Un polytechnicien en parapente pour rendre compte du dérèglement climatique
FIGARO
DEMAIN - Muni de son parapente, Nicolas Plain traverse les Alpes pour
détecter les différentes sources de pollution à l’échelle locale et
aller à la rencontre des habitants. Avec Ushuaïa TV, il réalise une
série de films documentaires, «Il faut sauver les Alpes», qui seront
diffusés dès novembre.
«Prendre de la hauteur pour mieux comprendre la Terre». C’est la philosophie de Nicolas Plain,
doctorant en sciences du climat et de l’environnement et diplômé de
Polytechnique. Cet explorateur scientifique, comme il aime à se définir,
parcourt les régions avec son parapente pour sensibiliser le grand
public au dérèglement climatique. » Écoutez la chronique sur France Inter
«Plus on s’intéresse à ces thématiques, plus on se dit qu’il faut
absolument agir. L’idée est de montrer qu’il y a beaucoup de solutions
concrètes qui existent à l’échelle locale et que tout le monde a le
pouvoir de changer le monde», explique celui qui, il y a quelques
années, travaillait comme chargé de mission pour la décarbonation des
transports dans l’équipe interministérielle de la COP21, rattachée au
cabinet de Ségolène Royal. » VOIR AUSSI - Glaciers et océans: les 5 alertes du nouveau rapport du Giec
Fin juillet, Nicolas a marché, pédalé et volé à travers le massif des
Alpes, de Cannes à l’Autriche. Un périple de 1000 kilomètres réalisé en
huit jours et sans aucune émission de CO2. «Rien n’était vraiment prévu
et c’est ça la magie de l’aventure! J’ai effectué un premier repérage
pour rendre compte de la diversité du paysage et des habitants», confie
l’Isérois. Son but: montrer que la pollution dans l’air varie en
intensité, et que ses causes sont multiples en fonction des activités
humaines dans les différents territoires. » LIRE AUSSI - Les biochimistes cherchent à valoriser les algues vertes
Cette grande aventure représente le début d’un beau projet, qui sera
dévoilé très prochainement au public. Avec Ushuaïa TV, Nicolas réalise
une série de films documentaires, «Il faut sauver les Alpes», dont le
but n’est pas de dénoncer les problèmes, mais plutôt de mettre en avant
les solutions concrètes réalisables. Le premier épisode sera diffusé en
novembre, et la série sera présentée en 2020 au festival de Cannes
durant la semaine du cinéma positif. «Nous voulons montrer qu’il y a un
continuum entre les solutions locales et celles à l’échelle globale, que
le spectateur puisse comprendre comment agir».
Des solutions locales, concrètes et réplicables
«Les Alpes, où je suis né, font partie des régions les plus impactées
par le dérèglement climatique, avec 2 degrés de réchauffement en
moyenne par rapport à un degré en Europe», explique le parapentiste
chevronné. L’Isérois de 27 ans est allé à la rencontre des habitants des
Alpes pour comprendre comment ils ont vécu ces dernières années la
fragilisation des écosystèmes. Mais aussi pour s’entretenir avec le
tissu d’associations, et mettre en lumière les solutions locales,
concrètes et réplicables pour préserver l’environnement. » LIRE AUSSI - Le transport de marchandises à la voile, une solution écologique efficace
Arrivé à la frontière suisse au bout du quatrième jour, près de
Chamonix, le scientifique grenoblois constate par exemple que la
pollution locale est liée pour beaucoup aux autoroutes et aux feux de
cheminée des particuliers. Puis en s’arrêtant aux abords de la Vallée du
Rhône, il découvre l’état des abricotiers, pollués par les pesticides,
alors même qu’ils se situent à quelques mètres des maisons. «À la source
du Rhône, je discute à 2000 mètres d’altitude avec un habitant, qui me
confie avoir connu deux jours plus tôt une température à 30°C». Quelques
mètres plus loin, Nicolas constate que le glacier du Rhône n’en est
plus un, et qu’il a désormais laissé place à un grand lac glacier.
«Un laboratoire scientifique volant»
«Depuis tout petit, je voulais voler. J’ai fait une formation à
l’armée de l’air, puis j’ai compris que le parapente est la chose qui
rapproche le plus du vol d’un oiseau», confie Nicolas. Dans les airs,
son moyen de locomotion se transforme en véritable laboratoire
scientifique volant pour mesurer la qualité de l’air dans toutes les
couches de l’atmosphère en trois dimensions grâce à des capteurs fixes
ou des ballons-sondes. De retour sur terre, il travaille avec les
scientifiques de l’université de Grenoble-Alpes pour analyser les
relevés et comprendre comment les rendre plus pertinents.
En 2015, il crée l’association «En l’Air pour la Terre» pour
communiquer sur les différentes énergies renouvelables de manière
ludique. «Je voulais faire partager mes discussions avec des
scientifiques sur les réseaux sociaux. Au lieu de faire des interviews
standards dans une salle sombre, je me suis dit que les embarquer dans
les airs sur mon parapente deux places serait un bon moyen de toucher
différents types de publics», explique le Grenoblois. Également au cœur
de son projet, se trouve la rédaction d’une revue universitaire
recensant des solutions réalisables, bonnes pour l’environnement, la
santé des habitants mais aussi pour leur porte-monnaie.
Ce blog est ouvert à la contradiction par la voie de commentaires. Je tiens ce blog depuis fin 2005. Tout lecteur peut commenter sous email valide et sous anonymat. Tout peut être écrit mais dans le respect de la liberté de penser de chacun et la courtoisie. Je modère les commentaires pour éviter le spam et d'autres entrées malheureuses possibles. Cela peut prendre un certain temps avant que votre commentaire n'apparaisse, surtout si je suis en déplacement.
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