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En 2017, les nombreux thuriféraires du Président comparaient son accession à celle du général de Gaulle en 1958. Mais dès 1959, le parti gaulliste remportait de belles victoires aux municipales. En marche! n’a jamais réussi à s’enraciner, car la ligne idéologique de son patron est celle d’une élite hors sol, déracinée, mondialisée, celle d’une «start-up nation» chimérique et de la «souveraineté européenne», non pas celle du «cher et vieux pays».
Il n’y a pas que des mauvais côtés à cet échec retentissant: contrairement à François Hollande, et même à Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron n’a pas à s’encombrer avec un appareil, des militants, et surtout des élus. Pas de frondeurs à En marche. Plus profondément, les conditions politiques ont radicalement changé. La décentralisation, et surtout la suppression du cumul de mandats député-maire, a déconnecté le local du national. Les élus sont jugés sur leurs résultats, pas sur leur étiquette politique. C’est la forme même de parti politique qui est rejetée au temps des réseaux sociaux et de la défiance vis-à-vis de toutes les structures. Tous les partis souffrent, même le Rassemblement national: les effectifs militants fondent comme neige au soleil ; les consignes ne sont plus respectées ; les votes de plus en plus volatils et personnalisés.
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Emmanuel Macron a été élu sur une vague de «dégagisme» politique qui visait toute la vieille classe politique. Mais il n’a pas réussi à en forger une nouvelle. Il reste un homme seul. Pour le meilleur: il est libre de ses mouvements et de ses (nombreuses) circonvolutions, voire apostasies. Pour le pire: ce qu’il a fait subir à François Hollande et à d’autres adversaires le menace à son tour. Il n’a pas de protection, pas de garde prétorienne pour le protéger, pas de militants pour relayer son bilan et son discours dans le pays profond. Il a les médias et les réseaux sociaux. Comme en 2017. Et ce n’est pas rien. Mais le vieux monde, désormais, c’est lui. Et l’homme à dégager.
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