Add caption |
Le gouvernement s’emploie à désamorcer la bombe à retardement. Exonération de charges pour les entreprises qui embauche avant 25 ans, relance de l’apprentissage, contrats aidés… 6,5 milliards d’euros ont été affectés à l’insertion professionnelle des jeunes pousses.
Et comme le souligne la secrétaire d’Etat à la jeunesse Sarah El Haïri, cette génération devra se montrer « hyperagile ». L’heure est au système D. Prolonger ses études, se perfectionner en langues, cultiver une spécialité, approfondir une passion… Nous avons sondé les DRH des grandes boîtes habituellement les plus pourvoyeuses d’emploi pour les jeunes diplômés, selon Cadremploi. Voici leurs conseils :
1. Se replier temporairement vers un secteur plus stratégique
« Nous traversons une phase inédite, mais après le choc, l’activité globalement, reprend. Il faut que les jeunes diplômés gardent espoir, encourage Stéphane Dubois, le DRH de Safran. Il faut temporairement se détourner des secteurs les plus affectés pour prendre quelque chose d’un peu plus porteur. »La génération de jeunes diplômés est « inquiète », « fébrile », constate-t-il. « On a reçu 30 % de plus de candidatures que l’an passé. On tient absolument à continuer d’embaucher, mais on sera peut-être à un tiers de moins de recrutements que d’habitude. Heureusement, les jeunes adaptent leurs types de recherche. Ils ont intégré que dans certains domaines, on cherche toujours et ils se sont beaucoup redirigés d’eux-mêmes vers les secteurs qui continuent de recruter. »
En l’occurrence, pour Safran, les matériaux, l’architecture industrielle, l’engineering system, l’analyse des données, le support et le service aux clients. « Et si ces jeunes ne trouvent pas de travail tout de suite, poursuit Stéphane Dubois, c’est peut-être une occasion de faire un double diplôme, ou d’aller enrichir son expérience à l’étranger. »
2. Prolonger ses études
« Cette année, nos recrutements seront moins importants, mais nous les poursuivons malgré tout », note Jihane Baciocchini, de Capgemini France, deuxième entreprise ayant enrôlé le plus de jeunes diplômés supérieurs en 2019, selon Cadremploi.En attendant que les embauches reprennent, pourquoi ne pas affiner son cursus en l’enrichissant d’une nouvelle spécialisation ? Une langue, une expertise dans un domaine… Comme le conseille Jihane Baciocchini :
« Dans la mesure où la crise du Covid-19 va certainement impacter le volume d’offres d’embauche proposées aux jeunes diplômés, nous recommandons à ceux d’entre eux qui en auraient la possibilité d’en profiter pour faire une année de spécialisation et accroître ainsi leur employabilité future. »
3. Choisir une autre porte d’entrée
Vous rêvez de travailler pour les Gafam ? Pour une banque ou pour la haute administration ? Il y a peut-être des portes d’entrées auxquelles vous n’avez pas songé. L’armée par exemple, qui reste l’un des plus gros employeurs chez les jeunes. « Il faut avoir à l’esprit que nous sommes un ministère qui propose des premières expériences enrichissantes, quoi que l’on fasse ensuite, détaille Nathalie Tournyol du Clos, directrice adjointe au DRH du ministère des Armées. Evidemment, on ne choisit par l’armée par défaut, pour ne pas être au chômage. Mais on peut y travailler sans porter les armes ! Pendant l’été et le Covid, on a recruté 700 personnes pour les civils (médias, information, logistique, conducteur de travaux, ingénieurs). »Et les reconversions, après quatre ou cinq années sont surprenantes. «La banque, par exemple, recrute beaucoup chez nous, comme d’autres secteurs, telles la construction. Nous avons un Job Board pour la reconversion des militaires. Les entreprises et chefs d’entreprises ont une très bonne image des personnes qui sont passées par le ministère des Armées. On a aussi des officiers, par exemple, qui partent gérer des Ehpad et Amazon frappe aussi très fort à notre porte car nous formons des logisticiens de très bonne qualité», énumère Nathalie Tournyol du Clos.
Pour Alain Mlanao, DG du cabinet de recrutement Walters People :
« La génération actuelle a une chance immense : un temps qu’elle n’aurait pas eu l’année précédente par exemple. Un temps pour réfléchir… Aller expérimenter des choses. »« On voit par exemple que le secteur des Ehpad recrute des jeunes de moins de 30 ans. Même si ça n’est pas votre projet professionnel pour la vie, cela peut être un step, une façon de valoriser votre image sociale », explique-t-il.
4. Expérimenter l’associatif, le collectif…
Chez LVMH, la DRH Chantal Gaemperle recommande aussi les parcours alternatifs. Cette crise inédite, et ce temps suspendu qu’elle génère peuvent être mis à profit, « quand c’est possible », pour « s’engager dans des actions collectives qui enrichissent les expériences ». Elle insiste :« Il ne faut surtout pas baisser les bras ! Il y a des situations vraiment difficiles et des frustrations légitimes, mais il faut mettre à profit cette période et garder un esprit ouvert et constructif, en réfléchissant par exemple à plusieurs voies et alternatives en plus d’un intérêt pour un secteur, en travaillant son réseau dans un esprit de communauté. »
Source Nouvel Obs; abonnez vous!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ce blog est ouvert à la contradiction par la voie de commentaires. Je tiens ce blog depuis fin 2005; je n'ai aucune ambition ni politique ni de notoriété. C'est mon travail de retraité pour la collectivité. Tout lecteur peut commenter sous email google valide. Tout peut être écrit mais dans le respect de la liberté de penser de chacun et la courtoisie.
- Je modère tous les commentaires pour éviter le spam et d'autres entrées malheureuses possibles.
- Cela peut prendre un certain temps avant que votre commentaire n'apparaisse, surtout si je suis en déplacement.
- Je n'autorise pas les attaques personnelles. Je considère cependant que ces attaques sont différentes des attaques contre des idées soutenues par des personnes. Si vous souhaitez attaquer des idées, c'est bien, mais vous devez alors fournir des arguments et vous engager dans la discussion.
- Je n'autorise pas les commentaires susceptibles d'être diffamatoires (au mieux que je puisse juger car je ne suis pas juriste) ou qui utilisent un langage excessif qui n'est pas nécessaire pour l'argumentation présentée.
- Veuillez ne pas publier de liens vers des publicités - le commentaire sera simplement supprimé.
- Je suis pour la liberté d'expression, mais il faut être pertinent. La pertinence est mesurée par la façon dont le commentaire s'apparente au sujet du billet auquel le commentaire s'adresse. Si vous voulez juste parler de quelque chose, créez votre propre blog. Mais puisqu'il s'agit de mon blog, je vous invite à partager mon point de vue ou à rebondir sur les points de vue enregistrés par d'autres commentaires. Pour ou contre c'est bien.
- Je considère aussi que la liberté d'expression porte la responsabilité d'être le propriétaire de cette parole.
J'ai noté que ceux qui tombent dans les attaques personnelles (que je supprime) le font de manière anonyme... Ensuite, ils ont l'audace de suggérer que j'exerce la censure.