Cet article de Louis San sur France Info en avril 2014 avait déjà tout vu. La Russie retrouve un accès perdu aux mers du Sud 'more Noire et mer d'Azov) et l'Ukraine devient enclavée.
L'élection présidentielle du 25 mai 2014 pourrait également être l'occasion de tenir un référendum sur cette question, d'après le président ukrainien par intérim.
Quel avenir pour l'Ukraine ? Alors que les affrontements dans l'est font craindre un scénario similaire à celui connu en Crimée, le président ukrainien par intérim, Olexander Tourtchinov, a entrouvert, lundi 14 avril [2014], la possibilité d'un référendum sur la partition du pays en même temps que l'élection présidentielle qui doit se tenir le 25 mai. D'après lui, les dirigeants ukrainiens ne sont "pas contre" la tenue d'un référendum dans l'est du pays.
A quoi pourrait ressembler l'Ukraine d'ici quelques mois ? Francetv info revient sur cinq scénarios possibles de partition du pays, avec autant de cartes.
1 Le statu quo
Le 16 mars, la Crimée s'est prononcée, par référendum, pour son rattachement à la Russie. Le président russe, Vladimir Poutine, a signé deux jours plus tard le traité ramenant la Crimée dans le giron de Moscou, même si les Occidentaux estiment que ce vote est illégal.
Sur cette carte, l'Ukraine est en rouge, la péninsule séparatiste est en blanc.
2 La région du Donbass se tourne vers Moscou
La région du Donbass, dont Donetsk est la capitale, est le bassin minier et de l'industrie lourde. C'est la région la plus peuplée et la plus riche d'Ukraine. Près de 25% des richesses du pays sont produites dans les usines de Donetsk. Cette région est le fief de Viktor Ianoukovitch, président ukrainien proche du Kremlin, chassé du pouvoir en février. C'est aussi dans cette zone qu'a lieu l'offensive des groupes armés pro-russes, qui ont pris des bâtiments officiels dans plusieurs villes. Kiev y a lancé mardi 15 avril une opération "antiterroriste".
Sur cette carte, l'Ukraine est en rouge et la région du Donbass est marquée en bleu.
3 La zone russophone rejoint la Russie
En Ukraine, les différences linguistiques sont très marquées entre l'Est et l'Ouest. La partition pourrait se faire sur ce critère. Dans la zone bleue, 40% de la population est russophone. Dans la zone rouge, 90% de la population a l'ukrainien pour langue maternelle, comme le rappelait Slate, en février.
4 Le Dniepr coupe le pays en deux
Si les dirigeants souhaitent s'en remettre à une frontière naturelle, le Dniepr peut être une solution. Le fleuve, qui se jette dans la mer Noire, traverse l'Ukraine du nord au sud. Ce scénario aurait été "conçu au Kremlin", selon Edward N. Luttwak, ancien conseiller de Reagan et Bush et membre du Center for Strategic and International Studies. "Le projet de 'Nouvelle Russie' (...) vise à faire de tout le territoire s'étendant à l'est du Dniepr un nouvel Etat 'affilié' à la Fédération de Russie en attendant le moment opportun pour son intégration pleine et entière au sein de ladite Fédération", explique-t-il dans Le Monde.
S'il était choisi comme ligne de partition, le Dniepr définirait donc deux zones : l'une occidentale (en rouge), l'autre orientale (en bleu). Sauf qu'elle ne tiendrait pas compte des réalités linguistiques et culturelles. Autre problème épineux : elle laisse entière la question de la position de Kiev, qui se situe sur le Dniepr. La région de la capitale est repérable en vert sur cette carte.
5 La Galicie fait bande à part
La Galicie, c'est l'autre nom de la partie occidentale de l'Ukraine. La capitale de la région s'appelle Lviv. Et si Donetsk, la principale ville de l'est du pays, regarde vers Moscou, Lviv est tournée vers Bruxelles. Dans cette région, la langue ukrainienne a toujours résisté face au russe, raconte BFMTV, qui explique que "le camp pro-russe pense discrètement à sacrifier cet Ouest, l'expulser, avec son église et sa langue et son europhilie, afin de se retrouver entre russophones dans le centre, en Crimée, à Odessa, et à l'Est, pour devenir à l'instar de la Biélorussie un État vassal de l'État russe".
La Galicie est également l'un des bastions des nationalistes. "Si Lviv n'existait pas, l'Ukraine ne resterait pas indépendante bien longtemps", déclarait en 2009 le maire de la ville au Figaro.
Cette partition laisserait d'un côté la Galicie indépendante (en jaune) et le reste de l'Ukraine (en bleu) se tournerait vers la Russie, sans toutefois s'y rattacher.
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