personnes se sont rassemblé·es pour affirmer un message de bienvenue aux 230 exilé·es secourus par l’Ocean Viking. Les slogans, cependant, n’ont pas pu être entendus des concerné·es, puisque le gouvernement a organisé leur réception au port militaire, loin des regards, y compris de ceux de la presse.
Deux heures plus tard, quelques dizaines de soutiens d’Éric Zemmour ont tenu le pavé devant l’entrée de l’arsenal, tandis que leur chef déclamait un énième discours xénophobe devant un mur de caméras. Outre Marion Maréchal-Le Pen, il était accompagné d’anciens de Génération identitaire, dont l’Aixois Jérémie Piano, récemment condamné à huit mois de prison avec sursis pour des faits de violence au siège de SOS Méditerranée en 2018.
Jeudi, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, avait annoncé l’autorisation donnée à l’Ocean Viking de débarquer à Toulon, après trois semaines d’errance en mer dans l’attente d’un port sûr que lui ont refusé Malte et l’Italie. Le navire et ses 230 passagers, dont 13 enfants accompagné·es et 44 mineur·es sans famille, s’est amarré à 8 h 50 ce vendredi. Son entrée en rade de Toulon s’est faite sous escorte de plusieurs bateaux militaires et d’un hélicoptère. Puis les personnes ont été acheminées dans un centre de vacances de la presqu’île de Giens, transformé en « zone d’attente » provisoire. Autrement dit : aux yeux de l’administration, les rescapé·s de l’Ocean Viking ne sont pas entré·es sur le territoire français.
Des bus sont chargés de les conduire « sous escorte policière jusqu’au site d’hébergement situé sur la commune de Hyères », a précisé le préfet du Var, Evence Richard à l’occasion d’une conférence de presse. Les personnes y seront privées de leur liberté, le temps de l’évaluation de leur situation, et sous la garde policière de quelque 200 agents.
Des centaines de policiers
Le représentant de l’État annonce d’importants moyens mis en place par ses services pour répondre à un triptyque : « dignité humanitaire ; sécurité ; rigueur et fermeté ». 600 personnes en tout, forces de l’ordre comprises, vont se consacrer à cet « accueil » prévu pour un maximum de 26 jours. La prise en charge médicale est assurée par les services des pompiers et du Samu.
D’un point de vue administratif, le ministère veut d’abord « évaluer les risques sécuritaires », via des entretiens menés par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon les mots d’Éric Jalon, le directeur général des étrangers en France, présent au côté du préfet. La mise en avant de cet aspect est un gage donné par Gérald Darmanin à l’extrême droite.
Ensuite, si les personnes demandent l’asile et rentrent dans les critères, elles pourront, pour un tiers seulement des adultes, rester en France, ou bien être « relocalisées », selon le jargon administratif, dans au moins neuf autres pays européens : Allemagne, Luxembourg, Bulgarie, Roumanie, Croatie, Lituanie, Malte, Portugal et Irlande.
Des agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), l’instance dépendant du ministère de l’intérieur chargée d’attribuer ou non le statut de réfugié, évalueront les situations « sous 48 heures », insistent les hauts fonctionnaires. Une procédure expresse réservée aux « zones d’attente », ces sites habituellement installés dans les aéroports, les ports ou à des postes-frontières, régulièrement dénoncés par des associations comme des lieux où les droits de certains étrangers sont bafoués.
Si les personnes ne demandent pas l’asile, si l’Ofpra rejette leur demande ou si elles sont considérées comme présentant un risque pour la sécurité, le ministère de l’intérieur s’efforcera de les renvoyer dans leur pays d’origine. « Des contacts ont d’ores et déjà été pris avec les pays vers lesquels les personnes ont vocation à retourner », affirme Éric Jalon.
Les 44 mineur·es non accompagné·es déclaré·es par SOS Méditerranée, pour leur part, verront leur situation évaluée par les services de l’Aide sociale à l’enfance du Var. Si celle-ci ne met pas en cause leur minorité, ils pourront quitter la zone d’attente et être sous la protection du département, comme la loi l’impose.
Des parlementaires interdits d’accès au quai
Venue à Toulon pour observer, Laure Palun de l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers), organisation active pour défendre les droits des étrangers en zones d’attente, critique la méthode. « Il n’y a pas assez d’agents de l’Ofpra formés aux demandes d’asile formulées à la frontière. Il risque d’y avoir plein d’erreurs, dit-elle. Et puis, pour des gens qui ont failli se noyer, qui sont restés autant de temps sur ce bateau, comment pourront-il être opérationnels dès demain pour faire un récit de vie qui va être crédible aux yeux des autorités françaises ? »
Sur le plan humain, « enfermer ces personnes, c’est rajouter une couche de violence à ce qu’elles ont déjà vécu. La zone d’attente n’est pas un lieu qui permet d’aborder sereinement l’asile. Je ne suis pas certaine qu’il y aura une prise en charge psychologique », juge la responsable associative. Dans de nombreuses zones d’attente temporaire habituellement mises en place dans les départements d’outre-mer, l’association a observé que l’information sur la demande d’asile n’est pas toujours donnée aux individus. « C’est une obligation d’informer les étrangers de leurs droits », assure pour sa part Éric Jalon.
