21/11/2021

COP26 Glasgow Climat : good COP ou bad COP?

Un militant pour le climat a Glasgow durant la COP26.

Des voix s’élèvent pour dénoncer l’inefficacité des grands-messes de la lutte contre le changement climatique, qui apportent toutefois quelques avancées.

Un militant pour le climat à Glasgow durant la COP26. © Andrew Milligan / MAXPPP / PRESS ASSOCIATION IMAGES

Organisées depuis trois décennies, les conférences des parties (COP) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sont devenues les grands-messes de la lutte contre le changement climatique. Mais à l’image de la COP26 qui vient de s’achever à Glasgow (Écosse), les frustrations sont toujours grandes pour les experts comme pour les activistes, et parfois pour les négociateurs, qui ne peuvent que constater la lourdeur et l’efficacité toute relative des négociations, parfois combinés à un manque flagrant de volonté politique.

Depuis l’accord de Paris signé en 2015, plus grand succès de toutes les COP, le processus s’est fortement encrassé et « peut parfois ressembler à une tripotée de discussions vaines », estime le magazine américain Time. Dans une interview au Guardian, l’activiste Greta Thunberg assène : « on peut organiser autant de COP que l’on voudra, rien de concret n’en sortira jamais ».

À LIRE AUSSIRéchauffement climatique : ce qu’il faut retenir de la COP26

Faut-il pour autant enterrer les COP ? Les décisions prises sont en deçà des

mesures ambitieuses prônées par les scientifiques

du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), et 

les déclarations communes

, non contraignantes, ont une portée toute relative. Lors de ces conférences, les négociations se font pied à pied. L’exemple du paragraphe sur la « sortie de la production d’électricité avec du charbon », transformé à la dernière minute en « réduction de la production d’électricité avec du charbon » à la suite d'un accord entre l’

Inde

, la

Chine

, les

États-Unis

, la Russie et l’Union européenne, est particulièrement criant.

Petits pas

Toutefois, les COP apportent leur lot de petites avancées, et parfois de très bonnes nouvelles. L’accord trouvé à Glasgow sur le méthane par exemple, un gaz à effet de serre au pouvoir réchauffant 800 fois supérieur à celui CO2, mais qui disparaît plus rapidement de l’atmosphère, va dans le bon sens. De même, le texte sur la sortie des énergies fossiles, même amputé de la mesure radicale sur le charbon, contribuera à orienter les investissements énergétiques dans la bonne direction.

Imparfaites, ces conférences sont aussi l’une des rares tribunes offertes aux populations les plus vulnérables, notamment aux gouvernements des pays et territoires insulaires les plus menacés par la montée des eaux. Ces réunions internationales, si elles ne permettent pas d’avancer vers une réduction massive des émissions anthropiques de gaz à effet de serre, sont un lieu d’échanges, où les différents acteurs – dirigeants, lobbyistes et militants – peuvent se rencontrer… et s’affronter.

Un problème de motivation

Alors que le texte final de la COP26 maintient officiellement en vie l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, l’analyse des scientifiques de Climate Action Tracker douche ces conclusions, en estimant que le réchauffement atteindra 2,4 °C si tous les engagements actuels sont parfaitement tenus, ce qui est hautement improbable. Une trajectoire « totalement inadéquate », selon le consortium. Un tel réchauffement condamne à moyen terme une grande partie de la vie sur Terre, déjà dévorée par la sixième extinction des espèces, résultat des pollutions multiples et de la réduction des habitats liées à l’activité humaine.

À LIRE AUSSIClimat : « La technologie nous aidera, mais ne nous sauvera pas »

Mais si les COP sont peu efficaces, c’est aussi parce que les opinions publiques ne s’y intéressent guère et ne sanctionnent pas dans les urnes l’incapacité des gouvernants à adopter des mesures ambitieuses. Mais les COP, où chaque voix est représentée, restent une caisse de résonance des débats qui agitent le monde et des rapports de force politiques. Pour ne pas être déçu, peut-être ne faut-il pas trop en attendre.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ce blog est ouvert à la contradiction par la voie de commentaires. Je tiens ce blog depuis fin 2005; je n'ai aucune ambition ni politique ni de notoriété. C'est mon travail de retraité pour la collectivité. Tout lecteur peut commenter sous email google valide. Tout peut être écrit mais dans le respect de la liberté de penser de chacun et la courtoisie.
- Je modère tous les commentaires pour éviter le spam et d'autres entrées malheureuses possibles.
- Cela peut prendre un certain temps avant que votre commentaire n'apparaisse, surtout si je suis en déplacement.
- Je n'autorise pas les attaques personnelles. Je considère cependant que ces attaques sont différentes des attaques contre des idées soutenues par des personnes. Si vous souhaitez attaquer des idées, c'est bien, mais vous devez alors fournir des arguments et vous engager dans la discussion.
- Je n'autorise pas les commentaires susceptibles d'être diffamatoires (au mieux que je puisse juger car je ne suis pas juriste) ou qui utilisent un langage excessif qui n'est pas nécessaire pour l'argumentation présentée.
- Veuillez ne pas publier de liens vers des publicités - le commentaire sera simplement supprimé.
- Je suis pour la liberté d'expression, mais il faut être pertinent. La pertinence est mesurée par la façon dont le commentaire s'apparente au sujet du billet auquel le commentaire s'adresse. Si vous voulez juste parler de quelque chose, créez votre propre blog. Mais puisqu'il s'agit de mon blog, je vous invite à partager mon point de vue ou à rebondir sur les points de vue enregistrés par d'autres commentaires. Pour ou contre c'est bien.
- Je considère aussi que la liberté d'expression porte la responsabilité d'être le propriétaire de cette parole.

J'ai noté que ceux qui tombent dans les attaques personnelles (que je supprime) le font de manière anonyme... Ensuite, ils ont l'audace de suggérer que j'exerce la censure.