10/20/21

Les illusions occidentales sont en train de se briser Courrier International Pankaj Mishra

Pour comprendre les forces en jeu dans le monde contemporain, il est nécessaire d’adopter d’autres perspectives, analyse l’essayiste et journaliste indien Pankaj Mishra : la vision occidentale étriquée et narcissique qui domine depuis des décennies la vie intellectuelle est aujourd’hui moribonde. Un article à retrouver dans notre hors-série Comment le monde a basculé.

Xerfi canal Olivier Passet sur la transition climat

Face à l’urgence climatique, les pays les plus avancés peaufinent leurs agendas de décarbonation, comme si les objectifs étaient à portée de main et de technologie. Le compte à rebours est pourtant redoutable. L’économie mondiale a déjà franchi le seuil d’irréversibilité en matière de réchauffement. Idem pour le seuil de 1,5 à 2° de réchauffement : l’objectif de neutralité carbone pour 2050 (2060 pour la Chine) aurait dû être atteint en fait dès 2030. Ce qui veut dire que les cadres volontaristes que se fixent les économies leaders en matière de décarbonation (UE en tête) nous exposent d’emblée à des risques de montée des océans, de perturbation alimentaire, de migration dont on sait qu’ils se situeront dans une fourchette haute.

Il n'est pas du tout certain que l'on puisse se passer un jour du nucléaire

Déjà fin mars, on le disait ici: il faut parler de la place du nucléaire en France. Le 13 octobre, en présentant les dix objectifs de son plan France 2030, Emmanuel Macron a relancé le débat de façon spectaculaire. Le premier de ces objectifs est en effet un investissement de l'ordre d'un milliard d'euros pour encourager la recherche et le développement de réacteurs de type SMR (pour small modular reactors). Cette seule annonce ne peut suffire à définir ce que pourrait être la future politique de la France en matière d'énergie nucléaire, mais elle a au moins le mérite de lancer la discussion.

Sécheresse en Europe - Catastrophe en vue - Regarder le documentaire complet | ARTE

La sécheresse s’installe en Europe. Décryptage d’un phénomène inquiétant, lié au réchauffement climatique et amplifié par nos pratiques agroalimentaires intensives. (photo mer de plastique à Alméria)

Après trois années marquées par un climat exceptionnellement chaud, le dessèchement du sol de plusieurs pays européens s’accélère et l’eau vient dangereusement à manquer. Dans les régions méditerranéennes, la saison des feux de forêt s’allonge de plusieurs mois, et le nord du continent − la Suède notamment – n’est plus aussi épargnée par cet inquiétant phénomène. Comme la "mer de plastique" en Andalousie, qui s’étend sur des centaines de kilomètres et consomme quotidiennement des quantités astronomiques de litres d’eau.

Prix de l'électricité: l'absudité de son indexation sur le prix du gaz naturel

Le prix de l’électricité est passé à  78€/MWh sur le marché de gros pour fourniture en 2022, contre 46€/MWh  l’année dernière, pour 2021. En cause cette année, l’envolée du prix du gaz, en partie indexé à celui du pétrole - source de 20% de l’électricité européenne - et celle du marché des quotas d’émissions de CO2. Les centrales thermiques doivent en effet acquérir des quotas d’émissions de CO2 pour faire tourner leurs turbines et l’envolée de ce marché renchérit le coût électricité qu’elles produisent.

10/18/21

THÉORIE DU RUISSELLEMENT: Voilà comment l’ADN du macronisme économique a été démenti par la réalité

France Stratégie a publié son nouveau rapport sur la réforme de la fiscalité sur le capital (LIEN), dont l'efficacité n'a pas encore été prouvée. Les conclusions de cette étude remettent-elles en question la théorie du ruissellement prônée par Emmanuel Macron ?

Voilà comment l’ADN du macronisme économique a été démenti par la réalité par Alexandre Delaigue via Atlantico

Zemmour: Jean-François Kahn – Cette droite amoureuse de son assassin

Source Le Point
 
Un humoriste du siècle dernier avait résumé ainsi la pièce de Corneille Le Cid : « Qu’il est joli garçon, l’assassin de papa ! » Un autre alexandrin pourrait résumer l’étrange rapport de la droite classique à Éric Zemmour : « Il est très séduisant, celui-là qui nous tue ! »

Quel crédit accorder aux sondages qui donnent Éric Zemmour à 15% ? Le Parisien

Source Le Parisien | Claudia Bertram
Le Parisien interroge Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos-Spora Steria. 
 