Des rescapés harassés, pieds nus, sans pantalon
L’opération du gouvernement interpelle aussi par le secret qu’elle s’évertue à organiser. En dehors des agents de l’État, personne n’a eu accès à l’arsenal vendredi, une zone militaire, donc confidentielle. Le député de Marseille Sébastien Delogu (La France insoumise) s’est vu refuser l’accès à l’Ocean Viking, alors que la loi autorise n’importe quel parlementaire à visiter une « zone d’attente » à l’improviste, et que celle créée dans le village vacances englobe « l’emprise de la base navale de Toulon », d’après l’arrêté publié vendredi par le préfet.
Le gouvernement prétend, semble-t-il, faire primer le secret défense. « Moi je ne viens pas pour faire du théâtre comme l’extrême droite, je veux exercer mon droit de parlementaire, s’agace le député insoumis. J’ai aussi été élu pour ça. Sinon qui a un droit de regard ? » Son collègue Hendrik Davi (LFI) a également été repoussé.
Plus tard, Sébastien Delogu a pu, tout de même, se rendre au village vacances et « constater toute la souffrance et la détresse physique et mentale dans laquelle se trouvent les rescapés ». « Ces jeunes hommes et femmes sont épuisés, parfois pieds nus ou sans pantalon, harassés par ce périple durant lequel ils ont tout quitté et risqué leur vie. Je n’ai vu que des humains au bord du gouffre, a-t-il précisé, à la sortie, dans un communiqué. Nous ne céderons pas un centimètre d’espace politique aux fascistes qui instrumentalisent ces drames pour propager la haine et la xénophobie. »
Entre soulagement et amertume, les responsables de SOS Méditerranée ont quant à eux fustigé vendredi des blocus de plus en plus longs imposés à leur navire, au détriment de la sécurité physique et psychologique des naufragé·es recueilli·es à bord. Comme elle le fait depuis sept ans, l’ONG a appelé à la (re)constitution d’une flotte européenne pour faire du sauvetage en Méditerranée centrale et à la mise en place d’un processus de solidarité entre États européens pour la répartition des personnes secourues, qui respecte le droit maritime (soit un débarquement dans le port sûr le plus proche).
Les finances de l’association étant en baisse à cause de l’explosion des coûts due à l’inflation et à la diminution des dons reçus, elle a relancé un appel aux soutiens. « Dans l’état actuel de nos finances, on ne peut continuer encore que quelques mois, précise sa directrice Sophie Beau. Depuis le premier jour, SOS Méditerranée est essentiellement soutenu par la société civile. » Si quelques collectivités complètent le budget par des subventions, l’État français, lui, ne verse évidemment pas un centime.
« C’est essentiel qu’on retourne en mer, déclare Xavier Lauth, le directeur des opérations de SOS Méditerranée. Parce qu’il y a eu déjà au mois 1 300 morts depuis le début de l’année [en Méditerranée centrale, face à la Libye – ndlr]. » Le décompte de l’Organisation internationale pour les migrations (liée à l’ONU) a précisément dénombré 1 912 personnes disparues en Méditerranée depuis le début de l’année, que les embarcations aient visé l’Italie, la Grèce ou encore l’Espagne. Et depuis 2014, plus de 25 000.
- « Ocean Viking » : Macron ouvre un port et une crise avec l’ItaliePar Ilyes Ramdani
- « Ocean Viking » : vue d’Italie, la victoire en trompe-l’œil du gouvernement MeloniPar Cécile Debarge
- Méditerranée, cimetière de réfugiésPar La rédaction de Mediapart
10/11/2022
Bombe atomique : « L’indifférence de Poutine à la mort est manifeste »
Quand l’État et la Cnil censurent l’information sur notre système de santé
09/11/2022
08/11/2022
Décarboner l’industrie : la « planification Macron » à l’épreuve
04/11/2022
«Qu'il retourne en Afrique» : incident de séance à l'Assemblée, entre procès en «racisme» et accusations de «manipulation»
https://www.lefigaro.fr/politique/qu-ils-retournent-en-afrique-incident-de-seance-a-l-assemblee-entre-proces-en-racisme-et-accusations-de-manipulation-20221103?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3
C’est le chaos complet » : colère des proches de soldats russes mobilisés
Olivier Mannoni : « Je ne sais pas si Hitler écrit réellement en allemand
Jean-Éric Schoettl et Jean-Pierre Camby: «Où vont vraiment le gouvernement et l’Assemblée nationale?»
https://www.lefigaro.fr/vox/politique/jean-eric-schoettl-et-jean-pierre-camby-ou-vont-vraiment-le-gouvernement-et-l-assemblee-nationale-20221102?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3
03/11/2022
01/11/2022
31/10/2022
Covid-19 : rejet de la plainte de l'Ordre des médecins contre le Pr Perronne
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/covid-19-rejet-de-la-plainte-de-l-ordre-des-medecins-contre-le-pr-perronne-20221024?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3