lesechos.fr Quittant son costume de président pour celui de candidat, Emmanuel Macron dévoile son programme ce jeudi, lors d'une conférence de presse suivie d'un échange avec la presse. Largement en tête dans les sondages, mais accusé « d'enjamber » la campagne par ses adversaires, le président sortant s'est résolu à abattre ses cartes.
Certaines mesures sont d'ores et déjà connues, à l'instar de la suppression de la redevance audiovisuelle, du recul à 65 ans de l'âge de départ à la retraite, ou du triplement de la « prime Macron ». D'autres sont pressenties, comme la réforme des droits de succession.
> « Chaque chose en son temps », affirme Emmanuel Macron sur éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale
Interrogé sur une éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale au lendemain de l'élection pour avancer la date des élections législatives, Emmanuel Macron ne répond pas. « Chaque chose en son temps, nous serions dans une drôle de démocratie qui consisterait à déplorer l'abstention dans une élection qui n'a pas eu lieu tout me demandant de répondre à une question sur une élection qui aurait lieu après », a-t-il indiqué.
> Emmanuel Macron souhaite la création d'une convention citoyenne sur la fin de vie
« Je pense que c'est un bon sujet pour une convention citoyenne », a estimé le chef de l'Etat sortant à propos d'une nouvelle loi sur la fin de vie. « Sur la base des conclusions de celle-ci, je soumettrai à la représentation nationale ou au peuple le choix d'aller au bout du chemin qui sera préconisé », a-t-il ajouté.
> S'il est élu, Emmanuel Macron continuera sa politique d'ouverture
Interrogé sur la possibilité d'intégrer l'un de ses concurrents à son futur gouvernement, Emmanuel Macron n'a pas fermé la porte. Il a par exemple cité Olivier Dussopt, actuel ministre du Budget et parlementaire socialiste au début du quinquennat. « Je n'ai cessé de rassembler […] et je continuerai », a-t-il indiqué.
> Emmanuel Macron promet 15 milliards de baisses d'impôts
Le projet d'Emmanuel Macron représente « un effort supplémentaire » de 50 milliards d'euros, dont une baisse d'impôts de 15 milliards. Ces nouvelles dépenses seront compensées de trois manières :
> 15 milliards financés par le plein-emploi et la réforme des retraites
> 15 milliards par des réformes de simplification
> 20 milliards de réductions de coût de fonctionnement
> Les propositions du candidat pour la Justice
« Nous avons augmenté de 30 % les investissements dans notre justice », a-t-il rappelé, avant de présenter son projet pour les cinq ans à venir.
> Embaucher 8.500 magistrats et personnels de justice
> Refondre le code de procédure pénale
> Mettre en oeuvre des Etats généraux de la justice avec pour objectif la réduction des délais, l'effectivité des peines et l'amélioration des conditions de travail des magistrats.
> Les propositions d'Emmanuel Macron pour la sécurité
Rappelant que « 10.000 postes de gendarmes » avaient été créés et les « procédures simplifiées avec les amendes forfaitaires », Emmanuel Macron veut « continuer ce travail avec une loi d'orientation et programmation du ministère de l'Intérieur ».
> Doubler la présence des forces de sécurité intérieure
> Tripler l'amende anti harcèlement
> Etendre les amendes forfaitaires
> renforcer la présence des forces de sécurité dans certains quartiers
> Mettre en place une stratégie cyber massive avec le recrutement de 1.500 cyber patrouilleurs.
> Vers une « solidarité à la source »
A l'image du prélèvement à la source, Emmanuel Macron souhaite verser directement les minima sociaux (RSA, prime d'activité, allocations familiales). « Tous ces dispositifs qui sont très segmentés et n'incitent pas à la reprise de l'activité, nous allons les réformer, les simplifier », a-t-il promis. « En mettant en place la solidarité à la source on lutte contre le non-recours, qui est une formidable injustice. Et c'est aussi le mécanisme le plus efficace pour lutter contre la fraude ».
> Emmanuel Macron veut un compte épargne temps universel
Emmanuel Macron souhaite renforcer ce dispositif, qui permet d'engranger les jours de congé que vous n'avez pas pris. « Je souhaite qu'on le rende portable quand on change d'entreprise », a-t-il indiqué. « Je souhaite qu'on puisse le monétiser de différentes manières, par exemple quand on veut devenir propriétaire ». Il veut enfin entamer un « grand travail pour le rendre universel ».
> Baisse des charges pour les indépendants
Les charges pour les indépendants seront baissées « avec un revenu qui augmentera de 550 euros par an quand on gagne l'équivalent du SMIC », a promis Emmanuel Macron.