Monsieur le directeur général délégué,

On le sait, les sondages ne sont qu’une photographie de l’instant. Certainement pas un outil de prédiction. Ce qui explique que, parfois, les résultats des enquêtes ne correspondent pas à la réalité sortie des urnes le soir d’une élection. Nous l’avons encore vu récemment, en juin, lors des dernières régionales. Tous les instituts mettaient en avant une percée du parti de Marine Le Pen. Le Rassemblement national était donné en tête au premier tour dans six régions, voire susceptible de faire basculer plusieurs d’entre elles. Résultat : le RN n’est arrivé en tête qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur, avant d’être battu au second tour.

10/17/21

Des milliards d'utilisateurs dévoilent leur vie privée sur Facebook.

Facebook semble se moquer de l’impact toxique qu’il peut avoir sur ses utilisateurs et la BigTech gagne des milliards sur nos données personnelles. Mais qui a accepté de rendre publique son intimité en échange de quelques likes ou d’étincelles de célébrité ? Tous exhibitionnistes (et inconscients du danger…) ? avec Serge Tisseron via Atlantico

Regardez "Ces retraités qui perdent du pouvoir d'achat dans une totale indifférence..." sur YouTube

Le pouvoir d'achat des retraités baisse systématiquement chaque année depuis maintenant sept ans. Pourquoi personne n'en parle ? Les explications de Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos. Ecorama du 12 octobre 2021, présenté par David Jacquot sur Boursorama.com
 
 

Elisabeth Badinter : "Si on avait pris l'islamisme à bras-le-corps, il n'y aurait pas eu la montée de Zemmour"

La philosophe constate que, concernant la défense de la laïcité, l'envie d'éviter les conflits conduit à un affaissement de nos réactions collectives. Le "oui mais" règne...
Il y a un an, la décapitation de Samuel Paty à la sortie de son collège suscitait une émotion inédite dans le pays, et les laïques espéraient un sursaut. Mais Elisabeth Badinter le constate avec angoisse : la peur s'est installée dans beaucoup de salles de classe et, par souci "d'éviter les conflits", il y a comme un affaissement dans nos réactions. Alors que les plus jeunes sont de moins en moins convaincus par les principes de laïcité, elle en appelle aux parents : "L'avenir de vos enfants en dépend." L'intellectuelle s'exprime aussi sur le discours "d'extrême droite" d'Eric Zemmour. Selon elle, "la responsabilité des politiques" face à l'islamisme est "immense". Entretien. L'Express Propos recueillis par Thomas Mahler et Anne Rosencher Publié le 12/10/2021

Mapped: Human Impact on the Earth's Surface

With human population on Earth approaching 8 billion (we’ll likely hit that milestone in 2023), our impact on the planet is becoming harder to ignore with each passing year.

Our cities, infrastructure, agriculture, and pollution are all forms of stress we place on the natural world. This map, by David M. Theobald et al., shows just how much of the planet we’ve now modified. The researchers estimate that 14.6% or 18.5 million km² of land area has been modified – an area greater than Russia. Read on...

Philippe Chalmain pense que le point haut de la crise des matières premières est derrière nous.


Philippe Chalmin - "Je pense que le point haut de la crise des matières premières est derrière nous" -  Suite... 

Difficile exercice de la mémoire de notre pays. Le 17 octobre 1961

RECIT. Le 17 octobre 1961, le jour où la police française a jeté des manifestants algériens dans la Seine à ParisDifficile exercice de la mémoire de notre pays. Le 17 octobre 1961 l'Algérie était encore un département français; les algériens venus en France pour la reconstruction du pays et sa croissance économique étaient des français. Cette date historique (60 ans) est aussi l'occasion de retrouver Maurice Papon, le régime de Vichy et la collaboration.

10/15/21

Eglise, grand corps malade par Nicolas Baverez

Apres le rapport de la commission Sauve, l'Eglise doit utiliser le synode ouvert par le pape Francois, le 10 octobre, pour se transformer,
ÉDITO. Après le choc de la publication du rapport Sauvé, l’institution catholique n’a plus le choix et doit opérer urgemment une réforme en profondeur.
La publication du rapport sur les violences sexuelles dans l’Église catholique en France de 1950 à 2020, rendu par la commission présidée par Jean-Marc Sauvé, a provoqué une onde de choc qui dépasse nos frontières. Le séisme est à la hauteur de l’ampleur du scandale dévoilé, qui remet profondément en cause l’Église en tant qu’institution.

