25/04/2022

Présidentielle 2022: vers un troisième tour décisif en juin avec les élections législatives?

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Pour espérer une majorité à l’Assemblée, Macron ne doit pas se tromper sur le choix du Premier ministre, la composition du gouvernement, la désignation des députés et leur étiquette.Comment Emmanuel Macron peut "valider" sa réélection lors des élections législatives des 12 et 19 juin prochains? Car sans majorité à l’Assemblée nationale, il ne pourra pas gouverner. Et plus elle sera réduite, plus ce sera difficile.

Il est déjà loin le temps où, en 2017, LREM faisait carton plein avec 350 sièges - dont 42 pour le MoDem allié - sur 577, la majorité absolue étant à 289.

C’est aujourd’hui une mêlée très emmêlée que le nouveau président va devoir démêler pour placer un maximum de députés.

Autant dire que le parcours sans faute est impossible, ne serait-ce que parce que des députés LREM sortants, vont devoir céder leur place à des candidats de partis alliés, qu’ils soient de droite avec Horizons et Agir, de centre droit avec le MoDem et de gauche avec Territoires de Progrès.

Sans compter des socialistes ou des Républicains, qui pourraient chercher une issue auprès de LREM, après le naufrage de leurs partis.

Un Premier ministre "locomotive"

Tout dépend de l’ouverture qu’Emmanuel Macron sera prêt à faire. La désignation du nouveau Premier Ministre - Jean Castex ayant annoncé sa démission - puis de son gouvernement devrait en donner un aperçu.

Ce qui interviendra après le mercredi 27 avril, puisque le conseil constitutionnel doit d’abord ce jour-là, proclamer élu le nouveau président de la République.

Alors quel Premier ministre ou Première ministre? "Emmanuel Macron a besoin d’une locomotive pour mener la campagne des législatives. Il y a toujours cette idée de donner une image de modernité. Il essaiera de trouver quelques gadgets pour marquer les esprits. Il peut donner un signal avec une femme. Encore faut-il que ce soit une femme politique, pas une simple technocrate. Il faut quelqu’un qui ait une force d’entraînement électoral et politique", estime Armel Le Divelllec, professeur de droit public à l’Université de Paris II (Panthéon-Assas).

Selon lui "Jean Castex remet sa démission pour qu’Emmanuel Macron puisse faire ce qu’il veut dans les semaines qui vont suivre. Mais il aurait dû attendre le second tour de l’élection à l’Assemblée nationale."

Un gouvernement en sursis

Et pour cause! Ministres et secrétaires d’État vont devoir s’engager dans un gouvernement en sursis jusqu’aux législatives, sans certitude d’en faire toujours partie après juin. Les hypothèses sont ouvertes.

"On sait que le nouveau Premier ministre sera aussi chargé d’une planification écologique. On imagine donc une personnalité, qui a une sensibilité sur la question pour que sa nomination soit un signal", pense Bruno Cautrès, professeur à Sciences Po, chercheur CNRS au CEVIPOF.

Le gouvernement qui en découlera "sera macroniste, suppose Armel Le Divelllec, car il n’y a pas eu de ralliement spectaculaire, mis à part quelques individualités comme Éric Woerth, Christian Estrosi, Renaud Muselier ou quelques socialistes. Aucun n’a amené de parti avec lui."

Et d’ajouter: "La seule chose dont on peut être sûr à 100%, c’est que le gouvernement changera après les législatives. Dans le débat du second tour de la présidentielle, les candidats disaient je vais faire ci ou ça, sans préciser" sous réserve que l’Assemblée nationale l’accepte et qu’il y ait une majorité pour ça. "On est dans une déparlementarisation choquante. Macron doit composer avec plusieurs partis politiques."

La recomposition politique autour d’Emmanuel Macron semble incontournable, d’autant que Jean-Luc Mélenchon espère réunir autour de lui pour rééquilibrer les forces politiques au parlement. Et que l’extrême droite peut espérer en faire autant.

Pour Armel Le Divellec, le président réélu ne doit pas non plus oublier que "faute de concertation apparaissent des résistances dans la population, des grèves, des gilets jaunes. Macron sera peut-être obligé au regard des élections législatives de donner du lest."

Double étiquette pour les candidats

Quoi qu’il en soit, les soutiens à Emmanuel Macron - en particulier Horizons, Agir, et le MoDem - devront trouver leur place dans ce gouvernement et ensuite à l’Assemblée nationale.

"Les négociations ont sans doute commencé sur les législatives. On peut s’attendre à la présentation de candidats avec la double étiquette Majorité Présidentielle-Horizons, MP-Agir, etc. Je n’imagine pas du tout qu’Édouard Philippe n’ait pas envie d’avoir des députés MP-Horizons. Il faut voir dans quels départements, quelles circonscriptions LREM laisse ce double affichage exister" s’interroge Bruno Cautrès.

Et voir aussi quelles seront les exigences d’Édouard Philippe à la tête d’Horizons et celles de Franck Riester, président d’Agir. Car ceux-ci ont mis de côté durant la présidentielle, toute rancœur qu’ils pouvaient avoir à l’égard d’Emmanuel Macron, qui avait refusé le mariage de leurs partis. Ils l’ont soutenu malgré tout.

Selon Bruno Cautrès "la question qui peut se poser après cette victoire d’Emmanuel Macron, c’est majorité absolue ou majorité relative? Et encore faut-il s’entendre sur ce que veut dire majorité. Sera-t-elle LREM ou LREM et son allié naturel MoDem ou encore LREM avec MoDem, Agir et Horizons? Si ce dernier bloc n’obtient pas la majorité, cela veut dire qu’il y a presque une obligation de coalition avec une autre formation et tout le monde aura les yeux rivés sur les Républicains."

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