> Réforme des droits de succession
« Les droits de succession seront modifiés pour prendre en compte l'évolution des prix de l'immobilier », a indiqué Emmanuel Macron. En ligne directe, l'abattement passera de 100.000 à 150.000 euros. En ligne indirecte, un abattement sera créé pour les neveux, nièces, petits enfants et enfants de conjoints.
> Les propositions du candidat Macron pour la santé
Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesures au sujet du « grand chantier » qu'est le secteur de la santé. Voici ses propositions :
> Aider les médecins de villes pour qu'ils puissent prendre plus de patients. Confier à des paramédicaux certaines tâches.
> Mettre en place un système de référent pour les renouvellements d'ordonnance par un infirmier ou pharmacien, afin d'aller plus vite
> Envoyer un renfort massif dans les déserts médicaux
> Déployer la quatrième année d'internat dans les zones rurales
> Pour les urgences, participer plus largement aux gardes et astreintes
> Mettre en place numéro unique pour un rendez-vous médical dans les 48 heures
> Continuer la simplification de l'hôpital et de sa gouvernance en la remédicalisant
> Ecole : Emmanuel Macron veut « changer de méthode »
« Ce que je veux faire c'est changer de méthode », a-t-il prévenu. « Je souhaite que le chantier puisse débuter par une large consultation pour savoir comment atteindre les objectifs. Je veux qu'on puisse mobiliser et associer toutes les parties prenantes pour changer notre mode de fonctionnement », a-t-il poursuivi.
Cela passera par un « pacte nouveau pour les enseignants ». Les augmentations de rémunération se poursuivront « sur de nouvelles missions. Par exemple le remplacement des enseignants absents ». le candidat souhaite également un « suivi plus individualisé des élèves, notamment pour l'aide aux devoirs, et « plus de formations de nos professeurs ».
Il y aura en outre « plus de liberté pour nos établissements ». C'est-à-dire « valoriser l'expertise de terrain, donner plus de libertés aux équipes pédagogiques » et « expérimenter d'autres organisations ».
Enfin, le chef de l'Etat veut « plus de transparence pour les élèves et les parents ». Cela consistera par exemple à « mettre à disposition les évaluations »
« Je souhaite qu'on continue de consolider les fondamentaux y compris les mathématiques » qui seront réintégrés au tronc commun.
> Emmanuel Macron confirme vouloir porter l'âge de la retraite à 65 ans
« Nous sommes dans une société qui vieillit. Il est donc normal, surtout compte tenu de la nature des comptes publics, que nous travaillions plus », a indiqué le président sortant. « C'est l'une des deux grandes réformes que je n'ai pas pu mener à terme pendant ce quinquennat », a-t-il reconnu, avant de confirmer son intention d'augmenter l'âge légal « progressivement » jusqu'à 65 ans. Cette réforme prendra en compte « les carrières longues, les questions d'invalidité et la réalité des métiers et des tâches », a-t-il promis.
> Vers un « revenu d'activité » remplaçant le RSA
Emmanuel Macron souhaite une « réforme du RSA vers un revenu d'activité ». « Les bénéficiaires du RSA ont été les victimes de notre mauvaise organisation collective », a-t-il affirmé. Selon lui, « il faut un revenu de subsistance pour toute personne mais aussi demander une part de devoir pour leur permettre de prendre leur part ». Soit une « obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine à une activité. C'est ce que nous sommes en train de déployer pour les 18-25 ans (contrat d'engagement jeune). Il faut reconnaître la dignité de chacun et demander une part d'effort ».
> Emmanuel Macron vise le plein-emploi en 2027
Le candidat affirme viser « le plein-emploi » d'ici cinq ans, « en continuant à simplifier et déconcentrer le dialogue social », mais aussi en continuant « la réforme de l'assurance chômage pour l'adapter à la conjoncture ». « Nous transformerons Pôle emploi en'France travail'» a-t-il également promis. La volonté est d'avoir un « guichet unique » où on accompagne de façon plus simple, avec un bilan de compétences, des formations, et un accompagnement vers le retour au travail.
> 25 milliards d'euros pour la recherche
Emmanuel Macron veut « poursuivre les réformes de l'enseignement supérieur et de la recherche ». « Le financement de notre recherche sera un élément clé des cinq prochaines années », a-t-il reconnu, annonçant une loi de programmation pour la recherche dotée de 25 milliards d'euros d'investissement sur 10 ans.
En parallèle, le chef de l'Etat veut renforcer l'autonomie des universités et « positionner les organismes de recherche sur des secteurs stratégiques pour attirer les meilleurs talents internationaux. »
> Trois axes pour une énergie plus propre
Emmanuel Macron souhaite un « déploiement massif » d'énergies renouvelables, qu'il s'agisse de « l'éolien en mer, et du solaire sur terre ». En parallèle, un nouveau plan de construction de réacteurs nucléaires sera mis en oeuvre « immédiatement ». « C'est le seul mix qui permet de réduire de manière efficace rapide et souveraine nos émissions de carbone », a-t-il affirmé.
