Sisyphe poussait son rocher. Et la montagne lui paraissait toujours plus haute. Aujourd'hui, elle s'élève à plus de 2.000 milliards d'euros. Un sommet. Presque une année des richesses produites en France. Cette montagne, c'est la dette accumulée depuis plus de quarante ans à coups de déficits publics - 70 milliards d'euros de plus prévus en 2017. Pour la financer, il faut bien que Sisyphe/Bercy pousse son rocher, autrement dit qu'il aille trouver tous les mois des investisseurs acceptant de lui prêter des fonds. Ce sera encore 200 milliards d'euros à aller chercher sur les marchés cette année.
Une simple formalité ? A voir. Il n'a échappé à personne que 2017 était l'année de tous les dangers pour la dette française. Elle sera rythmée, bien sûr, sur la grande échéance électorale du printemps. Or, à l'exception du favori des sondages, François Fillon, le désendettement n'apparaît pas vraiment comme une priorité pour les candidats à la présidentielle. Les programmes de certains proposent des dépenses supplémentaires en cascade, convaincus que les plus riches finiront bien par payer à coups d'impôts nouveaux. Et que les marchés se réjouiront encore longtemps de financer nos déficits. Illusion. D'autres proposent de revenir tout simplement au franc, faisant mine d'ignorer que cette forme de dévaluation ferait gonfler d'un coup notre endettement. Aberration. A moins de croire que l'on puisse facilement répudier une dette qui est désormais aux deux tiers entre des mains étrangères... Tout cela n'est pas sérieux.
Une simple formalité ? A voir. Il n'a échappé à personne que 2017 était l'année de tous les dangers pour la dette française. Elle sera rythmée, bien sûr, sur la grande échéance électorale du printemps. Or, à l'exception du favori des sondages, François Fillon, le désendettement n'apparaît pas vraiment comme une priorité pour les candidats à la présidentielle. Les programmes de certains proposent des dépenses supplémentaires en cascade, convaincus que les plus riches finiront bien par payer à coups d'impôts nouveaux. Et que les marchés se réjouiront encore longtemps de financer nos déficits. Illusion. D'autres proposent de revenir tout simplement au franc, faisant mine d'ignorer que cette forme de dévaluation ferait gonfler d'un coup notre endettement. Aberration. A moins de croire que l'on puisse facilement répudier une dette qui est désormais aux deux tiers entre des mains étrangères... Tout cela n'est pas sérieux.
Cela l'est d'autant moins que les signaux d'alerte se multiplient sur les marchés. Depuis l'élection de Donald Trump (qui accrédite l'idée que, décidément, tout est possible en politique), les taux d'intérêt se sont mis à remonter. Aux Etats-Unis d'abord, mais aussi en Europe. Notamment en France, qui a vu l'écart avec l'Allemagne se creuser sensiblement. Certains spéculateurs sont en train de s'intéresser à notre cas. Plus fondamentalement, la remontée de l'inflation et la perspective d'une relance par la dépense justifient des taux plus élevés à l'avenir. Rien d'alarmant pour l'instant. Les conditions de financement du pays restent exceptionnellement bonnes. Mais de quoi faire réfléchir, chaque point d'intérêt en plus représentant des milliards d'euros à payer en plus tout au long du prochain quinquennat. Bercy l'a bien compris, qui se hâte de lancer de grosses levées de fonds en ce mois de janvier. Il présente même aujourd'hui aux investisseurs un emprunt de très longue durée, dont la dernière échéance devra être remboursée... en 2066. Sans doute par les enfants de nos enfants. Sisyphe n'a pas fini de pousser. Mais on a du mal à l'imaginer vraiment heureux.
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