Charles Sannat tient une chronique journalière qu'il appelle Insolentiae... En voici celle de ce jour 16 avril 2020.
Mes chères impertinentes, chers impertinents,J’ai
toujours dit que la vocation d’un gouvernement, la tâche des politiques
qui ont « charge d’âmes », c’est de prendre soin des gens qui leur sont
confiés.Alors vous devez penser que je suis favorable au fait de
voir ce gouvernement, aussi incompétent soit-il, au moins arroser
d’argent les citoyens que nous sommes et parmi nous les plus fragiles et
les plus modestes. Bien sûr. Bien évidemment.
Oui. 100 fois il faut aider aussi bien les petites entreprises que les indépendants sans oublier nos concitoyens les plus modestes pour qui lorsque le prix du kilo de tomates passe de 3 à 6 euros, cela pose problème. Comme vous l’avez tous constaté, il n’y a aucune pénurie. Il y a juste des « tensions » sur certains produits et une forte hausse des prix sur d’autres. Mais que tout le monde se rassure, pour le moment et à ce stade, il y a encore largement de quoi remplir des caddies abondants et plantureux. Mais pour combien de temps ? C’est la question que vous devriez vous poser et c’est aussi l’enjeu et la nécessité du déconfinement. Un déconfinement économique pour éviter la déconfiture des chaînes d’approvisionnement mais qui entraînera une déconfiture sanitaire 3 semaines après.
En réalité il n’y a pas de bonne solution. Et quand il n’y a pas de bonne solution, on ne ment pas. On dit la vérité. Cruelle. Terrible. Angoissante. Qui sera pour certains, sans doute, terrifiante.
Mais on pose les mots sur les maux.
Puis, collectivement, nous décidons la stratégie que nous suivrons, le chemin que nous emprunterons.
Encore une fois, ils ont peur de nos peurs et font n’importe quoi et par idéologie. L’idée de reprendre l’école, parce que les inégalités se creusent, est la meilleure décision de ce président depuis le maintien du premier tour des élections municipales (à prendre au second degré bien évidemment). Pour un type présenté comme brillant, il ne comprend tout de même pas très vite.
En Allemagne, ils vont réouvrir les écoles, en commençant par… les plus grands. Oui ceux qui peuvent porter des masques, ne pas trop se toucher, ceux qui ne se crachent pas à la figure ni ne se lancent les petits pois à la cantine… Chez mamamouchi premier, on commence par les crèches… Risible.
Nous pouvons donc prévoir comme 2 et 2 font 4 que le second pic arrivera 3 à 4 semaines après le déconfinement soit entre le 1 juin et le 1er juillet ce qui nécessitera un second confinement de deux mois, très approprié au mois d’août pour nos amis qui habitent et peuplent les immeubles où il peut faire parfois un tantinet chaud l’été.
En attendant les chaleurs de l’été, le gouvernement incapable et désarmé, sans stratégie, sans vision, empêtré, bloqué, arrose les citoyens d’argent frais…
Le gouvernement annonce une aide d’urgence pour les familles allocataires du RSA, prime pour les soignants et sous-sous pour tous (bientôt)
« Le gouvernement versera le 15 mai une « aide d’urgence » de 150 euros par famille bénéficiaire du RSA ou de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS), à laquelle s’ajouteront 100 euros par enfant, a annoncé mercredi le Premier ministre Edouard Philippe. Les familles qui ne bénéficient ni du RSA ni de l’ASS, mais qui touchent des aides au logement, percevront de leur côté 100 euros par enfant »
C’est une très bonne chose.
Mais ce n’est pas tout, il y a aussi une prime de 1500 euros pour tous les soignants en première ligne et travaillant dans les unités Covid. C’est une très bonne chose.
Mais il y aussi les annulations de charges (inévitables) à venir pour les indépendants et les entreprises. C’est un très bonne chose.
Mais ce n’est pas tout, il y aura aussi des primes pour les fonctionnaires et les agents de l’Etat.
C’est une très bonne chose mais c’est en réalité une très mauvaise nouvelle.
Non pas, vous l’aurez compris, socialement ou pour ceux qui vont en bénéficier, c’est vraiment une bonne chose. C’est une très mauvaise nouvelle pour ce que cela révèle de la gravité de la situation, car s’il est une chose dont nous pouvons tous être certains, c’est que jamais, jamais ce gouvernement n’aurait ouvert ainsi les cordons des bourses si la situation n’était pas si grave. Ils le savent.
Et en réalité, la situation n’est pas seulement grave mes amis.
Bruno le Maire le ministre de l’économie vient de déclarer devant la commission des finances de l’Assemblée Nationale que « Cette crise n’est pas une affaire de semaines, pas une affaire de mois, mais une affaire d’années. Et je pense qu’il faut mesurer que nous en avons pour des années avant de sortir des conséquences économiques de cette crise ».
Vous savez il y a les crises, et puis après ce sont les récessions quand les crises sont vraiment graves. Une fois par siècle nous avons même une dépression et là cela déménage. Mais il y a un quatrième stade. Il est rare. Ce stade qui arrive après la crise, après la récession et après la dépression, c’est évidemment le stade terminal, le stade final. Il porte un nom. L’effondrement.
Ce n’est pas la fin de tout, mais la fin de beaucoup de choses. Nous y sommes confrontés. Il ne faut pas en avoir peur. Nous nous y sommes préparés intellectuellement mais aussi physiquement et stratégiquement parlant depuis plusieurs années et je parle de mes abonnés à la lettre stratégie. Nous savons ce qui va arriver. Dès le mois de janvier, nous en parlions. Tout était déjà dit et pensé dans les grandes lignes en janvier 2020 comme en témoigne cette vidéo.
Maintenant que les choses se mettent en place, maintenant que vous visualisez le « trop peu et trop tard » dont seuls nos dirigeants ont le secret, il faut prendre en considération que les difficultés économiques qui arrivent sont sans commune mesure avec ce que vous avez connu.
Et nous en avons connu. J’ai vu le mur de Berlin s’effondrer et la chute de ce que l’on croyait un géant éternel l’URSS. J’ai vu s’effondrer le monde lorsque les tours jumelles sont devenues poussière. J’ai vu l’explosion de la bulle Internet. J’ai vu l’explosion de la bulle des subprimes et l’effondrement des marchés en 2008. J’ai vu les guerres en ex-Yougoslavie, en Irak, celles en Syrie, au Moyen-Orient ravagés par les violences terribles.
Nous avons vu tout cela, et bien d’autres événements encore. Tous plus tristes les uns que les autres.
Ce qui arrive, mes amis, pourrait être le pire de cette longue liste.
Il n’y a qu’une seule façon de l’affronter. Sans peur, et sans reproche. Vous vous souvenez de cette vieille devise sortie de nos livres d’histoire. Sans peur on voit ce que cela veut dire. Pour le sans reproche, chacun aura son interprétation. La mienne est qu’il faudra en tout temps, en toutes circonstances, agir avec justesse, grandeur, bienveillance et humanité.
Sans peur mais sans reproche, pour faire ressortir de chacun de nous le meilleur.
Pour mes abonnés, c’est le moment de relire le dossier consacré à l’effondrement.
Pour ceux qui veulent rejoindre la communauté des stratégistes c’est ici./
source: insolentiae.com par Charles Sannat
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