Sur les sujets de société et de civilisation en France et dans le monde; et tout ce qui me passe dans la tête...
Pages
- Accueil
- mon portail
- Pays de Fayence
- Mines 2016
- Anglo-French
- Fils-rss
- Libéralisme quesaco?
- X ex twitter
- YouTube
- 8e-énergie
- Espace Sciences
- Institutions
- Sources
- France stratégie
- Jean-Marc Jancovici
- Alain Grandjean
- Adrastia
- Shift project
- Carbone 4
- INSEE
- Europe UE
- Eurostat
- ThinkerView
- Momentum
- DrPhysics
- BP stats
- IEA/AIE
- BFM-Experts
- NewsDeck
- Social Europe
- BFMBusiness
15/09/2020
Covid-19 Aucun pays n'échappe à la crise ! Xerfi Canal Alexandre Mirlicourtois
Transcription
Un rebond mécanique et ensuite ? Aucune réelle reprise ne se dessine, où les différentes régions du monde s’entraineraient de façon vertueuse. Notre panorama mondial ne pousse pas à l’optimisme. Un chiffre résume déjà l’étendue des dégâts prévus pour cette année : 100% des 37 pays membre de l’OCDE seront confrontés à une baisse de leur PIB en 2020. La liste s’étend évidemment aux principales économies non-OCDE, notamment les BRICS, Chine comprise, et le bloc « émergent » se contractera pour la première fois depuis 1980.
Quant à la remontée enclenchée à partir du 3ème trimestre, elle sera beaucoup plus chaotique et poussive que prévue. Finalement, après avoir dérapée de 5% cette année, la croissance mondiale ne fera pas mieux que +4,7% l’année prochaine.
Une fois n’est pas coutume, exceptée la Chine, les économies émergentes sont globalement les plus malmenées 1- du fait des plus faibles capacités de leur système de santé, 2- du poids plus grand de leur économie informelle, mais aussi de la faiblesse de leur système de protection sociale et enfin pour finir des conditions d’emprunt plus sévères de leurs Etats.
L’Amérique du Sud est la région la plus touchée car s’y ajoutent les conséquences de l’effondrement des recettes issues des matières premières sur l’équilibre des comptes extérieurs et publics ce qui laissent les pays sans véritable marges de manœuvre budgétaire. Le Brésil, le Pérou, le Chili, la Colombie seront plus particulièrement concernés. Grands producteurs de matières premières, la Russie, l’Afrique et le Moyen-Orient, sont aussi mis en difficultés avec en plus pour ces deux derniers une forte pression démographique.
Les pays émergents d’Asie sont mieux positionnés excepté l’Inde. Non seulement le strict confinement n’a pas permis de contenir l’épidémie mais il a mis à terre la croissance qui s’est effondrée de 23,9% au 2ème trimestre. Des millions d’emplois ont été détruits et le taux de chômage officiel atteint 24%.
Les conséquences sur les conditions de vie des plus démunis sont dévastatrices dans un pays où la consommation des ménages est le traditionnel moteur de la croissance. En Chine, les perspectives s’améliorent. Comme lors des précédentes crises, le gouvernement a réagi en lançant de nouveaux programmes d’infrastructures et l’investissement s’est substitué à la consommation manquante et aux exportations. Le redressement des PMI montre que l’économie a redémarré. Il ne faut toutefois pas sur interpréter le mouvement car les exports sont ralenties par la récession mondiale et la consommation bute toujours sur une épargne surabondante aggravée par la crise sanitaire faute d’un système général de sécurité sociale.
Les PECO se situent dans un entre-deux plombés notamment par la récession de la zone euro qui a provoqué l’effondrement de leurs exportations. La République tchèque, la Slovaquie, pays les plus intégrés dans les chaînes de valeur mondiales ont connu un arrêt brutal. La Croatie, la Roumanie ont elles soufferts de la chute de leurs recettes touristiques. C’est d’ailleurs un trait partagé avec les pays du Sud de la zone euro. Entre les mesures de confinement et la fermeture des frontières, le secteur touristique a totalement décroché, en Espagne, en Grèce, en Italie (un peu moins en France). Conjuguée à une crise sanitaire plus intense qui avait déjà fait chuter plus violemment leur PIB au 2ème trimestre, la fracture avec le pays d’Europe du Nord risque bien de s’ouvrir à nouveau d’autant que ces pays disposent de marges de manœuvres budgétaires plus étroites compte tenu de l’état de leurs finances publiques.
La proposition par la Commission d’une relance à l’échelle européenne est à cet égard un développement positif tout comme l’activisme de la BCE. Quant au Royaume-Uni, la chute de 20% de son PIB au printemps place l’économie britannique au premier rang des pays les plus impactés d’Europe alors que les inquiétudes à propos du Brexit sont revenues sur le devant de la scène. De l’autre côté de l’Atlantique, la crise a rattrapée les Etats-Unis avec un PIB en recul de plus de 9% au 2ème trimestre. L’ampleur de la récession est illustrée par le marché du travail. En août dernier, plus de 11 millions d’emplois manquaient encore par rapport à janvier et le taux de chômage demeure élevé et instable malgré les récentes améliorations.
Certes, la Fed a mis en œuvre un assouplissement quantitatif illimité et les vannes budgétaires ont largement été ouvertes. Mais la confiance ne revient toujours pas du côté du consommateur, le tout sur fond d’un climat social tendu à l’approche des élections et de tensions géopolitiques avec la Chine.
La crise de la Covid-19 s’est jouée de façon synchrone mais sa sortie se fait en ordre dispersé, avec des effets durables sur les économies aux institutions sociales faibles. Le monde post-covid risque de perdre durablement la locomotive des émergents, ce qui aura aussi un impact collatéral lourd sur le reste du monde.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ce blog est ouvert à la contradiction par la voie de commentaires. Je tiens ce blog depuis fin 2005; je n'ai aucune ambition ni politique ni de notoriété. C'est mon travail de retraité pour la collectivité. Tout lecteur peut commenter sous email google valide. Tout peut être écrit mais dans le respect de la liberté de penser de chacun et la courtoisie.
- Je modère tous les commentaires pour éviter le spam et d'autres entrées malheureuses possibles.
- Cela peut prendre un certain temps avant que votre commentaire n'apparaisse, surtout si je suis en déplacement.
- Je n'autorise pas les attaques personnelles. Je considère cependant que ces attaques sont différentes des attaques contre des idées soutenues par des personnes. Si vous souhaitez attaquer des idées, c'est bien, mais vous devez alors fournir des arguments et vous engager dans la discussion.
- Je n'autorise pas les commentaires susceptibles d'être diffamatoires (au mieux que je puisse juger car je ne suis pas juriste) ou qui utilisent un langage excessif qui n'est pas nécessaire pour l'argumentation présentée.
- Veuillez ne pas publier de liens vers des publicités - le commentaire sera simplement supprimé.
- Je suis pour la liberté d'expression, mais il faut être pertinent. La pertinence est mesurée par la façon dont le commentaire s'apparente au sujet du billet auquel le commentaire s'adresse. Si vous voulez juste parler de quelque chose, créez votre propre blog. Mais puisqu'il s'agit de mon blog, je vous invite à partager mon point de vue ou à rebondir sur les points de vue enregistrés par d'autres commentaires. Pour ou contre c'est bien.
- Je considère aussi que la liberté d'expression porte la responsabilité d'être le propriétaire de cette parole.
J'ai noté que ceux qui tombent dans les attaques personnelles (que je supprime) le font de manière anonyme... Ensuite, ils ont l'audace de suggérer que j'exerce la censure.