De quoi valider les résultats sur une base statistique élargie. Explications de Gaël Sliman, le président de l’institut de sondages Odoxa : « Cela nous permet de mieux déterminer les écarts actuels entre candidats parfois très proches en intentions de vote (Zemmour-Le Pen, par exemple), mais aussi de mieux comprendre les ressorts et profils sociologiques de certains électorats, et tout particulièrement des jeunes que nous allons suivre avec une attention particulière tout au long de cette campagne électorale. »
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Cette vague de sondage exceptionnelle confirme les intentions de vote déjà observées au premier et au second tour si l’élection présidentielle devait avoir lieu aujourd’hui.
Zemmour à 16 %… mais non qualifié au second tour
Eric Zemmour poursuit sa progression. La première vague de l’étude Odoxa-L’Obs l’enregistrait à plus de 10 % le mois dernier. II atteint désormais 16 % à 16,5 % des intentions de vote selon les hypothèses testées. Gaël Sliman résume :
« En trustant depuis des mois la une des médias et des réseaux sociaux – dans notre baromètre politique, il est la personnalité politique la plus traitée sur les réseaux selon Dentsu-Consulting –, le polémiste a donc réussi à tripler son score en l’espace de trois mois. »
Mais cette progression spectaculaire ne lui permet pas encore de rattraper Marine Le Pen. Avec 18 % à 18,5 % des intentions de vote, la candidate du RN le devance toujours de 2 points dans toutes les hypothèses testées et reste celle qui se qualifierait aujourd’hui au second tour face à Emmanuel Macron. Le président d’Odoxa observe :
« Jusqu’à présent, à part un seul institut qui place depuis deux semaines Eric Zemmour devant Marine le Pen, tous les sondages effectués par tous les autres instituts le situent bien derrière elle. »
La droite distancée, Pécresse décroche à 8,5 %
Avec 13 % des intentions de vote, Bertrand recule de 1 point et se trouve désormais devancé de 3 points par Zemmour et 5 points par Le Pen. « Au moins notre sondage pourra le satisfaire sur un point, il creuse l’écart face à sa rivale Valérie Pécresse », note Gaël Sliman.
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Dans l’hypothèse où les adhérents Les Républicains désigneraient Valérie Pécresse, la candidature LR verrait son score plonger de 4,5 points pour tomber à 8,5 % des intentions de vote (-4,5 points par rapport au score enregistré par la présidente de la région Ile-de-France en septembre dernier). Le président d’Odoxa tempère :
« La tendance n’est donc pas bonne pour Valérie Pécresse, mais, évidemment, une désignation par les militants pourrait totalement la relancer dans les intentions de vote. »
La gauche toujours morcelée, Mélenchon à 9 %
A gauche, les scores enregistrés par Odoxa sont faibles. Créditée de 4 % des intentions de vote (dans l’hypothèse d’une candidature Pécresse) à 4,5 % (hypothèse Bertrand), Anne Hidalgo confirme son mauvais score de septembre et son très mauvais démarrage de campagne. Elle demeure sous la barre des 5 % qui conditionne le remboursement des frais de campagne… La maire de Paris est aussi plombée par la division de son camp et par l’hypothèse d’une candidature Montebourg, qui grappille de 2 % à 2,5 % des voix.
Mélenchon et Jadot (7 à 9 %) font mieux avec 8 à 9 % pour le leader « insoumis » et 6,5 % à 7 % pour l’écologiste qui progresse depuis septembre : entre 0,5 et 2 points de progression selon les hypothèses.
En cas de réunification, les socialistes et les écolos à 11 %
Une seule solution pour éviter le naufrage : l’union ! Une nouvelle fois, l’étude Odoxa-L’Obs démontre que les scores cumulés des candidatures écologiste et issue du PS permettraient de dépasser largement les 10 %.
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Pour s’en assurer, Odoxa a testé l’hypothèse d’une gauche partiellement unie, où Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg décideraient de ne pas se présenter à l’élection présidentielle 2022 pour soutenir la candidature de Yannick Jadot.
