Dans son édito de ce vendredi 16 septembre, Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation IFRAP, se penche la réforme des retraites.

On annonce de manière tonitruante une réforme des retraites et à la fin on peut n’avoir rien du tout surtout qu’on est déjà en train de tout confondre : c’est pas du tout pareil de repousser l’âge de départ à 65 ans en 2031 ou d’accélérer l’augmentation de la durée de cotisations (réforme Touraine) pour aller à 43 ans de cotisations en 2025 au lieu de 2035.

Alors que les derniers chiffres du COR nous disent qu’on pourrait atteindre 20 milliards de déficit dans 10 ans La première option report de l’âge à 65 ans permet de baisser le déficit à venir de 20 milliards et la deuxième augmentation de la durée de cotisations de 10 milliards d’euros seulement… (en 2030).

Deux options comme quasi identiques ?

Parce que l’âge a toujours été brandi comme un totem par les syndicats et que les politiques ont peur de la rue, mais repousser de 3 mois par an le nombre d’année de cotisations ou l’âge de départ ne donne pas du tout le même résultat donc si on part sur l’option cotisations on fait vraiment une réforme a minima, juste pour faire croire aux marchés et à la Commission européenne qu’on fait le job et on planque tout le reste sous le tapis.

Les pensions des agents du public qui nous coutent en impôts supplémentaires tous les ans environ 40 milliards d’euros que l’Etat vers pour équilibrer soit la moitié de la recette de l’impôt sur le revenu – pas une paille – environ 200 euros par foyer fiscal et par mois payés pour les retraites des agents de nos services publics et personne n’en parle ! Nos agents ont à cotisations et carrière égale 20% de pensions en plus... 

Sans compter le sujet des catégories actives qui fait que plein d’agents ne sont pas concernés par ladécote – les agents de l’Etat partent en moyenne à 60 ans encore actuellement alors que dans le privé la moyenne est à 62 ans.

LE PRIVÉ FINANCE SANS LE SAVOIR LES PENSIONS PUBLIQUES EN TRAVAILLANT PLUS LONGTEMPS ?

Par ailleurs, il faut souligner qu’un allongement de la durée de cotisation touche beaucoup moins les agents publics qui valident dans leurs carrières beaucoup plus de trimestres car ils ont des carrières très linéaires : 171 trimestres en moyenne pour les agents de l’Etat contre 159 pour les salaires du privé

Et pour en sortir c’est simple : 65 ans pour tous, pas de catégories actives, embauches des nouveaux entrants dans le public avec les mêmes retraites que dans le privé… Bref, une vraie réforme qui ne fait pas juste que cocher la case !