Les illusions de reprise se sont envolées cet été. Après un zéro pointé en début d'année, la croissance française a de nouveau fait du surplace au 2ème trimestre. L'acquis de croissance reste donc inchangé et pointe à 0,3% à mi-parcours grâce uniquement à l'élan pris fin 2013. Autrement dit, pour sérieusement se détacher de ce petit 0,3% sur l'ensemble de l'année, il faut que, la croissance revienne, dès maintenant, puis s'accélère. Cela semble, a priori, hors de portée. Il y a d'abord ce qui va mal et qui a peu de chance d'aller mieux à court terme. C'est le cas du commerce extérieur qui a ôté 0,1 point à la croissance au printemps dernier. Une tendance de fond, dont on peine à voir comment elle peut s'infléchir à court terme.
Certes, la décrue de l'euro depuis mai diminue la contrainte extérieure, mais cela n'est pas encore de taille face à des marchés à l'exportation qui calent à nouveau en Europe. L'investissement, pris dans son ensemble, s'inscrit dans le même mouvement. Le principal point noir est parfaitement localisé, il s'agit de l'investissement construction qui recule pour le 4ème trimestre consécutif. Pire, la baisse s'accentue et atteint désormais 5,4% en volume sur un an. Là aussi peu de chance que la mécanique s'inverse : les ménages ont déserté le marché du logement neuf comme le montre le décrochage des mises en chantier qui se rapprochent du plancher des 300 000.
Quant à la trajectoire prise par les permis de construire, elle ne pousse pas à l'optimisme pour les prochains mois. Il ne faudra pas non-plus compter sur les administrations publiques pour relancer leurs efforts en matière d'infrastructures : notamment au niveau des collectivités territoriales qui vivent sous la double influence d'une baisse des dotations de l'Etat et de l'inertie postélectorale. Quant aux entreprises, l'heure n'est pas à l'extension des capacités de production donc à la construction de nouveaux locaux. En revanche, il y a plus d'inconnues, sur les dépenses d'équipement des entreprises. Certes, le bilan à la mi-année est mauvais : avec un nouveau recul de 0,5% au 2ème trimestre, et un acquis de croissance légèrement négatif qui hypothèque la performance moyenne à attendre sur l'ensemble de l'année. Pourtant, quelques indications un peu plus favorables nous invitent à Xerfi, à ne pas pousser plus loin la chute : les taux d'intérêt sont bas, il existe un vrai besoin de renouvellement du parc des biens durables et des équipements, le CICE monte en régime. Reste enfin, le principal élément contributeur de la croissance, la consommation : la hausse de 0,5% en T2 ne doit pas faire illusion. Elle marque simplement le retour à la normale des dépenses d'énergie après un hiver exceptionnellement doux qui les avaient fait plonger en début d'année, et un gommage des à-coups liés à la hausse de la TVA en début d'année.
La vraie tendance, elle, se situe plutôt autour d'un plateau se situant autour de 0,1%. Pas plus mais pas moins non plus, comme semble l'indiquer l'évolution du climat des affaires dans le commerce de détail et d'automobiles qui s'est rapproché en juillet de sa moyenne de longue période. Le bilan à mi-parcours n'est donc pas celui d'une France qui décroche mais qui est enlisée. La planche de salut, passe plus que jamais par les entreprises. Soit le nouveau cycle d'investissement prend enfin corps et les pouvoirs publics veillent à attiser ce zéphyr de reprise, et la reprise passe. Soit elle casse. Ce scénario du pire ne peut malheureusement pas être exclu.
Certes, la décrue de l'euro depuis mai diminue la contrainte extérieure, mais cela n'est pas encore de taille face à des marchés à l'exportation qui calent à nouveau en Europe. L'investissement, pris dans son ensemble, s'inscrit dans le même mouvement. Le principal point noir est parfaitement localisé, il s'agit de l'investissement construction qui recule pour le 4ème trimestre consécutif. Pire, la baisse s'accentue et atteint désormais 5,4% en volume sur un an. Là aussi peu de chance que la mécanique s'inverse : les ménages ont déserté le marché du logement neuf comme le montre le décrochage des mises en chantier qui se rapprochent du plancher des 300 000.
Quant à la trajectoire prise par les permis de construire, elle ne pousse pas à l'optimisme pour les prochains mois. Il ne faudra pas non-plus compter sur les administrations publiques pour relancer leurs efforts en matière d'infrastructures : notamment au niveau des collectivités territoriales qui vivent sous la double influence d'une baisse des dotations de l'Etat et de l'inertie postélectorale. Quant aux entreprises, l'heure n'est pas à l'extension des capacités de production donc à la construction de nouveaux locaux. En revanche, il y a plus d'inconnues, sur les dépenses d'équipement des entreprises. Certes, le bilan à la mi-année est mauvais : avec un nouveau recul de 0,5% au 2ème trimestre, et un acquis de croissance légèrement négatif qui hypothèque la performance moyenne à attendre sur l'ensemble de l'année. Pourtant, quelques indications un peu plus favorables nous invitent à Xerfi, à ne pas pousser plus loin la chute : les taux d'intérêt sont bas, il existe un vrai besoin de renouvellement du parc des biens durables et des équipements, le CICE monte en régime. Reste enfin, le principal élément contributeur de la croissance, la consommation : la hausse de 0,5% en T2 ne doit pas faire illusion. Elle marque simplement le retour à la normale des dépenses d'énergie après un hiver exceptionnellement doux qui les avaient fait plonger en début d'année, et un gommage des à-coups liés à la hausse de la TVA en début d'année.
La vraie tendance, elle, se situe plutôt autour d'un plateau se situant autour de 0,1%. Pas plus mais pas moins non plus, comme semble l'indiquer l'évolution du climat des affaires dans le commerce de détail et d'automobiles qui s'est rapproché en juillet de sa moyenne de longue période. Le bilan à mi-parcours n'est donc pas celui d'une France qui décroche mais qui est enlisée. La planche de salut, passe plus que jamais par les entreprises. Soit le nouveau cycle d'investissement prend enfin corps et les pouvoirs publics veillent à attiser ce zéphyr de reprise, et la reprise passe. Soit elle casse. Ce scénario du pire ne peut malheureusement pas être exclu.
Alexandre Mirlicourtois, Croissance : la fin des illusions ?, une vidéo Xerfi Canal
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