Alors que s'ouvre ce mercredi 2 septembre le procès de 14 personnes soupçonnées d'avoir apporté leur aide aux frères Kouachi et à Amedy Coulibaly, le journal satirique Charlie Hebdo présente en couverture de son édition de la semaine treize caricatures du prophète Mahomet.
"Certaines sont des reproductions des caricatures publiées par le journal danois Jyllands-Posten en 2005", rappelle le Washington Post, précisant que leur parution avait à l'époque "suscité des manifestations, parfois violentes, dans le monde entier".
L'édition du jour présente également la couverture de Charlie Hebdo du 8 février 2006, montrant Mahomet la tête dans les mains et clamant : "C'est dur d'être aimé par des cons." Un numéro dans lequel l'hebdomadaire relayait pour la première fois les douze dessins du journal danois. "Charlie Hebdo avait republié ces dessins à l'époque. Cette fois encore, le directeur de la publication refuse de céder [à la censure]", poursuit le Washington Post.
De nombreux titres de presse, comme The Guardian, relaient l'indignation exprimée par le ministère des Affaires étrangères pakistanais sur son compte Twitter. Juste après l'annonce de la reparution des caricatures, ce dernier écrivait :
Cet acte de provocation délibérée qui offense des milliards de musulmans ne peut pas être justifié par l'exercice de la liberté de la presse ou de la liberté d'expression. Ce genre de comportement va à l'encontre des aspirations mondiales à une coexistence pacifique et à l'harmonie sociale et interreligieuse."
Un combat "plus nécessaire que jamais"
Mais plus nombreux encore sont les journaux à faire état d'un recul de la liberté d'expression en France depuis les attentats de 2015. Un constat qui est souvent mis en balance avec le mouvement mondial de soutien à l'hebdomadaire et les millions de personnes qui ont défilé à Paris dans les jours qui les avaient immédiatement suivis.
El Periódico insiste sur la "division de la société française autour du blasphème". En février 2020, un sondage commandé par Charlie Hebdo révélait qu'à peine 50 % des personnes interrogées étaient favorables au droit au blasphème. Le quotidien espagnol estime que le "droit au blasphème, à l'irrévérence, à la caricature" est malmené, citant en exemple les menaces de mort adressées à une lycéenne après que celle-ci a critiqué l'islam dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Et de poursuivre :
Charlie Hebdo continue de lutter pour la liberté d'expression et le droit au blasphème. Il doit désormais affronter l'autocensure et le spectre du politiquement correct."
"Un combat qui paraît plus nécessaire que jamais", conclut le titre espagnol, saluant l'initiative de la rédaction de l'hebdomadaire.
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