Nouveau rebondissement dans la controverse planétaire autour de la chloroquine (commercialisée sous le nom de nivaquine) et de l'hydroxychloroquine (Plaquenil) pour traiter l'infection au coronavirus. Le pharmacien d'un grand CHU français, correspondant du Centre de pharmacovigilance de sa région, a lancé l'alerte vendredi 27 mars auprès de médecins infectiologues et pharmaciens de son établissement. « Des cas de patients Covid-19 positifs [c'est-à-dire dont l'infection a été validée par un test] présentent, sous hydroxychloroquine associée ou non à l'azithromycine [un antibiotique], des troubles du rythme ou de la conduction cardiaque, des arrêts cardiaques dans d'autres centres hospitaliers français. » Certains de ces arrêts se révèlent « fatals ».
« Ces cas sont en cours d'évaluation », a indiqué au Point ce pharmacien, et « seront ensuite transmis à l'ANSM [Agence nationale de sécurité des médicaments] ». L'information a vite circulé en direction d'infectiologues d'autres CHU, d'anesthésistes-réanimateurs, tous ces soignants en première ligne pour sauver des malades victimes de cette épidémie inédite et fulgurante.
Depuis plus d'un mois, la chloroquine et l'hydroxychloroquine font l'objet d'un battage mondial. Le professeur Didier Raoult, directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, clame la « fin de partie » pour l'épidémie de coronavirus grâce à ces molécules miracles. En particulier, l'hydroxychloroquine associée à l'azithromycine. Le président des États-Unis, Donald Trump, les qualifie de « dons du ciel ».
Lire aussi Coronavirus : Didier Raoult, professeur rebelle
La chloroquine est un antipaludéen commercialisé en France à la fin des années 1940, tombé progressivement en désuétude en raison des résistances que son usage massif avait fini par provoquer. L'hydroxychloroquine, autre antipaludéen autrefois, est aujourd'hui autorisée dans la prise en charge de maladies comme le lupus, la polyarthrite rhumatoïde ou encore, à titre préventif, pour les allergies au soleil. Ces deux médicaments sont disponibles uniquement sur ordonnance. Depuis quelques jours, ils peuvent être testés à l'hôpital chez des patients Covid + dans le cadre d'essais cliniques ou de cohorte, à la suite de décisions collégiales des équipes médicales.
Les centres régionaux de pharmacovigilance, la fine fleur des spécialistes de médicament du pays, avaient déjà observé il y a un mois une « recrudescence des commandes de spécialités à base de chloroquine et d'hydroxychloroquine sur le territoire national », à la suite de ces annonces mirobolantes reposant sur des études d'une extrême faiblesse. Ils rappellent que les risques, en premier lieu de toxicité cardiaque lors de surdosage, mais aussi à dose thérapeutique, liés à l'utilisation de la chloroquine et de sa cousine l'hydroxychloroquine sont très bien connus.
Leurs effets indésirables sont nombreux : ophtalmologiques (troubles de l'accommodation, vision floue, atteinte de la rétine), cardiaques (troubles de la conduction et du rythme cardiaque, cardiomyopathie), neuropsychiatriques (convulsions, insomnies, dépression, agitation, anxiété, confusion, hallucination, agressivité), gastro-intestinaux, hépatobiliaires, hématologiques et dermatologiques. De plus, l'azithromycine est elle-même cardiotoxique.
Les centres de pharmacovigilance appellent le public et les professionnels de santé à ne pas utiliser la chloroquine et l'hydroxychloroquine contre le coronavirus, en raison de ses bénéfices inconnus et de ses risques avérés. Et demandent aux médecins hospitaliers la testant dans un cadre protocolaire comme un essai clinique de procéder à un électrocardiogramme sur leurs patients avant l'instauration du traitement, puis 3-4 heures après, puis deux fois par semaine.
