Chaque jour durant la COP25 – qui se déroule à Madrid du 2 au 13 décembre –, découvrez une problématique climatique propre à un pays. Aujourd’hui, la Pologne.
En dépit de l’urgence climatique et de coûts sanitaires majeurs, le pays a du mal à se défaire de sa dépendance au charbon, même si de plus en plus de collectivités locales s’engagent et agissent pour améliorer la qualité de l’air.
“La Pologne est aujourd’hui le pays de l’Union européenne le plus dépendant du charbon, et le gouvernement ne fait pas grand-chose pour s’affranchir de ce combustible toxique”, critique le quotidien d’opposition Gazeta Wyborcza. Le charbon, dont la combustion émet de grandes quantités de gaz à effet de serre, est à l’origine de 80 % de la production nationale d’électricité. Et ce combustible a plus que jamais la cote auprès des membres du gouvernement.
Quelques jours avant le 4 décembre, fête de la Sainte-Barbe et des mineurs, le président de la République, Andrzej Duda, et le Premier ministre, Mateusz Morawiecki, ont d’ailleurs réaffirmé leur défense de l’extraction charbonnière, gage de “sécurité énergétique” pour la Pologne, qui dispose encore d’importantes réserves de cette ressource et une vingtaine de mines en activité.
Alors que se déroule à Madrid la COP25, le journal regrette que “la Pologne soit en passe de devenir un îlot solitaire pour le charbon et le seul pays [de l’UE] à n’avoir pas annoncé de date de décarbonisation. […] Bien que le programme de politique énergétique prévoie de réduire la part du charbon à 35 % d’ici à 2040, le gouvernement ne cache pas ses intentions d’ouvrir de nouvelles mines.”
L’utilisation de ce type de chauffage individuel est à l’origine du smog, un brouillard ocre composé de particules toxiques qui recouvre une grande partie du territoire chaque année quand les températures baissent. D’après l’Organisation mondiale de la santé, la Pologne compte à elle seule 33 des 50 villes européennes où l’air est le plus malsain, et ce phénomène causerait chaque année plus de 40 000 décès prématurés d’après le site de Polish Smog Alert.
Le smog est même abordé dans les bulletins météo polonais. Des points orange ou rouges symbolisent les localités où la pollution de l’air dépasse les normes. Jusqu’à récemment la grande ville de Cracovie était surnommée “la capitale polonaise du smog”. Mais cette saison, elle apparaît sur les cartes comme un “îlot vert” entouré d’ocre grâce à une décision radicale : l’usage de charbon ou de bois à des fins de chauffage est désormais puni d’une amende, conformément à un arrêté municipal entré en vigueur le 1er septembre. La mairie offre des aides financières pour aider les foyers à changer de système de chauffage.
Satisfait des résultats de cette politique, le quotidien régional Gazeta Krakowska est aussi fier de voir Cracovie “donner l’exemple” à d’autres villes en Pologne, d’autant que, “si l’interdiction a amélioré localement la qualité de l’air, le smog continue d’étouffer Cracovie lors des pics de chauffage. Il provient notamment des communes voisines, où il est toujours possible d’utiliser des combustibles solides. Le chauffage individuel aux déchets ménagers reste également très courant.” “Pour améliorer l’état de l’air dans l’ensemble de la région, de nouvelles restrictions sont nécessaires”, conclut-il.
Source: courrierinternational.com Romain Su
Quelques jours avant le 4 décembre, fête de la Sainte-Barbe et des mineurs, le président de la République, Andrzej Duda, et le Premier ministre, Mateusz Morawiecki, ont d’ailleurs réaffirmé leur défense de l’extraction charbonnière, gage de “sécurité énergétique” pour la Pologne, qui dispose encore d’importantes réserves de cette ressource et une vingtaine de mines en activité.
Alors que se déroule à Madrid la COP25, le journal regrette que “la Pologne soit en passe de devenir un îlot solitaire pour le charbon et le seul pays [de l’UE] à n’avoir pas annoncé de date de décarbonisation. […] Bien que le programme de politique énergétique prévoie de réduire la part du charbon à 35 % d’ici à 2040, le gouvernement ne cache pas ses intentions d’ouvrir de nouvelles mines.”
Le poêle individuel pour se chauffer, un fléau
Si l’influence de la combustion du charbon sur le réchauffement climatique d’origine anthropique ne semble pas alerter les autorités polonaises, ses conséquences sur la santé commencent à prendre forme dans les esprits. D’autant plus que le pays compte un nombre encore très élevé – environ 4 millions – de logements chauffés à l’aide de vieux poêles individuels et alimentés au charbon, voire aux déchets ménagers dans certains foyers démunis.L’utilisation de ce type de chauffage individuel est à l’origine du smog, un brouillard ocre composé de particules toxiques qui recouvre une grande partie du territoire chaque année quand les températures baissent. D’après l’Organisation mondiale de la santé, la Pologne compte à elle seule 33 des 50 villes européennes où l’air est le plus malsain, et ce phénomène causerait chaque année plus de 40 000 décès prématurés d’après le site de Polish Smog Alert.
Le smog est même abordé dans les bulletins météo polonais. Des points orange ou rouges symbolisent les localités où la pollution de l’air dépasse les normes. Jusqu’à récemment la grande ville de Cracovie était surnommée “la capitale polonaise du smog”. Mais cette saison, elle apparaît sur les cartes comme un “îlot vert” entouré d’ocre grâce à une décision radicale : l’usage de charbon ou de bois à des fins de chauffage est désormais puni d’une amende, conformément à un arrêté municipal entré en vigueur le 1er septembre. La mairie offre des aides financières pour aider les foyers à changer de système de chauffage.
Satisfait des résultats de cette politique, le quotidien régional Gazeta Krakowska est aussi fier de voir Cracovie “donner l’exemple” à d’autres villes en Pologne, d’autant que, “si l’interdiction a amélioré localement la qualité de l’air, le smog continue d’étouffer Cracovie lors des pics de chauffage. Il provient notamment des communes voisines, où il est toujours possible d’utiliser des combustibles solides. Le chauffage individuel aux déchets ménagers reste également très courant.” “Pour améliorer l’état de l’air dans l’ensemble de la région, de nouvelles restrictions sont nécessaires”, conclut-il.
Source: courrierinternational.com Romain Su
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