Pour
Macron, au début de son mandat, l’agenda politique en interne était
celui de la réforme structurel. Mais l’agenda européen devait être celui
de la croissance. En d’autres termes, les réformes engagées en France,
n’ont pas vocation, en tant que telles, à relancer la croissance, mais à
la placer dans le sillage de la dynamique européenne. Tout repose donc
sur la résolution des problèmes de coordination, de pilotage
macro-économique au plan européen. D’où l’importance de rompre avec
l’immobilisme. D’où l’importance pour Macron d’impulser un vrai
changement de paradigme à Bruxelles.
Économie européenne, un long fleuve tranquille
Or
qu’en est-il ? En apparence la reprise européenne connaît quelques
ratés comme en témoigne la dégradation du climat des affaires. Et le PIB
en porte la marque au premier semestre. Mais rien de grave. Un trou
d’air officiellement, qui tient pour l’essentiel à la remontée plus
forte que prévue des cours du pétrole, qui rogne transitoirement le
pouvoir d’achat. Pour la France, qui recherche son moteur de croissance
dans la locomotive européenne, et qui compte sur le dynamisme de ses
marchés périphériques pour absorber la pilule amère des réformes, c’est
un coup dur, comme en témoigne la difficulté pour boucler l’équation
budgétaire de 2019. Mais là encore, ce n’est qu’une mauvaise passe.
L’euro
a sensiblement reflué par rapport au dollar. Et c’est normalement le
signal qui permet aux économies européennes de s’arrimer à la locomotive
américaine. Et cette dernière tourne à plein, ce qui accrédite l’idée
que le passage à vide de la croissance européenne est bien momentané.
Bref officiellement, l’Europe n’a pas de gros problèmes. Le psychodrame
de la crise des réfugiés, les surenchères verbales de tel ou tel
gouvernement populiste fait office d’écume sur un long fleuve tranquille
du point de vue économique. A tel point que les questions sociales,
économiques ou financières sont reléguées au second plan. A tel point
que le marathon de la négociation du Brexit, fait figure de problème
périphérique, au pire d’un poker menteur qui finira bien par trouver sa
solution bâtarde.
Une Europe pétrifiée sur le plan politique et institutionnel
C’est
commettre une grosse erreur. Car derrière ce calme apparent, il y a la
déliquescence du pouvoir d’Angela Merkel. L’Allemagne, n’a jamais su
opérer un leadership sur l’Europe. Mais là, moins que jamais elle ne
l’exerce. Au moment même où Trump passe à l’offensive sur le plan fiscal
et commercial. La donne de la mondialisation change fondamentalement,
mais l’Europe, elle, comme à son habitude subit. Elle reste sur son
vieux schéma d’ouverture à tous vents. Elle ne revoit en rien sa
stratégie de redéploiement de son commerce vers les émergents, alors
même que ces derniers sont à la peine. Et pour longtemps. Elle ne
parvient même pas à s’accorder sur la fiscalité des GAFA.
Plus
grave, les velléités françaises de faire bouger les lignes sur
l’éducation, l’investissement, l’Europe des transferts, la fiscalité, ne
trouvent plus le moindre relais. L’Europe est pétrifiée, figée du point
de vue politique et institutionnel. Elle espère sans le dire que les
folies de Trump seront sa solution. Or les folies de Trump, seront notre
problème.
Au
pire les cassandres ont raison. Et l’emballement américain est de
courte durée. Il va rapidement être dynamité par la surchauffe et
l’effondrement du prix des actifs. Auquel cas, l’Europe ne dispose
d’aucune arme budgétaire ou monétaire (avec des taux au plancher) pour
amortir la chute. Elle retombera dans les affres de la rigueur mal
coordonnée, et de la résurgence du risque bancaire.
Au
mieux, Trump réussit son pari. Et l’Europe en tire quelques gains en
termes de croissance. Mais elle se transforme plus que jamais en machine
à épargne du consommateur américain en dernier ressort. En créancier
vulnérable d’un pays à risque. C’est reculer pour mieux sauter. C’est
louper l’occasion aussi de définir un modèle de croissance alternatif au
modèle périmé américain, notamment sur le plan environnemental.
Bref, il règne aujourd’hui en Europe, une inquiétante ambiance de calme avant la tempête.
Or qu’en est-il ? En apparence la reprise européenne connaît quelques ratés comme en témoigne la dégradation du climat des affaires. Et le PIB en porte la marque au premier semestre. Mais rien de grave. Un trou d’air officiellement, qui tient pour l’essentiel à la remontée plus forte que prévue des cours du pétrole, qui rogne transitoirement le pouvoir d’achat. Pour la France, qui recherche son moteur de croissance dans la locomotive européenne, et qui compte sur le dynamisme de ses marchés périphériques pour absorber la pilule amère des réformes, c’est un coup dur, comme en témoigne la difficulté pour boucler l’équation budgétaire de 2019. Mais là encore, ce n’est qu’une mauvaise passe.
L’euro a sensiblement reflué par rapport au dollar. Et c’est normalement le signal qui permet aux économies européennes de s’arrimer à la locomotive américaine. Et cette dernière tourne à plein, ce qui accrédite l’idée que le passage à vide de la croissance européenne est bien momentané. Bref officiellement, l’Europe n’a pas de gros problèmes. Le psychodrame de la crise des réfugiés, les surenchères verbales de tel ou tel gouvernement populiste fait office d’écume sur un long fleuve tranquille du point de vue économique. A tel point que les questions sociales, économiques ou financières sont reléguées au second plan. A tel point que le marathon de la négociation du Brexit, fait figure de problème périphérique, au pire d’un poker menteur qui finira bien par trouver sa solution bâtarde.
C’est commettre une grosse erreur. Car derrière ce calme apparent, il y a la déliquescence du pouvoir d’Angela Merkel. L’Allemagne, n’a jamais su opérer un leadership sur l’Europe. Mais là, moins que jamais elle ne l’exerce. Au moment même où Trump passe à l’offensive sur le plan fiscal et commercial. La donne de la mondialisation change fondamentalement, mais l’Europe, elle, comme à son habitude subit. Elle reste sur son vieux schéma d’ouverture à tous vents. Elle ne revoit en rien sa stratégie de redéploiement de son commerce vers les émergents, alors même que ces derniers sont à la peine. Et pour longtemps. Elle ne parvient même pas à s’accorder sur la fiscalité des GAFA.
Plus grave, les velléités françaises de faire bouger les lignes sur l’éducation, l’investissement, l’Europe des transferts, la fiscalité, ne trouvent plus le moindre relais. L’Europe est pétrifiée, figée du point de vue politique et institutionnel. Elle espère sans le dire que les folies de Trump seront sa solution. Or les folies de Trump, seront notre problème.
Au pire les cassandres ont raison. Et l’emballement américain est de courte durée. Il va rapidement être dynamité par la surchauffe et l’effondrement du prix des actifs. Auquel cas, l’Europe ne dispose d’aucune arme budgétaire ou monétaire (avec des taux au plancher) pour amortir la chute. Elle retombera dans les affres de la rigueur mal coordonnée, et de la résurgence du risque bancaire.
Au mieux, Trump réussit son pari. Et l’Europe en tire quelques gains en termes de croissance. Mais elle se transforme plus que jamais en machine à épargne du consommateur américain en dernier ressort. En créancier vulnérable d’un pays à risque. C’est reculer pour mieux sauter. C’est louper l’occasion aussi de définir un modèle de croissance alternatif au modèle périmé américain, notamment sur le plan environnemental.
Bref, il règne aujourd’hui en Europe, une inquiétante ambiance de calme avant la tempête.
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