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5/24/21

Artus – Politique budgétaire de la France : catastrophe en vue ? - Le Point

La France va avoir besoin pendant plusieurs annees de depenses publiques elevees.

CHRONIQUE. La BCE ne pourra financer indéfiniment nos dépenses publiques en rachetant de la dette. La seule échappatoire sera alors d’augmenter les impôts.

La France va avoir besoin pendant plusieurs années de dépenses publiques élevées. © VALLANCIEN / BSIP via AFP

En 2020 et 2021, le déficit budgétaire de la France sera, chaque année, voisin de 9 % du PIB, et, à la fin de 2021, le taux d'endettement public de la France approchera de 120 % du PIB. Cela n'a aucune importance : la Banque centrale achète les dettes publiques émises par les pays de la zone euro, et les déficits publics se financent donc sans aucune difficulté. Il est même très probable que la BCE ne revendra jamais les titres publics qu'elle a achetés, et les renouvellera lorsqu'ils arriveront à échéance : les déficits publics et la hausse de l'endettement public de 2020-2021, et probablement même de 2022, ne seront jamais un problème.

Mais la difficulté va venir de ce que le besoin de dépenses publiques élevées va se prolonger. L'État français, comme les autres pays de l'OCDE, voudra dépenser davantage dans la santé (extension des hôpitaux, prévention, hausse du nombre de médecins), dans l'éducation (avec la priorité à la réduction du nombre de jeunes déscolarisés sans emploi), dans la recherche ; l'État voudra subventionner la relocalisation d'industries stratégiques (médicament, électronique, matériels pour les énergies renouvelables). Il faudra aussi lutter contre la pauvreté, assurer un revenu aux jeunes, faire face au vieillissement démographique et à la dépendance.

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Il est donc plus que probable que les dépenses publiques de la France vont rester très élevées pendant de nombreuses années, au-delà de 2022. Par ailleurs, à un certain moment, la BCE commencera à normaliser sa politique monétaire et à arrêter d'acheter des dettes publiques. On ne peut pas faire l'hypothèse que la politique de monétisation des déficits publics (d'achats de titres publics émis contre création de monnaie) sera perpétuellement prolongée : la baisse du taux de chômage, le risque de bulle sur les cours boursiers, les prix de l'immobilier, la pression des pays « frugaux » de la zone euro poussent la BCE à arrêter ses achats de dettes, en 2022 probablement. À partir de cette date, il faudra donc que les pays de la zone euro trouvent de vrais acheteurs pour les obligations qu'ils émettent.

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La France sera donc confrontée (peut-être à partir de 2023) d'une part à la nécessité de conserver des dépenses publiques très élevées, d'autre part à l'obligation de réduire son déficit public, puisqu'un déficit public très élevé ne sera plus finançable en l'absence d'interventions de la Banque centrale, peut-être aussi parce que les règles budgétaires européennes seront rétablies. Mais même en l'absence de règles budgétaires, l'arrêt des achats de dettes publiques par la BCE contraindra la France à réduire son déficit public.

Réduire les dépenses publiques ou augmenter les impôts

La première piste pour le faire serait bien sûr d'améliorer l'efficacité de l'État ou de réduire certaines dépenses publiques moins utiles que celles d'éducation, de santé, de recherche ou de transition énergétique. Quand on mesure la productivité de l'État par le montant d'argent public géré par chaque fonctionnaire, on voit qu'elle est 20 % plus basse en France qu'en Allemagne ; les dépenses publiques de retraite sont 4 points de PIB plus élevés en France que dans les autres pays de la zone euro. Mais il y a très peu d'espoir que, à cet horizon, l'efficacité de l'État français soit améliorée ou que l'âge de la retraite soit significativement repoussé.

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S'il faut des dépenses publiques élevées, et s'il faut réduire le déficit public, et si on ne peut ni améliorer l'efficacité de l'État, ni réduire les dépenses publiques de retraite, alors, quelles que soient les positions prises aujourd'hui, il y aura nécessairement hausse des impôts. L'enchaînement décrit ci-dessus (dépenses publiques élevées ; pas d'amélioration de l'efficacité de l'État, nécessaire diminution du déficit public) conduira nécessairement à une nouvelle hausse de la pression fiscale, sans moyen d'y échapper.

La question sera alors du choix des impôts à augmenter. Il faut espérer qu'il ne s'agira pas d'impôts créant des distorsions, des pertes d'emplois ou un recul de l'investissement. La comparaison des pays de l'OCDE semble montrer que les cotisations sociales ou les impôts de production des entreprises ont bien ces effets négatifs.

Le mieux que l'on puisse donc espérer, à partir de 2023 probablement, est la hausse des impôts affectant aussi peu que possible l'emploi et le progrès technique.

par pratclif at Monday, May 24, 2021
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rubriques: dépenses publiques

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