Hausse des prix à la pompe
Les analystes envisagent également un rebond des prix. MUFG parie par exemple sur un Brent (référence européenne) à 58 dollars en moyenne en 2021, contre 38 dollars en 2020, et à 64 dollars en fin d'année prochaine. De son côté, RBC Capital Markets se montre également optimiste en annonçant une "légère hausse" des prix par rapport à leur niveau actuel -le Brent évolue à 51 dollars et le WTI américain à 48 dollars soit une hausse de plus de 15% en un mois et demi. Un mouvement haussier qui se répercute logiquement sur les prix à la pompe puisque selon des chiffres officiels français publiés le 28 décembre 2020, les carburants ont continué d'augmenter. Le gazole, carburant le plus vendu dans le pays, vaut ainsi 1,2673 euro par litre en moyenne, en hausse de 0,58 centime par rapport à la semaine précédente. Quant au super sans plomb 95, il s’est pour sa part vendu à 1,3622 euro, en progression de 0,43 centime sur une semaine.
Symbole de cette conjoncture plus favorable: la consommation de carburants est presque revenue à la normale en Amérique du Nord et en Europe. Et les ventes d'essence et de gazole ont retrouvé leur niveau du début de l'année en Chine et au Japon. En Inde, Indian Oil annonce que ses raffineries tournent à plein régime. Quant aux excédents colossaux qui se se sont constitués à cause de la chute de la demande, ils ont sérieusement reflué ces dernières semaines. Autre bonne nouvelle saluée par les marchés: la succession d'annonces concernant les vaccins contre le Covid-19. Par exemple, le 9 novembre après que Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont indiqué que leur vaccin était efficace à plus de 90%, les cours ont bondi de 6%.
Des zones d'ombre en 2021
Malgré cette dynamique, plusieurs incertitudes planent toujours sur le marché. C'est ainsi que début décembre, l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a réduit ses propres perspectives de demande de pétrole en 2021, en citant "l'incertitude entourant l'impact du Covid-19 et du marché du travail". Aussi, pour bon nombre d'experts, l'attitude du cartel pétrolier à tenir la production sera un facteur déterminant de la hausse ou non des prix en 2021. Le 17 novembre, à l'issue d'une réunion informelle, les membres de l'accord Opep+ (il réunit les membres du cartel et d'autres États comme la Russie), se sont dits "prêts à agir" pour maintenir un équilibre entre l'offre et la demande d'or noir. L'Opep+ s'astreint depuis l'accord historique de 2016 à des coupes importantes dans sa production de brut pour tenter de doper les prix.
Puis, début décembre un accord a été trouvé, mais il a été critiqué par les analystes. Ces derniers ont notamment estimé qu'en permettant une légère augmentation de la production à partir du 1er janvier 2021, l'Opep se montrait moins déterminée que lors des accords précédents dans sa volonté de soutenir les prix. En dépit de sa discipline en matière de réductions, l'Opep a donné un laissez-passer à la Libye, membre clé du cartel. La compagnie libyenne de production et de traitement du pétrole et du gaz de Syrte a presque doublé sa production de pétrole brut pour atteindre plus de 100.000 barils par jour. A cela s'ajoutent les incertitudes à propos de l'Iran dont le président iranien Hassan Rohani a déjà déclaré qu'il était impatient de ramener la production iranienne au niveau de 2 millions de barils par jour atteint en 2018. "Après la fermeté de l'administration Trump envers Téhéran, l'élection de Joe Biden va changer la donne et pourrait profiter au secteur pétrolier iranien", juge-t-on chez Citi.
Source Challenges
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