Plan de 30 milliards de Macron : le risque du saupoudrage ?

Plan de 30 milliards de Macron : le risque du saupoudrage ? 
Le Président a dévoilé son nouveau plan d'investissement de 30 milliards sur 5 ans. En quoi ce nouveau programme est-il différent des deux premiers du mandat d'Emmanuel Macron ? Les explications de Raphaël Legendre, journaliste à l'Opinion. Ecorama du 13 octobre 2021, présenté par David Jacquot sur Boursorama.com

Une crise de l’énergie bien partie pour durer

La crise de l'énergie qui a débuté en Europe est en train de devenir mondiale – et tandis que l'économie se détache progressivement des énergies fossiles, le pire reste peut-être à venir, avertissent les experts.

La crise de l’énergie qui a débuté en Europe est en train de devenir mondiale – et tandis que l’économie se détache progressivement des énergies fossiles, le pire reste peut-être à venir, avertissent les experts.

Au Royaume-Uni, en septembre, les prix de l’électricité étaient trois fois plus élevés qu’ils ne l’ont jamais été depuis dix ans. Au Brésil et aux États-Unis, les tarifs du gaz et de l’électricité s’envolent également, tandis qu’en Chine les entreprises ralentissent leur production de smartphones et d’autres produits stratégiques destinés à l’export car l’électricité coûte trop cher. Le 28 septembre, le cours du brent, référence mondiale de prix du pétrole, a atteint son plus haut niveau depuis trois ans.

Après une année marquée par des températures extrêmes, qui ont épuisé les réserves de gaz naturel, l’activité économique mondiale — et donc, la demande en énergie — est en pleine reprise post-pandémie. Dans les États américains du golfe du Mexique, l’ouragan Ida et les tempêtes hivernales de février ont perturbé la production de gaz et de pétrole. La Russie, premier fournisseur de gaz de l’Europe, refuse pour l’instant d’augmenter ses exportations, et les pays asiatiques, qui cherchent à sortir de leur dépendance au charbon, sont en concurrence avec les Européens pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL), dont les stocks sont limités.

La lutte contre le changement climatique cause également des problèmes. Les parcs éoliens européens manquent de vent depuis des mois et la production des barrages hydroélectriques en Chine et en Amérique du Sud diminue, à cause de la sécheresse. En parallèle, les énergies fossiles sont de plus en plus chères en Europe en raison de la hausse des prix des crédits carbone, et les exploitants du réseau chinois subissent une pression croissante de la part du gouvernement, qui souhaite respecter ses objectifs d’émissions de gaz carbonique en brûlant moins de charbon.

La crise énergétique pourrait mettre en péril le soutien politique aux mesures de protection du climat, qui seront au cœur de la COP26, à Glasgow en novembre. Les gouvernements peuvent néanmoins faire quelque chose pour éviter que les perturbations du marché de l’énergie n’entraînent une hausse astronomique des factures d’électricité et des ruptures d’approvisionnement à l’échelle mondiale.

James Henderson, qui dirige le groupe de recherche sur la transition énergétique de l’université d’Oxford [au Royaume-Uni], explique :

Nous sommes face à un malheureux concours de circonstances dans une phase de transition où nous n’avons pas encore totalement basculé d’un système à un autre. Durant cette période, les risques de marché sont accrus. Il est impossible d’imaginer un scénario où la volatilité ne va pas augmenter.”

Un réseau électrique neutre en carbone nécessite deux choses. Premièrement, une source de production : les parcs éoliens et le photovoltaïque. Mais comme ils fonctionnent par intermittence et ne peuvent être mis en route sur commande, il faut aussi un réseau de transport et de distribution puissant, capable de mettre les électrons en mouvement quasi instantanément entre les sites de production et de consommation, ainsi qu’une grande quantité de batteries.

La première partie de l’équation progresse rapidement, car le coût des technologies solaire et éolienne est en chute libre. En revanche, pour des raisons réglementaires et technologiques, les lignes à haute tension surpuissantes et les batteries n’en sont encore qu’à leurs débuts. Tant que ces technologies ne seront pas en mesure de rivaliser avec la facilité de transport et de stockage des énergies fossiles — et cela pourrait demander plusieurs dizaines d’années — les énergies renouvelables ne pourront pas remplacer complètement les énergies fossiles.