Le résultat serait très encourageant : avec 11 % des intentions de vote, Jadot ferait nettement mieux que Mélenchon (8,5 %) et pourrait se rapprocher du candidat de la droite (hypothèse Bertrand) voire le dépasser (hypothèse Pécresse). Selon Gaël Sliman :
« Notre hypothèse peut paraître improbable. Mais si les scores de Montebourg et surtout Hidalgo restent durablement scotchés sous les 5 %, elle pourrait bien se réaliser. »
Hautement improbable, et même exclu par l’intéressé à maintes reprises, le ralliement de Jean-Luc Mélenchon à une candidature plurielle apparaît seul en mesure de qualifier la gauche au second tour face à Emmanuel Macron.
Macron toujours bien accroché à 26 %
Ces divisions à droite et à gauche permettent pour le moment au président sortant d’écraser la concurrence au premier tour (25 à 26,5 % des intentions de vote). Si les élections avaient lieu demain, Emmanuel Macron bonifierait même nettement son score de 2017 (24 %).
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Au second tour, son avance ne se dément pas non plus : Marine Le Pen serait battue largement avec 58 % contre 42 % des voix, même si l’écart serait moins net qu’en 2017 (66 % vs 34 %). Eric Zemmour, s’il se qualifiait (hypothèse recevable au vu des marges d’erreur statistique), serait aujourd’hui encore plus nettement battu par le président avec un rapport de 62 % contre 38 %.
L’électeur de Zemmour plus masculin, plus âgé et plus riche
Le sondage Odoxa-L’Obs, réalisé sur un échantillon représentatif de plus de 3 000 personnes, permet une analyse approfondie de l’électorat d’Eric Zemmour. Cette base électorale apparaît ainsi deux fois plus masculine que féminine (20 % d’intentions de vote auprès des hommes, contre 10 % auprès des femmes) et composée à 18 % d’électeurs de plus de 65 ans, contre 10 % de moins de 35 ans. Les électeurs d’Eric Zemmour appartiennent aux catégories les plus aisées : 17 % à 19 % de revenus supérieurs et moyens-supérieurs, 19 % de travailleurs indépendants et 16 % de CSP+.
Politiquement, Zemmour ratisse large à droite : il récupère plus d’un quart (26 %) d’électeurs qui avaient voté Marine Le Pen au premier tour de 2017 et presque autant d’électeurs de Fillon (22 %). Comme Marine Le Pen (et Emmanuel Macron), il séduit aussi nombre de personnes (21 % dans son cas) qui n’avaient pas voté en 2017.
En définitive, l’électorat d’Eric Zemmour est parfaitement complémentaire de celui de Marine Le Pen. La candidate RN séduit deux fois plus les femmes que son rival (20 % de ses intentions de vote), deux fois plus les jeunes (23 %) et deux fois plus les catégories populaires (32 %).
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*Enquête réalisée par internet du 5 au 11 octobre 2021. Echantillon représentatif de 3 010 Français âgés de 18 ans et plus dont 2 663 inscrits sur les listes électorales. Les marges d’erreur des intentions de vote, selon le score visé, sont comprises entre plus ou moins 1,1 et 2,4 points. Les intentions de vote qui figurent dans ce rapport sont établies auprès des personnes inscrites sur les listes électorales comptant aller voter et ayant exprimé une intention de vote, soit 1 856 à 1 942 individus selon les hypothèses au 1er et au 2e tour. Avec ces effectifs, la marge d’erreur des résultats s’établit, selon le score visé, entre plus ou moins 1,1 et 2,4 points.
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Les résultats d’intentions de vote ne constituent pas un élément de prévision du résultat électoral. Ils donnent une indication significative de l’état du rapport de forces à environ 6 mois du premier tour du scrutin. Toute personne peut consulter la notice de ce sondage auprès de la commission des sondages.
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