En ce jour d'élection présidentielle où toute spéculation politique serait malvenue, on nous permettra d'émettre, en toute modestie, une idée qui devrait utilement inspirer ceux et celles qui auront à conduire le nouveau quinquennat. Une idée toute simple qui nous a sauté aux yeux – qu'on nous pardonne cette notation personnelle – après une intervention chirurgicale en ambulatoire dans un hôpital parisien. Une bonne dizaine de personnes avaient été ainsi mobilisées, de l'accueil administratif à la salle de réveil, mais l'on pouvait quitter les lieux sans du tout savoir ce qu'avait coûté cette journée d'hôpital. Au patient que j'étais, rien. Mais à la Sécu, à l'État ? Pas la moindre idée.
On ne se prive pas de faire mille procès à l'État : obèse, aveugle, assoiffé de normes. On adore s'en prendre à lui. C'est une aubaine pour beaucoup, d'ailleurs, qui en font leur beurre. Il y a certes beaucoup à dire et à redire sur son fonctionnement, mais à ne faire que cela, on ne montre l'État et ses bras séculiers qu'en monstre froid, si ce n'est nuisible. Il en perd sa légitimité et c'est un discrédit dont il faut s'inquiéter.
Une générosité discrète
Une majorité de Français jugent qu'ils n'en ont pas pour leur argent. Que leurs taxes et impôts ne sont pas payés de retour. Que les services publics ne sont pas à la hauteur de leur participation. Un sentiment que partagent souvent ceux qui ne sont pas soumis à l'impôt et qui, pareillement, se sentent frustrés ou exclus. Seule une toute petite minorité s'estime gagnante. Normal : l'État expose tous ses défauts, certes nombreux, tandis qu'il fait preuve d'une discrétion de violette quand il dispense les bienfaits de sa corne d'abondance. Il est pourtant le plus grand mécène du pays, mais on dirait qu'il ne veut surtout pas ébruiter l'ampleur de sa générosité. À croire que ce serait indécent.
La pharmacie « gratos », et « gratos » nombre d'actes médicaux, transports en ambulance, imagerie médicale, sans parler des affections longue durée, cancers et autres. Combien coûte tout cela ? Chuttt ! L'État rougirait s'il devait le révéler. L'État aime ce jeu de cache-cache et rester un bienfaiteur anonyme.
D'autant plus ingrat qu'on est ignorant, étonnons-nous qu'on le vilipende, étonnons-nous qu'on le discrédite, ce qui est le début d'un incivisme contagieux. Afficher les tarifs : d'un traitement médical, d'une vaccination (combien ont coûté nos trois doses ?), mais aussi de la scolarisation d'un enfant ou de la cantine, chiffrer, permettre de toucher du doigt ce que l'on doit à l'argent public, ce qu'il nous apporte dans notre quotidien. Beaucoup, alors, pourraient se reconnaître bénéficiaires. Et, à défaut d'y gagner en civisme et en considération pour un État solidaire comme peu le sont, cesser de mordre aveuglément la main qui les secourt.
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