Autrement dit, même si l’on opte pour une transition énergétique radicale, les combustibles fossiles continueront à tenir une place importante au sein du mix énergétique pendant plusieurs décennies.

Une pression de plus en plus forte des investisseurs et des gouvernements

Or les entreprises qui produisent ces combustibles subissent une pression de plus en plus forte des investisseurs et des gouvernements, qui leur intiment de réduire leur empreinte carbone et leurs investissements. Si l’investissement dans la production pétrolière et gazière diminue plus rapidement que la demande mondiale, on ne pourra pas échapper à une flambée des prix, affirme James Henderson. La pandémie, durant laquelle la production de pétrole et de gaz a été mise à l’arrêt, nous a offert un avant-goût de cette situation.

“Le problème, c’est qu’on aimerait bien voir disparaître le système fondé sur les hydrocarbures, mais qu’il demeure indispensable par moments, poursuit le chercheur.

Comment s’assurer que la production d’hydrocarbures est suffisante durant la phase de transition, alors que les producteurs craignent de voir leurs actifs totalement dépréciés à long terme ​?”

Et même une économie postcarbone resterait sujette à la volatilité des prix, affirme Nikos Tsafos, spécialiste de l’énergie au Center for Strategic and International Studies, un think tank de Washington. Les marchés de l’électricité devront trouver un compromis entre une hausse générale des prix (pour garantir un approvisionnement suffisant, même pendant les pics de la demande) et des tarifs plus bas, accompagnés de pics occasionnels. “C’est inévitable”, conclut le chercheur.

Les systèmes énergétiques “propres” seront aussi soumis à l’oscillation des cours du lithium, du cuivre et d’autres métaux indispensables (en grande partie extraits en Chine). Cette transition se déroulera sur fond d’ouragans et de vagues de chaleur qui mettront à rude épreuve ou endommageront le réseau, alors que la demande d’électricité augmentera pour alimenter les véhicules électriques.

Même si cette situation est douloureuse à court terme pour les consommateurs, les crises énergétiques justifient encore plus l’accélération de la transition énergétique et non pas son ralentissement, assure James Henderson. Face à une facture de gaz aussi élevée, le coût de l’énergie verte semble tout à coup plus acceptable — ce qui, après tout, est précisément l’objectif des taxes carbone.

De même, le renchérissement du gaz incite au développement de nouvelles infrastructures dédiées au GNL qui pourraient permettre d’enrayer les futures pénuries. La baisse des cours du pétrole vers 2014-2015 a aussi contribué à la pénurie actuelle, car il faut environ cinq ans pour qu’un site d’exploitation du GNL soit opérationnel, détaille Nikos Tsafos.

Plusieurs pays européens ont diminué les taxes sur l’énergie

Les gouvernements disposent de plusieurs options pour atténuer les effets de la crise. Plusieurs pays européens ont diminué les taxes sur l’énergie et plafonné les prix, bien que cela ait entraîné la faillite de certains [petits] fournisseurs d’énergie, notamment au Royaume-Uni.

Ils pourraient également réformer les marchés de l’électricité pour rémunérer davantage les meilleurs fournisseurs, et soutenir le développement d’infrastructures de transport et de stockage, de compteurs “intelligents” et d’autres technologies permettant de maîtriser la demande. Et comme l’a suggéré Kadri Simson, la commissaire européenne à l’Énergie, le 28 septembre, les recettes des taxes carbone pourraient être redistribuées aux ménages les plus modestes sous forme de subventions.

“Mais peut-on faire cela sans altérer l’important signal prix qui est nécessaire à la transition énergétique? s’interroge Nikos Tsafos.

Le prix élevé du COest une caractéristique du système, et non pas un bug, donc on ne peut pas simplement compenser la hausse des prix à tous les niveaux. Il faut agir de façon très ciblée pour aider les consommateurs qui en ont vraiment besoin.”

Quelle que soit l’évolution des prix de l’énergie, il est indispensable de les placer dans le contexte, plus large, des répercussions du changement climatique, ajoute James Henderson. Si l’on renonçait à la transition énergétique, le coût serait bien plus élevé pour l’économie mondiale. “La valeur nette de tout cela est très probablement positive”, conclut-il.

Source Courrier Interrnational