Quelques jours après avoir signé un accord commercial avec la Chine, Donald Trump a menacé les pays européens de leur imposer de nouveaux droits de douane, notamment sur les voitures, le mercredi 22 janvier à Davos, explique The Washington Post. Ce qui fait dire au quotidien américain que le président Trump considère l’Europe “comme le prochain front de sa guerre commerciale protectionniste”, mettant en danger les relations fortes qui unissent les États-Unis et l’Europe.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l’Europe travaillaient généralement ensemble pour promouvoir la démocratie et le capitalisme dans le monde. Mais aujourd’hui leurs différends se multiplient : commerce, changement climatique, fiscalité, respect de la vie privée, Iran ou encore financement de la défense. Et Trump continue d’utiliser les tarifs douaniers comme moyen de pression pour forcer les dirigeants européens à satisfaire ses exigences.”
Donald Trump montre donc les muscles, selon le Wall Street Journal, suppléé par son ministre des Finances, Steven Mnuchin. L’objectif : obtenir un nouvel accord commercial. Une tactique de rapport de force à laquelle est habitué Donald Trump et qui semble avoir des effets, du moins à court terme.
Car, le lundi 20 janvier, c’est la France qui acceptait de geler la mise en œuvre de sa taxe sur les services numériques, dite “taxe Gafa”. “Une trêve” relayée par un autre article du Wall Street Journal, qui résulte d’un coup de téléphone entre Emmanuel Macron et son homologue étasunien. La menace d’une taxe allant jusqu’à 100 % sur des produits français, dont le vin, avait été brandie par le président américain.
Les deux parties se donnent jusqu’à la fin de l’année pour trouver un accord, alors que des discussions se poursuivent ce mercredi entre le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et Steven Mnuchin, sous l’égide de l’OCDE, rapporte le quotidien britannique The Guardian.

Le Royaume-Uni et l’Italie aussi visés

Si la France a cédé, les Américains en remettent une couche ce mercredi en visant l’Europe en général et deux pays en particulier : l’Italie et le Royaume-Uni. Le journal de centre gauche poursuit :
L’accord risque d’exposer davantage le Royaume-Uni – qui doit mettre en œuvre une taxe [de 2 %] sur les services numériques au printemps 2020 – à la colère de Washington, qui estime que ses entreprises sont attaquées.”
Mêmes maux, mêmes remèdes : puisque le Royaume-Uni compte appliquer sa taxe Gafa à partir d’avril (cette dernière devrait rapporter 500 millions de livres par an), le président américain brandit la menace de droits de douane. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s’est pour l’instant borné à annoncer qu’il souhaitait entamer des discussions avec les États-Unis après le Brexit, prévu le 31 janvier, relève le Financial Times.
Quant à l’Italie, qui applique un dispositif similaire depuis le 1er janvier, elle s’expose elle aussi à d’éventuelles représailles américaines, rappelle La Stampa.