« Je vais utiliser l’énergie qui reste la mienne pour travailler pour mon pays », a-t-il déclaré, quelques jours après l’accord sur les relations post-Brexit entre le Royaume-Uni et les Vingt-Sept, un succès qu’on lui attribue largement.

« J’ai envie de retrouver les Français »

« Je verrai bien où je peux être utile », a-t-il ajouté, esquivant toute question sur de possibles ambitions présidentielles en 2022, et se disant simplement « patriote et européen ». « Mon seul souci c’est d’être utile à mon pays qui a besoin de davantage d’unité, de solidarité, de justice, de respect aussi », a-t-il martelé. « J’ai envie de retrouver les Français », a poursuivi celui qui fut deux fois commissaire européen (à la Politique régionale et au Marché intérieur) et menait depuis 2016 les négociations sur le Brexit pour le compte de l’UE.

Emmanuel Macron a lui-même affirmé vouloir s’appuyer sur les Français « patriotes et européens » pour réconcilier, par « l’action », un pays miné par les divisions. Michel Barnier a toutefois exclu de rejoindre la majorité présidentielle, qui entend transcender le clivage gauche-droite, soulignant au contraire vouloir aider son parti, Les Républicains (droite, opposition), à retrouver ses marques. « Je vais essayer d’apporter ma pierre, dans ma famille politique qui a aussi besoin d’être reconstruite, au débat politique français, a-t-il dit. Ce n’est pas forcément une démarche individuelle et personnelle. »

Pas de changement de camp

L’ex-ministre (Environnement, Agriculture, Affaires européennes et Affaires étrangères) et ex-député de Savoie (centre-est) avait déjà exclu lundi dans une interview au quotidien Le Figaro de mener la bataille dans sa région d’origine, Auvergne-Rhône-Alpes, sous les couleurs macronistes. « Ceux qui ont imaginé que je pourrais changer de ligne ou de parti ne me connaissent pas vraiment », avait-il alors lancé.

Michel Barnier avait soutenu Bruno Le Maire, aujourd’hui ministre de l’Economie d’Emmanuel Macron, lors de la primaire française de la droite et du centre de 2016. Il a aussi balayé toute référence à son âge – il a 69 ans, le président Macron 43 ans : « Ce n’est pas une question d’âge. Il y a des gens qui ont des cheveux blancs qui ont des idées neuves, et puis des gens très jeunes qui ont de vieilles idées. »