06/01/2021

Macron rattrapé par a débâcle de la vaccination - Challenges

La crise faramineuse à laquelle doivent faire face tous les gouvernements pousse à l’indulgence. A l’exception de quelques pays bénéficiant d’une géographie leur permettant de fermer hermétiquement leurs frontières, ou de ceux qui sont dirigés par des régimes autoritaires, tous ont subi les assauts répétés du Covid. Quelle que soit leur stratégie. Ainsi, l’Allemagne, longtemps citée en exemple, se retrouve confrontée à une nouvelle vague hypermeurtrière. Mais les gouvernements font face avec plus ou moins d’efficacité.

Lors de ses vœux, Emmanuel Macron s’est félicité d’avoir fait les bons choix face à la pandémie en 2020. Et ses ministres ne cessent d’affirmer qu’aucun pays ne fait mieux. En réalité, la France ne fait pas vraiment figure d’exemple. Nous sommes le cinquième pays du monde en nombre de cas de Covid, avec un taux de personnes infectées de 3,93%, en dépit des efforts déployés. Contre 3,59% au Royaume-Uni, qui a laissé faire; 3,43% en Italie, qui a été le premier pays européen touché; et 2,5% en Allemagne. La France compte aussi un taux de décès très élevé: 85 pour 100.000 habitants, contre 95 en GrandeBretagne, certes, mais 25 en Allemagne, 68 en Suisse…

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Campagne de vaccination: la France déjà à la traîne

La distribution de masques et l’organisation des hôpitaux ont fait la différence. C’est donc dans un contexte de défiance extrême qu’intervient la campagne de vaccination. Or, là aussi, la France est déjà à la traîne. La Chine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, Israël, l’Allemagne ont déjà vacciné des centaines de milliers de personnes, voire des millions, quand en France, le 3 janvier, on avait tout juste injecté 516 doses. Il faut ajouter à ce désastre que nous sommes le seul pays du Conseil de sécurité de l’ONU à ne pas avoir développé un vaccin opérationnel!

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Pourtant, le président s’était posé en chef de guerre à Mulhouse, en mars dernier. Quelques jours auparavant, à la télé, il avait déclaré: "Nous sommes en guerre, mais nous allons gagner." Drôle de chef de guerre, qui découvre, lors de l’offensive, que l’intendance ne suit pas et pique une colère, alors qu’il valide chaque détail de la stratégie (y compris le refus de créer des "vaccinodromes"). Drôle de chef de guerre, qui ne se fait pas vacciner le premier pour donner confiance aux suspicieux, au prétexte qu’il ne veut pas donner du grain à moudre à ceux qui accuseraient les puissants de bénéficier d’un traitement de faveur.

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Drôle de chef de guerre, qui a décrété l’état d’urgence sanitaire, gouverne à coups de conseils de défense et qui procède au tirage au sort d’un "collectif" de 35 citoyens pour valider les choix du gouvernement et faire des recommandations! Cette initiative, après celle, fort peu réussie, de la Convention citoyenne pour le climat, risque fort de passer pour un gadget. Un gadget encombrant.

 

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