29/08/2018

La démission de Nicolas Hulot vue de l'étranger. Courrier International

courrierinternational.com par Corentin Pennarguear

Vu de l’étranger. Climat : la démission de Hulot est un avertissement pour nous tous 

Si beaucoup se concentrent sur les conséquences politiques de la démission de Nicolas Hulot, le 28 août, une partie de la presse étrangère retient avant tout le message de l’ancien ministre de la Transition écologique : la planète est à bout de souffle.  
“Moins de 24 heures se sont écoulées entre la promesse de sauver le monde et l’aveu d’impuissance à sauver ne serait-ce que le pays”, constate, amère, la Süddeutsche Zeitung, en Allemagne. Alors que, lundi, Emmanuel Macron vantait “le combat pour la planète au cœur de sa politique” devant les ambassadeurs, raconte le quotidien allemand, son ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, s’apprêtait à démissionner le lendemain, mardi 28 août.

Au-delà des conséquences politiques, nombreux sont les médias étrangers à se pencher sur le fond du message délivré par Nicolas Hulot sur France Inter. “On pourrait dire qu’on l’avait prévu, que ces hommes-là n’ont pas la trempe pour le pouvoir, avance Le Soir dans son éditorial de mercredi. On pourrait dire que c’est un sacré coup de vieux infligé à un président qui a fait du coup de jeune le cœur de son message politique. On pourrait dire que c’est assassin pour le ‘En Marche’ d’Emmanuel Macron. Et on aurait tort. Très grand tort. Car on s’aveuglerait.”

Lire et réécouter ses mots

Pour le quotidien belge, “ce grand discours, ce n’est pas à Emmanuel Macron que [Nicolas Hulot] l’adressait, pas plus qu’aux seuls hommes politiques ou lobbyistes (français). Non, c’est à nous tous qu’il est destiné, hommes politiques et citoyens aux exigences contradictoires.” Le Soir demande à ses lecteurs de “lire les mots” du ministre démissionnaire sur l’urgence écologique et de “réécouter son interview” :
C’est nous qu’ils sont censés mettre en mouvement, alors qu’il est déjà un peu trop tard.”

“Prévenus. Nous sommes prévenus”, exhorte le journal de Bruxelles.
“La démission de Nicolas Hulot viendra assurément alimenter les critiques à l’égard des choix politiques de la France”, estime Quartz. Mais le site d’information américain prend de la hauteur et place cet acte politique dans le contexte international de la lutte pour l’écologie : “Que peut faire un pays de taille relativement modeste comme la France pour cet enjeu planétaire incroyablement complexe, quand des géants économiques comme les États-Unis ne sont même pas capables de tenir leurs propres engagements en la matière ?”
Si les promesses et les paroles du président français “font leur petit effet sur le papier, poursuit Quartz, on a du mal à voir ce qu’il peut faire concrètement, sachant qu’il a été incapable d’amener Trump à changer son fusil d’épaule sur l’accord de Paris”. Avant de conclure :
À l’heure où le changement climatique s’aggrave, même les pays qui se disent prêts à engager des ressources pour en inverser les effets ne sont pas à la hauteur. Si même Macron, président ‘écolo’ autoproclamé, qui a placé son pays en tête de cortège sur la question, n’est pas capable de faire avancer le schmilblick, qui le pourra ?”

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