“Le temps presse, les divergences demeurent et Londres joue avec le feu”, résume La Libre Belgique. Après “l’effort supplémentaire” réclamé samedi par le Premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, les discussions ont repris dimanche, avec le fol espoir de trouver un accord avant le sommet européen de jeudi et vendredi.
À l’unisson de nombreux observateurs, le Corriere della Sera a déjà jeté l’éponge. “À moins d’un miracle, le Royaume-Uni quittera définitivement l’Union européenne le 31 décembre de la pire manière possible”, écrit le quotidien milanais. “Un accord in extremis n’est pas exclu” mais, selon des sources londoniennes, “le ‘no deal’ a été sous-estimé pendant trop longtemps”.
Si aucun accord n’est trouvé, les relations commerciales entre le Royaume-Uni et les Vingt-Sept seront régies, au 1er janvier, par les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avec son cortège de quotas et de droits de douane.
“Après avoir fait preuve d’espoir”, le Premier ministre irlandais Micheál Martin “a adopté un ton plus pessimiste dimanche, soulignant que les chances de trouver un accord étaient faibles”, remarque la Deutsche Welle. “Mon instinct me dit que c’est du 50-50 en ce moment, et je ne pense pas qu’on puisse être très optimiste”, a-t-il déclaré.
Le New York Times observe pour sa part que l’issue des négociations est tellement incertaine que “le Royaume-Uni et l’UE préparent leurs citoyens soit à un accord historique exigeant des compromis de chacune des parties, soit à une rupture qui bouleversera le commerce des deux côtés de la Manche et précipitera le Royaume-Uni et l’UE en terrain inconnu”.
Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE, fera le point devant les ambassadeurs des Vingt-Sept lundi matin. Et Boris Johnson et Ursula von der Leyen se parleront à nouveau lundi soir.
Atteinte à la souveraineté
“Des deux côtés de la Manche, on reconnaît que si un accord n’est pas trouvé dans les tout prochains jours, il sera quasiment impossible de le réviser et de le faire approuver à temps (par les Parlements) pour qu’il entre en vigueur au 1er janvier 2021”, écrit le quotidien économique espagnol Cinco Días. “Et en même temps, accepter n’importe quel texte issu des négociations juste pour avoir un accord n’est pas une solution.”
Les points d’achoppement restent l’accès des eaux britanniques aux pêcheurs européens, les règles de concurrence et les modalités de résolution des conflits. Sur la pêche, “plusieurs diplomates européens” ont affirmé dimanche matin à la BBC qu’un terrain d’entente avait été trouvé. “Mais une source au sein du gouvernement britannique a assuré qu’il n’en était rien”, nuance la radiotélévision britannique.
Mais selon plusieurs médias, le point de désaccord fondamental concerne la concurrence. En échange de l’accès à son marché unique sans quotas ni droits de douane, “l’UE veut soumettre le gouvernement britannique à ses règles sur les subventions, le droit du travail ou les standards environnementaux, pour que les entreprises britanniques ne soient pas injustement avantagées”, explique l’agence Bloomberg. Pour le Royaume-Uni, c’est une atteinte à sa souveraineté.
The Guardian estime que tout dépendra de Boris Johnson. “Au bout du compte, la question est de savoir si l’accord peut cadrer avec la conception de la souveraineté de Boris Johnson. Ses convictions politiques sont notoirement flexibles, mais ses alliés insistent sur le fait que, pour lui, l’essence du Brexit est la capacité du Royaume-Uni à pouvoir diverger de la ligne européenne dans plusieurs domaines, du bien-être animal au droit du travail.”
The Irish Times pense lui aussi que le mot de la fin reviendra au Premier ministre britannique. “Johnson aura besoin d’un accord à la fin de cette semaine de négociations”, écrit le quotidien. “Reste à savoir le prix qu’il est prêt à payer.”
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