EDF a une nouvelle fois décidé de reporter le démarrage de la centrale de Flamanville. Le réacteur du futur accuse déjà sept ans de retard et son budget initial a été multiplié par trois. C'était il y a exactement cinq semaines. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) exigeait par courrier auprès d'EDF le remplacement de plusieurs soudures de haute technologie à Flamanville (Manche). Un énorme coup dur pour l'électricien dont le chantier du réacteur de nouvelle technologie EPR accuse déjà sept ans de retard. Suite...
Plus: Quel avenir pour le nucléaire?
Les déboires de l'EPR de Flamenville sont dûs à des précautions extrêmes en France justifiées par le principe de précaution inscrit dans la constitution, le souci d'éviter tout accident comme Tchernobyl et Fukushima et aussi d'assurer une gestion plus efficace et plus sûre des déchets radioactifs. L'acceptabilité du nucléaire en France par les français est un sujet particulièrement sensible. Les chinois, dans une société différente et avec des contraintes institutionnelles différentes, ont mis en service 2 EPR avec succès. Voir le document "Nuclear Power and the Environment"
RépondreSupprimerLes 58 réacteurs installés sur les 19 sites en France, sont pour la plupart agés de près de 40 ans; se pose donc le problème de leur prolongation et/ou de leur renouvellement. La puissance installée est de 62400MW sur 58 réacteurs, donc en moyenne 1076MW par réacteur. Avec des réacteurs nouvelle génération de 1650MW comme l'EPR de Flamenville 3, pour la même puissance il faudrait 38 réacteurs au lieu des 58. Donc une moindre dispersion des risques; une gestion plus efficace des déchets. Tel est l'enjeu. Car seul le nucléaire permet une production d'électricité la moins carbonée permettant d'accepter l'intermittence de l'éolien et du photovoltaïque sans recourir aux énergies fossiles. Le stockage de l'électricité à grande échelle est impossible sauf quelques stations de transfert d'énergie par pompage STEP.
La situation en Allemagne a été dictée par l'opinion publique sous l'influence des verts anti nucléaires. L'accident de Fukushima a emporté la décision finale de sortie du nucléaire. D'une part c'était facile car le nucléaire ne représentait que 27% du mix électrique en 2004 LIEN. Aujourd'hui c'est 11%, mais pour compenser l'intermittence des renouveables, l'Allemagne doit faire fonctionner des centrales à gaz et au charbon, ressource dont elle est toujours abondammment dotée. Son mix électrique est donc très carboné aux énergies fossiles. L'Allemagne importe aussi du nucléiare de France, notamment Fessenheim.