08/08/2022

Changement climatique, Sécheresse, canicule, incendies sources d'Éco-anxiété

Source France Info 
Éco-anxiété : un psychiatre confirme voir arriver "des vagues de personnes qui ont du mal à se projeter dans un avenir qui paraît de plus en plus sombre"  Sécheresse, canicule, incendies... Le dérèglement climatique s'invite dans les angoisses des gens, surtout chez les 20-30 ans qui se posent la question d'avoir des enfants... ou pas. Mais pas que! conflits Ukraine, Russie, Chine, Gaza, Israël, Islamisme  inflation.... 

L'été, "on voit des vagues de personnes qui ont du mal à se projeter dans un avenir qui paraît de plus en plus sombre", relate le psychiatre Antoine Pelissolo, chef de service au CHU Henri-Mondor de Créteil et co-auteur du livre Les émotions du dérèglement climatique, dimanche 7 août sur franceinfo, alors que la France est touchée par un sévère épisode de sécheresse.

franceinfo : Les cas d'éco-anxiété (l’anxiété liée au changement climatique) augmentent-ils beaucoup face aux épisodes de sécheresse, de canicule ou face aux incendies ?

Antoine Pelissolo : Tous les ans malheureusement un peu à la même période, en été surtout, on accumule ce type d'événements climatiques de plus en plus, à la fois, sévères et proches de nous, sur notre territoire, et on voit des vagues de personnes qui ont du mal à se projeter dans un avenir qui paraît de plus en plus sombre. Le premier coup, c'est un coup de stress, un choc, mais certains vont aussi rentrer dans une espèce de tunnel d'anxiété, d'angoisse et par moment aussi de dépression quand il y a une perte d'espoir. Le terme d'éco-anxiété est né dans les années 2000 aux États-Unis et on en parle maintenant de plus en plus parce que le nombre de personnes concernées augmente. On voit beaucoup de personnes qui ont cette thématique dans leur panoplie d'angoisses. Pour certains, c'est même le sujet principal, surtout chez les jeunes. Des enquêtes montrent que ce sujet de préoccupation commence à devenir de plus en plus prévalent.

Quel profil ont les personnes qui en souffrent le plus ?

Ça peut toucher tout le monde, on en voit de tous les âges, mais ce sont en majorité des personnes qui ont entre 20 et 30 ans parce qu'elles se sentent impactées, concernées dans leur propre existence. Dans les dizaines d'années à venir, la température qui augmente, les ressources qui baissent peuvent impacter leur existence à elles.

"Alors que les générations précédentes pensaient surtout à leurs enfants ou à leurs petits-enfants, aujourd'hui il y a une prise de conscience que ça peut toucher votre propre vie."

Antoine Pelissolo, psychiatre

à franceinfo

Ça pose la question d'avoir des enfants ou pas, du mode de consommation, du choix du travail. Ce sont des questions légitimes mais qui, dans certains cas, dépassent l'interrogation. Ça peut être quelque chose d'inhibant à l'origine d'une grande souffrance pour certains.

Quelle attitude adopter pour gagner en sérénité ?

Ce qu'on conseille, c'est d'abord de se faire aider quand c'est nécessaire. Il y a une possibilité de mieux gérer son stress face à ce sujet-là comme face à d'autres. La question de la parole est importante, le partage, le fait de pouvoir se faire entendre.

"Il y a de la peur mais il y a aussi de la colère envers l'inaction globale, de la culpabilité également."

Antoine Pelissolo

à franceinfo

C'est bien de les partager avec d'autres qui peuvent les entendre. Ce n'est pas toujours facile parce qu'on tombe parfois sur des gens qui sont encore dans le déni du réchauffement climatique. De plus, il faut mettre ses actes en accord avec ses préoccupations. C'est toujours par là qu'on en sort. C'est par ce moyen-là qu'on arrive à transformer son angoisse en quelque chose qui peut être plutôt productif où on est utile, on se sent utile.

Les éco-anxieux doivent-ils cesser de s'informer au sujet du réchauffement climatique ?

Comme pour toutes les informations qui sont négatives, on ne peut pas fermer les yeux. Faire l'autruche n'est pas une bonne stratégie. On ne peut pas dire aux gens de ne pas se renseigner. La prise de conscience vient toujours de recherches d'informations, de lectures, de rapports du Giec sur le réchauffement climatique... Mais il faut savoir canaliser, ne pas s'exposer en permanence. Au départ, le choc de la prise de conscience a besoin souvent de tout explorer, d'essayer d'avoir tous les éléments sur les manières d'agir et sur les conséquences. Ce qu'on conseille en général, c'est de mettre un bémol, de se donner des temps de déconnexion de l'information et de prendre le temps de faire maturer les choses, prendre un peu de distance. Mais ça, c'est valable pour toutes les informations qui peuvent être angoissantes.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ce blog est ouvert à la contradiction par la voie de commentaires. Je tiens ce blog depuis fin 2005; je n'ai aucune ambition ni politique ni de notoriété. C'est mon travail de retraité pour la collectivité. Tout lecteur peut commenter sous email google valide. Tout peut être écrit mais dans le respect de la liberté de penser de chacun et la courtoisie.
- Je modère tous les commentaires pour éviter le spam et d'autres entrées malheureuses possibles.
- Cela peut prendre un certain temps avant que votre commentaire n'apparaisse, surtout si je suis en déplacement.
- Je n'autorise pas les attaques personnelles. Je considère cependant que ces attaques sont différentes des attaques contre des idées soutenues par des personnes. Si vous souhaitez attaquer des idées, c'est bien, mais vous devez alors fournir des arguments et vous engager dans la discussion.
- Je n'autorise pas les commentaires susceptibles d'être diffamatoires (au mieux que je puisse juger car je ne suis pas juriste) ou qui utilisent un langage excessif qui n'est pas nécessaire pour l'argumentation présentée.
- Veuillez ne pas publier de liens vers des publicités - le commentaire sera simplement supprimé.
- Je suis pour la liberté d'expression, mais il faut être pertinent. La pertinence est mesurée par la façon dont le commentaire s'apparente au sujet du billet auquel le commentaire s'adresse. Si vous voulez juste parler de quelque chose, créez votre propre blog. Mais puisqu'il s'agit de mon blog, je vous invite à partager mon point de vue ou à rebondir sur les points de vue enregistrés par d'autres commentaires. Pour ou contre c'est bien.
- Je considère aussi que la liberté d'expression porte la responsabilité d'être le propriétaire de cette parole.

J'ai noté que ceux qui tombent dans les attaques personnelles (que je supprime) le font de manière anonyme... Ensuite, ils ont l'audace de suggérer que j'exerce la censure.