Auprès du « Monde », l’ex-ministre s’inquiète de voir la gauche sérieusement envisager l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir « comme une fatalité ».
Elle a beau avoir rangé ses habits ministériels il y a déjà longtemps, Cécile Duflot n'en reste pas moins très préoccupée par l'état démocratique et social de la France.
Sa plus grande inquiétude ? De voir Marine Le Pen arriver à l'Élysée en 2022. Sa solution ? La gauche et les écologistes doivent impérativement se mettre d'accord et s'allier pour éviter ce qu'elle considère, dans les colonnes du Monde ce 10 février, comme un « désastre » démocratique. Et d'ailleurs, la dirigeante d'Oxfam France n'hésite pas à railler l'attitude des dirigeants de la gauche vis-à-vis de la montée de l'extrême droite en France et sur ses thèmes de prédilection tel l'islam.Cécile Duflot n'y va pas par quatre chemins : elle se dit « à la fois inquiète et consternée », face au manque d'unité de la gauche à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle de 2022. Interrogée sur une possible arrivée de l'extrême droite au sommet de l'État, elle déplore qu'une « partie des dirigeants de la gauche considèrent presque cette situation comme une fatalité ».
Un silence incompréhensible
Pire, selon elle, il s'agit carrément d'une « renonciation » de la gauche qui « nourrit un débat politique qui se polarise autour des questions de l'islam, oubliant que les deux enjeux majeurs sont la désespérance sociale issue de l'aggravation des inégalités et l'inéluctabilité de la crise écologique ».
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Alors que l'alliance entre gauche est Verts en vue de 2022 semble pour l'instant relever encore du doux rêve plus que d'une réalité, l'ex-ministre de François Hollande dénonce un « risque de résignation » qui l'émeut tout particulièrement. Et ce, face à une Marine Le Pen qui semble toujours avoir la faveur d'une partie de la population. Le 24 janvier dernier, un sondage commandé notamment par L'Opinion plaçait la patronne du Rassemblement national en tête des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle.
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Auprès du
Monde, Cécile Duflot ne cache pas son incompréhension face au manque de réactivité de la gauche et à son silence vis-à-vis des positions et sorties de la patronne du RN. Après avoir rappelé le « tremblement de terre » que fut l'arrivée de
Jean-Marie Le Penau second tour du scrutin de 2002, et le passif de 2017, elle n'a pu s'empêcher de railler : « Cette fois, le débat semble devenir : peut-on la battre ? Et je trouve cela vertigineux comme acceptation d'une défaite annoncée. »
Ce danger est comme un impensé dans la tête des dirigeants de gaucheCécile Duflot
Car pour elle, l'arrivée de l'extrême droite à la tête du pays serait un vrai danger : « Les démocrates ne semblent pas se rendre compte que la France peut basculer dans une situation de quasi-dictature. » S'appuyant sur la situation actuelle, en prenant comme exemple le projet de loi sur le « séparatisme » et l'état d'urgence, l'ex-femme politique s'alarme dans les colonnes du quotidien sur « le désastre qui peut arriver en quelques jours si le RN accède au pouvoir ». Avant d'asséner sèchement : « Ce danger est comme un impensé dans la tête des dirigeants de gauche, qui croient que Le Pen n'aurait pas de majorité à l'Assemblée nationale. » Reste à voir si la gauche se réveillera d'ici 15 mois.
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