A côté de cette stratégie pour la production, une stratégie sera mise en place pour consommer moins. Avec pour objectif de « rénover au moins 700.000 logements par an ». Mais aussi de proposer « une offre abordable de véhicules électriques », notamment par des « mécanismes de leasing pour les ménages les plus modestes ».
Sur le volet industriel, le candidat souhaite « développer des filières 100 % françaises de véhicules électriques, dans le solaire, et dans l'éolien ».
> Energie : « reprendre le contrôle » de plusieurs acteurs industriels
« Nous pouvons être première grande nation à sortir de la dépendance au gaz et au charbon », a-t-il assuré. Une taxe carbone européenne serait « déclinée au niveau national par une planification par secteur ».
« Il nous faut changer la formation des prix au niveau européen, en particulier les prix de l'électricité », a-t-il indiqué. « Et reprendre le contrôle capitalistique de plusieurs acteurs industriels ».
> Emmanuel Macron veut plus d'indépendance agricole
Rendant hommage aux agriculteurs, le président sortant a indiqué vouloir « aller vers plus de circuits courts, plus de produits bio ». Mais aussi « renforcer l'action sur le renouvellement des générations ». Cela passera par la formation, l'installation, « dans le cadre d'une loi d'orientation agricole ».
Ce dispositif sera « complété au niveau européen par l'intensification de notre plan protéine (initiative française lancée en 2018) et une adaptation de la stratégie européenne « farm to fork » qui prévoyait une diminution de la production. une révision due à la guerre en Ukraine, car « l'Europe ne peut pas se permettre de produire moins ».
> Vers une généralisation du Service national universel
Emmanuel Macron veut « remobiliser les différents leviers de l'engagement ». C'est l'idée du Service national universel, qui constitue « un des éléments de la refondation du pacte entre nos armées et la nation ». « Nous devons repenser ce pacte et réfléchir à comment lui redonner de la vitalité ». Le candidat a évoqué la généralisation du dispositif, et le doublement du nombre de réservistes pour les militaires.
> Emmanuel Macron veut une armée forte
Le premier axe de son programme sera de « faire de notre pays une nation plus indépendante dans une Europe plus forte ». Rappelant qu'il avait engagé un réinvestissement dans la défense, il a promis que le budget dédié (41 milliards) atteindrait bien 50 milliards en 2025. Il a également annoncé un réinvestissement dans le fonds européen de défense. « Nous devons continuer à gagner en flexibilité et en adaptabilité face à de nouveaux types de conflictualités : spatial, cyber, conflits civils », a-t-il détaillé.
> Le président sortant défend son bilan
Emmanuel Macron a défendu le bilan de son quinquennat. « J'avais promis de baisser le chômage : malgré les crises nous l'avons fait. J'avais pris l'engagement de baisser les impôts : moins de 50 milliards d'euros répartis à parité entre les ménages et entreprises », a-t-il affirmé. Selon lui, la réduction des gaz à effet de serre a également atteint 12 % durant ce quinquennat.
> « Nous sommes à un moment de bascule »
« Je crois que devant les peurs qui montent face au sentiment de dépossession, il faut répondre par une volonté d'engagement », a affirmé Emmanuel Macron, louant « une capacité à savoir mieux nous protéger et en même temps préparer notre avenir, mieux maîtriser notre destin comme nation, et avoir une ambition pour notre pays ». « Nous sommes à un moment de bascule où nous pouvons changer les choses, agir ».
> Emmanuel Macron prend la parole
Le président sortant débute sa conférence de presse, indiquant qu'il ne pourra « pas être exhaustif ». Le programme pour les Outre-mer sera par exemple présenté plus tard. « Le projet que je souhaite vous présenter est à la fois le fruit d'une cohérence, un projet qui se nourrit des crises traversées ensemble durant ces cinq années », a-t-il déclaré, faisant référence aux mouvements sociaux, à la pandémie, au terrorisme, et au retour de la guerre en Europe.
> Le candidat Macron toujours largement en tête dans notre sondage
Le président sortant est crédité de 29 % d'intentions de vote dans le baromètre Opinionway-Kéa Partners. Il devance Marine Le Pen (17 %) et un duo composé de Valérie Pécresse et Jean-Luc Mélenchon (12 %).
> Les mesures déjà annoncées
Le
président sortant a, lors d'un débat à Poissy, promis une suppression
de la redevance audiovisuelle et proposé un triplement de la prime qui
porte son nom. Pour contrer l'envolée des prix, il s'est engagé à un
« volet sur l'essence pour tous les Français qui roulent » et à mettre
en place un « chèque alimentaire ».
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