Le 20 octobre est sorti dans toutes les bonnes librairies de France (et de Navarre…) le livre L’Euro est-il mort, publié aux éditions du Rocher. Ce livre est une nouvelle contribution au débat, désormais bien engagé, sur l’Euro.
Il s’agit d’un livre important, qui traite d’une question encore plus importante. C’est un livre collectif, et j’y ai contribué par deux chapitres, aux côtés de mes collègues dans cette aventure. Ces collègues appartiennent à diverses écoles de pensées. Alberto Bagnai est connu pour ses positions post-keynésiennes, dont je suis assez proche. De même d’autres auteurs représentent la gauche de combat dans cet ouvrage, de Maria Negreponti-Delivanis, qui nous parle de la tragédie grecque provoquée par l’Euro, à Olivier Berruyer ou Antoni Soy. D’autres auteurs ont des points de vue plus libéraux, comme Gérard Lafay, Jean-Jacques Rosa, Charles Gave ou Jean-Pierre Gérard. Certains d’entre nous sont des universitaires, ayant fait carrière et gravi les divers échelons qui conduisent au professorat. D’autres sont ce que l’on appelle, parfois avec une condescendance que rien ne peut justifier, des praticiens. Pourtant, bien souvent, ce sont ces mêmes praticiens qui ont une vue plus juste et plus pratique des problèmes posés. Et c’est justement le cas au sujet de l’Euro.
Les économistes de renom qui ont collaboré à cet ouvrage ont des points de vue différents sur l’économie et n’appartiennent pas aux mêmes courants politiques. Pourtant, ils pensent tous que la sortie de l’euro est un préalable au redressement de l’économie.
L’euro tue l’Europe : désindustrialisation, paupérisation allant de pair avec une désertification économique de parts entières des pays et la concentration de richesses et de pouvoir dans quelques endroits... Des réformes injustes et inutiles, une monnaie qui n’a pas évolué en instrument de puissance à l’usage de tous, un aveuglement ayant déjà coûté trop d’emplois et de vies...
Par cet ouvrage, Jacques Sapir, Jean-Jacques Rosa, Norman Palma, Gérard Lafay, Jean-Pierre Gérard ou encore Jean-Claude Werrebrouck avec les contributions d’auteurs d’autres nations européennes veulent se détacher des logiques partisanes et apporter une contribution scientifique à cette question: l'euro est-il mort?
«En finir avec l’euro, c’est la possibilité et la tentation de soustraire les monnaies à l’empire mondial de la finance.
C’est aussi le possible rétablissement des souverainetés disparues avec la privatisation des monnaies. C’est enfin le possible cheminement vers une forme renouvelée de l’État-Nation. C’est en conséquence le possible rétablissement d’une démocratie confisquée.»
C’est donc cette diversité des points de vue qui est extrêmement intéressante et stimulante. Nous arrivons aux mêmes conclusions par des chemins différents. C’est dire l’importance du principe de réalité, qui s’impose à tous quand on regarde les conséquences de la monnaie unique. Nous pouvons diverger sur les solutions à mettre en œuvre une fois que l’Euro sera détruit. Mais, nous nous retrouvons tous sur le constat atterré du désastre tant économique que politique qu’a provoqué l’Euro. Il faut ici remercier Jean-Pierre Gérard et l’institut POMONE, qui ont rassemblé ces points de vue divers mais convergents sur l’Euro, et cela depuis plusieurs années. Sans Jean-Pierre Gérard, il est probable que nous ne nous serions jamais retrouvé ensemble et que ce livre n’aurait jamais existé.
Mais, et je dois le dire avec une certaine force, je n’en suis nullement le « directeur » comme l’on dit d’un livre collectif dont un auteur prend en charge la collecte des articles et établit en réalité le programme scientifique du livre, en assignant donc différents chapitres aux différents auteurs. L’éditeur, confronté au problème délicat de « vendre » un livre écrit sous de nombreuses signatures, a cru bon m’en attribuer une large part de la paternité.
Ceci étant, le contenu de ce livre intéressera tous ceux qui sentent bien que la maison Euro craque, que l’Euro est une catastrophe, tant pour la France que pour les autres pays. De ce point de vue, cet ouvrage est le complément indispensable à celui que j’ai publié aux éditions du Cerf il y a une semaine.
