Arthur Anane (photo), DG d'Equalis, se serait octroyé un salaire supérieur à 16.500 euros mensuels brut ainsi qu'un puissant SUV de fonction, selon Le Canard Enchaîné. L'association promet des «actions correctrices».
Charité business ? Selon Le Canard Enchaîné , le patron d'une importante association à vocation sociale fait l'objet depuis juin d'une controverse pour un salaire démesuré accompagné d'avantages en nature, tels qu'une luxueuse voiture de fonction et une aide au logement.
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Née en 2020 de la fusion entre trois précédentes associations (La Rose des Vents, Agir Combattre Réunir et Via Habitat), Equalis est un important acteur de l'«économie sociale et solidaire», gérant plus de 70 établissements sur neuf départements, majoritairement en Île-de-France. L'association propose ainsi de l'hébergement d'urgence, des centres de soins, des activités d'insertion économique, et des services à l'enfance. Elle mène de nombreuses actions en faveur des migrants ou SDF. Elle compte près de 1000 salariés, pour un budget d'environ 85 millions d'euros en 2020, une somme majoritairement composée de fonds publics.
Chevalier de la Légion d'Honneur
Son patron depuis sa création est Arthur Anane, travailleur social de carrière, décoré de la Légion d'Honneur en 2016. L'homme a géré le regroupement des différentes associations à l'origine d'Equalis, et est par ailleurs président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS), réseau de 800 entités à visée sociale ou humanitaire. Selon Le Canard Enchaîné, il se serait «octroyé» un salaire de plus de 16.500 euros bruts mensuels en 2020, ainsi que 533 euros d'aide au logement, et 2097 euros alloués par mois pour la location achat de sa voiture de fonction, un puissant SUV Audi, dans sa version 456 CV. Une puissance nécessaire pour rejoindre rapidement les différents centres d'hébergement ou d'insertion gérés par Equalis ?
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Sept directeurs adjoints bénéficieraient de salaires compris entre 94.000 et 130.000 euros bruts annuels, et dix salariés auraient des voitures de fonction. Bien qu'une note de service exclue les «BMW, Mercedes, Jaguar, Lexus», les autres marques sont manifestement acceptées, à des tarifs souvent importants (750 à 900 euros de leasing mensuel) et incluant l'essence gratuite. Un membre du conseil d'administration interrogé de façon anonyme, se montre scandalisé : «Pour moi, ils ont perdu pied, ils ont perdu de vue l'objet social de l'association». Selon Canard Enchaîné, le commissaire aux comptes de l'association aurait carrément refusé de certifier la gestion d'Equalis, mentionnant les irrégularités au parquet de Melun. Ce vendredi 24 septembre, l'association a démenti l'information, affirmant que «les comptes 2020 [...] ont bien été certifiés».
Des «actions correctrices» envisagées par l'association
Un audit indépendant, mené cet été, n'aurait toutefois pas relevé de pratiques illégales... Reste la question de la morale. Françoise Jan-Léger, présidente du Conseil d'administration, défend la rémunération de l'équipe dirigeante : «Equalis a une croissance forte qui nécessite des professionnels expérimentés et bien formés», argumente-t-elle. De même Arthur Anane aurait consenti à un geste en payant lui-même... 500 euros sur la location de son Audi. Ce mercredi, Equalis a réagi auprès du Figaro en disant «comprendre l'émotion générée par les éléments cités» par le journal satirique, mais «attire l'attention sur le fait que les éléments de rémunération cités amalgament des éléments récurrents et des éléments exceptionnels». Par ailleurs, «la question des véhicules de fonction était déjà en traitement au sein de l'association par la direction et le Conseil d'administration» ajoute l'entreprise, qui conclut que «la présidente, le directeur général et le comité de direction entreprendront très vite des actions correctrices».
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