Ils sont 215 292. Ils représentent le noyau dur des électeurs qui se sont prononcés le 10 avril pour Jean-Luc Mélenchon, auquel ils ont offert leur parrainage par Internet pendant la campagne. Invités à exprimer leur choix pour le second tour de la présidentielle, ils ont rendu leur verdict samedi soir : 37,65 % déposeront dans les urnes un bulletin blanc ou nul, 33,40 % opteront pour Emmanuel Macron et 28,96 % préféreront l'abstention. Et le vote en faveur de Marine Le Pen ? Cette option ne leur était pas proposée. Peu importe, d'ailleurs, puisque le résultat, comme l'ont répété les représentants des Insoumis, n'a pas valeur de « consigne donnée à qui que ce soit ».
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Mais alors, à quoi sert cette consultation ? À rien, si ce n'est dédouaner Jean-Luc Mélenchon de ses éternelles ambiguïtés. « Pas une voix pour Marine Le Pen », a martelé le candidat arrivé troisième. Il n'a toutefois pas appelé à voter pour Emmanuel Macron, ce qui reste jusqu'à preuve du contraire la manière la plus simple et la plus efficace d'éviter le pire pour les cinq ans à venir. Ce n'est pourtant pas si compliqué de s'y résoudre quand on a perdu : Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Yannick Jadot, Fabien Roussel l'ont fait dès le dimanche soir sans déchoir, bien au contraire. Pire, le chef des Insoumis refuse de dévoiler quel bulletin il choisira le 24 avril ! Toujours obéi au doigt et à l'œil, il a obtenu de tous ses lieutenants qu'ils se taisent à l'unisson, prétendument pour ne pas « culpabiliser les électeurs ».
Comble de l'hypocrisie
Difficile de faire plus hypocrite. Ne pas « culpabiliser » ces millions de personnes, c'est donc leur laisser le loisir de voter paisiblement pour Marine Le Pen, tout en sauvant les apparences. Selon les enquêtes d'opinion, près de 20 % d'entre eux envisagent d'apporter leur suffrage à la candidate RN. Soit un partisan de Jean-Luc Mélenchon sur cinq.
Indice supplémentaire de cette chafouinerie, les organisateurs de la consultation ont bien pris soin de souligner qu'elle n'avait pas valeur de consigne. Donc pas d'utilité ni de vertu pour éclairer les 7,7 millions de personnes qui ont glissé un bulletin Mélenchon dans l'urne le 10 avril.
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Pour résumer, Jean-Luc Mélenchon demande à ceux qui ont parrainé sa candidature d'exprimer leurs intentions pour le second tour en omettant le vote Le Pen parmi les choix proposés. Il ne donne lui-même aucune indication sur ses intentions. Mais il pose en champion du barrage à l'extrême droite. Chapeau l'artiste ! Ou, comme disait l'autre : plus c'est gros, mieux ça passe !
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