Le chef de l’Etat a rapidement ciblé l’islamisme radical. « Il y a dans cet islamisme radical, puisque c’est le cœur du sujet […] une volonté revendiquée d’afficher une organisation méthodique pour contrevenir aux lois de la République et créer un ordre parallèle d’autres valeurs, développer une autre organisation de la société », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a reconnu des faillites de la République qui ont pu servir de terreau au séparatisme : « Nous avons nous-même construit un séparatisme, celui de nos quartiers, de la ghettoïsation », a-t-il affirmé. « Nous avons construit une concentration de la misère et des difficultés et nous le savons très bien. Nous avons concentré les populations souvent en fonction de leur origine, de leurs milieux sociaux », a-t-il détaillé.
Là où « la promesse de la République n’a pas été tenue », les organisations qui tendent vers le séparatisme « s’y sont méthodiquement substituées », a estimé Emmanuel Macron, qui a également cité les « traumatismes » du passé colonial français, dont la guerre d’Algérie fait partie.
Un appel et plusieurs annonces
Face à ce séparatisme, Emmanuel Macron a appelé à un « réveil républicain » et annoncé une série de mesures et de projets.
- Les préfets pourront, lorsqu’une « carence républicaine » est constatée dans une commune, « se substituer à l’autorité locale avec l’accord d’un juge » et suspendre des arrêtés municipaux. Emmanuel Macron a cité les cas de menus confessionnels dans des écoles ou d’horaires réservés aux femmes dans des piscines municipales
- Les agents publics et les salariés des entreprises délégataires seront soumis à « une obligation de neutralité
- De nouveaux motifs de dissolution d’associations seront instaurés, comme « le fait d’attenter à la dignité de la personne ou la présence de pressions psychologiques ou physiques ». Emmanuel Macron a souligné que « ceux qui portent ce projet de séparatisme islamiste ont investi le champ associatif, parce qu’ils l’ont identifié comme l’espace le plus efficace pour diffuser leurs idées », notamment là où la République n’était plus présente.
- Toute association souhaitant obtenir une subvention devra signer un « contrat de respect des valeurs de la République ». Si le contrat est rompu, les sommes perçues devront être remboursées. « Il est nécessaire que l’argent public ne serve pas à financer les séparatismes », a observé Emmanuel Macron.
- Emmanuel Macron veut rendre l’instruction à l’école obligatoire à partir de 3 ans dès la rentrée 2021. « L’instruction à domicile sera strictement limitée, notamment aux impératifs de santé », a précisé le chef de l’Etat.
- Les contrôles des écoles hors contrat seront renforcés.
- Un label de formation des imams et psalmodieurs en France va être mis en place, avec des certifications et « une charte dont le non-respect entraînera révocation ». Emmanuel Macron a ainsi fait part de son souhait de supprimer le système des imams détachés, afin de lutter contre les influences étrangères.
- Les mosquées seront incitées à basculer de la loi 1901 (associations) à la loi 1905 (organisation des cultes).
- Emmanuel Macron a annoncé souhaiter la mise en place d’un dispositif « antiputsch très robuste » dans les mosquées, et ce afin d’« éviter que ces protagonistes, plus subtils et plus sophistiqués, n’utilisent les faiblesses de nos propres règles pour venir prendre le contrôle des associations cultuelles et des mosquées, pour aller prédiquer le pire, organiser le pire ».
- Un « Institut scientifique d’islamologie » va être créé, tout comme des postes dans l’enseignement supérieur et la recherche dans ce champ d’étude. Il ne faut pas « laisser la connaissance, la compréhension de l’islam comme religion de la civilisation qu’elle porte, de sa contribution à notre pays et notre continent, à des débats idéologiques et exclusivement politiques », a expliqué Emmanuel Macron.
- Emmanuel Macron a plaidé pour « enseigner davantage la langue arabe à l’école » ou « dans un périscolaire que nous maîtrisons ». « Notre jeunesse est aussi riche de cette culture plurielle », a-t-il expliqué.
- Le président a également plaidé pour une hausse des moyens pour les services publics dans les territoires. « Notre horizon est simple : c’est assurer une présence républicaine au bas de chaque tour, au bas de chaque immeuble, là où nous avions reculé », a-t-il expliqué.
Ce projet de loi de lutte contre les séparatismes sera présenté le 9 décembre prochain en conseil des ministres.
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