20/11/2022

Immigration : pourquoi mentir ?

ÉDITO. De quoi l’affaire de l’« Ocean Viking » est-elle le nom ? Et si la France optait pour une immigration choisie, garante d’une intégration réussie ?

Peut-on encore faire confiance aux médias ? Ce n'est pas une question théorique. Observez comme la plupart d'entre eux s'échinent, sans grand succès il est vrai, à travestir la réalité parce qu'ils croient que le bon peuple, toujours nigaud, prendra des vessies pour des lanternes.

L'affaire de Lille est caricaturale.Samedi dernier, deux immeubles se sont effondrés, rue Pierre-Mauroy, à une centaine de mètres de la Grand-Place. Un mort. Alors qu'une enquête était ouverte pour « mise en danger de la vie d'autrui », aucun média ne s'est permis de mettre en cause Martine Aubry, la maire de Lille. À juste titre : elle n'y est pour rien.

Indigne fut, en revanche, le traitement infligé à Jean-Claude Gaudin, alors maire de Marseille, quand, en 2018, deux immeubles s'effondrèrent rue d'Aubagne, faisant huit morts. Il est vrai qu'il avait un grand tort : il n'était pas de gauche, comme Aubry. Il fut donc accusé d'« inaction » contre les logements insalubres par les médias et des associations à la botte de l'extrême gauche. Un de ses adjoints à la mairie fut même mis en examen !

C'est la même information biaisée qui a prévalu sur l'affaire de l'« Ocean Viking » ( lire l'interview de Patrick Stefanini ), laquelle, selon un éditorial lunaire du Monde, dans un français très approximatif qu'on nous pardonnera de citer, symboliserait « l'impuissance européenne à mettre en œuvre les droits humains qui la fondent historiquement ». Peut-être le pouvoir n'avait-il pas d'autre choix que d'accueillir, pour des raisons humanitaires, les 230 migrants du navire affrété par l'ONG SOS Méditerranée. Mais n'a-t-il pas été victime, ce faisant, d'une vaste opération de manipulation ?

Rares sont les allusions, dans les grands médias, à la collusion entre les associations humanitaires et les passeurs libyens de migrants. Or la justice italienne et l'agence européenne Frontex l'ont établie, preuves à l'appui : ils agissent de conserve, les ONG jouant de plus en plus souvent les supplétifs des trafiquants. Après avoir recueilli les migrants sur leur navire, elles finissent la besogne des marchands de bétail humain en amenant celui-ci gratis en Europe. Elles optimisent ainsi leur modèle économique qui leur rapporterait des milliards chaque année.

La politique du chien crevé au fil de l'eau : telle est, depuis des années, la ligne lâchement suivie par la France sur l'immigration. Les bras ballants, elle a laissé venir à elle « toute la misère du monde », comme disait Rocard, en se défaussant sur l'Union européenne avant de s'en prendre, ces derniers jours, à l'Italie qui, jusqu'à présent, était quasi seule, en première ligne, à recevoir les migrants avant de décider de boucler ses frontières. Au lieu de subir, n'est-il pas temps pour notre pays de décider d'une politique et de s'y arrêter ?

La France a besoin d'une immigration « choisie », pas d'une déferlante sans contrôle qu'elle n'arrive pas à gérer. Prenons les chiffres de l'an dernier, bien sûr cachés sous le tapis. Si l'on additionne les titres de séjour (270 925) et les demandes d'asile (121 554), on arrive à 392 479. Sans compter les dizaines de milliers de clandestins et, même si leur cas est différent, les naturalisés (94 092 en 2021, ce qui les efface de la statistique du nombre des étrangers présents en France). Des chiffres que nos chers confrères s'empresseront de démentir avec horreur. Mais cela fait autour de 500 000 personnes par an, soit l'équivalent d'une ville comme Toulouse. N'est-ce pas un peu beaucoup quand on sait que notre capacité d'intégration n'est plus à la hauteur ?

La France ne peut se passer de l'immigration, comme le confirment les pénuries de main-d'œuvre dans des secteurs comme le bâtiment ou la restauration. Mais il est urgent qu'au lieu de se laisser déborder par les flux migratoires, elle mette enfin en œuvre une politique « responsable » - et à long terme - d'intégration, en combinant l'apprentissage obligatoire de la langue française, l'inscription des enfants à l'école et, bien sûr, l'obtention d'un emploi. Sans parler d'un soutien accru aux travailleurs sociaux ou aux clubs sportifs qui jouent aussi un rôle déterminant.

« Il n'y a jamais eu autant d'immigrés dans ce pays qu'aujourd'hui », reconnaissait récemment Didier Leschi, ancien préfet et patron de l'Office d'immigration et d'intégration, un homme de gauche à la compétence incontestée. Puissent nos dirigeants en tirer les conséquences et, s'ils se résolvent à agir, cesser de craindre les anathèmes du Monde, de Libération et des mélenchonistes, partisans forcenés d'une immigration sans frein, qui auront tôt fait de crier au « fascisme » avec la plupart des médias : c'est la passivité molasse du pouvoir qui provoque la xénophobie et donne un coup de fouet aux extrémismes. À nos soi-disant gouvernants de gouverner. S'ils ont les mains qui tremblent, qu'ils s'en greffent donc de nouvelles !§

ILLUSTRATION : DUSAULT POUR « LE POINT »

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