“Couvre-feu : le mot fait mal, d’autant qu’il va durer”, remarque Le Temps. En annonçant mardi soir un “confinement nocturne de grande ampleur”, en Ile-de-France et dans huit métropoles à partir de samedi, Emmanuel Macron a “coupé” l’Hexagone en deux, “entre la partie du pays où la vie demeurera normale et celle que la diffusion du Covid-19 oblige à se refermer”, estime le quotidien suisse.
Cette décision choc compte “parmi les mesures les plus drastiques prises par un dirigeant politique depuis le rebond de la pandémie”, note le Financial Times. “La semaine dernière, Berlin a contraint les bars, les cafés et les restaurants à fermer entre 23 heures et 6 heures du matin, sans aller” jusqu’à imposer un “couvre-feu complet”, remarque le quotidien financier britannique.
“Une sorte d’électrochoc”
Pour la presse étrangère, l’utilisation du terme “couvre-feu” n’est pas anodine. “Ce mot fort, chargé d’évocations guerrières, vise à avoir un effet psychologique sur la population, à jouer le rôle d’une sorte d’électrochoc”, estime La Vanguardia.
“Il entend dire très clairement que le moment est grave et que les conséquences de l’inaction des autorités ou de l’indiscipline de la population peuvent être dramatiques. Quelques heures avant l’intervention de Macron, on a émis l’hypothèse qu’il allait utiliser des termes plus doux, tels que ‘confinement nocturne’. Finalement, il a été décidé de fuir les euphémismes et d’affronter la réalité ouvertement”, explique le journal espagnol.
“Accusé d’infantilisation”, Macron a “opté pour un ton plus compatissant”
Malgré cette annonce, la correspondante de la Süddeutsche Zeitung note qu’Emmanuel Macron a dans le même temps opté pour un ton différent de celui qu’il avait adopté lors de l’annonce du confinement au printemps dernier. “Le président a cherché à utiliser une rhétorique plus confiante”, précisant notamment qu’il n’y avait pas non plus lieu de “paniquer”. Encourageant, il a notamment rappelé à quel point la population française “avait bien suivi les consignes de confinement au printemps et que la France avait alors été l’un des premiers pays d’Europe à ouvrir à nouveau des écoles”.
“Oublié le ‘nous sommes en guerre’ martelé […] en mars”, renchérit Le Soir. Macron – accusé par ses détracteurs d’avoir versé dans l’infantilisation – a opté pour un ton plus compatissant en déroulant les nouvelles restrictions auxquels les Français devront se plier pour au moins quatre semaines, voire six.”
Pour le New York Times, l’annonce du couvre-feu français est certainement “le signe le plus frappant de la détérioration de la situation” en Europe. Le quotidien new-yorkais n’est toutefois “guère surpris par ce revers” : “Dans plusieurs pays européens, le confinement a été levé trop rapidement, suscitant un faux sentiment de sécurité parmi les personnes qui pensaient pouvoir reprendre une vie normale.”
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