20/07/2022

Gaz : l'Europe se prépare au pire

 Source les Echos le 20 juil. 2022 à 8:43 Mis à jour le 20 juil. 2022 à 9:39 Par Fabienne Schmitt

Bruxelles dévoile ce mercredi 20 juillet, vers midi, ses mesures pour parer à l'éventualité d'un arrêt total des livraisons de gaz russe. Parmi les propositions attendues, comme « Les Echos » l'annonçait, la Commission devrait prôner la solidarité entre les Etats membres en cas de difficulté.

Site pétrolier et gazier Chayanda de Gazprom, en Russie. (Kirill Kukhmar/TASS/Sipa USA/SIPA)

 Il va falloir s'y faire : dès demain tous les Européens, citoyens comme entreprises, vont devoir faire des efforts pour passer l'hiver sans drame énergétique. C'est en substance le message que la Commission européenne (CE) va formuler ce mercredi 20 juillet vers midi lors de la présentation très attendue de son plan d'urgence qui doit permettre aux Européens de passer l'hiver au chaud, en se préparant à tous les scénarios, y compris le pire, en cas d'arrêt total des livraisons de gaz russe.

En préparation depuis des semaines par les services de la commissaire à l'Energie Kadri Simson et ceux du commissaire au Marché intérieur Thierry Breton, ce plan prévoit une batterie de mesures qui seront avant tout volontaires pour les Etats membres. Mais qui pourront devenir obligatoires si la situation devait se corser.

Réduire la consommation de 10 à 15 %


Concrètement, l'idée générale est bien sûr de réduire la consommation de gaz dans une proportion qui pourrait tourner autour de 10 à 15 % dans chacun des Etats membres. Ce, en accélérant la transition verte là où elle est possible et en substituant le gaz à d'autres sources énergétiques quand cela est nécessaire. Le cadre temporaire d'aides d'Etat, qui avait été mis en place au début de la crise ukrainienne, va d'ailleurs être mis à jour pour favoriser toutes les substitutions possibles.


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Parmi les mesures attendues, comme « Les Echos » l'annonçait il y a quelques jours, l'Europe devrait prôner la solidarité entre les Etats membres pour faire appel aux uns et aux autres en cas de difficulté. Mais la Commission devrait poser des conditions. Cela veut dire que l'Etat qui fait appel à un autre membre, parce qu'il en a besoin pour son approvisionnement en gaz, devra d'abord avoir fait la preuve qu'il a réalisé tous les efforts nécessaires pour « la substitution ».

Dans le cas où seraient actionnées les mesures liées au scénario du pire, tous les Etats seraient alors liés par des critères communs parmi lesquels le classement comme prioritaires pour la demande énergétique des secteurs de forte criticité sociale comme la santé, l'environnement, la défense, ou encore l'alimentation. L'hypothèse, envisagée par certains, de stopper le gaz dans certains secteurs jugés non stratégiques (textile, luxe…) n'aurait, elle, pas été retenue.

L'industrie ne portera pas tout l'effort

Dans les débats, Thierry Breton aurait beaucoup insisté sur la nécessité d'avoir un plan pour gérer les arrêts de gaz sans faire porter tout l'effort sur l'industrie. Et surtout, en prenant en compte les impératifs des entreprises. S'il est possible de jouer à plusieurs niveaux des processus de productions dans certains secteurs (produire le jour, ou la nuit, etc.), d'autres, comme le verre par exemple, n'ont pas la capacité de réduire leur consommation énergétique rapidement, faute de quoi ils casseraient leur outil industriel…


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La Commission européenne devrait encore prôner une organisation inter Etats, pour que ne se reproduise pas l'un des scénarios, vu pendant le Covid, où certaines décisions d'Etats membres, prises seules et sans considération du marché intérieur européen, avaient eu des répercussions sur l'ensemble de la chaîne de valeur de leur secteur.

Aujourd'hui, personne ne peut dire si ce plan sera suffisant pour que les Européens passent un hiver serein. Mais la CE estime avoir un tableau de bord basé sur des efforts déjà réalisés et qui permettrait ainsi d'évaluer ce qu'il reste à faire pour prévenir d'éventuelles pénuries d'énergie.

Fabienne Schmitt Les Echos

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