Fragilisé, le ministre de l'Éducation nationale a essuyé de vives critiques ce mardi de la part des députés, lui reprochant une «improvisation permanente».
Séance agitée lors des questions au gouvernement, ce mercredi à l'Assemblée nationale. Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a notamment été pris à partie pour sa gestion de la crise sanitaire dans les écoles, et les nombreux changements de protocole pour les enfants et leurs parents. Pour le député communiste Fabien Roussel, «c'est le chaos à l'école pour les enfants, pour les parents et pour les enseignants». Le candidat communiste à la présidentielle estime que «c'est même devenu l'enfer», et met en garde contre «des inégalités sociales qui s'aggravent».
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La députée PS Sylvie Tolmont évoque quant à elle une «gestion par le mépris» et estime que «l'école est plongée dans un chaos total», parce que le gouvernement n'aurait «pas plus anticipé la cinquième vague que les précédentes, comme si à chaque fois l'école était à l'abri du virus». L'élue de la Sarthe rappelle que «les écoles sont certes ouvertes, mais les classes sont dépeuplées voire fermées». Environ 10 000 classes seraient actuellement fermées à cause de l'épidémie. La députée socialiste estime par ailleurs que Jean-Michel Blanquer réussit «un grand chelem historique», en réunissant toutes les organisations syndicales de l'Éducation nationale contre lui. Ces syndicats dénoncent en effet une «pagaille indescriptible» et ont appelé à la grève pour la journée de jeudi.
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Une «improvisation permanente»
La députée des Républicains Annie Genevard fustige quant à elle le «fiasco complet» de la gestion de la crise sanitaire à l'école. Elle critique un «protocole totalement ubuesque et intenable», qui relève du «parcours du combattant» pour les parents, errant «de pharmacie en pharmacie» afin de réussir à faire tester leurs enfants. «Les écoliers sont traumatisés par ces tests répétés», estime également la députée du Doubs. Pour elle, cette «improvisation permanente» décourage à la fois les parents, les professeurs et les élèves.
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«Votre politique sanitaire c'est celle d'une Pénélope en perdition : défaire chaque soir ce qui a été fait le matin, sempiternellement», assène également Sabine Rubin, députée de la France Insoumise. L'élue met en avant «un protocole modifié près de quatre fois en dix jours» et accuse le ministre de l'Éducation nationale de «casser le thermomètre pour faire baisser la fièvre». Jean-Christophe Lagarde, député et président de l'UDI, évoque quant à lui des enseignants «déconcertés», des «parents d'élève déboussolés» et des «pharmaciens débordés». Pour l'élu de Seine-Saint-Denis, «l'école française est devenue un grand bazar».
«Pas de système parfait», assume Macron
Fragilisé, Jean-Michel Blanquer a dénoncé «l'envie de faire de la polémique» dans les oppositions et défendu le nouveau protocole décidé, a-t-il rappelé, en lien direct avec le Haut Conseil de la santé publique. Prêtant main-forte à son ministre de l'Éducation nationale, Jean Castex a rappelé que «depuis le début de la pandémie, la priorité de la France [...] c'est le plus possible de laisser les écoles ouvertes, car rien n'est plus dramatique à court terme et à long terme que de fermer nos écoles». Plus tôt dans la journée, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a défendu des mesures de «bon sens». Même si Emmanuel Macron a convenu qu'il n'y avait «pas de système parfait» et appelé à la «patience» et au «pragmatisme».
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