La livre sterling chute après la réunion de la Banque d’Angleterre, qui s’inquiète de l’inflation trop basse. Mario Draghi laisse entendre que la BCE pourrait faire plus.
Alors que les marchés viennent d’abandonner l’idée d’une hausse des taux de la Fed
cette année, ils révisent maintenant leurs prévisions pour la Banque
d’Angleterre. Lors de sa réunion mensuelle, l’institution présidée par
le Canadien Mark Carney, a laissé inchangé son taux directeur à 0,5 %
mais, plus surprenant, tous les membres du conseil ont voté en faveur du
statu quo. Une première depuis juillet dernier. Ian McCafferty, qui
réclamait jusqu’ici un relèvement de 25 points de base, a capitulé, face
à des perspectives d’inflation trop faible au Royaume-Uni. Une nouvelle
qui a immédiatement fait décrocher la livre sterling contre les devises
des 16 principaux partenaires commerciaux.
Les
grandes banques centrales semblent toutes prises au piège de
l’inflation trop faible et de perspectives de croissance mondiale peu
encourageantes. En réponse à ce contexte dégradé, la Banque du Japon a créé la surprise la semaine passée en abaissant son taux de dépôt en territoire négatif
. Son gouverneur, Haruhiko Kuroda a en outre déclaré mercredi qu’il n’y
avait « pas de limites aux mesures d’assouplissement monétaire » et que
la banque centrale pouvait encore abaisser son taux si cela était
nécessaire.
Draghi alerte sur le risque d’agir trop tard contre la menace de déflation
Dans
la zone euro, Mario Draghi a mis en garde ce jeudi matin contre le
risque d’agir trop tard. Face à l’inflation trop basse, « le risque
d’agir trop tard l’emporte sur le risque d’agir trop tôt », a déclaré le
patron de la Banque centrale européenne (BCE) lors d’un colloque à
Francfort. Le gardien de l’euro s’inquiète d’un décrochage des
anticipations d’inflation par les marchés financiers.
« Et si cela se produisait, il nous faudrait une politique monétaire
encore plus accommodante ». Ajoutant : « Des forces au sein de
l’économie mondiale concourent à maintenir l’inflation basse. Ces forces
risquent de ralentir le retour de l’inflation vers notre objectif ».
Les
propos de Mario Draghi n’empêchent pourtant pas le rebond de la monnaie
unique. L’euro gagne 1,36 % en ce début d’après-midi jeudi. Les
cambistes semblent davantage guidés par les perspectives sur le dollar
notamment. L’indice PMI des services dévoilé mercredi aux Etats-Unis a
jeté un froid et alimenté les craintes sur la croissance américaine. Les
propos de William Dudley, de la Fed de New York, contribuent à la
baisse du billet vert. Celui-ci a souligné que les conditions
financières aux Etats-Unis s’étaient resserrées depuis la hausse des
taux de décembre, la première de la Fed en dix ans.
Le
pessimisme des grands banquiers centraux et la possibilité de nouvelles
actions pour soutenir l’économie devraient maintenir les taux à des
niveaux toujours historiquement bas. Actuellement, un quart de la dette d’Etat dans le monde porte des taux négatifs . Du jamais vu.
Voir mon fil rss sur la monnaie lien).
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