Réticences et divisions sur ce contact tracing à la française
Ce que le président de l'Inria ne mentionne pas, c'est la récente sortie du jeu de nos voisins suisses
: les chercheurs de l'École polytechnique fédérale de Lausanne et l'ETH
de Zurich ont en effet décidé le 17 avril de se désolidariser de
PEPP-PT jugeant le projet insuffisamment transparent. Quant aux Belges,
ils ont annoncé l'abandon d'un projet d'application pour le moment et pensent revenir à un suivi manuel des patients infectés par le Covid-19, une méthode fastidieuse mais éprouvée.
Depuis, le navire semble prendre l'eau de toutes parts : 300 scientifiques internationaux de renom, spécialistes du domaine, se déclarent "préoccupés
que les solutions de suivi envisagées puissent déboucher sur une
surveillance sans précédent de la société dans son ensemble". Leur texte insiste
sur la nécessité d'un stockage des données décentralisé. Plusieurs
français dont Jacques Stern, médaille d'or du CNRS et inventeur de la
cryptographie nationale fait partie des signataires de cette alerte.
Des chercheurs français, dont plusieurs travaillent à l'Inria, ne disent pas autre chose dans un document vulgarisé intitulé "Le traçage anonyme, dangereux oxymore". Ils souhaitent là mettre l'accent sur les risques encourus avec la mise en place d'un système de traçage. "Avec
notre expertise en cryptographie et les scénarios possibles d'attaque,
on se prononce sur les risques potentiels de dévoiement de
l'application", explique Emmanuel Thomé, chercheur à l'INRIA.
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