Commenter le second débat des prétendants à l’investiture Les Républicains, dans ces circonstances, est assez vain, si ce n’est pour constater qu’Éric Ciotti compense quelques faiblesses sur les chiffres par une clarté dans le discours, que Michel Barnier ressemble au favori qui déçoit par son manque de tonus, que Valérie Pécresse étonne par sa combativité, que Philippe Juvin évite le rôle de figurant, que Xavier Bertrand fait… du Xavier Bertrand.
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Leur adversaire, donc, c’est Emmanuel Macron. Oubliés les extrêmes, d’ordinaire farouchement combattus, au moins en paroles, sus au chef de l’État ! Un pour tous, tous contre un ! Cette animosité commune a au moins, pour eux, un avantage : éviter le pugilat, la division et les cicatrices qu’ils laissent une fois un vainqueur désigné. L’un des mots les plus prononcés lors de ce long débat, le deuxième du genre, est inattendu dans une arène où il est d’usage de tenter de briller en ferraillant avec les autres. C’est le mot « amis », utilisé par chacun à tour de rôle pour désigner les quatre autres. Pas d’adversaires, pas de compétiteurs, ni même de concurrents. On aurait pu oublier, en les regardant, qu’un scrutin va les départager dans à peine plus de quinze jours. Et qu’il fera quatre vaincus.
Voyage au bout de l’ennui
En guise de conclusion, il est demandé à chacun d’entre eux pourquoi les adhérents LR devraient voter pour lui (ou elle). Michel Barnier observe un long – trop long – silence avant d’exciper de ses états de service. Éric Ciotti se présente comme l’authentique produit de la droite, le seul qui n’a pas voté pour Emmanuel Macron au second tour en 2017, comme s’il s’agissait d’un exploit républicain… Chez les autres, pas une aspérité, pas l’once d’une tentative de publicité comparative. Quoi de plus normal entre « amis » ?
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À ce moment, au terme de trois heures d’échanges courtois, il est difficile de réprimer un bâillement. Et pourtant !
On a tout dit sur les primaires. Le mal qu’il fallait en penser. La prime donnée au plus extrême, qui n’a pas forcément les faveurs des Français. Le déchirement inguérissable provoqué par les accrochages verbaux entre les débatteurs. L’impossibilité de présenter aux Français une équipe soudée pour mener la vraie campagne, celle de la présidentielle.
Au bout de l’ennui provoqué par ces interminables monologues, on se dit alors que le « club des cinq » a peut-être choisi la moins mauvaise des solutions pour ne pas aller droit à l’échec : celle de l’amitié surjouée, comme dans la Bibliothèque rose.
Cette primaire est lamentable. Tous en concurrence pour se dépasser en médiocrité
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