Des cas de toxicité cardiaque signalés
Dimanche 29 mars, l'agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine a apporté des pièces supplémentaires. « Des cas de toxicité cardiaque ont été signalés dans la région à la suite de prises en automédication de Plaquenil [hydroxychloroquine] face à des symptômes évocateurs de Covid-19, ayant parfois nécessité une hospitalisation en réanimation. »Depuis plus d'un mois, la chloroquine et l'hydroxychloroquine font l'objet d'un battage mondial. Le professeur Didier Raoult, directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, clame la « fin de partie » pour l'épidémie de coronavirus grâce à ces molécules miracles. En particulier, l'hydroxychloroquine associée à l'azithromycine. Le président des États-Unis, Donald Trump, les qualifie de « dons du ciel ».
Lire aussi Coronavirus : Didier Raoult, professeur rebelle
La chloroquine est un antipaludéen commercialisé en France à la fin des années 1940, tombé progressivement en désuétude en raison des résistances que son usage massif avait fini par provoquer. L'hydroxychloroquine, autre antipaludéen autrefois, est aujourd'hui autorisée dans la prise en charge de maladies comme le lupus, la polyarthrite rhumatoïde ou encore, à titre préventif, pour les allergies au soleil. Ces deux médicaments sont disponibles uniquement sur ordonnance. Depuis quelques jours, ils peuvent être testés à l'hôpital chez des patients Covid + dans le cadre d'essais cliniques ou de cohorte, à la suite de décisions collégiales des équipes médicales.
Utilisation sauvage
Mais ces dernières semaines, nous avons reçu plusieurs témoignages attestant son utilisation sauvage par des personnes se croyant infectées et retrouvant de vieilles boîtes dans leurs armoires à pharmacie, ou faisant le siège de leur médecin traitant pour obtenir une prescription, ou encore par des médecins l'administrant en solitaire, hors protocole, à titre « compassionnel », en ville ou à l'hôpital.Les centres régionaux de pharmacovigilance, la fine fleur des spécialistes de médicament du pays, avaient déjà observé il y a un mois une « recrudescence des commandes de spécialités à base de chloroquine et d'hydroxychloroquine sur le territoire national », à la suite de ces annonces mirobolantes reposant sur des études d'une extrême faiblesse. Ils rappellent que les risques, en premier lieu de toxicité cardiaque lors de surdosage, mais aussi à dose thérapeutique, liés à l'utilisation de la chloroquine et de sa cousine l'hydroxychloroquine sont très bien connus.
Fortement déconseillé dans de nombreux cas
Les produits sont fortement déconseillés en cas de maladies cardiaques, diabète, épilepsie, maladie de Parkinson, troubles du taux sanguin de potassium ou de calcium, porphyrie (une maladie métabolique). Ils doivent être évités pendant la grossesse. Ils sont également contre-indiqués en association avec d'autres médicaments, dont certains sont très courants comme le citalopram et l'escitalopram, des antidépresseurs (Seropram, Seroplex…), l'hydroxyzine anxiolytique et antiallergique contenue dans Atarax et consorts, la dompéridone (Motilium et génériques) contre les nausées et vomissements…Leurs effets indésirables sont nombreux : ophtalmologiques (troubles de l'accommodation, vision floue, atteinte de la rétine), cardiaques (troubles de la conduction et du rythme cardiaque, cardiomyopathie), neuropsychiatriques (convulsions, insomnies, dépression, agitation, anxiété, confusion, hallucination, agressivité), gastro-intestinaux, hépatobiliaires, hématologiques et dermatologiques. De plus, l'azithromycine est elle-même cardiotoxique.
Les centres de pharmacovigilance appellent le public et les professionnels de santé à ne pas utiliser la chloroquine et l'hydroxychloroquine contre le coronavirus, en raison de ses bénéfices inconnus et de ses risques avérés. Et demandent aux médecins hospitaliers la testant dans un cadre protocolaire comme un essai clinique de procéder à un électrocardiogramme sur leurs patients avant l'instauration du traitement, puis 3-4 heures après, puis deux fois par semaine.
Source: Le Point | Jérôme Vincent
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