Source: Jacques Sapir sur russeurope.hypotheses.org
Il s’agit d’un livre important, qui traite d’une question encore plus importante. C’est un livre collectif, et j’y ai contribué par deux chapitres, aux côtés de mes collègues dans cette aventure. Ces collègues appartiennent à diverses écoles de pensées. Alberto Bagnai est connu pour ses positions post-keynésiennes, dont je suis assez proche. De même d’autres auteurs représentent la gauche de combat dans cet ouvrage, de Maria Negreponti-Delivanis, qui nous parle de la tragédie grecque provoquée par l’Euro, à Olivier Berruyer ou Antoni Soy. D’autres auteurs ont des points de vue plus libéraux, comme Gérard Lafay, Jean-Jacques Rosa, Charles Gave ou Jean-Pierre Gérard. Certains d’entre nous sont des universitaires, ayant fait carrière et gravi les divers échelons qui conduisent au professorat. D’autres sont ce que l’on appelle, parfois avec une condescendance que rien ne peut justifier, des praticiens. Pourtant, bien souvent, ce sont ces mêmes praticiens qui ont une vue plus juste et plus pratique des problèmes posés. Et c’est justement le cas au sujet de l’Euro.
Les économistes de renom qui ont collaboré à cet ouvrage ont des points de vue différents sur l’économie et n’appartiennent pas aux mêmes courants politiques. Pourtant, ils pensent tous que la sortie de l’euro est un préalable au redressement de l’économie.
L’euro tue l’Europe : désindustrialisation, paupérisation allant de pair avec une désertification économique de parts entières des pays et la concentration de richesses et de pouvoir dans quelques endroits... Des réformes injustes et inutiles, une monnaie qui n’a pas évolué en instrument de puissance à l’usage de tous, un aveuglement ayant déjà coûté trop d’emplois et de vies...
Par cet ouvrage, Jacques Sapir, Jean-Jacques Rosa, Norman Palma, Gérard Lafay, Jean-Pierre Gérard ou encore Jean-Claude Werrebrouck avec les contributions d’auteurs d’autres nations européennes veulent se détacher des logiques partisanes et apporter une contribution scientifique à cette question: l'euro est-il mort?
«En finir avec l’euro, c’est la possibilité et la tentation de soustraire les monnaies à l’empire mondial de la finance.
C’est aussi le possible rétablissement des souverainetés disparues avec la privatisation des monnaies. C’est enfin le possible cheminement vers une forme renouvelée de l’État-Nation. C’est en conséquence le possible rétablissement d’une démocratie confisquée.»
C’est donc cette diversité des points de vue qui est extrêmement intéressante et stimulante. Nous arrivons aux mêmes conclusions par des chemins différents. C’est dire l’importance du principe de réalité, qui s’impose à tous quand on regarde les conséquences de la monnaie unique. Nous pouvons diverger sur les solutions à mettre en œuvre une fois que l’Euro sera détruit. Mais, nous nous retrouvons tous sur le constat atterré du désastre tant économique que politique qu’a provoqué l’Euro. Il faut ici remercier Jean-Pierre Gérard et l’institut POMONE, qui ont rassemblé ces points de vue divers mais convergents sur l’Euro, et cela depuis plusieurs années. Sans Jean-Pierre Gérard, il est probable que nous ne nous serions jamais retrouvé ensemble et que ce livre n’aurait jamais existé.
Mais, et je dois le dire avec une certaine force, je n’en suis nullement le « directeur » comme l’on dit d’un livre collectif dont un auteur prend en charge la collecte des articles et établit en réalité le programme scientifique du livre, en assignant donc différents chapitres aux différents auteurs. L’éditeur, confronté au problème délicat de « vendre » un livre écrit sous de nombreuses signatures, a cru bon m’en attribuer une large part de la paternité.
Ceci étant, le contenu de ce livre intéressera tous ceux qui sentent bien que la maison Euro craque, que l’Euro est une catastrophe, tant pour la France que pour les autres pays. De ce point de vue, cet ouvrage est le complément indispensable à celui que j’ai publié aux éditions du Cerf il y a une semaine.
Source: Jacques Sapir sur russeurope.hypotheses.org
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