France Bleu Auxerre : Quel regard portez-vous sur la première grande soirée électorale ?
Pascal Perrineau : C'est une étrange campagne. Une campagne c'est un moment où le débat démocratique se noue entre des hommes et des femmes et des projets. Le débat né de la confrontation des projets. Là vous avez des débats dans lesquels sont alignées les unes derrière les autres différentes propositions sans avoir le choc des idées. Je crois qu'il y a un risque dans les semaines à venir, que le débat n'arrive pas à se trouver. A peine sa candidature déclarée, on a l'impression déjà que le candidat Emanuel Macron a un peu disparu. Pas de débat avec les journalistes ni avec les candidats, parfois avec des français choisis sur le volet. Attention, il risque d'y avoir après les élections, des français qui se réveillent en disant mais où est passé notre débat démocratique?
Emmanuel Macron se veut au dessus de la mêlée...
On ne sait plus comment il faut l'appeler, président candidat out candidat président. C'est une tentation qu'ont déjà eu dans le passé des présidents qui se représentaient. Mais l'heure est grave, il y a cumul de crises ; crise sanitaire depuis deux ans, crise sociale et crise géopolitique. Le moment serait bien venu dans les semaines qui restent qu'il y ait un échange entre les candidats pour savoir ce que chacun a dans la tête pour les cinq années qui viennent.
Alors qu'est-ce qu'on appelle les nouveaux clivages ? Il n'a y a plus ni gauche ni droite ?
Pendant des décennies, c'était le clivage essentiel. Hors, déjà en 2017, la gauche et la droite étaient sorties au second tour. On avait eu un second tour entre Marine le Pen et Emmanuel Macron. On s'y dirige à nouveau si l'on en croit les sondages. On a un candidat qui veut se présenter comme celui de la France ouverte et européenne et de l'autre une candidate qui cherche à représenter le camp d'une France qui veut mettre en avant la protection nationale, économique culturelle et politique. C'est un nouveau clivage qui met à mal l'ancien clivage gauche droite.
L'élection se gagnera sur quel thème ?
Pour l'instant, on a l'impression que la question du pouvoir d'achat est extrêmement présente (indépendamment de la guerre). Marine le Pen fait sa candidature avant tout sur ce thème. Un pouvoir d'achat déjà impacté par la crise économique et sociale, la hausse des prix de l'énergie, demain, la hausse des prix alimentaires. Tout çà deviendra omniprésent dans les jours qui viennent. Les français attendent des réponses.
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